Certaines personnes ne se laissent pas arrêter par une crise économique. C’est le cas d’Alain Gagnon, écrivain depuis une trentaine d’années, qui n’a pas hésité à se lancer dans une entreprise pourtant risquée, soit celle de lancer une maison d’édition en pleine période d’incertitude économique.
Ayant déjà publié quelques titres aux Éditions du CRAM, Alain Gagnon a souhaité offrir une place de choix aux auteurs de fiction, et s’est donc affilié à cette maison d’édition pour concrétiser son projet. Considérée comme une branche indépendante des Éditions du CRAM, la Grenouille Bleue espère bien donner la chance aux auteurs d’expérimenter dans la fiction pour mieux enrichir la culture d’ici. En entrevue au téléphone, M. Gagnon insiste : il ne s’agit pas que de simplement donner une place aux auteurs de fiction, mais plutôt de les mettre de l’avant, ce qui explique le choix de mettre en évidence le nom des auteurs prioritairement aux titres sur la couverture des livres. Si l’on reproche souvent aux maisons d’édition d’oublier l’auteur derrière l’oeuvre, Alain Gagnon entend faire en sorte que ce reproche ne puisse être adressé à la Grenouille Bleue.
Sur tous les points, la nouvelle maison d’édition n’aspire à rien de moins qu’à faire mieux que tout le monde, comme nous le dit humoristiquement M. Gagnon. Et cette intention semble se concrétiser, à voir les cinq premiers titres publiés depuis août dernier. Rien n’a été laissé au hasard : la qualité doit transparaître autant dans le contenu que sur la couverture, une nécessité dans le marché actuel mais, surtout, la base de la philosophie de la maison.
Aux quatre coins de la province
Qui a dit que la littérature québécoise devait absolument se faire à Montréal ? Alain Gagnon compte bien aller à l’encontre de cette idée populaire selon laquelle la culture québécoise réside uniquement dans la métropole. À juste preuve, il vit lui-même au Saguenay, tandis que le reste de l’équipe est éparpillé dans l’ensemble des régions du Québec et même à Paris, où se trouve la graphiste de la Grenouille. Comme M. Gagnon nous le précise, ce genre d’entreprise étant maintenant possible grâce à la technologie, pourquoi ne pas en profiter ?
Si, pour cette première rentrée littéraire, la Grenouille Bleue s’est concentrée sur la fiction, il n’en reste pas moins qu’elle a d’autres projets pour les saisons à venir. La maison entend se pencher sur les auteurs québécois du 19e siècle, encore méconnus dans le monde littéraire, et elle planifie de lancer une série de courts livres biographiques sur les peintres de la Belle Province.
La revue littéraire est une autre avenue envisagée, donc gardez l’oeil ouvert !
D’ici-là, ne manquez pas d’aller feuilleter les cinq premiers titres de la Grenouille Bleue en librairie. La maison sera du prochain Salon du livre de Montréal, en novembre : vous aurez donc la chance de faire la rencontre de la sympathique grenouille du milieu littéraire québécois.