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La monarchie, baume pour les maux français

Billet Royal

Matthieu Santerre | Le Délit

« La République n’est pas le régime qu’il faut à la France », avait lancé Charles de Gaulle. La monarchie est l’institution qui a vu l’évolution de la France de Clovis à Louis XVI, en passant par Saint Louis, François Ier et Henri IV. Cependant, la monarchie n’est pas seulement l’histoire d’un roi.

Tout d’abord, les royalistes français avancent que la monarchie serait le système politique le plus naturel, car fondé sur le bonheur du peuple, plutôt que sur les intérêts personnels de ses dirigeants. De plus, l’institution royale serait impartiale, puisqu’elle ne choisirait pas le parti ministériel ; « le monarque règne, mais ne gouverne pas ». Le clivage entre la droite et la gauche détruit la légitimité du chef d’État qui n’est finalement élu que par la moitié des français. La royauté ferait aussi de la France un pays libre de tout pouvoir politique et financier, des pressions extérieures et électorales. L’unité et la continuité caractériseraient cette institution.

Matthieu Santerre | Le Délit

En France, on compte sur un millénaire et trois siècles six dynasties, deux empires en moins de soixante-quinze ans et cinq républiques en deux siècles. À l’époque, les rois régnaient pendant environ vingt-cinq ans, soit l’équivalent de cinq quinquennats et donc cinq changements de gouvernant. La stabilité qu’apporte une monarchie permettrait à la France d’avancer vers le bien commun. Le régime électoral français centralise toute l’administration à Paris, ce qui réduit les libertés locales. Le rôle des municipalités, des départements et des régions est mis de côté pour mettre à l’avant la République.

Un parti politique s’oppose à la république démocratique : l’Alliance Royale, fondée en 2001. Leur slogan, « Ils vous promettent tous la Lune, exigez le Soleil », réprouve la République et invite à considérer l’alternative monarchiste. Ils ne vantent pas la monarchie comme un moyen de résoudre tous les problèmes, mais ils constatent que depuis la Révolution et l’instauration de la République, la France perd de son influence au niveau mondial. L’histoire contemporaine montre même une dégradation politique, économique et sociale.

De son côté, le mouvement des Jeunes Royalistes dénonce, entre autres, le retrait des programmes d’histoire de grandes figures tels Louis XIV et Napoléon Ier, et la réduction des heures d’étude consacrées à l’histoire. Ces Jeunes Royalistes sont responsables d’opérations provocantes, comme la confection d’une banderole sur laquelle était imprimé : « La République couche avec le fric », et l’affichage de cette dernière dans l’une des grandes artères de Paris, ou encore la procession effectuée en janvier dernier pour commémorer la mort de Louis XIV.

Interrogé sur les raisons de son combat pour la monarchie, le représentant des Jeunes Royalistes, Stéphane Piolenc, explique que la « monarchie, telle qu[’ils] la conçoiv[ent], portera en elle les germes d’une véritable démocratie, aura pour but de défendre nos libertés, de bâtir une Europe plus juste et plus respectueuse des nations. La royauté doit incarner un véritable renouveau psychique de notre pays, car le drame des Français, c’est qu’ils ne s’aiment plus. » Il ajoute que la démocratie post-totalitaire est de plus en plus dénoncée. « À nous de rappeler que les désastres d’aujourd’hui trouvent leurs racines dans la Révolution dite française et dans son cortège de trahisons et de meurtres » affirme enfin le représentant des Jeunes Royalistes.
Un sondage effectué en 2007 par BVA –société de sondages d’opinion et de marketing française– concluait que 17% des Français seraient favorable à ce que la fonction de chef d’État soit assumée un jour par un roi, et 20% assurent qu’ils voteraient pour un candidat royaliste au premier tour de l’élection présidentielle.

Les royalistes sont cependant partagés quant à l’éventuel successeur du dernier roi de France. Il y a deux prétendants au trône : Louis de Bourbon, descendant direct d’un petit-fils de Louis XIV, qui soutient l’instauration d’une monarchie française adaptée au monde moderne, et Henri d’Orléans, descendant du dernier roi de France, qui souhaite une monarchie parlementaire comme au Royaume-Uni.

C’était bien la monarchie qui devait unifier la France pour lui redonner sa grandeur perdue ?


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