Suite aux dommages considérables causés par le séisme de Kobé en 1995, des sommes importantes ont été investies pour améliorer la résistance des infrastructures au Japon. Les normes de construction ont aussi été revues afin d’éviter l’effondrement des édifices et la destruction des routes. Fortement critiqué à l’époque, le gouvernement a également révisé ses politiques d’intervention face à de tels désastres, rendant entre autres automatique le déploiement des forces d’autodéfense dans les zones sinistrées et en demandant de l’aide de pays étrangers, aide qu’ils avaient refusée en 1995.
Dans les régions côtières, des murs brise-vagues sont construits, des routes d’évacuation sont indiquées et des systèmes d’alerte sont installés pour aider la population à fuir en lieu sûr en cas de tsunami. Bien que ces systèmes ne soient pas infaillibles, ils ont permis à de nombreux Japonais de sortir de leur maison toujours intacte malgré la secousse et de se rendre dans une zone sécurisée.
Il faut aussi souligner que les Japonais sont conscients des dangers et y sont préparés. Le 1er septembre, anniversaire du grand séisme de Kanto qui avait détruit Tokyo en 1923, est maintenant la journée de prévention des désastres au Japon. Cette journée coïncide aussi avec le début du deuxième semestre dans les écoles. Pour l’occasion, des exercices de prévention sont organisés à l’échelle nationale, où différents scénarios sont envisagés, tels qu’un incendie ou l’effondrement de bâtiments. De plus, il est courant de trouver des trousses de survie dans les maisons, les écoles et les entreprises. Toute cette préparation peut-elle expliquer le comportement des Japonais dans cette situation de crise ?
Partout au Japon, les scènes décrites par les médias sont les mêmes. Les gens font la file devant les supermarchés et sortent calmement avec les provisions dont ils ont besoin. Les automobilistes restent patients et courtois, les gens s’entraident et se soutiennent. Il n’est aucunement question de pillage, d’émeute, de confusion, de panique ou de violence, pas même dans la région voisine de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi.
Il ne s’agit pas uniquement de préparation, il faut plutôt y voir un trait culturel. Le Japon est un pays dans lequel les notions de respect, d’honnêteté, de politesse et d’esprit de groupe sont des plus importantes. Pour eux, la seule chose naturelle à faire est de rester calme, de s’entraider et de se soutenir. Dans un pays où le même mot peut signifier « excusez-moi » et « merci », même les victimes directes du tremblement de terre montrent de la considération envers leurs semblables, qui sont, tout comme eux, dans le besoin.
Malgré le haut niveau de préparation des Japonais face à de telles catastrophes, il n’en demeure pas moins que le peuple est sous le choc. Tel que souligné par la docteure Anne Trudel, experte en sécurité nucléaire à l’Université de Colombie-Britannique, en conférence jeudi dernier, « l’impact du tremblement de terre et du tsunami sur la population générale dépassera largement l’impact radiologique causé par les rejets [du] réacteur nucléaire [de Fukushima]». Le Japon ne pourra que ressortir plus fort de cette rude épreuve ; et tel que l’a déclaré le premier ministre Naoto Kan, « nous allons à nouveau reconstruire le Japon ».
Si vous souhaitez aider les personnes touchées au Japon, la communauté japonaise de Montréal vous invite à faire un don à la Croix-Rouge canadienne.
Des événements bénéfices sont organisés en partenariat avec le Centre culturel des Canadiens japonais de Montréal, visitez le geocities.jp/jcccmcanada.