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Lamentable imposture

L’Autre Dumas retrace la quête d’Auguste Maquet, nègre littéraire d’Alexandre Dumas. 

L’Autre Dumas est l’histoire d’une confrontation entre l’absolutisme et la révolution, l’exubérance et la timidité, mais surtout entre l’audace et la lâcheté. C’est dans l’effervescence de la Révolution de 1848 que Safy Nebbou a choisi de nous présenter l’histoire du nègre littéraire d’Alexandre Dumas (Gérard Depardieu): Auguste Maquet (Benoît Poelvoorde). La réalisation est faite de sorte à révéler au grand jour un urgent secret, celui de l’homme derrière le grand Dumas. Nebbou oppose les deux personnages dans l’intimité du feu sacré de la création littéraire.

Auguste Maquet est un homme nerveux, passif, sans aucune personnalité, l’antithèse même de Dumas pour qui il travaille. Curieusement, Maquet est aussi la muse de Dumas. Maquet se voit déstabilisé lors d’une rencontre fortuite avec Charlotte (Mélanie Thierry), une jeune femme dans la vingtaine qui désire faire sortir son père de prison, un ancien révolutionnaire et ancien camarade républicain d’Alexandre. Elle le prend pour Dumas, lui qui ne trouve pas les mots pour dénoncer l’imposture. Maquet le mari fidèle succombe à l’émoi provoqué par Charlotte et devient usurpateur.

C’est une histoire truffée de cachotteries et de mensonge qui enterrent Maquet et qui révèlent au fil des évènements sa passivité maladive et son manque d’initiative. L’imposture a tout de même rendu hommage à la perfidie d’un homme prêt à tout pour goûter au succès. La réalisation de Safy Nebbou est fondée sur le testament d’Auguste Maquet qui voulait se rendre justice. Le but était de faire la lumière sur l’homme derrière Les Trois Mousquetaires. Nebbou a donc tenté de transmettre au spectateur une vérité méconnue ; mais ce que l’on retient de ce film c’est la faiblesse tant au niveau de l’intrigue que de réalisation.

Gracieuseté de Séville Films

Le rythme est lent et les longueurs fatiguent le spectateur. Certaines scènes peuvent évoquer l’ambiance d’un carnaval ou d’un cabaret, mais l’essence même du scénario, le jeu du mensonge, alourdit le ton du film pour laisser le spectateur bredouille, sans substance cinématographique, tant l’histoire se termine en queue de poisson. La performance crédible de Benoît Poelvoorde doit néanmoins être soulignée. Il est parvenu à incarner un rôle peu connu et peu attachant avec justesse. Il a aussi su s’effacer devant l’imposant Gérard Depardieu qui, lui aussi, rend justice à la personnalité frivole et sans tabous du grand Dumas. Ce jeu d’acteur a particulièrement servi le film.

L’Autre Dumas révèle jusqu’où un homme est prêt à aller pour calmer sa soif de vanité quand il a une légende du monde de la littérature qui lui fait de l’ombre. En somme, ce film lève le voile sur une collaboration hors-normes en laissant le spectateur dans un doute final.


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