Je ne sais pas si c’est moi, les autres, la température ou autre chose, mais cette année, Pop Montréal, ça ne me tentait pas. Au moment même où je vous écris ces lignes, emmitouflée dans ma veste psychotronique préférée, je suis, comme promis dans ma dernière chronique, fatiguée et dépeignée. Mais ce n’est pas par abus de Pop. En vérité, je n’ai assisté qu’à un seul spectacle, celui de Pypy (side project de membres de Duchess Says et de Roy Vuchino de Red Mass) samedi à la Casa del Popolo, et même là, j’ai failli rebrousser chemin en voyant la queue. Pourtant, il y avait au moins trois autres groupes que j’avais envie de voir : Negative Approach (old school hardcore américain), Shonen Knife (groupe de Japonaises sur lequel Kurt Cobain trippait) et Shortpants Romance (featuring un ancien chroniqueur du Délit à la guitare, Ralph Elawani).
La performance de ces derniers à l’Abreuvoir a malheureusement tourné au vinaigre, gracieuseté d’une pitoune cokée qui a lancé un tabouret sur la guitare de Ralph.
En ce qui concerne Pop Montréal, O.K., peut-être que j’ai ma poutine du Fameux de cette nuit sur le cœur mais je veux pas les voir, les hipsteux qui sentent le curry et qui jouissent de leur propre personne en jouant avec leur iPhone ; je veux pu aller à Puces Pop, où la moitié des cochonneries artisanales qui y sont vendues à un prix hallucinant pourraient se retrouver sur la première page de regretsy.com ; et je ne peux pas, par peur de sombrer dans une misanthropie sans fin, mettre les pieds à la Puces Pop Record Fair, où une surabondance d’étudiants en Cultural Studies et d’artisses en tous genres du Mile-End vont acheter une tonne de vinyles trop chers, sans même avoir de table tournante chez eux. Je pense qu’avant de signer mon propre acte de décès social, je vais me retirer.
Vous vous doutez sans doute (je suis tellement coquine avec mes jeux de mots) de ce que j’ai fait à la place de Pop : tévé tévé tévé. Vendredi soir, j’ai écouté le dossier spécial que Radio-Cadenas a préparé pour les quarante ans de la Crise d’Octobre. Juste après, à Télé-Québec, un spécial sur les Nordiques. C’est comme si la télévision avait senti que j’avais besoin de réconfort dans ma mélancolie super émotive et profonde.
Parlant des Nordiques, vous avez sûrement vu l’horrible vidéo faite par les Grandes Gueules pour promouvoir le retour de cette belle équipe dans la capitale de notre pays du Québec. Sur l’air de « We Are the World », les moins sportifs de nos chanteux et chanteuses rallient les troupes autour de ce symbole de l’identitaire québécois. Sérieux, ils peuvent-tu revenir, les Nordiques, que j’arrête de vivre dans l’univers fictif de Réjean Tremblay et que je réalise enfin mon rêve de devenir Linda Hébert, en chair et en os ? We Are the World, We Are the Tabarnak…