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L’élection surprise

Entrevue avec Mylène Freeman, députée NPD d’Argenteuil-Papineau-Mirabel

Au moment où Mylène Freeman termine son baccalauréat en philosophie et sciences politiques à McGill, elle apprend en ce 2 mai 2011 qu’elle sera députée NPD. Le Délit poursuit sa rencontre avec les nouvelles voix de la vague orange qui ont bouleversé l’échiquier politique lors des dernières élections fédérales.

Le Délit : Croyais-tu pouvoir être élue et obtenir cette immense responsabilité lorsque tu t’es présentée pour le NPD ?
Mylène Freeman : Absolument, il ne faut pas prendre à la légère ce genre de choses ! D’ailleurs, je savais que les députés étaient des gens normaux, donc la possibilité que je sois élue était bien là. De plus, c’est une position que j’ai toujours voulu occuper.

LD : Comment analyses-tu la vague orange du 2 mai 2011, ce plébiscite massif essentiellement au Québec pour le NPD ?
MF : Ça fait très longtemps que le NPD veut faire des percées au Québec. Dans les années soixante, ce fut plus difficile, car la social-démocratie était associée au mouvement souverainiste, mais cette année avec le message de Jack, nous avons été capables de rejoindre les électeurs avec un message plus positif que celui des souverainistes.

LD : On a beaucoup critiqué les candidats du NPD pour leur absence durant la campagne électorale, quelle explication donnerais-tu ?
MF : Depuis 2007, je suis impliquée à Outremont avec Thomas Mulcair ; au début de la campagne, on m’a demandé de rester là-bas car nous avions peur de perdre face à Martin Cauchon. J’ai donc mis mes efforts à cet endroit, car la victoire dans ma circonscription n’était vraiment pas assurée et il fallait mieux concentrer nos efforts là où nous pouvions gagner.

LD : Tu étudiais en sciences politiques ; y a‑t-il une différence entre ce que tu as étudié et ce que tu fais aujourd’hui ?
MF : Il est évident que les façons d’étudier et de faire de la politique sont très différentes. Mais quand on prend du recul, mes études m’ont été très utiles afin de comprendre d’où nous venons, où nous voulons aller…

LD : Quel est l’un de tes dossiers phares du mois de septembre ?
MF : Je travaille au comité sur la condition féminine. Je veux donc être très impliquée dans ce domaine-là, et ce sera le travail de tout un mandat, voire plus. Je crois que nous n’avons pas fait beaucoup d’avance et qu’il y a beaucoup à faire, par exemple dans les maisons de la famille, les centres communautaires. Il faut se rendre sur le terrain pour comprendre où l’on en est.

LD : On évoque aussi la possibilité d’une coalition avec le Parti Libéral. Certains disent que c’est possible, d’autres non. Quel est ton avis sur cette question ?
MF : Il n’y a aucune négociation en ce moment. Par le passé, nous l’avions offert aux Libéraux, mais ils ne voulaient pas. Là, nous préparons un éventuel gouvernement dans quatre ans donc je ne pense pas que ce soit une priorité pour nous de nous allier avec les Libéraux.

LD : On vient d’apprendre que Brian Topp comptait se présenter pour la chefferie du parti. On parle évidemment aussi beaucoup de Thomas Mulcair. Quel impact tout cela aura-t-il sur l’activité du NPD sur la Colline du Parlement ?
MF : Pour un parti qui est très solide et unifié, avoir des gens qui se présentent les uns contre les autres fait que les choses seront différentes et un peu plus difficiles dans les prochains mois… mais c’est le processus ! Néanmoins, ce n’est pas une situation qui va s’éterniser et nous allons nous remettre au travail comme une équipe solide très rapidement.

LD : Comment se déroule une journée en tant que députée ?
MF : Personnellement, je suis beaucoup dans ma voiture. C’est très différent d’il y a quelques mois quand j’étais à Verdun et où je prenais le métro pour aller à l’école. C’était l’essentiel de mes déplacements ! Pour tout le monde, vieux ou plus jeune, rentrer au parlement c’est un mode de vie complètement nouveau dans le sens où il faut toujours s’obliger à être exemplaire et inspirant pour les autres, comme Jack l’était pour nous, démontrer que produire du changement est possible.


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