L’été dernier, j’avais décidé de rester quatre mois à Montréal et de ne pas rentrer chez mes parents. Mon bail s’était terminé fin avril. J’ai alors cherché un appartement à sous-louer sur des groupes facebook. J’ai trouvé une chambre sympathique, lumineuse et peu chère dans le Nord du Plateau. Quelques semaines après mon installation temporaire, j’ai fouillé dans un des tiroirs de la table de nuit. J’y est trouvé près de six godes et des outils de bondage. Je me suis fait un plaisir de les utiliser durant l’intégralité de mes quatre mois. Évidemment, je les ai bien nettoyés avant et après mon usage. J’ai laissé un petit mot de remerciement dans le tiroir en partant, avant de bloquer le locataire de mes contacts. J’ai toujours peur de le recroiser dans Montréal.
Historiquement, ma libido est assez faible. Le stress, mes hormones et mon passé sexuel contribuent ensemble à me donner relativement peu envie de sexe. Cependant, il arrive un peu trop souvent qu’une envie soudaine me vienne à des moments que certains jugeraient franchement inappropriés – et je l’accorde, ils le sont. Le plus récent exemple d’« envie inopportune de cul » s’est révélé être des funérailles. Le lieu saint, l’église, devant le cercueil de mon défunt grand-père (pas avec lui, je vous rassure). Si la messe des obsèques fut longue et très inintéressante. Le goûter qui la suivit a été plus mouvementé. Merci donc à Mathias, que je n’avais pas vu depuis mes 9 ans et que je ne reverrai jamais je l’espère, ainsi qu’aux spacieuses toilettes du salon funéraire.
Quand j’avais 18 ans, ma classe avait organisé une soirée en plein air sur l’esplanade des Invalides. Après plusieurs verres de rosé, je me suis mise à discuter d’un groupe de rappeurs dont j’étais fan avec un ami, Bastien. Vers minuit, Bastien décide de m’embrasser puis de m’accompagner chez lui. Je suis un peu ivre, mais j’étais heureuse d’être dans ses bras. Quand nous sommes arrivées, je me suis déshabillée puis il m’a embrassé tout le corps. Après avoir achevé ce minutieux exercice, il m’a demandé si je voulais faire l’amour, ce à quoi j’ai répondu franchement que j’avais mes règles. Il m’a dit qu’on pouvait s’attarder sur des préliminaires. Mon ivresse et mon honnêteté brutale se sont alliées pour créer une réplique assassine : « je suis un peu bourrée, donc si je la mets dans ma bouche, je la mords. »
L’année dernière, en discutant de pornographie avec des amis, je me suis rendu compte que je n’avais pas les mêmes habitudes que mes compères. Alors qu’on s’échangeait des conseils de sites pornographiques, j’ai réalisé que mes amis utilisaient presque uniquement des sites pornographiques qui proposaient des vidéos. Moi, je me masturbe avec literotica.com, un site qui propose des histoires sexuelles. Pas d’images, pas de son : une simple lecture.
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Tes lèvres sur les miennes
Doux baisers sous ma poitrine
Tes mains agrippent fermement mes hanches
Je tremble à ton toucher
Mes ongles s’enfoncent dans ton dos
Nous sommes une sculpture de chair
Avec mes jambes
J’ouvre mon âme
Te laisse pénétrer mes espoirs, mes
peurs, mes rêves, mon esprit,
Tu gémis dans mon oreille et j’adore ça J’aime nos corps qui se complètent
Nos lèvres qui s’assemblent
Je fonds sur toi comme une bou-
gie qu’on a oublié d’éteindre
C’est toi
C’est moi
En cet instant le monde pourrait s’effondrer Je remercierais les dieux de finir avec toi Pour toujours, tes caresses
Dans ta chaleur
Impuissante sous ton emprise
Et pourtant plus puissante que jamais
On se réveille confus d’être deux
car on ne faisait qu’un.
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cœur qui bat mains qui suent je me mets dans la tête que dès qu’on sort du char
C’est là que ça se passe
Ta main caresse ma cuisse
Le rouge monte trop vite
cacher mes mains tremblantes
Tu ne sais pas que je n’y connais rien et que j’hésite encore
22 ans c’est pas vieux pourtant ça aurait pu se passer avant maintenant ça en vaut la peine je me le répète, saine et sauve
On peut baiser sans amour se lâcher après, ça se fait
Notre baiser s’éternise Les boutons de ma chemise volent
Tu demandes si ça va si je veux toujours
Dire oui, enfin.