Camille Gris Roy - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/camille-gris-roy/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 02 Apr 2014 14:43:05 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 Fragments https://www.delitfrancais.com/2014/04/01/fragments/ Tue, 01 Apr 2014 22:47:40 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20867 Promis aujourd’hui on ne parlera pas des élections. Pour sa dernière édition de l’année, Le Délit a décidé de marquer le coup en vous offrant une édition spéciale de trente-deux pages, qui comprend notamment un Cahier Création de douze pages. Cette semaine, on a voulu mélanger les genres: des articles sérieux comme des articles moins… Lire la suite »Fragments

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Promis aujourd’hui on ne parlera pas des élections.

Pour sa dernière édition de l’année, Le Délit a décidé de marquer le coup en vous offrant une édition spéciale de trente-deux pages, qui comprend notamment un Cahier Création de douze pages. Cette semaine, on a voulu mélanger les genres: des articles sérieux comme des articles moins sérieux; de la prose, de la poésie, de la photo, du dessin, sous toutes les formes. C’est beaucoup de contenu; ça tombe bien: le numéro sera sur les racks tout l’été, vous aurez quatre mois pour le lire et le relire. Dites-le à vos amis.

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Il est d’usage, en fin d’année, de faire un «bilan» des mois qui viennent de passer. Cette année aura été riche en événements, il est vrai. La page 4 du Délit de cette semaine est un bon rappel de ces grandes lignes. 

Parmi les mots-clés qu’on retiendra de cette année: élections, environnement, pétrole et désinvestissement, charte, accès à l’information. Administration, associations étudiantes (les habituels). Francophonie.

Encore une fois ç’a été une année bien remplie. Cette année Le Délit aura pu couvrir tous ces sujets divers, et bien d’autres également. On aura pu explorer d’autres mouvements plus obscurs, peut-être (on pensera à notre cahier «hors norme» du 11 mars), et remplir ainsi notre mission de journal étudiant et communautaire qui offre une voix «à part». Surtout, on peut bien dire avec assurance qu’on aura accompli notre mission première, celle d’être toujours porteur du message francophone à McGill.

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 Je m’étais juré de ne jamais employer la première personne dans un éditorial. J’estime en effet que le «je» n’y a pas sa place. Ici, pour ce dernier édito de l’année, je ferai une très brève entorse à cette règle, simplement pour dire quelques mots.

Pour moi et pour d’autres, c’est une page qui se tourne aujourd’hui, avec cette dernière édition du Délit. Le temps de prendre son envol, vers d’autres horizons, et de jeter les premières lignes d’un nouveau chapitre. Mais c’est aussi et surtout le temps de dire merci. Travailler au Délit a été pour moi, comme ça l’a été pour de nombreux journalistes, une vraie école de vie (c’est aussi le temps des bons clichés, oui oui). Quand on entre au Délit, on s’engage littéralement à y consacrer sa vie. Mais au final, on ne regrettera aucune minute de ce temps passé dans une salle de rédaction en désordre dans un sous-sol obscur sans fenêtres. On apprend tellement à lire, éditer, relire, écrire, débattre sur les articles et le contenu général d’un journal. On fait beaucoup d’erreurs aussi. Mais pour ma part je partirai ravie et comblée.

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«Ce qui est contraire est utile et c’est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie, tout se fait par discorde. »

(Héraclite, Fragment 8 – inspiré de la parole de Dumbledore)

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Entrevue élections: PN https://www.delitfrancais.com/2014/04/01/entrevue-elections-provinciales/ Tue, 01 Apr 2014 09:06:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20746 Entrevue avec Mathieu Marcil (Parti Nul)

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Dans le cadre de sa couverture des élections provinciales 2014, Le Délit vous offre sa 3e et dernière série d’entrevues. Entrevue avec Mathieu Marcil, candidat pour le Parti Nul dans Outremont.

Le Délit (LD): En quelques mots le Parti Nul (PN), c’est quoi ?

Mathieu Marcil (MM): Au PN ce qu’on cherche à faire, c’est permettre une «comptabilisation de l’insatisfaction». En ce moment, les gens qui ne se reconnaissent dans aucun des partis n’ont pas de moyen d’en témoigner. En fait ils ont deux choix. Ils peuvent s’abstenir de voter, auquel cas ils sont englobés dans la catégorie des «apathiques» ou de ceux qui ne sont pas intéressés par la politique,  alors que ce n’est pas nécessairement le cas. Ou bien, ils peuvent se déplacer aux urnes et annuler leur vote en cochant toutes les cases, mais cette technique fait en sorte que leur bulletin de vote entre dans la catégorie des bulletins rejetés qui ne sont pas comptabilisés. En fin de compte ils vont malgré eux cautionner la personne qui rentre, parce qu’ils augmentent la participation au vote  et augmentent de ce fait le pourcentage que la personne élue obtient.

Pour donner un exemple: prenons un échantillon de cent personnes qui auraient le droit de vote, dans un environnement donné. Si  sur cent personnes, une seule vote pour un des candidats tandis que les 99 autres s’abstiennent de voter, la personne qui n’a eu qu’une seule voix rentre quand même avec une participation à 1% mais 100% des bulletins, puisqu’aucun des autres n’a voté. De même, si les 99 se déplacent pour voter mais cochent l’ensemble des cases, la même personne rentre non seulement avec 100% des voix mais en plus elle obtient une participation de 100%, ce qui lui confère une certaine légitimité qu’elle n’aurait pas obtenue autrement.

LD: À qui s’adresse le PN?

MM: En général on ne se demande pas pourquoi les gens votent pour un parti en particulier plutôt qu’un autre: ils adhèrent à un ou plusieurs points du programme du parti. Mais pour le Parti Nul qui n’a pas de plateforme, on se pose cette question là. On représente une case vide et c’est notre seule véritable fonction. Une personne qui voterait pour nous serait une personne qui, pour diverses raisons, en arrive à la conclusion que les candidats entre lesquels il doit choisir ne font pas son affaire. Nous ce qu’on dit, c’est que si vous avez l’intention de vous abstenir ou d’annuler votre vote, faites-le de façon à ce que ça puisse être perçu: en votant pour le PN.

LD: Avez-vous l’impression que les jeunes, chez qui on peut noter un certain cynisme ou un désintérêt de la politique, se sentent particulièrement interpellés par votre parti? 

MM: Je pense que les mouvements de changement, historiquement, passent par la jeunesse. À ce niveau-là on peut peut-être avoir un attrait pour la jeunesse, parce que je considère qu’on est une voie pour le changement. Mais je côtoie des gens de tous âges et toutes orientations qui  voient ce projet-là d’un bon œil.

LD: Ne pas aller voter ça peut être une réelle décision, intentionnée, pour signifier son désaccord. Vous reconnaissez ce problème et justement vous encouragez les électeurs à passer par le vote pour s’exprimer. Comment encouragez-vous la culture du voter?

MM: Étant un petit parti, on a peu de moyens voire aucun- nos campagnes jusqu’à présent ont été menées en suivant le modèle «zéro dépense». Mais on fonctionne beaucoup par les médias sociaux, l’environnement social direct, la parole. C’est une idée qui fait son chemin un peu d’elle-même. Personnellement je  ne condamne pas activement les abstentionnistes puisque dans l’état actuel des choses et si le parti nul n’existait pas, la meilleure façon d’envoyer un message reste l’abstentionnisme, même si ce n’est pas efficace. Le problème c’est qu’on ne peut pas savoir pourquoi les gens n’ont pas participé. Mais en en ayant la case du parti nul, on sait que les gens ont pris cette décision.

LD: À plus long terme est-ce que vous militez pour un changement de la loi électorale et du mode de scrutin au Québec?

MM: Ultimement,  c’est effectivement la solution qu’on vise. En ce moment on est obligé d’avoir des gens comme nous, qui se présentent  en disant «votez pour moi, je ne ferai rien», ce qui peut être perçu comme très cynique en fait, mais en même temps c’est important que la classe politique puisse prendre conscience de ce désabusement.

LD: Comment parvenez-vous à gagner en crédibilité? Simplement le nom de votre parti en fait sourire plus d’un.

MM: C’est sûr qu’à chaque fois que j’explique à quelqu’un que je me présente pour le Parti Nul, la première réaction est le rire. Les gens trouvent ça amusant comme nom, voire insultant. Mais à partir du moment où il est possible d’expliquer ce pour quoi on est là, les gens comprennent que c’est une démarche qui est résolument démocratique et non pas cynique. Souvent on nous compare au Parti Rhinocéros au fédéral [parti humoristique s’étant présenté plusieurs fois aux élections fédérales pour tourner la politique en dérision, ndlr] et je comprends qu’on fasse le lien, ce parti ne cherche pas non plus à se faire élire. Mais ce n’était pas clair quand on votait pour le Parti Rhinocéros que cela représentait un désaveu de ce qui était présenté. Dans notre cas on tente de faire en sorte que le message soit le plus clair possible.

LD: Comment vous positionnez vous dans la campagne, à la fois dans les médias en tant que petit parti, et aussi par rapport aux autres partis sachant que votre campagne est totalement différente puisque vous n’avez pas de plateforme?

MM: Officiellement le temps d’antenne offert par les médias est égal entre les différents partis. Mais pour se prévaloir de ce temps d’antenne, il faut avoir des moyens que n’avons pas. Nos candidats ne sont d’ailleurs pas tous des politiciens de carrière. Dans cette campagne on occupe un «drôle d’endroit». On n’est pas  souvent invités mais c’est vrai qu’on n’a pas grand-chose à dire en tant que parti puisque notre but n’est pas de se positionner par rapport aux grands enjeux, nous ce qu’on tente de faire c’est rendre l’exercice démocratique plus représentatif de la réalité. Le reste c’est des opinions personnelles.

D’un autre côté, on a eu peu de réponses des médias qu’on sollicitait pour des entrevues. On n’a pas tant de visibilité et souvent les gens ne connaissent tout simplement pas le parti nul.

LD: Vous aussi, vous avez eu votre «candidat vedette»: Anarchopanda. Qu’est-ce que ça a changé pour votre campagne?

MM: Lorsque la candidature d’Anarchopanda a été annoncée, en une semaine on a eu plus de visibilité qu’on avait eu depuis la campagne de 2012. Ceci dit cette candidature nous a aussi posé un problème, c’est pour ça qu’Anarchopanda n’est plus candidat. Les gens se seraient mis à voter en faveur de la figure du panda au lieu de voter simplement pour annuler leur vote, donc pour aucun candidat en particulier. Comme notre but n’est pas de se faire élire on a décidé de retirer sa candidature, bien qu’il nous faisait beaucoup de publicité.

En général, on n’a pas de ligne de parti. Les choix personnels restent personnels, c’est l’avantage de n’avoir aucune plateforme d’ailleurs, on peut plaire à une diversité d’électeurs.

LD: Si vous obtenez un haut pourcentage aux élections, par exemple 10%, sans pour autant être élu, que faites-vous par rapport à cela?

MM: Ce serait déjà très fort comme résultat et à ce moment-là  ce serait difficile, si la tendance se généralise, de ne pas considérer l’option de changer la loi électorale.  Ce sont les élus qui votent la loi électorale, pas le DGEQ qui lui simplement l’applique. À partir du moment où on obtient un fort pourcentage, il devient difficilement justifiable de ne pas mettre à jour la loi électorale. Dans ce cas on ajouterait la case du vote nul. Notre parti deviendrait alors désuet mais l’exercice démocratique  serait plus réaliste.

LD: Et si vous rentrez… ?

MM: Déjà, ça enverrait un message très grave, car si suffisamment de gens décident que la meilleure personne pour gouverner est celle qui ne veut pas être là et qui ne prétend pas avoir les qualifications pour le faire, c’est très grave. On a réfléchi un peu à la question et on a plusieurs options. Mais si un de nos candidats est élu, on pense qu’il se doit de se présenter – sinon on serait obligé de refaire l’exercice démocratique. La personne élue se servirait alors de ses interventions uniquement dans le but de faire changer la loi électorale pour inclure une case d’annulation. Elle pourrait aussi servir de voix directe pour la population, mais on doit encore approfondir la question. Dans tous les cas, il faut savoir qu’aucun membre du parti n’est là parce qu’il pense qu’il va rentrer.

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Le Parti Nul existe depuis 2009. Aux dernières élections de 2012, il avait présenté dix candidats et obtenu 0,06% des voix. Cette année, 24 candidats se présentent sous la bannière du PN.  Il n’existe pas d’équivalent de ce parti au fédéral ou au municipal, mais d’autres partis dans le monde remplissent des fonctions similaires.

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Entrevues Élections: PVQ https://www.delitfrancais.com/2014/03/25/entrevues-elections-pvq/ Tue, 25 Mar 2014 19:18:36 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20668 Entrevue avec Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec.

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Dans le cadre de sa couverture des élections provinciales 2014, Le Délit vous offre sa 2e série d’entrevues. Entrevue avec Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec (PVQ).

Le Délit (LD): Vous définissez votre programme comme un programme «éco-socialiste»: qu’est-ce que ça signifie?

Alex Tyrrell (AT): Éco-socialiste, ça signifie s’occuper de l’environnement mais du peuple en même temps. On propose donc une plateforme qui présente beaucoup de mesures environnementales, mais il est aussi question de faire reculer la surconsommation. On propose aussi la gratuité des transports en commun: c’est un exemple de proposition qui va non seulement être bénéfique pour l’environnement mais qui va aussi dans le sens des idées de justice sociale, qui va permettre une liberté de mobilité et aider les gens à faible revenu à se rendre au travail.

LD: En matière d’éducation, quelle est la politique du PVQ et comment, en tant que petit parti, contribuez-vous à relancer le débat à ce sujet?

A-Elections-PartiVert

AT: En ce qui concerne l’éducation supérieure, on est pour la gratuité. On veut aussi faire reculer l’influence des corporations dans la gouvernance des universités, qui devraient être gérées par les professeurs et les étudiants. La gratuité, c’est la meilleure façon pour que tout le monde puisse étudier. De plus, le système tel qu’il est maintenant fait en sorte qu’après leurs études, les gens sont obligés d’aller travailler et rejoindre le système capitaliste actuel. On veut aussi réduire le nombre d’élèves par classe au primaire et au secondaire, une mesure qui servirait à lutter contre le décrochage scolaire, et qui servirait à créer des emplois dans toutes les régions.

LD: Une nouveauté cette année, c’est le vote sur les campus des universités et des cégeps: pensez-vous que ça va encourager le vote des jeunes?

AT: Le processus démocratique au Québec est loin d’être parfait. Surtout, le fait qu’on ne puisse pas s’inscrire pour voter la journée même de l’élection est problématique. C’est également plus compliqué pour les étudiants qui déménagent. Mais le vote sur les campus cette année est un pas en avant. En général, je crois que les jeunes ont beaucoup d’intérêt à influencer le débat politique. Au Parti vert on a une équipe relativement jeune; moi, j’ai 25 ans et je suis le plus jeune chef de parti politique au Québec. Malgré tout, on est capable d’influencer le débat.

LD: Plus généralement, comment susciter simplement l’intérêt des jeunes pour les enjeux politiques? Pensez-vous que le message passe mieux quand des jeunes, comme vous, entrent en politique?

AT: On a vu dans l’histoire récente du Québec que beaucoup de jeunes se sont lancés en politique, au niveau fédéral aussi. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui font face à des enjeux très difficiles et commencent à réaliser à quel point c’est important d’être représenté à l’intérieur du système politique formel, et à l’extérieur aussi, dans des groupes environnementaux et communautaires par exemple.

LD: Que pensez-vous de cette tendance de «candidats vedette», de ces gros noms présentés par certains partis? Est-ce que le PVQ gagnerait à attirer ce genre de candidats?

AT: On est une nouvelle équipe et on commence. Je suis ici depuis seulement cinq mois et on a eu des difficultés au cours des trois dernières années: beaucoup de luttes internes et une tendance à choisir des positions centristes. Récemment, on a pris un virage majeur et on est en train de reconstruire le parti et l’équipe. On a de très bons candidats, qui ne sont peut-être pas des «vedettes» au même sens que PKP, mais la direction actuelle du parti a reçu beaucoup d’appui et, pour les prochaines élections, on aura sans doute plusieurs personnes qui seront intéressées à se présenter avec nous.

LD: Le débat s’est beaucoup recentré sur la question de la souveraineté. Vous, au PVQ, vous n’avez pas de position sur le sujet: comment vous placez-vous alors dans cette campagne?

AT: On laisse le libre choix aux candidats du parti. Personnellement je suis fédéraliste, je crois que la souveraineté du Québec – malgré le fait que dans le passé, on l’ait présentée comme une question socio-démocrate – pourrait vraiment amener des mesures d’austérité et des problèmes économiques. Si le Québec se sépare du Canada, le Canada irait encore plus loin à droite, notamment sur les sables bitumineux par exemple, et je crois que la voix de Québec à Ottawa est très importante. Aujourd’hui, les jeunes de ma génération semblent peut-être moins intéressés par la souveraineté. C’est un débat sans fin qu’on mène depuis des décennies, mais je crois qu’il y a beaucoup à faire déjà dans le contexte actuel. Les problèmes qu’on a viennent du niveau provincial, les questions environnementales par exemple. Dans ce cas, la bonne chose à faire c’est de changer de gouvernement provincial, et ne pas tenter d’avoir un autre débat sur l’avenir du Québec.

LD: Un des grands enjeux environnementaux en ce moment, c’est toutes les questions liées à l’exploitation des ressources, notamment le pétrole. Comment proposez-vous de «sortir du pétrole»?

AT: On est le seul parti qui propose la gratuité du transport en commun et une expansion majeure du réseau: c’est la solution numéro un. Cependant on est contre certains aspects du programme d’électrification des transports du Parti Québécois, surtout parce que les voitures électriques ont des conséquences environnementales graves, il y a tout un processus sale et des déchets radioactifs. On est contre l’idée aussi de subventionner des voitures privées. Pour réduire la surconsommation on propose des écotaxes sur les biens de consommation, pour payer le recyclage. On est contre la fracturation, les sables bitumineux, et on croit que le Québec devrait rejeter ces fonds d’énergie là et prendre une position ferme contre pétrole le plus polluant.

LD: Vous êtes principalement un parti montréalais. Pourtant, vous avec des propositions qui pourraient intéresser les régions, notamment une politique sur l’agriculture. Comment pensez-vous vous étendre à tout le Québec ?

AT: On est en train de construire un parti politique à travers le Québec – historiquement la base du Parti Vert est à Montréal, nos membres sont concentrés ici depuis longtemps. J’ai fait beaucoup d’efforts pour qu’on s’étende dans les régions mais ça prend beaucoup de temps à construire. Cest le travail qu’on va vouloir poursuivre avec intérêt suite aux élections. On a toute de même certains candidats en région, à Sherbrooke par exemple ou à Gatineau.

LD: Comment arrivez-vous à gagner de la visibilité dans les médias, et comment se passe votre campagne, en tant que petit parti ?

AT: Ça va bien pour l’instant, on a eu beaucoup de demandes d’entrevues. C’est la première fois qu’on a du financement public dans la campagne, si on compare avec l’élection de 2012 on a plus d’employés, pour faire la communication notamment, et pour s’occuper des candidats, un budget pour les pancartes, 95% argent vient du financement public. Au contraire du fédéral, où ils ont coupé le financement public, et où les partis doivent maintenant en appeler aux gros donateurs pour financer les partis, on a l’avantage de n’avoir aucune contrainte, personne ne viendra s’acheter une influence dans le parti, donc on est libre de parler de taxer les plus riches par exemple. Les trois grands partis ont des politiques semblables et il est parfois difficile de les différencier. Nous on a adopté une approche inverse, on marque clairement notre programme, on est plus radicaux, ça alimente des intérêts et ça nous aide à nous faire connaître des électeurs et des grandes chaines médiatiques

LD: Aux élections de 2012 vous avez obtenu à peine 1% des votes. Pourtant en 2014 les questions environnementales devraient être au cœur des préoccupations des électeurs. Comment relancer le vote vert ?

AT: Nos résultats en 2012 n’étaient pas très bons. C’était en fait le résultat de plusieurs années de lutte interne, le parti a alors eu du mal à faire valoir son point de vue politique. Dans ces élections on présente des candidats dans près du tiers des circonscriptions. On se concentre beaucoup à Montréal où on a beaucoup d’appui ici d’ailleurs, mais on est conscient que les électeurs n’ont pas tous l’option de voter pour le parti vert dans leur comté donc on est en train de préparer un projet à semi-long terme. Cette année on veut se démarquer pour que les électeurs comprennent notre idéologie et ce que peut apporter le parti. On a déjà vu des vagues politiques, qui viennent rapidement, alors pour nous rien qui est impossible, on va être prêt dans tous les cas. On a un projet à long terme et je crois qu’un jour il va falloir que les électeurs cessent de voter stratégiquement pour un des trois grands partis ; le Québec pourrait être servi de remplacer par les petits partis. Il faut un renouvellement car pendant des années on a eu la même élite au pouvoir, le même groupe de personnes, avec différentes marques certes, mais les idées restent les mêmes.  On’est plus un parti avec un unique enjeu ; le message est lancé très clairement et on va continuer dans cette direction-là. On est conscient que pour former un gouvernement, il faut se prononcer sur tous les sujets que couvre le gouvernement provincial. On a pris un virage majeur sur les enjeux environnementaux mais aussi sur tous les enjeux de société.

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Le soleil au bout de la rame https://www.delitfrancais.com/2014/03/25/le-soleil-au-bout-de-la-rame/ Tue, 25 Mar 2014 15:37:07 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20635 Un bref aperçu de l’état du transport collectif à Montréal.

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«Je ne suis pas certain qu’on trouverait cent personnes qui rêvent de prendre l’autobus». Le maire de Québec Régis Labeaume a beau ne pas être convaincu de l’importance des transports en commun dans la société actuelle, la tendance semble montrer le contraire. Partout le transport collectif est en expansion et il y a une réelle demande pour que le réseau soit amélioré.

Les transports en commun restent certes relativement peu utilisés au Canada. Seule une personne sur huit les emprunte pour se rendre à son lieu de travail: plus précisément, 82% des travailleurs prennent leur automobile, tandis que 12% utilisent les transports en commun et 6% se déplacent à pied ou à vélo, selon une étude de Statistique Canada en 2010.

Mais dans tous les cas, le nombre de déplacements en transport collectif est en constante augmentation chaque année.  D’après la Société de Transport de Montréal (STM), la ville a enregistré 405 millions de déplacements en 2011, un record d’achalandage historique, qui représente en fait une augmentation de 12% depuis 2006. Se basant sur ces statistiques montantes, la STM a décidé de fixer l’objectif de son Plan stratégique à 540 millions de déplacements annuellement pour 2020, soit une hausse de 40% par rapport à 2010.

Les transports collectifs se sont ainsi frayés un chemin dans les mentalités. Dans un récent sondage CROP, commandé pour l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ) et présenté le 17 mars dernier, 88% des répondants, usagers ou non, affirmaient qu’il est «assez» ou «très» important de financer davantage les transports en commun. Dans la région métropolitaine de Montréal, le pourcentage monte à 90% des répondants.

Faisant écho à ces préoccupations, le transport collectif a occupé une place de choix lors de la campagne municipale à Montréal, à l’automne dernier, et est aussi un  thème de discussion de l’actuelle élection provinciale.

Petites et grandes frustrations 

Montréal est une ville où les transports sont bien développés. Mais il reste beaucoup à faire au niveau de la connectivité, de l’efficacité et de la gouvernance notamment. Ainsi, pour parcourir une distance de cinq kilomètres entre un certain point de l’arrondissement Côte-des-Neiges et un point donné du centre-ville par exemple, il faut compter au minimum qurarante minutes de voyage en transport collectif, alors qu’un même voyage serait réalisable en sept minutes uniquement en automobile. De même, il est fréquent d’entendre les usagers du transport collectif se plaindre des longues attentes aux arrêts d’autobus, dans l’une des villes les plus froides au monde l’hiver. Sans parler, enfin, des pannes dans le métro.

En fait, si les études statistiques montrent que le transport collectif n’est pas le mode de déplacement favorisé par le citoyen moyen, c’est principalement parce que le réseau n’est pas adapté à la demande.

Ces exemples relèvent de l’anecdote, mais ces petites histoires multipliées viennent démontrer que le réseau de transports à Montréal est en fait plein de failles et manque de coordination. Il reste encore un grand pas à franchir pour que l’auto ne soit plus considérée comme le moyen de transport «facile», «par défaut». En fait, si les études statistiques montrent que le transport collectif n’est pas le mode de déplacement favorisé par le citoyen moyen, c’est principalement parce que le réseau n’est pas adapté à la demande. Selon l’étude de Statistique Canada mentionnée plus tôt, les déplacements en transports collectifs sont en moyenne beaucoup plus longs que les déplacements en automobile (en général d’une vingtaine de minutes).

À Montréal en particulier, les plaintes des usagers témoignent d’une insatisfaction collective, et surtout d’une frustration devant le potentiel d’un réseau déjà bien structuré, mais qui pourrait se développer bien davantage.

Infrastructures montréalaises

Le transport collectif à Montréal existe depuis plus de 150 ans. La ville comptait déjà un réseau de tramways dans les années 1860 (alors tirés par des chevaux). Depuis, les transports se sont largement développés, et à partir de 1951 l’entreprise de gestion des transports collectifs à Montréal (la STM actuelle) est passée dans le domaine public.

 Les voitures du métro qui roulent actuellement sont les mêmes que celles qui roulaient dans les années 1960, à l’ouverture.

Autobus

Montréal compte un réseau développé d’autobus, qui comprend 170 lignes, en plus de 23 lignes de nuit. Ces lignes se divisent en différents types: le service régulier, le réseau «10 minutes maximum», le réseau express pour les heures de pointe, les Navettes Or pour faciliter le transport des personnes âgées, et les navettes pour les événements spéciaux ou pour l’aéroport. Pour faire fonctionner ce système, la STM possède près de 1700 autobus en service.

Si le réseau est bien structuré et permet de connecter tous les points cardinaux de la ville, beaucoup plus qu’avec le métro, il n’en reste pas moins que les autobus ne passent pas partout, et souvent il faut passer par un réseau de correspondances entre plusieurs autobus. Les temps d’attente dépendent des lignes: certaines ne passent qu’une à deux fois par heure. En général certaines lignes sont jugées plus fiables que d’autres.

Métro

Le métro de Montréal a été inauguré par le maire Jean Drapeau en 1966, un an avant l’exposition universelle de 1967. À l’origine il ne comptait que trois lignes –  les lignes orange, jaune, et verte –  et seulement 26 stations. Au fur et à mesure des années, des stations se sont ajoutées au réseau, et la quatrième ligne (bleue) a été lancée entre 1986–1988. Le métro d’aujourd’hui comporte 68 stations réparties sur quatre lignes, sur un total de 71 km. Les derniers changements au réseau datent de 2007, avec la construction de trois stations à Laval.

Le réseau de métro reste limité et ne connecte pas tous les points de la ville. Ce n’est que depuis récemment qu’il traverse la rivière des Prairies pour se rendre à Laval. Mais les pointes est et ouest de l’île ne sont pas desservies. Le projet d’étendre la ligne bleue au nord-est existe depuis des années mais progresse lentement et reste pour l’instant au stade de «projet», même si lors de la dernière campagne municipale, les candidats ont réaffirmé leur intention d’accélérer le processus.

Les voitures du métro qui roulent actuellement sont les mêmes que celles qui roulaient dans les années 1960, à l’ouverture. Les pannes de métro sont d’ailleurs fréquentes. Enfin, les heures d’ouvertures restent plutôt limitées (entre 5h30 et 0h30 environ).

Autres moyens de transport

La ville de Montréal compte aussi depuis peu un service de taxis collectifs, «un transport adapté aux quartiers où il n’est pas possible d’implanter un service d’autobus régulier» comme l’explique le site Internet de la STM. Ces voitures sont des taxis traditionnels mais qui permettent à plusieurs usagers de partager la route.

En ce qui concerne les transports qui ne sont pas «collectifs» en tant que tel, mais qui restent des alternatives à l’automobile privée, il y a aussi à Montréal un réseau de pistes cyclables, et un système de vélos en libre-service, les Bixis (l’entreprise a fait faillite, mais la ville de Montréal tente actuellement de la sauver). Il existe également plusieurs services de partage d’auto comme Communauto et le récent Car2go.

Tarifs

Les tarifs du métro et des autobus sont compris dans un même système. La STM propose différents titres de transport: les billets occasionnels, ou bien les abonnements hebdomadaires et mensuels notamment. Pour un étudiant, le prix de la carte OPUS mensuelle est de 47,25 dollars depuis le 1er  janvier 2014. Au plein tarif, le prix monte à 79,50 dollars. Ces prix n’ont cessé d’augmenter dans la dernière décennie (en 2004, les étudiants payaient 31 dollars par mois). Ce phénomène est dû en partie à l’inflation croissante, mais aussi au manque d’investissement dans les transports.

S-Transports
Keelan MacLeod | Le Délit

Région métropolitaine

Sur l’Île de Montréal c’est la STM qui est en charge du réseau de transports. Mais au niveau du Grand Montréal, la main passe à l’Agence Métropolitaine de Transport (AMT) et les grandes villes comme Laval et Longueuil ont également chacune leur propre compagnie: la Société de Transports de Laval (STL) et le Réseau de Transports de Longueuil (RTL). L’AMT est un lien entre ces différentes sociétés de transports. L’agence est également responsable du fonctionnement des cinq lignes de trains de banlieue qui parcourent la région de Montréal.

Au niveau du Grand Montréal, le réseau de transport manque donc notamment de cohérence (au niveau des prix et des correspondances) et n’est pas efficace sur plusieurs aspects. Mais ces différents problèmes sont souvent dénoncés par les usagers, et il y a de nombreux projets pour mieux développer le réseau.

Les services entre les différentes sociétés de transport de la région ne sont toutefois pas harmonisés. Par exemple, les billets de transports de la STM ne sont valides que sur l’Île de Montréal et ne peuvent pas être utilisés pour les trains de banlieue. L’AMT a ses propres titres de transport: les TRAIN, pour les trains de banlieue, et les TRAM (Train Autobus Métro) qui permettent d’utiliser les différents modes de transport de la région, dans les zones choisies par l’usager. L’AMT divise la région métropolitaine en zones, de 1 à 8 selon le degré d’éloignement par rapport à l’Île de Montréal.

La STL et la RTL possèdent aussi chacune leur propre système de tarification. Pour voyager dans la région de Montréal, il faut donc savoir que différents régimes s’appliquent. Au quotidien, ce manque d’harmonisation peut créer des situations complexes. Par exemple, un jeune «îlois» qui possède une carte OPUS mensuelle au tarif étudiant, qui souhaite se rendre à un certain point central de la ville de Laval et faire l’aller-retour, pourra utiliser sa carte pour prendre le métro de la STM jusqu’à Laval mais une fois là-bas, il devra prendre un billet pour un autobus de la STL, et au retour, prendre de plus un billet «spécial» de la station lavaloise de métro de la STM, billet à prix unique disponible uniquement dans cette station, car sa carte OPUS n’y est pas acceptée.

Au niveau du Grand Montréal, le réseau de transport manque donc notamment de cohérence (au niveau des prix et des correspondances) et n’est pas efficace sur plusieurs aspects. Mais ces différents problèmes sont souvent dénoncés par les usagers, et il y a de nombreux projets pour mieux développer le réseau.

Projets de la STM 

À plus ou moins court terme, la STM a plusieurs projets concrets pour améliorer son réseau. Par exemple, la société prévoit le remplacement graduel des vieilles voitures de métro MR-63 (datant de 1966) d’ici à l’automne 2014.

Pour ses nouveaux wagons, Montréal s’est inspirée de villes comme Berlin, Shanghai, Mexico, Delhi et proposera des trains composés de neuf voitures indéformables, qui devraient faciliter une libre circulation d’une voiture à l’autre. Ces voitures «Azur» (nom donné par la STM) devraient être dotées d’une technologie avancée, et les trains devraient pouvoir accueillir plus de passagers. Le nombre de pannes devrait être diminué dans le futur. Par exemple, un simple problème comme la fermeture des portes, qui est pourtant à l’origine de beaucoup de ralentissements dans le métro aujourd’hui, pourra être diminué.

Même si les discussions durent depuis longtemps, les travaux d’allongement de la ligne bleue devraient être entamés dans un proche avenir. On estime que la ligne pourrait se rendre jusqu’à l’arrondissement d’Anjou au début des années 2020, sur 23 kilomètres supplémentaires. Les nouvelles stations de métro pourraient accueillir près de 84 000 usagers, estime le gouvernement.

Par ailleurs pour améliorer les temps d’attente pour les autobus, le réseau devrait se doter du service «iBUS», un service intelligent pour donner l’heure de passage en temps réel d’un autobus. Ce système sera installé aux arrêts d’autobus, et pourra annoncer les retards et les perturbations sur la route.

Projet de mobilité durable 

Le gouvernement du Québec a dévoilé début février sa «stratégie nationale de mobilité durable», une «approche responsable et novatrice» dont le but est de présenter des solutions de remplacement de l’automobile, comme il est indiqué dans le document.

La stratégie du gouvernement relève de «belles intentions», pour reprendre le titre de l’éditorial de Bernard Descôteaux dans Le Devoir du 11 février 2014. Le document met le doigt sur plusieurs des problèmes du système actuel de transports, notamment les problèmes de la division des rôles entre les différents acteurs (locaux, municipaux, provinciaux), de l’harmonisation des différentes sociétés de transport, et du manque de financement.

 Parmi les idées évoquées, on compte l’harmonisation de certains services aux usagers, l’établissement d’un système tarifaire unique et la diminution du nombre de titres de transport et tarifs différents.

Le document rappelle que l’aménagement du territoire est une responsabilité partagée entre l’État et les municipalités locales et régionales et les communautés métropolitaines (Québec, Montréal). Pour ce qui est des sociétés de transport et de la gouvernance, il y a une prise de conscience du fait que, dans l’agglomération de Montréal en particulier, la «répartition des responsabilités entre différents intervenants rejaillit sur les services offerts». On parle ici de «fragmentation des responsabilités» et de problèmes de planification des réseaux.

En réponse à ces problèmes le document propose donc la révision de la gouvernance du transport collectif, un projet qui devait être soumis au printemps 2014 (mais qui sera mis en suspens par la campagne électorale). Parmi les idées évoquées, on compte l’harmonisation de certains services aux usagers, l’établissement d’un système tarifaire unique et la diminution du nombre de titres de transport et tarifs différents.

Le gouvernement reconnaît également plus généralement l’importance d’investir davantage dans les transports et annonce une augmentation des investissement, d’abord pour le maintien des structures en place. En 2015–2020 on prévoit 931 millions de dollars d’investissements de plus, et des sommes reversées aux transports en commun depuis le Plan québécois des infrastructures pour le réseau routier. Québec s’engage alors à offrir une augmentation de 30% de l’offre de services.

Le gouvernement rappelle aussi entre autre son intention d’aller de l’avant avec le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal.

Somme toute la stratégie de mobilité durable présente plusieurs idées en réponses aux demandes actuelles. Mais le projet a été présenté à quelques semaines seulement du déclenchement de la présente campagne électorale, et le processus a par conséquent été mis en suspens. Le projet prévoyait également l’ouverture d’un chantier sur le financement du transport collectif, en lien avec l’entente Québec-Municipalités. Mais, pour l’instant, les municipalités ne pourront pas compter sur le soutien de Québec autant qu’elles le souhaitaient. La stratégie ne prévoit d’ailleurs pas une si grande augmentation, si on considère que, de toutes façons, il était nécessaire d’investir dans les transports en commun. Mais le gouvernement aurait pu aller plus loin.

Volonté et investissement 

En fin de compte, améliorer le réseau de transport à Montréal, et au Québec plus généralement, c’est d’abord une question de volonté et d’investissement.

Aux élections municipales de novembre 2013, les candidats avaient présenté différents projets pour Montréal, plus ou moins ambitieux, dépendamment des partis. Parmi ces projets, il y avait d’abord l’entretien des structures en place, mais aussi l’idée de développer de nouvelles infrastructures avec des Services Rapides de Bus (SRB) ou encore un tramway pour Montréal. Aujourd’hui, faire le pas en avant dépend de la volonté de la municipalité. À Montréal, l’arrivée d’un nouveau maire et d’un nouveau président à la tête de la STM (une nomination politique) ont laissé planer le doute. Les récentes coupures dans le dernier budget de la Société ont suscité des réactions.

Mais le résultat final dépend surtout des subventions du gouvernement du Québec, et d’où sont placées les priorités de la province. L’élection du prochain gouvernement provincial devrait déterminer la ligne qui sera suivie dans les prochaines années. En attendant, différents groupes, à différents niveaux, continuent de faire pression pour qu’on considère réellement le transport collectif comme la solution d’avenir.

Par exemple l’alliance TRANSIT (pour le financement du transport collectif au Québec) émet régulièrement des communiqués pour rappeler au gouvernement où il doit fixer ses priorités. «Rappelons que les transports collectifs, au-delà de tous leurs avantages environnementaux et d’aménagement, jouent un rôle majeur dans l’économie du Québec, non seulement en diminuant la congestion routière, mais aussi en créant beaucoup d’emplois», disent-ils dans un communiqué du 20 mars dernier sur les élections.

«On croit que ça devrait être une priorité pour le gouvernement provincial d’investir dans les transports en commun, on est de l’avis qu’il est possible de couvrir le déficit au niveau provincial pour un système majeur de transports en commun» dit Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec (PVQ), rencontré cette semaine par Le Délit. «Les municipalités cherchent l’investissement. Le système de transport en commun se base sur une gestion locale, mais est financé par un investissement provincial», insiste-t-il. Pour le PVQ, qui propose dans sa plateforme la gratuité du transport collectif, il s’agit simplement de recentrer les priorités, en cessant par exemple d’accorder des subventions aux automobilistes et en reversant l’argent aux projets de transport en commun.

Le système à Montréal pourrait, a priori, mieux fonctionner. Il est plein de petites failles, de petites incohérences par-ci par-là, mais il suffit surtout d’une meilleure organisation et d’une harmonisation, et de toujours le remettre au centre des priorités.

 

** COMPARAISON ENTRE MONTREAL ET TORONTO **

Si on compare brièvement la Société des Transports de Montréal et la Toronto Transit Commission, le premier écart important est au niveau des prix, même pour les étudiants: une passe mensuelle pour prendre le métro et le bus à Montréal coûte 47,25 dollars, alors qu’à Toronto un étudiant devra débourser 108 dollars pour le même service. Selon le site blogoto.com,  qui présente une comparaison des différents systèmes de transports en commun nord-américains, celui de Toronto est le plus cher de cette partie du continent.

Les deux villes ne sont pas non plus desservies de la même manière: Montréal a une superficie de 365,13 km2 tandis que celle de Toronto est de 630 km2. Cependant, le métro de Toronto ne compte qu’une station de plus (69) que celui de Montréal. De plus, ce dernier permet à 1,2 millions de personnes de se déplacer chaque jour (selon la STM), tandis que celui de Toronto en véhicule 940 300.

Le même déséquilibre se constate au niveau du bus: Montréal compte 170 lignes de bus, alors que Toronto en compte environ 150. Mais il faut ajouter à ce chiffre les 11 lignes de tramway de la métropole ontarienne, dont ne dispose pas Montréal. Ainsi, pour une plus grande population et une aire urbaine beaucoup plus importante, Toronto dispose d’un système de transport similaire à celui de Montréal. La deuxième ville du Canada est donc mieux desservie, comme en témoigne Joshua Guitard-Maraj en entrevue avec Le Délit, ayant habité dans les deux villes. Selon lui, le métro de Montréal est mieux en général, même si le tramway à Toronto est un atout.

       Côme de Grandmaison

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#paniquePQ https://www.delitfrancais.com/2014/03/25/paniquepq/ Tue, 25 Mar 2014 06:42:38 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20610 De quoi pourrait-on bien parler? Des élections peut-être? Encore. Il faut dire que cette campagne qui s’annonçait «plate» est pleine de rebondissements. Le droit de vote-même a été au cœur des discussions cette semaine. Un mouvement né sur le campus de l’Université McGill au cours de la dernière semaine suscite une importante réflexion à propos des… Lire la suite »#paniquePQ

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De quoi pourrait-on bien parler?

Des élections peut-être? Encore.

Il faut dire que cette campagne qui s’annonçait «plate» est pleine de rebondissements.

Le droit de vote-même a été au cœur des discussions cette semaine.

Un mouvement né sur le campus de l’Université McGill au cours de la dernière semaine suscite une importante réflexion à propos des droits démocratiques dont disposent les étudiants canadiens originaires d’une autre province que le Québec.

Le 20 mars dernier, le réseau CBC relayait en manchette l’histoire d’un étudiant de McGill en troisième année en génie chimique originaire de la Colombie-Britannique, Dune Desormeaux, qui s’est vu refuser le droit de vote au bureau électoral de Westmount-Saint-Louis la semaine dernière. Or, Monsieur Desormeaux réside au Québec depuis plus de trois ans et compte bien rester au Québec après ses études.

La loi prévoit qu’un citoyen canadien de plus de dix-huit ans et domicilié au Québec depuis plus de six mois peut se prévaloir de son droit de vote. Même si cette disposition semble claire, il faut savoir que la notion de «domicile», par opposition à celle de «résidence», implique que la personne a démontré clairement qu’elle entend demeurer au Québec. Conformément à l’esprit de la loi électorale, le Dircteur général des élections du Québec (DGEQ) doit prouver hors de tout doute raisonnable que les étudiants provenant d’autres provinces canadiennes qui souhaitent s’inscrire sur la liste électorale n’ont pas l’intention de rentrer chez eux au terme de leurs études. Selon un communiqué publié par le DGEQ en fin de semaine, «le domicile est […] le lieu où sont associés des gestes ou des “états” importants de la vie civile d’une personne».

Ainsi, les étudiants qui se sont présentés au bureau électoral de leur circonscription avec leur bail en main comme seule preuve de domicile ont été déçus. En effet, le bail n’est pas considéré comme une preuve suffisamment précise pour attester de l’intention d’une personne de demeurer au Québec de façon permanente.

En chute libre dans les intentions de vote, le Parti Québécois (PQ) a sauté sur l’occasion pour échafauder une stratégie autour de cette nouvelle. Dimanche dernier, le candidat du Parti Québécois dans Chambly et ministre de la justice dans le gouvernement du PQ Bertrand Saint-Arnaud, accompagné du candidat du Parti Québécois dans Laval-des-Rapides Léo Bureau-Blouin, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer le fait que des «étudiants de l’Ontario» cherchaient à «voler» l’élection. Ce discours laissait sous-entendre que des individus avaient essayé d’obtenir le droit de vote frauduleusement. Or, il n’a jamais été question d’autre chose que d’étudiants cherchant à clarifier les droits dont ils disposent en vertu d’une loi électorale dont l’interprétation est vraisemblablement ambiguë.

Ce «grand complot» imaginé par le PQ serait en marche dans les circonscriptions de Sainte-Marie-Saint-Jacques et Westmount-Saint-Louis notamment, où beaucoup d’étudiants anglophones habitent.

Pourtant, si on compare les nouvelles inscriptions sur les listes électorales dans ces comtés cette année et en 2012, on ne constante aucune augmentation flagrante. Il y avait même plus de de nouveaux inscrits en 2012. À l’époque personne ne s’en était vraiment plaint.

Le PQ est-il rendu si bas, si désespéré parce que son plan pour être élu majoritaire ne marche pas si bien qu’il l’attendait, qu’il doit s’abaisser à ce genre d’insinuations? Dans tous les cas, le simple fait qu’un parti politique vienne remettre en question le travail du Directeur général des élections est consternant. Au contraire, les partis devraient réaffirmer leur entière confiance dans cette institution neutre qui œuvre pour le bon déroulement de cette élection.

Enfin, on martèle sans cesse l’importance pour les jeunes d’aller voter, de se sentir concernés par les campagnes électorales. Mais quand, justement, ils commencent à montrer leur intérêt et leur volonté de s’impliquer, on voudrait les rappeler à l’ordre et leur demander de calmer leurs ardeurs?

Constatant probablement que la stratégie se retournait contre son parti, la Première ministre s’est tout de même dite «rassurée» par les explications publiées par le DGEQ sur son site Internet le 22 mars dernier. Mais le mal était fait.

Le problème du PQ, c’est que cette stratégie n’a justement rien de stratégique. En effet, la déconfiture du PQ dans les sondages des derniers jours n’est probablement pas étrangère à cette surenchère sur la question identitaire mise de l’avant par les troupes de Pauline Marois depuis le début de la campagne.

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Entrevue: Manon Massé https://www.delitfrancais.com/2014/03/20/entrevue-manon-masse/ Thu, 20 Mar 2014 17:40:45 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20543 Élections provinciales 2014: Entrevue avec la candidate Manon Massé (QS)

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Cet entretien fait partie d’une série d’entrevues que Le Délit va réaliser avec différents candidats aux élections provinciales du printemps 2014.

(L’entrevue intégrale se trouve au bas de l’article)

Manon Massé est candidate pour Québec Solidaire (QS) dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques (la circonscription dans laquelle se situe l’Université McGill, ndlr). C’est sa cinquième élection. Le Délit l’a rencontrée pour parler de politiques jeunesse, «candidats-vedettes», et de thèmes de campagne en général.

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Éducation et politiques jeunesse

Pour Manon Massé, le débat sur l’éducation doit être relancé. «On n’a pas vraiment entendu le mot éducation depuis le début de la campagne; moi je vais continuer d’en parler, QS essaie de faire en sorte que le sujet revienne sur la table car depuis le sommet sur l’enseignement supérieur, les dirigeants du Québec ont comme pris pour acquis que la question était réglée – on parle donc maintenant d’indexation simplement, et il y a aussi tous les chantiers lancés au sommet, par exemple sur la gouvernance, dont on ne parle plus».

À propos du Livre blanc de la jeunesse, présenté par le Parti Québécois (PQ) quelques semaines avant le déclenchement des élections, Manon Massé dit: «il y a quelques éléments que j’ai trouvé intéressants; par exemple qu’on reconnaisse que l’hypersexualisation est un défi de la jeunesse actuelle: le Parti Québécois a voulu annoncer son intérêt d’agir à ce niveau-là. Pour ce qui est des moyens on verra par la suite, ce n’est qu’un énoncé de principes mais comme féministe je trouvais ça intéressant de voir à l’intérieur d’une politique de la jeunesse la reconnaissance de la pression que les jeunes vivent au quotidien et les stéréotypes».

En général, QS salue l’initiative du Livre blanc, mais attend les résultats concrets. «Il y a une volonté d’orienter notre réflexion, de définir comment on prend soin de notre jeunesse; mais des fois il peut s’écouler un an ou bien une éternité, le PQ jusqu’à présent ne nous a pas beaucoup habitués à voir la suite des choses arriver».

Une des priorités de QS est la question du décrochage scolaire. «Il faut réinvestir dans le système d’éducation; je rappelle que nous, on prône une éducation gratuite de la maternelle à l’université, il s’agit simplement d’aller chercher l’argent». «Pour lutter contre le décrochage, il faut plus de professeurs, plus de ressources non enseignantes, plus d’investissement dans le parascolaire».

Vote des jeunes

QS salue l’initiative d’installer des bureaux de votes directement sur les campus des universités et dans les cégeps. «Il va falloir quand même faire de la sensibilisation, mais c’est le travail du directeur général des élections du Québec (DGEQ)».

Le parti reconnaît toutefois que les jeunes puissent être désillusionnés face au système politique. «Le mode de scrutin qu’on a au Québec n’est pas démocratique, beaucoup ont l’impression que leur vote ne compte pas toujours. Ce n’est pas acceptable que le système ne soit pas réformé. Ça fait partie de la motivation: quand tu sais que ton vote compte vraiment et va avoir un poids réel».

Candidats vedettes 

Depuis le début de la campagne, on voit apparaître de «gros noms» sur les listes de candidats, des artistes ou personnalités du monde des affaires par exemple, des candidats qu’on appelle «candidats vedettes».  «Qui définit-on comme vedette?» demande Manon Massé. «Ce n’est pas compliqué, ce ne sont pas ceux qui sont ancrés dans leur communauté et qui font du travail de terrain tous les jours dans leur circonscription, mais ceux qu’on voit à la télévision».

«C’est du gros spectacle et c’est dommage. Ces annonces-là ont quelque-chose de dénigrant car ils relèguent au second plan les gens qui, depuis des années, font un travail extraordinaire; du côté de QS, on s’est beaucoup diversifié mais on n’entend jamais de la part des médias qu’on a des candidats vedettes, même si on a des gens qui ont fait avancer des causes… mais qui ne passent pas à la télévision».

QS, c’est le parti du XXIe siècle.

Thèmes de campagne et souveraineté

La campagne s’est recentrée récemment sur la question nationale et la souveraineté, notamment depuis l’annonce de la candidature de Pierre-Karl Péladeau (PKP) pour le PQ. À ce sujet Manon Massé dit «en un an et demi au gouvernement, on n’a pas entendu le mot indépendance une seule fois; là, avec les élections, la Première ministre a sorti un Livre blanc qui dans les faits en dit peu, mais annonce simplement des consultations». «Pour dissimuler le reste, on parle de Charte des valeurs ou on parle d’indépendance».

Campagne de QS

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Manon Massé voit une différence avec les campagnes précédentes, notamment depuis l’arrivée de deux députés solidaires à l’Assemblée nationale (AN). «À l’AN, on a doublé notre temps de parole et effectivement ça change la donne, pour les journalistes on devient de plus en plus crédibles. Dans les médias on est un des quatre principaux partis – c’est un langage qui a commencé a changer tout récemment, mais ça envoie un signal clair: QS a sa place». Cette année, QS a davantage de fonds de campagne et a donc investi dans un autobus par exemple: «on a pris l’autobus parce qu’on a compris qu’on était accusés systématiquement d’être un parti montréalais mais c’est faux, dans nos congrès il y a du monde de toutes les régions du Québec».

Pour l’entrevue intégrale, visionnez ce vidéo

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Entrevue: Léo Bureau-Blouin https://www.delitfrancais.com/2014/03/18/entrevues-elections-provinciales/ Tue, 18 Mar 2014 07:22:29 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20465 Élections provinciales 2014: Entrevue avec le candidat Léo Bureau-Blouin (PQ)

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Cet entretien fait partie d’une série d’entrevues que Le Délit va réaliser avec différents candidats aux élections provinciales du printemps 2014. 

Le député péquiste et adjoint parlementaire à la jeunesse sortant, Léo Bureau-Blouin, se présente à nouveau dans sa circonscription de Laval-des-Rapides. Il revient sur ses dix-huit mois à l’Assemblée nationale et sur sa campagne actuelle.

Bilan sur l’éducation

Léo Bureau-Blouin se dit satisfait des projets qu’il a pu mener à l’Assemblée nationale. Le Sommet sur l’enseignement supérieur, le vote dans les universités, et sa politique jeunesse sont les trois éléments dont il se dit fier.

Sur les frais de scolarité, il affirme que le PQ a fait de réelles avancées. «Je suis très content de ce bilan: l’abolition de la loi 78 et de l’augmentation des droits de scolarité ont été les deux premières décisions du Conseil des ministres, tout de suite après l’élection de 2012. Puis, avec le Sommet sur l’enseignement supérieur, les droits ont été ajustés aux revenus des familles et ça n’a pas plu à tous, mais si on compare ce que les étudiants auraient payé, à terme, sous les libéraux et ce qu’ils vont payer maintenant, ce sont 1400 dollars de différence. On n’a pas la gratuité bien sûr, mais il y a une différence dans le budget des étudiants, beaucoup de bourses et de prêts ont été bonifiés, et, pour la première fois, le gouvernement va donner plus de bourses que de prêts».

«J’ai aussi déposé un Livre blanc quelques semaines avant l’élection, qui compte plusieurs projets, dont cinq projets pilotes pour des garderies en milieu universitaire qui permettraient aux étudiants de concilier famille et études. Bien sûr, pour que ces projets continuent il faut qu’il y ait réélection du PQ, mais je travaille fort dans Laval-des-Rapides et partout au Québec; je crois en ces projets et en ces avancées».

Vote des étudiants 

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«Je suis convaincu que [le projet de vote dans les universités] va faciliter les choses. Prenons l’exemple concret d’un étudiant qui vient de Rimouski et qui étudie à McGill. Il était possible pour cet étudiant de voter dans sa circonscription d’origine, mais ça impliquait qu’il se déplace, et, pour voter dans la ville où il étudie, il fallait aussi faire des démarches. Souvent, les étudiants dans cette situation ne votent pas parce qu’ils veulent voter pour la circonscription dont ils viennent. Maintenant, cet étudiant va pouvoir voter dans son université pour sa circonscription d’origine, et donc je suis convaincu qu’en rapprochant le lieu de votation pour les jeunes (les étudiants), qu’en facilitant le processus démocratique, il va y avoir un impact positif. En général aussi, ça va permettre aux associations étudiantes sur les campus de faire une campagne d’information plus ciblée, plus facile».

Pour ce qui est de la participation plus générale des jeunes dans les campagnes électorales, Léo Bureau-Blouin reconnaît qu’il y a là un défi. «C’est un défi de tous les instants d’intéresser notre génération aux enjeux de la politique; comme pour le reste de la population, il y a parfois un certain cynisme, une certaine perte de confiance. Il faut donc miser sur l’espoir et mettre de l’avant des enjeux qui préoccupent les jeunes: comme la conciliation famille-travail, les universités, les prêts et bourses, les droits de scolarité, ce sont des thèmes qui parlent aux gens, qui les préoccupent. Dans tous les cas, plus on va être à voter, plus les partis politiques vont s’intéresser aux enjeux jeunesse et plus notre génération va tirer son épingle du jeu».

Candidats vedettes

C’est une tendance «qui ne date pas d’hier», mais un phénomène qui s’est amplifié aujourd’hui avec les chaines d’informations continues et les réseaux sociaux, selon le candidat Bureau-Blouin.

«Il y a un lien de confiance à rétablir entre la politique et les citoyens. On peut penser aux artistes: beaucoup se sont lancés en politique et sont appréciés, ça aide à rebâtir ce lien. Quand l’électeur a face à lieu des gens qu’il apprécie, il perçoit la vie politique d’une façon différente».

Léo Bureau-Blouin accueille la candidature de l’ancienne présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) Martine Desjardins comme une bonne nouvelle. «C’est bien qu’il y ait davantage de jeunes, moi c’est pour ça que je travaille depuis un an et demi. Personnellement, j’ai fait le saut [en politique] parce que je ne voulais pas que le conflit étudiant de 2012 soit seulement un épisode dans l’histoire du Québec, mais plutôt un déclencheur d’une grande mobilisation des jeunes à l’égard de la politique à l’égard de la société. C’est comme ça que je considère mon chemin».

Dans tous les cas, plus on va être à voter, plus les partis politiques vont s’intéresser au enjeux jeunesse et plus notre génération va tirer son épingle du jeu.

Thèmes de campagne

«L’arrivée de PKP, notamment, a mis la question nationale au cœur de la campagne cette semaine, mais c’est une bonne chose car c’est une question importante pour l’avenir du Québec; c’est un des objectifs du Parti Québécois, et, si on veut convaincre les gens, il faut en parler».

«Dans tous les cas, je pense que, dans les prochaines semaines, d’autres thèmes vont suivre: la santé, l’emploi, l’éducation. Dans une campagne, il faut aborder tous les enjeux».

Une deuxième campagne

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C’est une deuxième campagne pour le jeune candidat Bureau-Blouin. «Cette campagne est totalement différente, la première fois je n’avais pas d’expérience du tout en politique. Maintenant, je sais comment les choses fonctionnent et, ce qui est différent, c’est qu’au départ les gens se demandaient si, à vingt ans, je pouvais faire le travail. Mais j’ai été là pendant un an et demi et la perception des gens a changé».

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33 jours de campagne https://www.delitfrancais.com/2014/03/11/33-jours-de-campagne/ Tue, 11 Mar 2014 15:40:46 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20311 Les électeurs québécois sont appelés le 7 avril prochain à élire les 125 députés qui les représenteront à l’Assemblée nationale. Après plusieurs semaines de rumeurs sur la tenue d’éventuelles élections provinciales au printemps, c’est finalement mercredi dernier, le 5 mars, que Pauline Marois a demandé au lieutenant-gouverneur de dissoudre le Parlement. La Première ministre a… Lire la suite »33 jours de campagne

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Les électeurs québécois sont appelés le 7 avril prochain à élire les 125 députés qui les représenteront à l’Assemblée nationale. Après plusieurs semaines de rumeurs sur la tenue d’éventuelles élections provinciales au printemps, c’est finalement mercredi dernier, le 5 mars, que Pauline Marois a demandé au lieutenant-gouverneur de dissoudre le Parlement. La Première ministre a ainsi donné le coup d’envoi d’une campagne électorale qui durera trente-trois jours.

Les élections ont été déclenchées malgré le projet de loi 3 du Parti Québécois (PQ), la Loi modifiant la Loi électorale afin de prévoir des élections à date fixe, adopté à l’Assemblée en juin 2013. Selon cette loi, les élections devaient avoir lieu tous les quatre ans, la prochaine ayant été programmée pour octobre 2016. Le texte dit cependant qu’un gouvernement minoritaire peut toujours déclencher des élections, en cas de blocage.

«Le gouvernement a déposé un budget responsable, mais nos oppositions avaient déjà décidé de s’y opposer», a déclaré Pauline Marois lors de son discours du 5 mars dernier, justifiant ainsi le déclenchement des élections.

Près d’une semaine après le lancement de la campagne, les partis dévoilent peu à peu leurs candidats dans chaque circonscription, ainsi que leurs différents thèmes de campagne.

Lire aussi: Délire électoral

PQ: Plus prospère, plus fort, plus indépendant, plus accueillant ALOGO 2

Le gouvernement péquiste a pour but, avec ces élections, d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. Sur les 125 sièges, il lui faudra en gagner 63. Pour cette campagne, Pauline Marois a adopté l’adjectif «déterminée», inscrit sur son autobus électoral.

Pour le PQ, la campagne sera axée en partie autour des thèmes de l’identité et de l’économie. Le gouvernement maintiendra ses projets d’exploration pétrolière. Les compressions budgétaires et les hausses de tarifs d’électricité par exemple restent à l’ordre du jour.

Le projet de Charte des valeurs reste au cœur des préoccupations du parti. La Première ministre a également annoncé la semaine dernière le projet de créer un «centre de recherche sur les crimes dits d’honneur et la lutte à l’intégrisme », suivant ainsi une proposition de la députée indépendante (anciennement libérale), Fatima Houda-Pepin.

La question de la souveraineté, en tant que mandat premier du parti, sera abordée. Pour l’instant Pauline Marois n’a pas confirmé la tenue d’un référendum si son parti est réélu, mais le PQ compte dans un premier temps mener le projet d’un «livre blanc» sur l’avenir du Québec.

Lire aussi: Un autre article sur la charte

PLQ: Ensemble, on s’occupe des vraies affaires ALOGO 4

Pour ses premières élections générales en tant que chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard a choisi pour l’instant de miser sur l’emploi et le développement économique. Il s’est engagé à créer 250 000 emplois sur cinq ans – reprenant ainsi une promesse de son prédécesseur Jean Charest lors de la campagne de 2012.

Le Plan Nord et les investissements dans les infrastructures sont toujours des points importants du programme du parti.

Au cours de la première semaine de campagne, le PLQ a également présenté sa «stratégie maritime» pour mettre en valeur le fleuve Saint-Laurent.

Lundi, Philippe Couillard annonçait aussi des coupures dans le secteur de l’éducation. pour faire des économies. Plus de 500 postes devraient ainsi être coupés sur cinq ans. Le PLQ propose également, plutôt que de proposer l’abolition des commissions scolaires, de recentrer le rôle du ministère.

QS: Je vote avec ma tête ALOGO 1

Québec Solidaire (QS) a lancé une campagne qui se veut axée sur le «contenu» et les «idées», d’où le slogan choisi par le parti: «je vote avec ma tête». La plateforme du parti s’articule autour des trois phrases: «Un Québec libre», «Un Québec vert», «Un Québec juste».

Cette année QS a recueilli plus de fonds de campagne et le parti se dotera d’un autobus, et misera davantage sur la publicité.

Le parti prévoit déjà un plan de développement d’emplois et de logements sociaux. QS entend aussi par exemple maintenir les tarifs des garderies, et se positionne ainsi contre la proposition du PQ de les augmenter.

Par ailleurs, Françoise David insiste sur la parité, appelle les autres partis à présenter davantage de candidates et demande à ce que le prochain conseil des ministres soit composé d’au moins 50% de femmes.

CAQ : On se donne Legault ALOGO 3

Nouveaux défis cette année pour François Legault et son parti, la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui a perdu plusieurs de ses candidats vedettes des élections de 2012, notamment Gaétan Barrette, désormais candidat pour le PLQ dans La Pinière, et Jacques Duchesneau, qui avait annoncé qu’il quittait la vie politique.

La CAQ entend mener une «anti-campagne», avec comme priorités le contrôle des finances publiques et le déficit zéro dès l’année fiscale 2014–2015. Le parti prévoit un gel des emplois dans la fonction publique et une diminution des services.

Vendredi dernier François Legault a annoncé qu’il souhaitait faire adopter une «charte des contribuables», pour limiter l’augmentation des taxes et impôts en fonction du coût de la vie.

Le parti propose également, comme en 2012, l’abolition des commissions scolaires, une structure jugée trop chère et inutile. Dans le domaine de l’éducation, la CAQ maintient son intention d’instaurer un système d’évaluation annuelle des enseignants, mais abandonne toutefois le projet de rémunérer les professeurs en fonction de leur performance plutôt que de leur expérience.

Revendications du municipal

Les élections provinciales sont également l’occasion pour les maires de la province de faire entendre leurs revendications. Dans un communiqué du 5 mars, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) dit «profiter du déclenchement de la campagne électorale provinciale pour inviter les chefs des partis à débattre des enjeux municipaux». Parmi ces enjeux figurent «les infrastructures municipales, les régimes de retraite des employés municipaux, la modernisation du cadre législatif municipal par une Charte des municipalités et une nouvelle entente Québec-municipalités». À Montréal, le maire Denis Coderre, ainsi que le chef de l’opposition officielle, Richard Bergeron, entendent mettre l’accent notamment sur le projet de recouvrement de l’autoroute Ville-Marie (un projet que le Parti Québécois avait déjà rejeté).

Jeunes et élections

Parmi les «candidats-vedettes» de ces élections figurent deux des anciens leaders du conflit étudiant de 2012. Léo Bureau-Blouin, élu député péquiste aux dernières élections, se présentera à nouveau dans sa circonscription de Laval-des-rapides.

Martine Desjardins fait elle aussi, cette année, apparition dans les rangs du PQ. Celle qui, au Sommet sur l’enseignement supérieur de février 2013, avait refusé de serrer la main de Pauline Marois, sera candidate dans Groulx. L’ancienne présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), qui était pour le gel des frais de scolarité, adopte désormais une position plus nuancée. Elle a toutefois répété aux journalistes à plusieurs reprises la semaine dernière que son but premier reste «l’accessibilité aux études» et que le PQ avait avancé dans ce sens.

Les jeunes seront-ils plus impliqués dans ces élections en général?

Cette année, une nouveauté dans le processus d’élection devrait dans tous les cas faciliter le vote des jeunes: les étudiants pourront voter directement dans leur établissement d’enseignement. Dans un communiqué du 5 mars 2014, le Directeur Général des élections (DGE) annonce que «plus de 300 bureaux de vote seront ouverts dans environ 175 établissements d’enseignement». Le vote dans les cégeps et universités aura lieu le 28 mars et les 1er, 2, et 3 avril prochains.

McGill fait partie des établissements qui ouvriront des bureaux de vote. Les détails sur le déroulement des élections à McGill n’avaient pas encore été dévoilés au moment de mettre sous presse.

L’université a aussi confirmé lundi, dans un communiqué, que conformément à l’article 306 de la Loi électorale du Québec, tous les cours seront annulés le lundi 7 avril, jour officiel du scrutin

 

A-Statistique

 

 

*Composition de l’Assemblée Nationale avant la dissolution: (Graphique: Romain Hainaut)

 

 

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Délire électoral https://www.delitfrancais.com/2014/03/11/delire-electoral/ Tue, 11 Mar 2014 09:13:12 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20307 Il est difficile de définir ce qui est «hors norme» sans risquer d’imposer, en contrepartie, une définition de ce que doit être la «norme». Le Délit ne souhaite en aucun cas tomber dans ce jeu dangereux de classification. Mais nous avons tout de même voulu tenter le pari cette semaine, en vous proposant un cahier… Lire la suite »Délire électoral

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Il est difficile de définir ce qui est «hors norme» sans risquer d’imposer, en contrepartie, une définition de ce que doit être la «norme». Le Délit ne souhaite en aucun cas tomber dans ce jeu dangereux de classification. Mais nous avons tout de même voulu tenter le pari cette semaine, en vous proposant un cahier spécial sur le thème «hors norme». On s’avance peut-être en terrain glissant; mais on est en patins.

Ainsi, les articles que nous vous proposons dans cette section du journal ont pour but d’explorer des initiatives un peu différentes, de prendre un autre angle sur l’actualité en général.

Un article sur les «écovillages», par exemple, c’est pour exposer une autre forme d’organisation, davantage liée au développement durable. Un article sur la façon dont la médecine se pratique dans le Nord du Québec, au Nunavik. Un billet sur l’autogestion. Un point de vue sur l’itinérance. Une exploration de l’art souterrain…

Ce cahier spécial, c’est l’occasion de se pencher sur certains mouvements alternatifs, sur des initiatives qui sortent un peu du «cadre», soit parce qu’elles se revendiquent directement «hors-norme», soit parce qu’on en parle si peu d’habitude, tout simplement.

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Parce que Le Délit aime bien quand même, de temps en temps, rentrer dans la norme, on ne pourra pas s’empêcher de dire aussi comme tout le monde un mot sur Pierre-Karl Péladeau.

L’annonce de sa candidature (on passera sur le petit jeu du «j’y va pas – j’y va») semble venir confirmer ce qu’on a pu constater depuis un moment déjà: le PQ, c’est un parti qui s’aligne à droite quand ça peut l’arranger, avec bien sûr la souveraineté en accessoire. Le PQ aime bien faire ami-ami avec le monde des affaires.

Le PQ attire les candidats-vedettes de partout parce qu’il n’a pas de programme fort au fond, il s’adapte aux tendances. En fait, c’est drôle comme tout le monde veut aller au PQ. Martine Desjardins, PKP, Lorraine Pintal, Gaétan Barrette… Ah non, lui, c’est le PLQ… Mais bon avant c’était la CAQ… Et puis, le PQ l’aurait appelé au bon moment, il y serait sans doute allé.

Lire aussi: 33 jours de campagne

Tout le monde veut y aller parce que c’est le parti qui permettra à chacun d’atteindre ses ambitions. Une somme d’individualismes plutôt qu’une équipe?

C’est un grand remous, un grand brassage de printemps entre les candidats qui changent de bord ou qui font le saut. Quand on sait que fort probablement, le 7 avril prochain, on ne sera pas plus avancé…

Seul Québec Solidaire, qui a dénoncé la candidature de l’un des patrons les plus impitoyables des dernières années, semble garder son cap dans cette histoire. Pas question d’alliance, pas question de participer au grand brassage.

Mais pour en revenir à PKP: dans quelques années, il serait bien premier ministre, peut-être. En attendant, il semblerait qu’il compte bien se frayer son chemin. S’il y va, il y va. En même temps, pas question d’abandonner ses actions dans Québécor. Conflit d’intérêt à être à la tête de tous les principaux (et puissants) médias de la province? Bizarre que tout le monde lui dise mais qu’il ne le voit pas.

Peut-être qu’il devrait racheter Le Délit aussi? On voudrait bien nous aussi participer à la grand-messe.

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Les élections, ça ne se passera pas qu’au provincial, mais aussi au niveau délitial premièrement. Grand renouveau de printemps au Délit, qui élira ce jeudi sa relève pour l’année prochaine. Si ça vous intéresse, parlez-en à l’équipe de rédaction! On attend vos candidatures jusqu’à cette nuit!

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Méchante publication https://www.delitfrancais.com/2014/02/25/mechante-publication/ Tue, 25 Feb 2014 19:56:51 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20201 Le 19 septembre 1977, veille de la première publication du Délit,  notre consœur The McGill Daily publiait une lettre écrite par «an Irate mother», plus que furieuse d’apprendre la création d’un journal francophone dans «la meilleure université de la province». Cette lettre, accusant la destruction prochaine de l’Université par la minorité francophone, a marqué au… Lire la suite »Méchante publication

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Le 19 septembre 1977, veille de la première publication du Délit,  notre consœur The McGill Daily publiait une lettre écrite par «an Irate mother», plus que furieuse d’apprendre la création d’un journal francophone dans «la meilleure université de la province». Cette lettre, accusant la destruction prochaine de l’Université par la minorité francophone, a marqué au fer rouge la naissance de notre journal. Avant même sa création, Le Délit posait la question de la langue française.

Cette méchante langue, nous en avons fait notre mandat. Être le porte-parole des voix francophones du campus; proposer une information et un regard différent sur McGill et le Québec: voilà les tâches auxquelles Le Délit n’a cessé de s’atteler.

Lors de la conférence «Méchante langue» qui s’est tenue ce lundi 24 février au Pavillon Leacock, Olivier Marcil remarquait que McGill «n’a jamais été aussi francophone que maintenant». Nous ne saurions lui donner tort. Rendre visible sur le campus le débat francophone nous est apparu comme une nécessité cette année. Et pour cause, Le Délit n’avait pas organisé une telle conférence depuis 1985, sous l’ère de Manuel Dussault. Ce dernier, alors rédacteur en chef adjoint, avait fait s’asseoir à la même table Benoit Léger, président de l’Association générale des étudiants de langue et littérature françaises (AGELF), le professeur Yvon Rivard du Département de langue et littérature françaises (DLLF) et le vice-principal aux affaires externes de McGill d’alors, M. Luc Joli-Cœur. Cette conférence portait, sans surprise, sur la condition de l’étudiant francophone à McGill.

Aussi, travailler de concert avec la Commission des Affaires Francophones (CAF), l’AGELF, le DLLF et même l’administration est une chose qui nous tenait à cœur, et nous saluons leur participation.

La récente création de la troupe de théâtre francophone Franc-jeu est peut-être bien la preuve que notre communauté s’anime et continuera de se mobiliser, sous toutes les formes possibles.

Mais revenons à nos méchants moutons.

Voir le Ministre de la Culture, Maka Kotto, se présenter avec simplicité et compréhension pour saluer une démarche particulière —celle qui nous fait organiser avec la CAF une conférence uniquement en français sur un campus anglophone—, voilà qui nous encourage.

Voir une professeure du Département de langue et littérature française (Madame Bouchard) dépoussiérer nos racines linguistiques et leur donner un ton irrévérencieux, voilà qui n’est pas pour déplaire au Délit, du moins à son champ sémantique.

Voir Monsieur Desgagné, du Centre de la Francophonie des Amériques, présenter d’un œil pragmatique les réalités francophones, francophiles, et francophoniles des Amériques était un rappel clair et nécessaire. Voilà qui nous interpelle et nous engage à ne pas oublier de regarder les francophonies comme une affaire plus complexe que le suggère le discours officiel.

Voir un Daniel Weinstock se dire ému de retrouver l’équipe du Délit, trente ans après en avoir été le rédacteur en chef —à l’époque où le journal portait encore le nom de sa publication jumelle— voilà qui nous galvanise.

Enfin, la rhétorique imparable et l’humanisme de l’ambassadeur de l’Organisation internationale de la Francophonie auprès des Nations Unies, Filippe Savadogo, nous laissent avec raison sur une note d’espoir. Tant qu’il y aura des ponts et des maillages à construire et à tisser dans nos espaces linguistiques, on aura encore une bonne raison de sourire.

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Santé mentale au Conseil https://www.delitfrancais.com/2014/02/25/sante-mentale-au-conseil/ Tue, 25 Feb 2014 17:29:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20166 À la dernière séance du conseil législatif de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), les conseillers et membres de l’exécutif de l’association ont discuté notamment de santé mentale et de politique d’équité. Une motion avait été présentée pour l’adoption de la politique de santé mentale de l’AÉUM. Cette politique, et le plan d’action sur cinq… Lire la suite »Santé mentale au Conseil

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À la dernière séance du conseil législatif de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), les conseillers et membres de l’exécutif de l’association ont discuté notamment de santé mentale et de politique d’équité.

Une motion avait été présentée pour l’adoption de la politique de santé mentale de l’AÉUM. Cette politique, et le plan d’action sur cinq ans qui l’accompagne, est le résultat des travaux d’un comité formé par la vice-présidente aux affaires universitaires Joey Shea, les conseillers Ben Reedijk (de la Faculté des Arts) et David Benrimoh (de la Faculté de Médecine), ainsi que par des représentants à McGill du collectif Unleash the Noise, du Peer Support Network et du Groupe de recherche en intérêt public du Québec (GRIP). «Quelle approche l’AÉUM doit-elle choisir en matière de santé mentale? C’est à cette question qu’on a tenté de répondre. Au final, on a réduit tout cela à un plan quinquennal qui est tout à fait tangible», a dit Joey Shea. «On s’est inspiré de la philosophie de l’Université au sujet de la santé mentale, mais plus qu’une philosophie, notre plan présente une série d’étapes concrètes qui devraient amener du réel changement», a ajouté David Benrimoh.

Quelle différence y aura-t-il entre la politique de McGill et celle de l’AÉUM? À cette question, Joey Shea répond: «l’idée est de perpétuer une culture du bien-être. C’est une approche différente. McGill a une approche plus professionnelle, un service de réponse. De notre côté, on priorise l’information, et les services ne seront pas forcément professionnels. On cherche aussi une meilleure cohésion entre les groupes étudiants».

Par ailleurs, le conseil avait invité Chelsea Barnett, une des trois chercheurs du comité d’équité de l’AÉUM, à venir présenter les résultats de son groupe de recherche. Le comité d’équité a pour projet de revoir les institutions de l’association et a entrepris pour cela un projet d’étude comparative entre différentes universités. D’après les recherches du comité, l’AÉUM est la seule association étudiante qui a sa propre politique d’équité, et cette politique peut déjà être considérée comme progressiste. Le comité réfléchit à des stratégies pour améliorer la situation. La question de la création d’un poste de vice-président chargé de l’équité (et, plus largement, du développement durable) a également été abordée.

Le directeur général d’élections AÉUM Ben Fung est aussi venu présenter au conseil une série de changements au livre I‑1 des règlements de l’AÉUM. Il s’agissait de modifications générales sur la politique d’élections de l’association. Un article en particulier, qui concernait l’interdiction de se présenter, sous une liste de candidats, pour plusieurs postes, mais sous une même plateforme (**slate candidacy**), a attiré l’attention de certains conseillers. Zachary Rosentzveig (conseiller Clubs et Services) a proposé un amendement pour que cette interdiction soit abandonnée, car cette stratégie permet aux candidats de travailler plus en profondeur sur des plateformes, en collaboration. Mais selon plusieurs conseillers, dont Ben Reedijk: «cette méthode met les autres candidats en situation de désavantage.» Le vice-président externe Samuel Harris a d’ailleurs souligné l’importance d’avoir un conseil diversifié, où tout le monde a une expérience différente. Au final l’amendement n’est pas passé.

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Gouvernement d’idées ou de stratégies? https://www.delitfrancais.com/2014/02/18/gouvernement-didees-ou-de-strategies/ Tue, 18 Feb 2014 08:02:21 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20122 On ira vraisemblablement en élections

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Ce n’est même pas encore officiellement annoncé et pourtant le mot est sur toutes les lèvres: «élections». Oui, on s’attend très (très) probablement à retourner aux urnes dans quelques semaines.

De toute façon, ce n’est un secret pour personne. On en parlait déjà à l’automne dernier, jusqu’à ce que la grande famille péquiste se retire au chalet pour décider qu’en fin de compte il n’y aurait pas d’élections tout de suite.

Mais, cette fois, c’est comme si on était déjà en pleine campagne. Les députés ne tiennent plus sur leurs sièges à l’Assemblée nationale. Chacun y va de son pronostic; certains libéraux s’avouent même déjà vaincus, comme Henri-François Gautrin, député de Verdun, qui accorde bien volontiers la victoire au Parti Québécois (PQ). On lui aura demandé de calmer ses ardeurs: les élections ne sont même pas encore confirmées, après tout.

Mais on le sait, la route est pavée. Le ministre Marceau déposera jeudi prochain son deuxième budget: un budget «préélectoral», comme on l’entend partout dans les médias.

Déclencher des élections si vite, un an et demi après avoir été élu, c’est tout à fait normal pour un gouvernement minoritaire. Mais les élections à date fixe, ça n’était pas une idée du PQ, justement? Ce n’est pas un cap qu’on devait franchir? Principalement parce que pendant des années Jean Charest et les libéraux ont joué sur le système. C’est facile en effet de provoquer une élection, de «faire exprès» de ne pas trouver de compromis quand on sent qu’on est fort dans les sondages et qu’on pourrait passer majoritaire facilement.

Au final c’est bien malheureux, parce qu’en attendant on continuera d’éviter de parler des «vraies choses». Quand on se met en «mode élections», on n’a plus le temps de débattre des vrais sujets, non? On laisse tout ça pour après.

Certains projets de lois n’arriveront donc sûrement pas à bout avant les élections, notamment le très important projet sur les soins en fin de vie.

De ces un an et demi, qu’est-ce qu’on retiendra? D’abord une victoire opportuniste, en pleine crise étudiante, alors que le PQ se présentait comme le parti qui allait changer les choses et apaiser les tensions. Deux ou trois coups de balais et on est passé à la suite. La suite c’était, pour résumer, une «Charte des valeurs», un document prétendument «urgent» pour l’avenir du Québec. Plus urgent que les hôpitaux, l’éducation, l’emploi..? Mais dans ces prochaines élections le PQ pourra bien uniquement jouer sur ce projet, qui lui a attiré des soutiens non négligeables d’une bonne partie de la population. Et puis personne au gouvernement n’ira se vanter à la place du bilan économique des derniers dix-huit mois.

De toute façon, en face il n’y a pas beaucoup d’opposition. S’il y a quelque chose que cette élection doit apporter de nouveau, ce sera peut-être le déclin de la Coalition Avenir Québec (CAQ). C’est tout.

À l’Assemblée nationale on s’active, donc. Les politiciens se préparent. Il faudra à nouveau débattre, convaincre, faire du porte-à-porte, trouver des «candidats-vedettes»: bref jouer le jeu classique d’une élection. Bizarrement c’est comme si seule la classe politique avait envie d’y jouer, à ce jeu-là. Peut-être parce que nous, les électeurs, on s’attendait à autre chose? À un programme, un projet de société développé sur plusieurs années. Dans tous les cas on s’impliquera dans ces élections et on ira voter, bien sûr.

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Conseil législatif de l’AÉUM https://www.delitfrancais.com/2014/02/11/conseil-legislatif-de-laeum-4/ Wed, 12 Feb 2014 01:38:20 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20004 Le conseil discute, entre autres, de politique vestimentaire dans le bâtiment Shatner.

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Les conseillers et membres de l’exécutif de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) se sont rencontrés le jeudi 6 février, au lendemain de l’Assemblée Générale (AG) de l’AÉUM, pour leur traditionnel conseil législatif bimensuel.

Retour sur certaines des motions à l’ordre du jour.

Soirées de charité à Gert’s

Le conseil a tout d’abord débattu de la tenue d’événements de charité au bar étudiant Gert’s. La motion, présentée par les conseillers Lilly Tong (Ingénierie), Kareem Ibrahim (Arts) et Sarah Southey (Science), demandait à ce qu’il soit possible d’organiser des événements de charité au bar et de garder l’entièreté des  bénéfices de la soirée (sans qu’aucune part ne revienne à Gert’s).

«Si Gert’s n’a pas volontairement accepté cette proposition, c’est que le bar doit estimer qu’il n’en a pas les moyens; avec cette motion, on essaye de lui forcer la main» a dit le conseiller Ben Reedijk (Arts).  Le vice-président aux finances Tyler Hofmeister, soutenu par la directrice générale Pauline Gervais, s’est vivement opposé à la motion, rappelant que le bar fait face à un déficit de 26 000 dollars.

La motion a finalement été amendée et adoptée: la dernière version du texte demandait à ce que Gert’s facilite et rende plus transparente la procédure pour réserver le bar, et encourage les soirées de charité.

Clinique d’information juridique

Deux motions concernant deux questions référendaires ‑pour l’existence de la Clinique d’information juridique à McGill et l’augmentation des frais de cotisation pour cette clinique- ont également été adoptées par le conseil. Des représentants de la clinique présents au conseil ont rappelé que l’organisme n’a pas reçu d’augmentation des frais depuis treize ans, et que l’argent servirait principalement aux coûts de maintenance et d’équipement.

Conseil de Première Année

Le conseil a débattu sur une motion référendaire proposée par le conseiller Elie Lubendo (Clubs et Services), pour créer le Fond de première année. Pour ce fond, les étudiants auraient à payer au Conseil de Première Année des frais de 0,50 dollars par session. La mise en place de ce projet permettrait d’avoir plus de ressources pour que les nouveaux étudiants puissent davantage s’impliquer dans la vie mcgilloise.

Les frais (dont on peut se soustraire) ne s’appliqueraient pas seulement aux étudiants de première année, mais également à ceux d’autres niveaux. À cela le conseiller Lubendo a répondu qu’il était trop compliqué de mettre en place un système pour charger les premières années uniquement. «On sait que les services ne sont pas tous utilisés par tous les étudiants de toutes façons; ce qu’on veut c’est créer le service, que les étudiants l’utilisent ou pas: au moins il sera accessible à tous». La motion est finalement passée, avec beaucoup d’abstentions.

Liberté vestimentaire

Une autre motion concernait la garantie de la liberté vestimentaire dans l’édifice de l’AÉUM. Cette motion, proposée par pétition, avait été présentée à l’AG de la veille. La motion rappelle que le principe de liberté vestimentaire ne doit pas être enfreint ou nié, mais suggère, pour déterminer si une tenue est offensante et ne doit pas être acceptée dans l’édifice, une approche au cas par cas. «On a déjà une politique d’équité à l’AÉUM, pourquoi faut-il aller derrière chaque individu?» a demandé le conseiller David Benrimoh (Médecine).

Le débat a duré relativement peu de temps: la motion avait déjà suscité beaucoup de discussions à l’AG. Au conseil, les trois clauses finales de la motion ont été adoptées une à une, et la motion dans son ensemble est donc passée.

TaCEQ

Dans son rapport au conseil, le vice-président interne Samuel Harris a parlé d’une des «affaires importantes du moment»: le futur de l’AÉUM au sein de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ). Il a mentionné à nouveau certains points problématiques du groupe: par exemple, la TaCEQ n’a pas pris de position officielle contre la Charte des valeurs du gouvernement péquiste, alors que l’AÉUM s’est déclarée contre le projet.

Samuel Harris a admis qu’il n’y avait pour l’instant aucune alternative à la TaCEQ: «il n’y a pas d’association qui convient à nos intérêts, et [cela coûterait très cher pour] rejoindre une autre association.» Il a dit privilégier les relations bilatérales entre associations étudiantes plutôt que l’affiliation à un nouveau groupe formel.

 

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Dialogue de sourds? https://www.delitfrancais.com/2014/02/11/dialogue-de-sourds/ Tue, 11 Feb 2014 07:32:02 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19997 On avait prévenu qu’on continuerait de parler d’environnement cette année...

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McGill était l’hôte, les 6 et 7 février derniers, de la conférence «Pétrocultures 2014: le pétrole, l’énergie et l’avenir du Canada». Le but de la conférence: «examiner la façon dont le pétrole et l’énergie façonnent notre identité nationale», indique le site Internet de l’événement.

Le congrès était organisé par l’Institut d’études canadiennes de McGill (IÉCM). L’IÉCM organise chaque année une conférence sur un thème donné. Par exemple, en 2012, l’événement de l’institut portait sur l’avenir de la justice au Canada.

Dans le contexte actuel, le choix du thème de cette année est intéressant. Le pétrole est un  grand cheval de bataille de Stephen Harper. Son gouvernement ne manque jamais une occasion de rappeler que l’exploitation du pétrole et des sables bitumineux est placée en haut de l’échelle de leurs priorités. Au Québec aussi, le débat sur «le futur de nos ressources», a été relancé récemment avec la publication d’un manifeste pour l’exploitation du pétrole dans la province, signé par des personnalités comme l’ancien premier ministre Bernard Landry.

Enfin, inévitablement, on ne pourra s’empêcher de penser à la tragédie de Mégantic.

Un thème très «actuel» pour ce congrès, en somme. Plus intéressant surtout: l’intitulé de la conférence, qui allie les mots «pétrole», «culture» et «avenir»; l’utilisation en particulier du mot valise «pétroculture» semble en dire long sur l’objet d’un tel congrès. Est-ce que la conclusion qu’on devra tirer de ces discussions, c’est que l’avenir du Canada doit être un avenir de «pétroculture»? C’est-à-dire un avenir qui continuera d’être lié à l’utilisation du pétrole? Doit-on en déduire que la «pétroculture», ça existe réellement?

Qu’en est-il dans tout cela du développement durable et des alternatives énergétiques?

Enfin plus intéressant encore: les conférenciers invités. Le congrès avait l’avantage de réunir des experts d’horizons différents ‑de l’industrie du pétrole, comme d’organisations environnementales par exemple- sur des sujets divers (pétrole et démocratie, pétrole et sécurité, pétrole technologie). Dans la salle principale du Faculty Club étaient réunies des personnes qui, autrement, ne s’adresseraient pas la parole. L’initiative doit être soulignée.

Un des invités, Steven Guilbeault d’Équiterre, a affirmé au Délit lors de la conférence qu’il était important d’ouvrir un espace de discussion aux opinions divergentes.

Mais inviter des personnes qui ne croient pas à la réalité des changements climatiques, comme Ezra Levant?

On peut ici en effet questionner la pertinence des personnes invitées. Le chroniqueur à Sun News et activiste conservateur Ezra Levant, qui remet souvent en cause les effets de l’activité humaine sur la planète est venu la semaine dernière livrer un discours sur le pétrole, auquel il mêlait, en vrac, Arabie saoudite, charia, canards et génocide au Darfour. Analogies très douteuses, comparaisons peu honnêtes; on retiendra surtout le vide abyssal de son exposé.

Tout ça entre deux chansons de Tim Hus (les classiques : «Alberta on my mind», «Pipeline»…)

Un tel événement n’aura pu aller sans perturbation. Ainsi au matin de la deuxième journée de conférence, des manifestants ont occupé le Faculty Club, sous la bannière #LockOutPetrocultures.

Le coût de la conférence la rendait inaccessible à bien des gens (fait dénoncé d’ailleurs par GRIP-McGill). On retiendra «l’image symbolique» de conférenciers qui prennent un verre de vin à l’intérieur tandis que des groupes écologistes protestent dehors. Mais l’événement aura tout de même pu donner de la visibilité à certains groupes, comme Divest McGill, toujours. La conférence aura permis une certaine prise de conscience. Divest McGill disait au Délit que le groupe tenait à participer aux discussions pour que leur point de vue soit entendu.

Au final le congrès a traité de thèmes très intéressants et surtout très importants. Mais c’est comme si chacun était reparti avec ses propres convictions. Personne n’aura convaincu personne. On aura mis des gens dans une pièce sans qu’ils ne se parlent vraiment. C’est un congrès qui aura fait du bruit. Tout ça pour…?

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-3,1% https://www.delitfrancais.com/2014/02/04/31/ Tue, 04 Feb 2014 08:02:16 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19859 La Société des Transports de Montréal (STM) a déposé la semaine dernière son budget pour 2014, un budget «d’austérité». La société annonce des coupures de près de 65 millions de dollars et anticipe malgré tout un manque à gagner de 20 millions de dollars. Parmi les mesures prévues, il y a la réduction de 3,1%… Lire la suite »-3,1%

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La Société des Transports de Montréal (STM) a déposé la semaine dernière son budget pour 2014, un budget «d’austérité». La société annonce des coupures de près de 65 millions de dollars et anticipe malgré tout un manque à gagner de 20 millions de dollars.

Parmi les mesures prévues, il y a la réduction de 3,1% du service d’autobus en dehors des heures de pointe.

Une décision difficilement acceptable –du moins si on considère que les transports en commun sont la solution d’avenir, une solution durable. 3,1%, ça n’apparaît peut-être pas beaucoup. Il n’en reste pas moins que c’est un pas en arrière. Or dans le domaine du transport collectif, on ne devrait faire que des pas (des bonds!) en avant.

En même temps, les tarifs ne cessent d’augmenter. La carte Opus mensuelle étudiante à 43,75 dollars en 2012, vous vous en rappelez? Le titre est passé à 45 dollars en 2013 et depuis le 1er janvier 2014 à 47,25 dollars (quand on pense qu’en 2004 les étudiants payaient 31 dollars). Et ça encore, c’est si on a la «chance» d’être étudiant sur l’Ile de Montréal: le plein tarif s’élève à 79,50 dollars par mois, et pour ceux qui habitent sur les rives Nord ou Sud, les prix s’affolent.  Une hausse constante. Attribuer cela seulement à l’inflation, c’est un peu facile. Ça empêche peut-être aussi de chercher d’autres solutions.

Les plans financiers de la STM devraient être chaque année de plus en plus ambitieux. C’est un secteur dans lequel on ne devrait plus couper.

On peut encore comprendre (sans cependant être forcément d’accord) la logique des coupures dans la distribution du courrier par exemple, comme récemment annoncé par Postes Canada. La poste dans sa forme «traditionnelle» est un service de moins en moins utilisé. Mais les transports: de moins en moins utilisés?

Il faut reconnaître bien sûr que la STM n’est pas la seule à avoir son mot à dire. L’argent doit bien tomber de quelque part. Les subventions du municipal, du provincial, du fédéral, on les attend toujours. Le fait qu’il y ait d’autres «urgences»; notamment réparer les infrastructures routières en ruine au Québec, était un des arguments utilisés pour justifier ce manque d’argent accordé à la STM. Mais le transport collectif, ça devrait être considéré comme une «urgence».

Il faudra continuer alors d’en appeler aux gouvernements. Il y a des efforts à faire puisque l’idéal des transports en commun n’est malheureusement pas ancré dans la mentalité de tous ceux qui nous gouvernent. «Je ne suis pas certain qu’on trouverait cent personnes qui rêvent de prendre l’autobus» disait Régis Labeaume, le maire de Québec.

Il y en a bien qui s’y prennent à «rêver», et à imaginer des autobus qui passent plus fréquemment qu’aux trente minutes. Des métros qui ne tombent pas régulièrement en panne, et qui continueraient de rouler après minuit quarante. Une ville bien connectée, tout simplement. Et même peut-être un réseau métropolitain harmonisé, entre Montréal et la banlieue (quand on sait que pour venir de Laval à Montréal par exemple, il faut payer son billet d’autobus de la STL, puis son billet de métro «spécial» de la station lavaloise de la STM – ou bien payer un abonnement mensuel de l’AMT à près de 100 dollars…pour un étudiant –etc.)

Mais au fait ces idées-là, ce sont des «rêves», ou bien des revendications normales en 2014?

Montréal est une grande ville. Et Montréal veut rester dans la cour des grands. Alors il faudra qu’à tous les niveaux on finisse par, réellement, placer le transport collectif sur un piédestal.

C’est un sujet qui n’est pas nouveau, évidemment. Les transports, on en parle bien souvent. C’était un des grands thèmes de la campagne municipale de l’automne dernier (que certains avaient pris plus à cœur que d’autres, visiblement) Nomination partisane à la STM et aucun grand projet: Denis Coderre n’est certainement pas le plus ambitieux de ce côté.

Mais justement c’est ça qui est frustrant: de découvrir que derrière ce sujet dont on parle tout le temps, il n’y aura pas, pour l’instant du moins, de grands changements. En bref, ce 3,1%, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

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Nouvelles de Montréal https://www.delitfrancais.com/2014/02/04/nouvelles-de-montreal/ Tue, 04 Feb 2014 05:52:34 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19783 Brève

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L’administration Coderre a présenté le mercredi 29 janvier son premier budget pour l’année 2014. En conférence de presse, Denis Coderre a insisté sur les mots «responsable» et «pragmatique», autour desquels s’articule le document.

Le budget global pour la ville de Montréal s’élève donc à près de 4,9 milliards de dollars; c’est une légère hausse (de 1,3%) par rapport à l’année 2013.

La mesure qui attire le plus l’attention, c’est la hausse réelle moyenne des taxes foncières de 2,8%  réparties entre la ville (1,9%) et les arrondissements (0,9%). Ce choix de l’administration Coderre a été vivement critiqué par l’opposition, et son budget a été qualifié de peu novateur. Une augmentation de 1,8% des taxes non résidentielles est également prévue.

Le budget prévoit aussi des coupes dans la fonction publique, avec une réduction de masses salariales et un gel des embauches.

Les secteurs qui reçoivent les plus grosses parts sont ceux de la sécurité publique (police et incendies), puis de la gestion de l’eau et du réseau routier. Une partie du budget (280 millions) sera également dédiée au développement de projets pour l’année 2017 (qui marquera le 375e anniversaire de la ville de Montréal).

«Transparence» et «intégrité» sont des mots qui reviennent à plusieurs reprises dans le document. C’est pour cela que le budget met l’accent sur le nouveau poste d’Inspecteur général, avec la création pour ce poste d’une unité dotée d’un budget initial de 5 millions.

Transports

La Société des Transports de Montréal (STM) a également déposé mercredi son budget 2014. Un budget «d’austérité», selon les mots employés par la société. La STM a annoncé des compressions budgétaires de 65 millions de dollars, et annonce une réduction de 3,1% du service d’autobus hors heures de pointe. Pour le métro, le budget est cependant maintenu. Dans son communiqué de presse, la STM déclare faire face à un «contexte budgétaire difficile» et avoir des problèmes de financement dans l’attente de la conclusion des ententes financières avec ses partenaires, elle anticipe un manque à gagner de 20 millions de dollars».

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Transparence et université intelligente? https://www.delitfrancais.com/2014/01/28/transparence-et-universite-intelligente/ Tue, 28 Jan 2014 07:41:38 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19752 L’affaire des demandes d’accès à l’information (AI) à McGill semble enfin être arrivée à une conclusion: McGill devra répondre aux requêtes. C’est une bataille entre administration et étudiants qui aura duré près d’un an. Pour reprendre rapidement l’histoire dans l’ordre, à nouveau: à la fin de l’année 2012,  quatorze étudiants déposent une série de demandes… Lire la suite »Transparence et université intelligente?

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L’affaire des demandes d’accès à l’information (AI) à McGill semble enfin être arrivée à une conclusion: McGill devra répondre aux requêtes. C’est une bataille entre administration et étudiants qui aura duré près d’un an.

Pour reprendre rapidement l’histoire dans l’ordre, à nouveau: à la fin de l’année 2012,  quatorze étudiants déposent une série de demandes d’AI. Les demandes sont vivement rejetées par McGill, qui exige de plus que des futures AI puissent être systématiquement refusées par l’Université. Cette requête est subséquemment refusée par la Commission d’accès à l’information du Québec en octobre. McGill portera alors la cause en appel.

Au final, une entente a été conclue entre les parties en ce mois de janvier. McGill est priée de répondre aux demandes d’AI. En échange, certaines de ces demandes seront abandonnées. Et l’Université n’aura en aucun cas le droit de refuser de manière préemptive des futures demandes comme elle le voulait.

À partir de la fin février, McGill commencera donc à révéler des informations, notamment sur le lien entre l’Université et l’industrie de l’armement, les investissements dans les énergies fossiles et la recherche.

Pour la liberté d’expression et d’information à McGill, c’est évidemment une avancée dont on ne peut que se féliciter. C’est surtout la fin d’une longue histoire qui aura traîné, et qui n’aura servi qu’à renforcer les tensions entre administration et étudiants.

Le mot d’ordre de l’année 2014 sera-t-il «transparence»,  même si c’est contre le gré de McGill?

Université intelligente

On parle de plus en plus du concept de «ville intelligente». Cette notion comprend le fait de faciliter l’accès des citoyens à l’information, grâce aux nouvelles technologies et formes de communication. Denis Coderre en avait fait l’un des principaux thèmes de sa campagne aux élections municipales; il a récemment annoncé qu’un bureau de projet de la ville intelligente serait créé à Montréal.

C’était également le sujet de l’un des projets de règlements présentés à la simulation du Conseil de ville de Montréal, cette fin de semaine. Une notion qui fait donc son chemin, et qui pourrait bien aussi s’appliquer à d’autres niveaux, y compris le niveau universitaire.

Pourrait-on faire de McGill une «université intelligente»? Les affaires comme celles des AI montrent que l’Université a un devoir d’informer et de répondre au désir d’information de la communauté mcgilloise. De plus, la principale Suzanne Fortier a répété à maintes reprises qu’elle allait, au cours de son mandat, miser sur la transparence. Ainsi, s’il y a devoir et peut-être de plus en plus une réelle volonté de la part de McGill de faire des efforts à ce niveau, pourquoi ne pas investir dans ce concept «d’institution intelligente»?

McGill aurait tout à gagner (du temps, de l’argent, de la crédibilité) en mettant en place des plateformes interactives qui faciliteraient l’accès de tous à l’information.

L’histoire des AI semble montrer qu’on est à McGill dans un cercle vicieux. En s’obstinant à maintenir la communauté universitaire dans l’ombre quant à certains de ses choix budgétaires par exemple, l’administration perpétue elle-même un sentiment de méfiance généralisée chez les étudiants qui, à son tour, engendre de nouvelles demandes d’accès.

Alors que l’administration dénonce l’ampleur des frais qu’elle doit engager pour répondre à des demandes d’accès à l’information, le fait d’intégrer plus de transparence à sa culture institutionnelle pourrait éviter bien des dépenses (et des maux de tête) à l’administration sur le long terme.

En tirant profit des nouvelles technologies et en se modernisant, l’Université pourrait établir une plateforme sur laquelle elle mettrait ses données à la portée de tous. Chacun pourrait alors y chercher l’information qu’il veut.

Montréal et le gouvernement du Québec commencent concrètement à en faire l’expérience, avec l’adoption récente de la formule du «Portail de données ouvertes», un outil interactif qui permet aux citoyens d’accéder directement à une foule de statistiques diverses présentées sous une forme qui favorise la recherche, le croisement de données et la création d’applications interactives.

Un portail de données ouvertes à McGill pourrait alors contribuer à augmenter la confiance des étudiants envers l’administration. Le mouvement des données ouvertes fait de plus en plus d’adeptes et il deviendra de plus en plus inévitable pour les grandes institutions de s’en prévaloir. Il y a déjà quelquelques efforts faits par l’université, mais on attend la suite.

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Dans la peau d’un comédien https://www.delitfrancais.com/2014/01/28/dans-la-peau-dun-comedien/ Tue, 28 Jan 2014 06:17:42 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19712 Moi, Feuerbach invite à réfléchir au théâtre Prospero.

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Dix-huit ans après sa première mise en scène en Amérique du Nord, la pièce Moi, Feuerbach du dramaturge allemand Tankred Dorst est à nouveau présentée au théâtre Prospéro.

Feuerbach (Gabriel Arcand) est un comédien d’un certain âge, qui n’a pas foulé les planches depuis sept ans. Il se présente chez un metteur en scène pour passer une audition, mais il n’est toutefois reçu que par le jeune assistant de ce dernier (Alex Bisping).

La pièce est construite autour du dialogue entre ces deux hommes qui attendent. On l’a compris: le metteur en scène, tel Godot, ne viendra pas. En fait ce n’est qu’à la toute fin qu’il fait son apparition (mais toujours invisible, en régie) et qu’il daigne écouter Feuerbach. Le comédien récite alors un texte incompréhensible. Il bafouille, se perd et rate complètement son audition.

Mais pour Feuerbach la véritable audition a eu lieu bien avant. C’est pendant l’attente, interminable, que l’homme fait réellement preuve de son talent. Dès lors qu’il met les pieds sur scène, il reprend son habit de comédien et retrouve toutes les émotions liées à son ancien métier. Alors en attendant, il tente d’impressionner l’assistant, de le convaincre. Il raconte des anecdotes, récite des vers de Goethe ou des incantations en italien.

Devant lui l’assistant du metteur en scène reste de marbre. La confrontation entre les deux personnages, si différents l’un de l’autre, est un choc. L’assistant est un homme arrogant, d’une toute autre génération. Il ne connaît rien du «théâtre d’hier», une case dans laquelle il range Feuerbach et qui ne mérite pas d’être considérée.

Feuerbach aussi est arrogant, à sa manière: il est convaincu de son talent et de savoir ce qu’est le théâtre. Son égo est mis à l’épreuve puisqu’il doit affronter une nouvelle réalité, celle d’un «nouveau théâtre» auquel il n’appartient pas. Les références et les attentes ne sont plus les mêmes. Désormais les acteurs qui ont de l’avenir, ce sont les chiens. L’assistant semble en effet porter plus d’attention aux allers et venues sur scène d’un chien, qui doit, lui aussi, passer une «audition» pour un rôle. Feuerbach a‑t-il encore sa place au théâtre, lui?

Dans un message écrit pour la Journée internationale du théâtre en 2013, Tankred Dorst écrit: «Nous ne cessons de nous poser cette question: le théâtre est-il encore en phase avec son époque?». La pièce Moi, Feuerbach nous offre une réflexion sur cet art, à la fois sur son avenir et sur l’effet qu’il a sur ceux qui le pratiquent. Lors de la présentation de la pièce au théâtre Prospéro, Gabriel Arcand dit: «je pense que dans ce texte, il y a tout ce que j’ai déjà entendu, tout ce que j’ai déjà vu dire sur le théâtre. Tout est là; le théâtre comme on le haït, comme on l’aime, comment on voudrait qu’il (ne) soit (pas) pratiqué par les autres.»

C’est le théâtre qui a donné son heure de gloire à Feuerbach, mais qui l’aura également brisé. Au fur et à mesure de la pièce le comédien se dévoile; derrière le grand acteur d’antan, en apparence sûr de lui, il y a évidemment un homme fragile, qui n’envisage d’autre métier que celui de comédien, mais qui sait aussi au fond de lui que c’est ce métier qui l’a mené à bout.

Malgré tout, il manque quelque chose à la pièce pour qu’on en ressorte totalement comblé. Le texte est parfois dur à suivre, et la mise en scène n’est pas totalement convaincante. À l’image du décor (une scène de théâtre en construction), la pièce peut sembler un peu «désordonnée», et  comme les personnages on a parfois l’impression de se perdre dans les discours. Mais Gabriel Arcand est formidable dans son interprétation de Feuerbach, un rôle qu’il reprend ici après dix-huit ans. C’est lui qui est au centre de la pièce, et qui porte ce texte. Alors pour lui, et pour réfléchir sur le théâtre, il faudra voir la pièce.

 

 

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Simulation politique jeunesse https://www.delitfrancais.com/2014/01/28/simulation-politique-jeunesse/ Tue, 28 Jan 2014 05:48:51 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19682 Quelle place pour les jeunes dans l’administration Coderre?

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*article modifié le 30 janvier 2014 à 15.57

La fin de semaine du 25 janvier, une trentaine de jeunes âgés de 18 à 30 ans se sont réunis à l’Hôtel de ville de Montréal, à l’occasion de la 27e édition du Jeune Conseil de Montréal (JCM).
Le JCM est un organisme jeunesse qui met en place chaque année une simulation du conseil de ville de Montréal, un exercice qui permet aux jeunes de s’impliquer davantage dans la politique municipale. La simulation est non-partisane: les participants discutent de projets de règlements, sans ligne de partie.

Cette année, ces projets portaient sur les comités de citoyens jury, le développement des toits verts et l’agriculture urbaine, et l’utilisation des technologies dans une perspective de «ville intelligente». Ce dernier projet a été présenté par Marianne Côté, responsable de la ville intelligente et des technologies de l’information. En entrevue avec Le Délit, elle explique que le but de ce texte est de revoir l’organisation de la ville: «on veut mettre en place une organisation en réseau en faisant plus participer le citoyen, et en se servant des technologies de l’information et de la communication.»

Le projet, adopté lors de la simulation, prévoit par exemple la mise en place d’un Bureau des Renseignements Intelligents qui aurait comme mandat la «gestion des données intelligentes recueillies auprès des organismes de la Ville». Montréal devrait également organiser chaque année des hackatons, au cours desquels les citoyens pourraient créer et soumettre des projets d’applications. Enfin, le règlement annonce le lancement de plusieurs portails participatifs pour les citoyens, comme le portail «Un Projet près de Chez Vous».

Quel impact au municipal?

Ces propositions pourraient bien être examinées par l’administration Coderre. Le concept de ville intelligente était d’ailleurs au cœur du programme de Denis Coderre, lors de la campagne municipale de 2013.

«J’espère que les conseillers vont tenir compte [de ce projet]», dit Marianne Côté. Le fait que le responsable de la ville intelligente, Harout Chitilian, soit aussi le responsable des dossiers jeunesse à la ville de Montréal est un bon point. «Il connaissait déjà le projet, et il est proche de nous», dit Marianne Côté. Il a d’ailleurs déjà participé à la simulation du JCM par le passé.
«Il y a eu beaucoup de recherches de faites pour ce projet; je ne dis pas que l’administration va adopter le projet tel quel, mais dans tous les cas, ce serait une bonne chose pour eux qu’il l’examinent» dit Eugénie Lépine-Blondeau, chef de l’opposition au JCM.

Il est déjà arrivé que le JCM influence le conseil de ville. Jérémy Boulanger-Bonnelly, leader de l’opposition, et étudiant à McGill, cite ainsi un projet sur la collecte des déchets. Un règlement très similaire sur le tri sélectif avait été adopté par la Ville: «Même si ce n’est pas à chaque année évidemment [que le maire s’inspire des décisions prises lors du JCM], il y a un impact».

Le JCM est donc une porte ouverte pour les jeunes en politique municipale. Jerémy Boulanger-Bonnelly rappelle également qu’il y a d’autres organismes jeunesses à Montréal qui sont à l’origine «d’initiatives importantes, tout au long de l’année». «Les jeunes ont leur place», affirme-t-il.

Coderre et les jeunes

Les jeunes seront-ils plus entendus sous le maire Coderre? De ce côté, le mandat de l’actuel maire avait plutôt mal commencé: Denis Coderre avait en effet présenté en novembre un comité exécutif de la ville…sans responsable à la jeunesse. Une décision qui avait été rapidement dénoncée, dans la journée, par les différents organismes-jeunesses de Montréal.

Finalement, malgré tout, les participants au JCM interrogés par Le Délit se disent plutôt satisfaits. «Ce qui nous a impressionnés, c’est que la journée même où nous avons envoyé un communiqué de presse pour dénoncer la décision du maire, il a avoué être dans le tort et a nommé Harout Chitilian», dit Eugénie Lépine-Blondeau. L’affaire avait été couverte par Le Délit.

Le maire a d’ailleurs rendu une visite surprise aux jeunes du JCM le vendredi soir. Pour Marianne Côté, la nomination d’Harout Chitilian est une bonne chose: «c’est une personne très ouverte, après sa nomination il a tout de suite organisé une rencontre avec tous les organismes qui avaient signé le communiqué de presse, une table ronde autour des enjeux jeunesse». Jérémy Boulanger Bonnelly parle quant à lui d’une relation «harmonieuse» avec le responsable jeunesse de Montréal. De bonnes nouvelles, jusqu’à maintenant, pour la jeunesse montréalaise.

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Tout dire… ou pas https://www.delitfrancais.com/2014/01/21/tout-dire-ou-pas/ Tue, 21 Jan 2014 07:04:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19633 On aimerait mieux ne pas en parler, mais c’est vraiment dur de passer à côté. La semaine dernière dans Le Délit, on admettait avec regret que la Charte des valeurs continuerait de faire encore et toujours les manchettes cette année. Ce qui est ressorti de la première semaine des consultations publiques sur le projet de… Lire la suite »Tout dire… ou pas

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On aimerait mieux ne pas en parler, mais c’est vraiment dur de passer à côté. La semaine dernière dans Le Délit, on admettait avec regret que la Charte des valeurs continuerait de faire encore et toujours les manchettes cette année.

Ce qui est ressorti de la première semaine des consultations publiques sur le projet de loi 60 est plutôt consternant. Une commission taillée sur mesure pour Infoman à Radio-Canada, qui avait prévu «des heures de plaisir». Du «bonbon» pour son émission, en effet.

Une vidéo en particulier a très vite circulé sur internet cette semaine, et a suscité beaucoup de réactions. C’est l’histoire de Madame Machin, qui raconte devant la commission ses vacances au Maroc, où elle a été choquée de voir des gens «prier», «à quat’ pattes su’ un tapis». Le rapport avec le Québec? Une soi-disant «comparaison» avec ce qui nous «attendrait» ici. Autrement dit, pas la peine de chercher ce qu’il y a de constructif dans ce témoignage.

En choisissant de donner la parole à absolument tous ceux qui voudraient s’exprimer, sans aucune sorte de «filtre» ou de «pré-selection», Bernard Drainville a complètement décrédibilisé cette commission (et se décrédibilise encore plus lui-même). La semaine dernière dans Le Délit, le professeur de droit Daniel Weinstock ‑signataire d’un mémoire présenté à la commission- faisait part de ses doutes par rapport à ces consultations «contradictoires», proposées par un gouvernement prêt à tout entendre, mais qui ne «reculera pas».

Encore une commission gâchée alors. On part toujours avec une bonne intention: entendre toute la diversité des points de vue, débattre sur un projet qui ne fait pas l’unanimité. C’est bien ça, la démocratie… Mais la démocratie, c’est aussi bien plus complexe que ça. Il s’agit d’appliquer un certain jugement, de faire preuve de responsabilité. Si le gouvernement prétend s’attaquer aux intégrismes, aux extrêmes, il leur offre ici une formidable tribune pour s’exprimer. Le résultat ressemble plus à une «thérapie de groupe» ou chacun serait invité à dire de manière irréfléchie et spontanée ce qu’il a sur le cœur.

On a beaucoup parlé de cette affaire. Trop peut-être? Ce qu’on remarque, c’est que ce ne sont que les événements de ce type qui ressortent. On attire l’attention sur les points de vue sans intérêt et au final, les points de vue constructifs se noieront dans une marée de discours. On parlera de la pluie et du beau temps. Et les journalistes devront rendre compte de tout cela.

D’un autre côté, on assiste aux chicanes de famille au sein du PLQ. On avait demandé à la députée Fatima Houda-Pépin de se ranger derrière la position de son parti sur la charte ou de partir. Elle est partie. Un bon point pour les défenseurs de la charte?

Plutôt une succession d’enfantillages et de sujets frustrants.

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Un ancien étudiant de Sherbrooke a reçu cette semaine une amende de près de 3800$ pour avoir organisé une manifestation et «occupé la chaussée». Selon l’article 500.1 du code de la sécurité routière, sur lequel est basée la décision de la cour municipale, «nul ne peut, au cours d’une action concertée destinée à entraver de quelque manière la circulation des véhicules routiers sur un chemin public, en occuper la chaussée […]». La cour a donc tranché le 16 janvier dernier; et visiblement, ça coûte cher, de manifester. Une grosse amende pour une seule manifestation et pour un seul individu.

C’est ce que dénonce le Comité des arrêtés de Sherbrooke, qui soutient les jeunes qui devront aller en cour: le comité parle du «caractère repressif» de la décision qui «met la responsabilité sur une seule personne».

Dans ce cas-là, c’est en quelque sorte l’autre «extrême», peut-être?

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