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Photoreportage

Manifestation et marche en soutien au peuple Mi’kmaq.

Vincent Morreale | Le Délit

Le 1er novembre dernier avaient lieu la manifestation et la marche en soutien pour le peuple Mi’kmaq  « Pleins yeux sur le Mi’kma’ki », organisées par des membres de la communauté Kanien’kehá꞉ka de Kahnawake. Les manifestant·e·s étaient aussi présent·e·s pour appuyer d’autres communautés autochtones comme les Six Nations, les Anishinabe du parc de La Vérendrye, les Wet’suwet’en et les Secwépemc. 

La tension est palpable en Nouvelle-Écosse où, depuis le 17 septembre dernier, le peuple Mi’kmaq est en conflit avec les pêcheurs commerciaux locaux. À l’origine de ce conflit – qui a fait des blessé·e·s et vu des infrastructures incendiées – se trouve le droit des Premières Nations de pêcher à l’extérieur des périodes prescrites pour les allochtones. Près d’une centaine de personnes se sont rassemblées dans les rues de Montréal pour témoigner de leur appui aux pêcheurs autochtones.

Vincent Morreale | Le Délit Chayanne Lahache (gauche) avec le drapeau de la confédération des Haudenosaunee (iroquoise) et Dakota Lachace (droite) avec un drapeau du Wampum à deux rangs.

« C’est en solidarité avec tous ces autres peuples et pour conscientiser les gens à ces enjeux que nous sommes présent·e·s aujourd’hui »

« Nous sommes ici car nous voulons mettre de l’avant les différents enjeux auxquels nous faisons face en tant que nation », a affirmé Chayanne Lahache, l’une des organisatrices de l’événement. « Nous croyons qu’il est important pour les non-autochtones de comprendre pourquoi nous nous battons et pourquoi nous sommes solidaires avec les autres communautés. »

Bien que les pêcheurs de la communauté Mi’kmaq étaient à l’avant-plan de la manifestation, les manifestant·e·s ont affiché leur soutien envers d’autres communautés autochtones, comme les Six Nations, qui sont présentement en conflit avec la police ontarienne, et les membres de la communauté Wet’suwet’en qui se battent contre le projet de pipeline Coastal GasLink. 

« C’est en solidarité avec tous ces autres peuples et pour conscientiser les gens à ces enjeux que nous sommes présent·e·s aujourd’hui », a terminé Chayanne Lahache alors qu’elle entamait la marche. 

« Pour moi, c’est important de non seulement connaître ces peuples, mais aussi de [les] faire connaître »

Parmi les manifestant·e·s se trouvaient des gens de différentes nationalités et de tous âges. Janet Lumb, sino-canadienne de 3e génération, se tenait au milieu de la foule et affichait le drapeau du Wampum à deux rangs. « Je crois beaucoup aux causes qui soutiennent les Premières Nations et je crois que ce sont des enjeux qui devraient être mieux couverts », a‑t-elle dit. « J’ai fait mes études universitaires sur les Premières Nations : pour moi, c’est important de non seulement connaître ces peuples, mais aussi de [les] faire connaître ». 

« Je suis très honoré et ému aujourd’hui de voir autant de gens à ce rassemblement, autochtones et non-autochtones. Les gens se tiennent ensemble et c’est beau à voir »

« En tant que membre de la communauté Mi’kmaq, je voulais être présent aujourd’hui afin de montrer mon soutien aux pêcheurs de la Nouvelle-Écosse. » Don Burnaby portait un masque et une veste avec l’inscription « 1752 treaty » (traité de 1752), une référence au traité de paix et d’amitié de la même année entre la Grande-Bretagne et le peuple Mi’kmaq. Ce traité, qui demeure en vigueur de nos jours, garantit les droits de chasse, de pêche et d’utilisation des terres des signataires autochtones et de leurs descendant·e·s. « Je veux parler aujourd’hui de ce que je connais de la situation et de ce que j’ai appris d’ami·e·s qui vivent des conflits où je ne peux pas être. Je vais aussi chanter le chant d’honneur Mi’kmaq afin d’honorer tous ces pêcheurs qui se battent tous les jours pour que nous préservions nos droits. Je suis très honoré et ému aujourd’hui de voir autant de gens à ce rassemblement, autochtones et non-autochtones. Les gens se tiennent ensemble et c’est beau à voir. »

« Nous devons reconnaître les droits des Premières Nations, c’est important d’appuyer ces différents peuples et de se montrer plus grands que les divisions qui nous déchirent »

Les allochtones étaient présent·e·s en grand nombre au parc Émilie-Gamelin. Des militant·e·s comme Jody Freeman ont dit y être en solidarité avec les pêcheurs, mais aussi pour accomplir leur devoir civique. Serge Lachapelle a affirmé être perturbé par le niveau de racisme et de violence que subissent les peuples des Premières Nations. « Nous devons reconnaître les droits des Premières Nations, c’est important d’appuyer ces différents peuples et de se montrer plus grands que les divisions qui nous déchirent. » 


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