Lors du dernier conseil législatif de l’AÉUM tenu le 3 novembre dernier, le président Jemark Earle a profité d’une discussion ouverte pour dévoiler aux membres du conseil sa vision à long terme de son association. En campagne électorale, en mars dernier, il avait promis d’élaborer un plan quinquennal pour guider les orientations à long terme de l’AÉUM, pour pallier le fait que les exécutants et exécutantes changent chaque année.
Ce plan quinquennal est d’autant plus nécessaire, selon lui, car l’AÉUM a récemment réussi à faire augmenter son budget de manière significative. Lors d’un référendum tenu à la session d’automne 2019, les étudiants de l’université ont accepté de payer 15$ de plus pour leur association étudiante, faisant passer ces frais de 44,33$ à 59,33$ par session. Seuls les étudiants et les étudiantes en médecine, en droit ou en dentisterie ne payent pas ce montant au complet, leur facture s’élevant à 15$ de moins que les autres élèves.
Cette augmentation des frais est une ambition de longue date de l’AÉUM. Avant l’augmentation, l’association considérait que ses frais de fonctionnement étaient trop petits par rapport à ceux des autres universités canadiennes. Sous l’impulsion de l’ancien président Tre Mansdoerfer, le Conseil législatif de l’AÉUM avait tenté, au printemps 2019, de faire adopter une augmentation de 30$. Il avait alors assorti sa proposition d’un master plan (plan général) pour encadrer les nouvelles dépenses de l’AÉUM. L’augmentation avait finalement été refusée par la communauté étudiante, au profit de la hausse plus modérée de 15$ mentionnée ci-haut.
Jemark Earle a tout de même affirmé, lors de sa présentation, qu’il comptait sur une nouvelle augmentation des frais de maintenance dans les prochaines années.
Un personnel doublé
Le plan quinquennal du président Earle a proposé plusieurs manières de dépenser cet argent nouvellement disponible.
Le président voudrait en particulier doubler le nombre d’employés d’ici 2026. Selon lui, l’AÉUM ne disposerait que de très peu d’employés permanents comparativement aux autres associations étudiantes, et cela limiterait sa capacité à efficacement donner des services. Dans les cinq prochaines années, selon le plan de Earle, l’AÉUM engagera notamment un ombudsman, des conseillers légaux, un coordinateur de la sécurité et de nombreux administrateurs.
Dès 2022, Earle voudrait faire passer le nombre d’employés de 21 à 24. L’une de ces premières embauches serait celle d’un traducteur à temps plein, qui serait responsable d’assurer que l’AÉUM respecte son mandat bilingue.
Un patrimoine immobilier à entretenir
L’augmentation des frais de base de l’AÉUM permettra aussi d’opérer des rénovations d’envergure des bâtiments de l’association. La première priorité est de transformer le 3501 rue Peel, une maison acquise en 2018, afin d’en faire un nouveau centre de prestation de services. Avec ces nouveaux espaces, le président Earle imagine par exemple la création d’une clinique fiscale, où des comptables professionnels pourraient aider les étudiants et les étudiantes avec leurs impôts. Il songe aussi à créer un dépôt où les commandes en ligne des étudiants et étudiantes pourraient être entreposées, pour leur éviter d’avoir à retourner chez eux à chaque fois. Sur un ton blagueur, il a aussi déclaré qu’il aimerait bien, à long terme, que l’association ait des chiens thérapeutiques disponibles pour les étudiants stressés.
D’ici la fin du plan quinquennal, les rénovations en cours dans la bâtisse de l’association étudiante depuis plus de deux ans devraient être enfin terminées. Le bar Gerts, un très populaire service de l’AÉUM que la plupart des étudiants actuels n’ont jamais connu puisqu’il est fermé depuis deux ans, pourrait donc rouvrir d’ici quelque temps. Il est d’ailleurs question de désormais l’ouvrir comme café pendant la journée.
La fin des référendums ?
Le président a aussi déclaré, lors de sa présentation, qu’il désirerait abolir les référendums périodiques que les étudiants et les étudiantes remplissent tous les cinq ans pour choisir s’ils veulent ou non continuer à payer des frais pour un service donné. Les frais de chaque service seraient indexés à l’inflation et augmenteraient donc automatiquement chaque année.
Contacté par Le Délit, Earle a précisé que ce serait désormais le Comité de révision des services de l’AÉUM qui se chargerait de déterminer si chacun des services de l’AÉUM est pertinent. Ce comité, composé de membres du Conseil législatif et de deux étudiants de la communauté, aurait aussi l’autorité d’augmenter ou de diminuer les budgets de chaque service.