Augustin De Trogoff - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/augustindetrogoff/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 30 Nov 2016 21:27:54 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 La bureaucratie s’emballe https://www.delitfrancais.com/2016/11/28/la-bureaucratie-semballe/ Mon, 28 Nov 2016 15:07:56 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26917 L’AÉFA se prend à la mode des référendums.

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Ce texte est un écrit satirique.

Cette semaine, les membres de l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA, ndlr) étaient priés de participer au référendum d’automne, moment crucial de la politique étudiante à McGill, en répondant à la question:
«Acceptez-vous les changements suivants à la constitution de l’AÉFA»
Les changements en question? Le ou la président·e ne siégera plus à la tête du comité de conseil au bureau des stages (Arts Internship Office Advisory Committee en anglais,ndlr.) À partir de maintenant, c’est le ou la vice-président·e académique qui se chargera du poste. Résultat, l’alinéa V de l’article h de la section 12.4 déménage et se retrouve à la section 12.5, article, alinéa II.

Taux d’absentéisme record

Bien qu’il soit encore trop tôt pour annoncer les résultats, l’AÉFA se veut confiante. «Oui, ça va passer, sans aucun doute» nous a dit sa v.-p. aux référendums, Artem Tepimko. Par contre, le nombre très bas de participants inquiète les hautes sphères du pouvoir étudiant de la faculté. «Plus personne ne vote. Sommes-nous en train d’assister à un déraillement de la démocratie étudiante à McGill? C’est décourageant de se dire qu’on travaille pour des moules apolitiques. Bougez-vous un peu!» poursuit Tepimko, visiblement attristé par l’apathie générale vis-à-vis la politique du campus.
Que faire pour enrayer la tendance? Justine Trudeau (aucune relation connue avec le premier ministre), la v.-p. chargée des référendums, pense qu’il faut plus d’élections et de référendums. «Notre stratégie est double: d’un côté, nous voulons augmenter massivement le nombre d’élections et de référendums pour rendre le pouvoir aux étudiants, et de l’autre nous travaillons vers des élections plus engageantes, plus «fun», pour ainsi dire, afin d’encourager nos membres à voter. Donc, pour la semaine qui vient, nous avons préparé trois référendums. Le premier, mardi, sera sur l’interdiction de la lettre «e» dans tous les documents officiels de l’Association. Mercredi, les électeurs se prononceront pour ou contre l’adoption de «All Star» comme hymne officiel de l’AÉFA. Et vendredi, le 2 décembre, ce sera pour ou contre l’adoption de Fidel Castro comme Saint Patron de l’association. «Nous nous attendons à un taux de participation autour de 80%.»

Référendums en cascade

Surpris par l’existence même du poste de v.-p. des référendums, nous avons demandé au président de l’AÉFA, Kamil Glick, comment il comptait financer tout ça. «En fait, en ce moment, Simply Voting (le service de vote en ligne utilisé par les organisations étudiantes, ndlr) propose 50% de rabais sur les référendums étudiants! C’est génial, non? Vive Black Friday!» s’est-il extasié. «En plus, on a un surplus énorme dans le budget. On s’est demandé: de quoi a‑t-on urgemment besoin à McGill? La réponse, bien évidemment, c’était plus d’élections.»
Face à cette vague bureaucratique, le Délit s’inquiète. Aussi, nous aimerions proposer un projet de référendum le semestre prochain: pour ou contre les référendums à McGill? Là, taux de participation à 100% garanti.

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Les samosas, là pour rester! https://www.delitfrancais.com/2016/11/01/les-samosas-la-pour-rester/ Tue, 01 Nov 2016 13:32:23 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26471 Vote historique: les mcgillois se prononcent en faveur du beignet indien.

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Les résultats officiels sont tombés mercredi 26 octobre, avec la fermeture du bulletin de vote en ligne: les samosas sont là pour rester. À la question: «Les samosas devraient-ils être interdits sur le campus?», 98% des interrogés ont voté «Non», ce qui constitue un record absolu. De plus, 96% des étudiants ont pris part au scrutin, du jamais-vu dans la longue histoire de la démocratie universitaire à McGill. L’Association des étudiants de l’Université McGill (AÉUM) s’est dit «extrêmement» contente du taux de participation, bien que la résolution ne soit pas passée. «Cela démontre qu’il est possible d’enrayer l’apathie générale vis-à-vis de la politique étudiante» a dit Gen Ber, le président de l’AÉUM, dans un courriel à la communauté. «Je suis heureux de voir que, pour les questions vraiment importantes, une écrasante majorité du corps étudiant exerce le droit de vote».

Il faut dire que l’annonce du scrutin avait causé un émoi. Pour rappel, une campagne du «Non» s’était immédiatement formée. En moins d’une demi-heure, elle avait recueilli plus de sept mille signatures et près de trente mille dollars en dons.

Pendant deux semaines, son équipe de communication avait inondé le campus de publicités; d’ailleurs, le fameux panneau géant en forme de samosa orne toujours la façade de la bibliothèque McLennan. Jean-Rolph Trudeau (aucune relation connue avec le premier ministre), un étudiant de deuxième année en physique et mathématiques qui faisait partie de l’équipe de campagne du «Non», a bien voulu nous parler de son expérience. «Je ne m’intéressais pas vraiment à la politique avant, mais ces deux semaines ont changé ma vie. Vous vous rendez compte! Nous retirer nos samosas, c’est nous retirer une liberté fondamentale! Cela relève du fascisme, purement et simplement.» Jean-Rolph a tenu à ce que nous précisions qu’il s’est fait tatouer «Je suis samosa» sur le front. La campagne du «Non» a promis de donner ce qui reste du trésor de campagne à l’Université pour la création d’une bourse «samosa», ouverte à tous les étudiants pour peu qu’ils «démontrent leur amour du plat préféré du campus».

Le camp du «Oui» était moins enjoué après l’annonce des résultats. Dans un message publié sur sa page Facebook, le groupe McGill Sans Samosas (McGill SS) s’est dit «déçu» par le résultat, mais promet de «respecter» le choix des étudiants. «Le peuple a parlé: longue vie aux samosas» conclut-il. La directrice de campagne, Michelle Scott, a accepté de répondre à nos questions. «Oh, vous savez, ce n’est pas si grave que ça. Moi-même, il m’arrive de manger un samosa de temps en temps. Le problème de fond, c’est bien sûr la non-participation à la vie politique. Ce référendum aura, on espère, donné le goût des élections aux étudiants». Il est intéressant de signaler que Michelle est la colocataire du président de l’AÉUM Gen Ber, et qu’elle faisait partie de son équipe de campagne pour l’élection présidentielle de l’année dernière.

Cette étrange coïncidence nous a mis la puce à l’oreille, et nous avons contacté le président pour lui faire cracher le morceau. «Oui, bon, c’est vrai. On a orchestré tout ça avec Michelle pour jouer un tour à toutes ces moules apolitiques qui peuplent le campus. L’hiver passé on n’avait même pas atteint le quorum de 15% des inscrits pour un référendum, et on avait dû réitérer. C’est désolant de voir à quel point l’apathie règne sur les questions de politique chez nous. Cette fois-ci on a testé les eaux mais la prochaine fois on utilisera cette tactique pour y glisser quelques questions sérieuses. Nous réfléchissons déjà à un thème: la suspension des cours à McIntyre en hiver, ou la canonisation de flood girl, c’est à voir!» 

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Gisement de pétrole sous McGill https://www.delitfrancais.com/2016/10/25/gisement-de-petrole-sous-mcgill/ Tue, 25 Oct 2016 13:22:55 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26331 Les travaux seraient en réalité un chantier pétrolier, a révélé l’administration.

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Dans un courriel à la communauté mcgilloise, l’administration a dévoilé que les travaux actuellement en cours autour du campus ont pour but la découverte  d’un «monstre réservoir de pétrole», selon la formule de la principale, docteur Fartier. Apparemment, une étude menée cet été a conclu qu’une entreprise de forage avait «une chance infime» de tomber sur un gigantesque gisement d’or noir. «Évidemment, nous avons foncé», poursuit Fartier, «nous ne pouvions pas laisser passer notre chance».

Le message annonce donc que les travaux ne s’arrêteront pas «tant que nous n’aurons pas touché au but». Bien que de nombreuses voix se soient élevées récemment pour souligner les multiples inconvénients liés aux chantiers, dont le bruit, les échafaudages périlleux et le cauchemar qu’est devenu Sherbrooke, l’administration est «certaine» d’œuvrer «pour le bien de tous». «Pensez‑y», a dit Fartier lors d’une conversation téléphonique avec le Délit, «avec tout le fric qu’on va se faire, on va enfin pouvoir s’offrir un chauffage digne de ce nom. Au besoin, on brûlera du fioul. Et avec l’indépendance financière, fini les partenariats avec les conglomérats énergétiques! Ces écolos-fanatiques de Divest McGill nous laisseront enfin en paix».

Par contre, l’administration a refusé de répondre à nos questions concernant l’état des travaux. «Vous n’avez pas de devoirs à faire?» nous a lancé Fartier, avant de raccrocher subitement. Les ouvriers sur McTavish, eux, ont bien voulu nous parler. «Non, toujours pas de pétrole. Mais l’autre jour on a buté sur des sépultures. Il paraît que c’était des terres iroquoises, avant, par ici. On ne savait pas trop quoi en faire, donc on a ré-enseveli tout ça sous Quesada». Le puits fera bientôt plusieurs centaines de mètres de profondeur, selon l’ingénieur de service, Monsieur Trudeau (aucune relation avec le Premier Ministre). «S’il y a réellement un gisement, on ne devrait pas tarder à l’atteindre. Sinon on se mettra à la fracturation hydraulique».

Et le coût d’une telle opération? Pour l’instant, nous n’avons pas obtenu de chiffres concrets. En revanche, une source au gouvernement municipal nous indique que le maire serait intéressé par une participation à l’effort, en échange d’une partie des revenus. «Ça ferait vraiment notre affaire. Vous connaissez l’état déplorable de nos finances, une découverte pareille serait une aubaine inespérée». Cette même source a évoqué un contrat de plusieurs dizaines de dollars.

Il semblerait donc que les travaux ne soient pas près de se terminer. En même temps, l’arrivée de l’hiver devrait rendre le forage plus compliqué. Avec un peu de chance, d’ici aux périodes de grand froid les raffineries seront en marche et leurs fumées nous tiendront chaud. 

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