Aller au contenu

Le premier jour

Il aurait voulu dormir, cependant sa mère ne l’a pas laissé faire. C’était son premier jour dans une nouvelle école. Il n’était pas enthousiaste, au contraire –il était craintif.

Il s’appelait Alberto, et il avait treize ans. Il avait récemment immigré avec sa mère au Canada, depuis leur pays natal, le Costa Rica. Ils y avaient déménagé parce que sa mère avait été mutée à Montréal. Inutile de dire qu’Alberto n’était pas content de la décision de partir. En déménageant, il avait perdu ses amis et son sport favori, le football.

Il s’est plaint à sa mère pendant qu’ils déjeunaient. « Je veux pas être ici ! Il fait trop froid, et je n’ai pas d’amis. Mon chien, Manu, me manque ! Je t’en supplie, laisse-moi rentrer au Costa Rica. Je pourrai rester avec Grand-Mère et Manu. »

Il était évident qu’il ne voulait pas être au Canada ou aller à l’école. Pourtant, elle essayait de l’ignorer. Après dix minutes de plaintes incessantes de la part d’Alberto, sa mère lui a demandé : « Pourquoi es-tu si opposé à notre nouvelle vie ensemble ? Notre vie ici sera meilleure et plus heureuse qu’au Costa Rica. »

Mais il n’a rien dit, bien qu’il ait eu une raison. C’était parce qu’il avait peur. Juste avant d’immigrer au Canada, ses amis l’avaient mis en garde contre les gens d’ici. Ils lui avaient dit que les Canadiens n’aimaient pas les immigrants comme lui. Cette idée l’avait effrayé.

Pendant son premier jour à FACE, sa nouvelle école, il n’a jamais été aussi nerveux. Il est arrivé tôt et a traversé les vestibules. Graduellement les vestibules se sont remplis d’autres étudiants, et la cloche a sonné pour commencer les cours de la journée. Malgré qu’il soit arrivé tôt, il a eu beaucoup de difficulté à trouver sa salle de classe. Quand il l’a finalement trouvée et est entré dans la salle, celle-ci était déjà remplie. Alberto a marché jusqu’au bureau du professeur pour être présenté. Pendant qu’il parlait avec lui, il a entendu les autres étudiants qui chuchotaient.

« Qu’est-ce qu’il porte ? »

« Regardez le nouveau ! »

Mais, la chose la plus humiliante a été le ricanement de la classe quand il s’est assis.

Alors, pendant la journée, Alberto s’est senti très seul, ses amis lui manquaient. Il pensait qu’il ne se ferait jamais d’amis ici, à Montréal. Pendant la période du dîner, il s’est assis seul, loin des autres, et il a mangé son repas, triste et prêt à pleurer.

Après, tous les enfants sont allés dehors pour la récréation. Ils ont commencé à sauter à la corde ou à jouer dans la cour de recréation, mais Alberto est resté en arrière. Il avait l’air perdu.

Alberto parcourait craintivement la cour des yeux quand il a aperçu quelques étudiants jouant au football. Il s’est rappelé, soudainement, les matchs de football qu’il disputait avec ses amis au Costa Rica, tous les jours après l’école. Le match l’a attiré, mais Alberto était trop timide pour se joindre aux autres.

Il s’attardait sur le côté de la cour de récréation. Il regardait le match avec intensité, ses yeux suivant la balle d’une personne à l’autre. Alberto a vu la balle rouler vers lui et s’arrêter à ses pieds. Il a jeté un coup d’œil aux autres et a attendu une indication sur ce qu’il devait faire. Un instant plus tard, ils ont fait signe à Alberto de s’approcher. Il a retourné la balle en donnant un coup de pied mais il a hésité à participer au match. Ils lui ont encore fait signe de s’approcher. Cette fois, le désir de jouer au football a surmonté la timidité. Joyeusement, Alberto a joué avec dextérité, faisant des passes aux autres joueurs. Tout le monde a joué harmonieusement ensemble. Au cours du match, Alberto a marqué quelques buts magnifiques aussi.

À la fin, il sentait qu’il faisait partie d’une équipe et qu’il pouvait être lui-même. Les autres ne représentaient plus l’opposition, mais ils étaient devenus ses camarades de classe et ses amis.

Grace Fu, James Gilmour et Andrew Murray


Articles en lien