Pendant trois soirées d’affilée, 120 étudiantes et étudiants de la Faculté de droit se sont réuni·e·s virtuellement pour Frosh 2020, dont le thème était « Lawflix & Chill ». Initateur·rice·s et initié·e·s étaient réparti·e·s en groupes de dix pour les différentes activités au programme : chants et sketchs, jeux-questionnaires, jeux virtuels et plus encore.
Une planification pleine de défis
La planification de cet événement mettait « beaucoup de pression » sur les épaules des organisateur·rice·s, selon Alan Luo, vice-président aux événements spéciaux de l’Association des étudiants en droit (AED) de McGill. Frosh est le premier événement d’envergure pour la nouvelle AED chaque année ; Luo a insisté sur l’importance qu’elle soit bien perçue par les nouveaux et nouvelles étudiant·e·s et de leur donner un sentiment d’appartenance à la Faculté, de même que l’occasion de faire des rencontres avec leur cohorte.
Cette année, la pandémie de COVID-19 a engendré encore plus de défis qu’à l’habitude pour l’organisation de Frosh. Au mois de mai, alors que la planification commençait, il n’était pas question de faire quelque événement que ce soit en présentiel. Tout a donc été préparé en vue d’un déroulement entièrement virtuel. Or, au mois d’août, le Bureau des affaires étudiantes de la Faculté de droit a contacté Luo pour offrir une formation à l’équipe de Frosh si cette dernière décidait finalement d’organiser des événements en personne. Luo a refusé l’offre. « On ne voulait pas improviser », a‑t-il affirmé, d’autant plus qu’il y voyait un enjeu d’accessibilité et d’inclusion. En effet, soutient-il, les activités virtuelles ont évité l’exclusion d’individus qui n’auraient pas été à l’aise de se présenter en personne pour des raisons de santé.
La COVID-19 a aussi compliqué l’obtention de commandites pour Frosh à la Faculté de droit. En ces temps incertains, la majorité des grands cabinets qui fournissent habituellement le matériel promotionnel et un soutien financier pour l’événement n’ont pas voulu recevoir de requêtes avant le début de l’année scolaire. La marchandise promotionnelle offerte aux participant·e·s était donc plus limitée qu’à l’habitude et composée presque exclusivement d’items portant le logo de l’AED. Elle a d’ailleurs été envoyée par la poste aux étudiant·e·s participant à Frosh à distance, tandis que les étudiant·e·s à Montréal ont pu venir la chercher par petits groupes à l’extérieur du pavillon Chancellor Day. Malgré les défis budgétaires, le prix du billet de Frosh était de 35$ pour les trois journées d’activités virtuelles. Chaque participant·e recevait une bouteille d’eau réutilisable, une tasse, un sac récupérable, un stylo, un chandail à manches courtes et un couvre-visage.
Un déroulement assez satisfaisant
Selon Luo, la fin de semaine de Frosh s’est tout de même déroulée sans anicroche majeure. Malgré quelques défis quant à l’organisation des salons virtuels sur Zoom, il avance que le tout s’est assez bien passé. Une étudiante de première année avec laquelle s’est entretenu Le Délit abonde dans le même sens, affirmant avoir été agréablement surprise par Frosh et particulièrement par l’absence de problèmes techniques. Néanmoins, elle a fait état du phénomène « très très réel » de la « fatigue Zoom » et des défis posés par le virtuel : « L’écran vient mettre une barrière générale à l’enthousiasme » pour les jeux et les activités. Tout en reconnaissant qu’un frosh à distance était « la seule bonne option » pour respecter les recommandations de la santé publique, elle n’a pas ressenti que la fin de semaine du 28 au 30 août lui a donné l’opportunité de forger des liens durables avec ses collègues de classe. Pour pallier cette difficulté, elle aurait aimé plus d’activités en petits groupes ou encore davantage de conversations virtuelles un·e à un·e (comme le « bingo speed-dating » ayant eu lieu durant la fin de semaine), bref, de meilleurs formats « pour apprendre à se connaître pour vrai ».
Questionnée sur l’environnement linguistique de l’événement de la Faculté de droit, une institution bilingue, elle y voit le « plus grand défaut » de la fin de semaine : « il n’y avait absolument pas de français au Frosh 2020. »
Malgré ces quelques reproches, l’étudiante tient tout de même à féliciter particulièrement les responsables de l’événement qu’elle considère « vraiment bien réussi ». Elle en conclut que « ç’aurait vraiment pu être un échec total, mais ç’a été quand même amusant ».