Cela faisait un an qu’Arcade Fire n’était pas monté sur scène à Montréal. Un an passé loin de la maison, à se produire partout dans le monde et à récolter des trophées, notamment le Grammy Award de l’album de l’année 2011, pour « The Suburbs ». Le festival Pop Montréal a enfin ramené le groupe dans la métropole. Le lendemain du spectacle de mercredi soir, au Métropolis, les admirateurs d’Arcade Fire se sont amassés sur la place des Festivals pour la performance gratuite du groupe montréalais. « It feels like home », a lancé le chanteur Win Butler à la foule charmée par l’énergique Ready to Start choisi pour l’ouverture. Les autres membres du groupe, Régine Chassagne, Richard Parry, Tim Kingsbury, William Butler, Sarah Neufeld et Jeremy Gara affichaient des sourires ravis : on se sentait à la maison.
Les spectateurs avaient à peine eu le temps d’entendre quelques chansons que Régine Chassagne suivait l’exemple de son mari, en complimentant la métropole. « Montréal est vraiment cool », a‑t-elle assuré lors d’un de ses apartés destinés aux francophones, qui jubilaient.
Dans leurs adresses au public, les époux d’Arcade Fire ne se sont pas arrêtés à flatter l’égo des Montréalais. Ils ont profité de la chanson Haiti pour encourager le Québec à participer activement à la reconstruction de ce pays. Régine Chassagne a présenté au public le docteur Paul Farmer, en relatant son expérience en Haiti. Cet intermède représentant les convictions du groupe a toutefois fait tomber l’énergie de la foule, qui attendait impatiemment que la musique reprenne.
Le spectacle s’est poursuivi avec des pièces tirées des trois albums d’Arcade Fire, soit « Funeral », « Neon Bible » et « The Suburbs ». La voix juste de Win Butler, le dynamisme des autres membres du groupe, leur aisance à passer d’un instrument à l’autre, ont fait de la suite du spectacle une performance sans faute. Au centre de la scène, créant une ambiance d’une autre époque, une marquise de cinéma annonçant « The Arcade Fire-Coming Soon » surplombait un écran sur lequel étaient projetés des extraits des vidéo-clips du groupe. Les moments les plus forts ont été les morceaux Wake Up, The Suburbs et le premier rappel, Rebellion (Lies), alors que toute la place des Festivals entonnait les refrains avec Win Butler. La chanson choisie pour le deuxième rappel Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) manquait cependant de force. Après le premier rappel, le moment semblait parfait et les admirateurs, satisfaits.
Le groupe québécois Karkwa, qui assurait la première partie, est loin d’être passé inaperçu. Ces musiciens ont relevé avec brio le défi de précéder Arcade Fire, pour qui la quasi-totalité des spectateurs s’étaient déplacés. Les membres de la formation francophone s’amusaient visiblement et ont profité du spectacle pour se faire connaitre des admirateurs d’Arcade Fire. Les chansons Le Compteur et Oublie Pas ont fait lever la foule. Une seule déception à noter, seulement 45 minutes ont été accordées à Karkwa.
Enfin, le festival Pop Montréal réunissait sur la même scène deux groupes qui font la fierté de Montréal et du Québec, ce qui leur a valu un succès difficile à égaler. Un groupe chantait en français, un autre en anglais, le tout au centre d’une foule docile et comblée. Quelle plénitude !