Gerts en est aux balbutiements de sa transformation extrême. José Diaz, vice-président aux finances et opérations en 2009–2010 en avait fait son cheval de bataille ; Nick Drew a suivi son exemple et a apporté de nouvelles idées. Natasha Geoffrion-Greenslade avait travaillé trois ans au Gerts lors de ses études, et elle est de retour depuis l’an dernier en tant que gérante. À la tête d’une équipe dynamique, elle est fière de dire que 2010–2011 a été « une année exceptionnelle ». Elle attribue le nouveau succès de Gerts notamment au personnel enthousiaste : « la nouvelle énergie derrière le bar y est sûrement pour beaucoup dans la réputation de Gerts. L’opinion est positive et il est maintenant beaucoup plus facile d’organiser des événements ».
Le bar est une place agréable à côtoyer, où il fait bon de se rencontrer pour différentes occasions. « On travaille avec des groupes d’étudiants qui veulent faire des partys. On invite des groupes de musique, des DJ, on a des prix spéciaux sur l’alcool tous les jours, explique la gérante, et Octoberhaus a été un vif succès qui a fait connaître le bar. » Si José Diaz a fait connaître le bar grâce au bouche-à-oreille, c’est Nick Drew qui a veillé à ce que la clientèle devienne régulière. « Les prix spéciaux chaque soir et les deux écrans de télévision HD avec le câble, par exemple, sont un succès » souligne-t-il.
Depuis l’an dernier, il y a bien eu quelques légères modifications à l’apparence du bar, hormis celles apportées grâce au concours de design au printemps dernier. « C’est un long processus qui prend du temps, de l’argent et bien sûr un suivi d’une année à l’autre » précise Natasha. Elle ajoute que les rénovations seront majeures : « le comptoir du bar sera complètement transformé pour une meilleure organisation de l’espace ».
Non seulement le comptoir du bar sera mieux adapté, mais un changement important dans l’organisation des cuisines aura pour effet d’encaisser de nouveaux profits. Pour l’instant, Gerts n’a plus de licence pour vendre de la nourriture. En effet, suite aux changements de politique au ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec, 15% des employés doivent avoir eu une formation et une accréditation avant de pouvoir légalement vendre de la nourriture. « En attendant que les employés soient en mesure de servir et préparer la nourriture, nous pensons au menu en vigueur prochainement », confie Natasha. Les fritures habituelles côtoieront donc les menus du jour plus consistants dès que les cuisines seront adéquates.
Le VP aux finances dans tout ça
Nick Drew avait mis le bar à son agenda en début de mandat, et se dit très satisfait : « Si l’an passé Gerts fonctionnait sur une base événementielle, cette année, les clients réguliers nous ont permis d’engranger un profit de 4000 dollars ».
Avec le concours lancé par José Diaz en mars 2010, les plans pour les rénovations du bar sont maintenant sur la table de l’équipe de concertation : « le projet est maintenant lancé : on ne peut plus reculer puisque l’argent a été investi dans les architectes et designers. Il faut toutefois que le Conseil de l’an prochain soit d’accord pour continuer » ajoute celui qui détient les cordons du budget jusqu’en mai 2011.
Depuis 2001, alors que le bar est au sous-sol, le bâtiment n’a pas investi beaucoup dans l’apparence de Gerts. Ainsi, les 463 000 dollars pour la rénovation du comptoir et de la cuisine semblent nécessaires. « Et nous avons ces fonds » assure Nick Drew.
Pour Shyam Patel, le prochain au même poste, son futur rôle est de veiller au bon fonctionnement des opérations, mais surtout de s’assurer que les étudiants sont bien servis par le bar. « Je pense que Gerts est un lieu qu’il faut encourager, car il permet aux étudiants de vivre une expérience agréable après une dure journée d’examen… et sécuritaire tout à la fois. » Par contre, il met un bémol à l’enthousiasme de son prédécesseur quand il analyse le budget alloué aux rénovations : « s’il y a 200 000 dollars qui proviennent des comptes de l’AÉUM, le reste de l’argent n’est pas encore trouvé » dit-il.
Nick Drew précise que si la moitié des fonds sont, pour sûr, débrayés par l’AÉUM, le Conseil pourrait aussi accepter d’augmenter le budget afin que le projet se réalise. La deuxième moitié proviendrait du Capital Expenditure Reserve Fund
à moins que le Conseil ne vote contre l’augmentation du budget. Si c’était le cas, Nick Drew devrait apporter d’autres idées de financement.
Habituellement, lorsque l’AÉUM veut augmenter son budget, il y a augmentation des frais d’affiliation à l’Association étudiante. « Les investissements sont restreints : nous ne pouvons pas les retirer » ironise Shyam Patel ; « pour moi, augmenter les frais des étudiants dans la période de crise que nous traversons, même si ce n’est pas de beaucoup, me semble inacceptable ». Le prochain VP aux finances revient à la charge : « c’est une question de priorités. Si on met l’argent dans le bar, ce sont des sous en moins pour les locaux de comités ». Il met en doute la viabilité à long terme d’un projet qui met de côté les aspects matériels pour uniquement se préoccuper des idées. En effet, avoir une vision, c’est bien, mais la priorité devrait appartenir aux étudiants : « devons-nous mettre notre énergie aux rénovations de Gerts ou sur tous les autres sujets chauds en ce moment ? » demande Shyam.
Argent, pas argent, depuis l’an dernier, le bar est de plus en plus populaire. Enfin, pour Natasha Geoffrion-Greenslade, les critères d’embauche de l’an prochain seront plus précis, avec une attention particulière au bilinguisme au sein de l’équipe. « Puisque nous réussissons à attirer de plus en plus de francophones, il devient primordial que les barmen parlent un minimum de français » insiste-t-elle. Un Gerts dans le trou, mais bilingue ? À voir.