échouerie
je t’emmène quitter à deux la parlure des villes
où les conifères percent nos peaux
éventrer le continent à fjords et fleurs sauvages
il faudra courtiser la mer
pas à pas en pieds de géants les reins enfoncés
dans les vagues je t’emmène régner
pleuvoir notre soif entre deux sables nous
cueillerons un soupir le long de la dune
il faudra étendre notre sueur sur le vent
tu me voudras tout entière aux contours polis en
fond de bouteille
plonger au creux
mon ventre humide et sa faim de naufrage
nous offrirons nos côtes ouvertes aux
bourrasques sur la butte
nous perdre à appeler la marée
disparaître
en moutons de mer
l’horizon ne bouge pas
je m’y épingle