Malgré le fait que le développement durable soit à la mode, certaines personnes s’interrogent sur la pertinence d’un tel événement. Je suis convaincue que plusieurs s’imaginent que le colloque est simplement une occasion pour une horde d’étudiants qui débarquent à Montréal de venir faire le party en répétant le slogan « le développement durable, c’est une belle excuse pour manquer des cours ». Quatre jours de fête à la suite desquels ils pourront se flatter d’avoir « fait quelque chose»… Détrompez-vous : cet événement vise à rendre durable le développement durable sur les campus !
Tout le monde a déjà entendu cette histoire : des étudiants d’une institution universitaire ont entrepris une initiative écologique, et se sont découragés avant même de lancer leur projet. Mais voilà qu’entre en jeu le Colloque québécois des Campus durables. L’événement va permettre aux étudiants impliqués dans des initiatives de développement durable de partager leurs idées, leurs réussites, leurs échecs et les leçons qu’ils ont apprises en participant à plusieurs projets. Ces échanges vont leur permettre d’implanter de nouveaux systèmes qui ont fonctionné ailleurs ou d’améliorer certains moyens pour favoriser le développement durable déjà mis en place sur leur propre campus.
À titre d’exemples : nous allons participer à des ateliers sur l’aménagement de programmes de recyclage, de compostage et de réparation de vélos, à une table ronde avec des membres de la Coalition Jeunesse Sierra et des représentants d’associations étudiantes sur l’aide que ces groupes peuvent apporter, à une conférence de Jutta Kill du Durban Group for Climate Justice sur les problématiques reliées à l’échange de crédits d’émission de carbone. Les organisateurs du Colloque québécois des Campus durables espèrent ainsi que les initiatives mises en place par des étudiants puissent durer au-delà des quelques années de leur passage dans l’institution.
J’entends déjà les critiques : tout cela est bien beau, mais le colloque, lui, est-il durable ? Étant moi-même la responsable du volet durabilité de l’événement, je ne peux que difficilement discuter de cette question avec objectivité ! Soyez toutefois assurés d’une chose : je suis entourée, dans le comité organisateur, d’étudiants qui voient tout par la lunette du développement durable et qui agissent en conséquence. Je vais vous épargner la liste exhaustive de mes tâches, car je souhaite plutôt terminer cette chronique par une double invitation.
D’abord je convie les lecteurs intéressés par le développement durable sur notre campus à s’inscrire à notre colloque en visitant le www.ssmu.mcgill.ca/scd. Deuxièmement, plutôt que d’essayer de vous convaincre qu’il faut faire du développement durable une priorité sur les campus universitaires —je suis sûre que vous avez déjà entendu nos arguments une dizaine de fois— ou même de vous encourager à inciter les dirigeants de votre institution à implanter le compostage dans les cafétérias —ça ne risquerait pas de fonctionner—, je vous invite simplement à prendre des décisions durables. Pensez‑y : ne pas poser un geste durable, c’est poser un geste qui n’est pas durable… Moi, ça fait longtemps que le développement « pas durable », je l’élimine de ma communauté ! Si la durabilité d’un projet ne se mesure pas uniquement par son impact direct sur la communauté, mais également à sa capacité à mobiliser les acteurs et à mieux les outiller face aux enjeux du développement durable, ce troisième Colloque québécois des Campus durables devrait être un succès !
L’Université McGill sera l’hôte du troisième Colloque québécois des Campus durables, du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février. Cet événement s’adresse à tous les étudiants intéressés par les enjeux sociaux, écologiques et économiques liés au développement de leur institution postsecondaire. Rosalie est la responsable du caractère durable du colloque.