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La sélection d’actus du Délit

Eileen Davidson | Le Délit

Explosion des bipeurs au Liban : une nouvelle escalade au Proche-Orient ?

Ces 17 et 18 septembre, plusieurs milliers d’appareils électroniques piégés, tels que des bipeurs et des talkies-walkies, ont simultanément explosé au Liban, faisant au moins 37 morts et plus de 3 500 blessés. Les dispositifs ayant explosé appartenaient à des membres du Hezbollah, mouvement terroriste islamiste libanais soutenu par l’Iran. Le Hezbollah et le Hamas ont pour ennemi commun Israël, qui est au cœur d’un conflit violent avec le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Le Hezbollah a accusé Israël d’avoir orchestré l’attaque des bipeurs, cependant l’État Hébreu n’a pas commenté. Les bipeurs auraient été vendus et livrés au Hezbollah il y a quelques mois de cela, à travers des sociétés-écrans créées par Israël, révèle une enquête du New York Times. Dès l’été 2022, les services de renseignement israéliens auraient donc placé des éléments explosifs dans certains bipeurs exclusivement vendus au mouvement islamiste. Bien qu’elles ciblaient des membres du Hezbollah, les explosions ont touché de nombreux civils, dont des enfants, note France 24.

L’attaque aux bipeurs marque une escalade majeure dans le conflit au Proche-Orient. La BBC note que cet événement augmente les risques de guerre totale entre le Hezbollah et Israël. Le mouvement islamiste a affirmé qu’il allait riposter en infligeant à Israël un « terrible châtiment ». Il est important de noter que la frontière israélo-libanaise est une zone de tension depuis la création d’Israël en 1948. Cependant, selon Al-Jazeera, le conflit a augmenté en intensité depuis octobre 2023, avec des échanges de roquettes de plus en plus fréquents, ainsi que des opérations militaires israéliennes et des assassinats de membres du Hezbollah au Liban. Le vendredi 20 septembre au soir, une autre figure majeure du Hezbollah a été tuée dans un bombardement sur la banlieue sud de Beyrouth. Enfin, ce lundi 23 septembre, de nouvelles frappes israéliennes sur des sites du Hezbollah ont fait au moins 274 morts, dont 21 enfants.

Nouvelle vice-doyenne de l’École des sciences infirmières : une décision controversée ? 

Le 11 septembre dernier, Lynne McVey a été nommée doyenne associée et directrice de l’École de sciences infirmières Ingram de McGill (ÉSII), qui fait partie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université. Lynne McVey, qui était déjà professeure associée au sein de l’ÉSII, entrera en fonction le 1er octobre. La Faculté de médecine et des sciences de la santé explique que Lynne McVey « dirigera les missions d’éducation, de recherche et de service de l’ÉSII ». Elle dispose de beaucoup d’expérience dans « la pratique infirmière et de la haute direction dans le secteur de la santé », d’après une communication officielle de McGill. Elle a notamment occupé le poste de présidente directrice-générale du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSS) de l’Ouest-de‑l’Île-de-Montréal.

Eileen Davidson | Le Délit

Cependant, cette nouvelle nomination est source de controverse. En effet, Lynne McVey avait été sévèrement critiquée pour sa gestion de la crise du Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Herron, à Dorval, pendant la pandémie du Covid-19. Le CIUSS avait assumé la gestion du CHSLD après des retours faisant état d’un manque de personnel et de services qui mettaient la vie des résidents en danger. Cependant, selon un rapport de la coroner Géhane Kamel, la situation ne s’est pas améliorée sous l’autorité du CIUSS, et 47 résidents ont perdu la vie avant le printemps 2020. La majorité des décès seraient survenus après la prise en charge de la situation par le CIUSS, qui était censé pallier les problèmes du CHSLD. Dans son rapport, daté de mai 2022, Kamel a explicitement tenu McVey responsable.

Nouveau Gouvernement Français : espérer gouverner 

À la suite des résultats des élections européennes de début juin – largement gagnées par le parti d’extrême droite Le Rassemblement National (RN) avec 31% des voix , Emmanuel Macron a annoncé la convocation d’élections législatives anticipées pour début juillet, afin de permettre une « clarification » de la situation politique, alors largement défavorable au camp présidentiel. Les élections de juin ont apporté leur lot de surprises. En effet, le RN est arrivé en tête du premier tour avec 33% des suffrages, suivi de près par la toute nouvelle union de gauche « Le Nouveau Front Populaire » avec 28% des voix. Le second tour a abouti à une situation complexe, où trois grands groupes distincts se partagent le devant de la scène : le Nouveau Front Populaire initialement en tête avec 182 députés, le groupe présidentiel de centre droit à 168 sièges, et finalement l’extrême droite, à 143 élus, ce qui reste néanmoins un record pour cette dernière. Ne disposant pas de la majorité absolue (289 sièges) pour pouvoir gouverner correctement, Emmanuel Macron a dû retarder la nomination de son premier ministre. Habituellement nommé la semaine suivant les élections, il aura finalement fallu 51 jours au Président pour annoncer le républicain Michel Barnier comme nouveau premier ministre, permettant de créer un groupe de centre droit de 212 députés. Macron a choisi sa stratégie de faire partenariat avec la droite pour gouverner.

Eileen Davidson | Le Délit

Ce samedi 21 septembre, Michel Barnier a donc annoncé la composition de son gouvernement. Si sur les 19 ministres de plein exercice, 13 sont du groupe macroniste. Il est clair que l’équipe gouvernementale est désormais plus marquée à droite, avec plusieurs Républicains aux postes clés, comme Bruneau Retailleau au ministère de l’intérieur. La nomination de Michel Barnier a généré de nombreuses critiques. Premièrement, une grande partie des électeurs de gauche voit ce choix comme un manquement de la part du président, un non-respect des institutions démocratiques. Deuxièmement, les Républicains, très nettement affaiblis et minoritaires à l’Assemblée (47 sièges), influencent désormais des décisions majeures au sein même du gouvernement. Enfin, si Macron est aujourd’hui plus fragile que jamais, il semblerait que l’épisode politique estival n’ait rien changé : malgré les teintes républicaines, le gouvernement est toujours macroniste. Même si son gouvernement parvient à éviter une motion de censure, Michel Barnier devra faire face à de nombreux défis dans les mois à venir, comme le vote du budget, le redressement des finances publiques, et surtout, faire face à la percée inédite de l’extrême droite en France.

Deux associations étudiantes s’engagent pour lutter contre la précarité étudiante au Québec 

Ce samedi 21 septembre, L’Union étudiante du Québec (UEQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont lancé une campagne visant à lutter contre la précarité sur les campus des universités du Québec. L’UEQ regroupe 12 associations étudiantes à travers la province et vise à trouver des solutions concrètes aux différents enjeux économiques que rencontrent les étudiants. De son côté, la FECQ travaille sur les mêmes problématiques au niveau des CÉGEPs. Les deux groupes se sont associés pour alerter quant à la précarité étudiante grandissante à travers le Québec. Selon Radio-Canada, la sévère inflation qui touche le Canada ces dernières années, ainsi que la crise du logement, seraient les principales causes des difficultés financières de cette population. Samedi matin, lors d’une conférence de presse au Collège Ahuntsic, les deux groupes ont manifesté leur inquiétude face au nombre croissant d’étudiants ayant recours aux services de banques alimentaires.

Eileen Davidson | Le Délit

Cité dans un article de La Presse, Étienne Paré, président de l’UEQ, a expliqué que les aides financières du gouvernement sont devenues largement insuffisantes, et que les étudiants ont tendance à s’endetter auprès de banques privées. Cet automne, les deux organisations parcourront le Québec sur les campus de nombreux CÉGEPs et universités pour trouver des solutions sur le terrain. Cette campagne s’inscrit dans un combat plus large pour les droits des étudiants : ces dernières années, les deux organisations avaient notamment mené une campagne pour la rémunération des stages, une autre manière de soulager les étudiants financièrement.


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