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La vie en orange

Entrevue avec Charmaine Borg, députée NPD de Terrebonne-Blainville

Robert Marquis

Charmaine Borg fait partie des quatre étudiants mcgillois qui ont été élus aux élections fédérales du 2 mai dernier. À 20 ans, elle est l’une des plus jeunes députées de l’Histoire à siéger à Ottawa. Malgré le nombre important de tâches et de défis qui l’attendent, Charmaine Borg se dit prête à jouer le rôle qu’on lui a confié tant dans son comté que sur la Colline du Parlement.

Robert Marquis
Le Délit : Comment se passe l’été d’une députée récemment élue ?

Charmaine Borg : C’est sûr qu’une fois qu’on est élu il y a beaucoup de choses à faire. Entre autres, il faut s’approprier les protocoles et habitudes parlementaires. Nous avons donc suivi une période de préparation en juin. Ensuite, une fois retournés dans nos comtés, il fallait rencontrer les gens, se présenter et faire du porte à porte, s’impliquer dans les événements et les festivals d’été, etc. Je crois avoir eu un été très productif !

LD : Maintenant que tu es députée, as-tu dû interrompre tes études ?

CB : En effet, j’ai décidé de prendre un moment pour me concentrer sur cette nouvelle fonction car cela demande beaucoup d’énergie et de concentration. Quand le Nouveau Parti Démocrate m’a approchée pour être candidate, j’ai accepté avec grand plaisir. C’est sûr que dans le comté où je me présentais, je pensais que les chances n’étaient pas les meilleures pour gagner et puis tout a changé.

LD : As-tu un rôle plus précis au sein du parti au Parlement ? Comment se déroule une journée de membre du Parlement ?

CB : Je suis membre du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Il n’y a pas vraiment de journée typique, c’est cela qui caractérise nos journées. Chaque jour diffère selon l’actualité, selon les débats. Quand je suis à Ottawa je commence ma matinée par lire les journaux car je veux être en pleine connaissance de ce qui se passe, puis je me prépare pour la période de questions, même si souvent je trouve qu’il n’y a pas vraiment de réponses. On organise également beaucoup de rencontres, d’études et de discussions pour évaluer les projets de loi. Je quitte le bureau assez tard, quand j’ai le sens du travail accompli.

LD : Ton expérience à McGill va-t-elle te servir ?

CB : Dans mon rôle au sein du syndicat à McGill [AMUSE, Association of McGill University Support Employees, ndlr] en tant qu’agente des relations de travail, j’écoutais les problèmes des travailleurs, je cherchais des solutions et les aidais à connaître leurs droits. Dans un sens c’est ce que je fais à une plus grosse échelle, j’écoute les problèmes des gens et j’en réfère au parlement. Mon temps à McGill m’a aussi aidée à bien communiquer ainsi qu’à développer une capacité d’analyse des problèmes grâce à mes études en sciences politiques.

LD : Comment décrirais-tu ta circonscription, Terrebonne-Blainville ?

CB : Comme la population est constituée de jeunes familles, les enjeux sont l’environnement, le développement de nouvelles entreprises afin d’assurer la croissance économique et une certaine indépendance sur la région de Montréal. La circonscription comprend aussi Lanaudière qui est plus agricole avec moins d’opportunités, elle implique donc aussi des défis importants.

LD : Et quels seraient tes défis personnels ? En tant que jeune, as-tu parfois peur d’avoir un manque de crédibilité ?

CB : Au début, c’est vrai que beaucoup d’entre nous ont été attaqués sur leur jeune âge ; mais il faut rappeler que nous sommes tous des gens très impliqués et malgré tout ce que disent les mauvaises langues, nous avons une certaine expérience de nos précédents engagements. Je crois qu’on est parvenu à convaincre les gens de notre vision d’un meilleur Canada.

LD : Qu’est-ce que les jeunes élus peuvent apporter à la vie politique canadienne ?

CB : C’est important d’avoir des jeunes au parlement, nous représentons un grand pourcentage des électeurs car nous sommes une population très jeune. Durant mon temps à l’université j’ai d’ailleurs essayé d’être attentive aux attentes des jeunes car il me semble que certains ont perdu espoir en la politique. Nous incarnons un nouveau visage pour une nouvelle politique.

LD : Le décès de Jack Layton a été un choc pour tous les Canadiens, les choses vont-elles être différentes maintenant au NPD ? Comment vois-tu le futur ?

CB : Je ne pense pas que les choses seront différentes. Nous avions certes tous foi en la vision de Jack mais sa mémoire et son combat continuent car il demeure une inspiration. Et puis, tout reste à faire. Quand un gouvernement conservateur fait des coupures dans les programmes sociaux et menace tout ce pour quoi le NPD se bat, notre mandat est de nous opposer à ces actions et de poursuivre notre engagement. Nous sommes réunis dans cette vision du Canada et du monde que Jack nous a laissée. ξ

 


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