Édith Drouin Rousseau - Le Délit Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 27 Sep 2011 12:46:07 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 Mac ou PC: le choc des Titans https://www.delitfrancais.com/2011/09/20/mac-ou-pc-le-choc-des-titans/ Tue, 20 Sep 2011 14:23:30 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=8507 Le Délit s’est penché sur le débat du siècle et vous offre ses conclusions en vous laissant votre liberté individuelle de choisir selon votre âme et conscience

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La guerre éternelle entre Mac ou PC n’a toujours pas fait de victime, si ce n’est que des consommateurs qui ne savent plus sur quel pied danser. Dans la campagne publicitaire «I’m a Mac», l’utilisateur du Mac est jeune et cool tandis que celui du PC est un business man un brin vieux jeu. La réplique de Microsoft est sa campagne «I’m a PC» dans laquelle des hommes et des femmes de tous les âges et tous les milieux affirment être PC. Et ce, même si la pub en question a été fait sur… un Mac! La question est donc: qui sont PC et Mac?

Alice Destombe

Tout d’abord, la rivalité entre Apple et Microsoft a débuté en 1984, l’année où Steve Jobs a présenté son tout premier Macintosh. Celui-ci a été créé dans le but de concurrencer le PC et plus précisément IBM qui dominait le marché à l’époque. Steve Jobs n’a pas hésité à comparer ouvertement IBM à un Big Brother de l’informatique, la première publicité orchestrée pour le Macintosh prenant place dans l’univers du roman 1984 écrit par Georges Orwell. Tout laissait présager une relation loin d’être passionnelle entre les deux concurrents.

Le Macintosh a été le signe de renouveau et d’innovation qui a précipité la naissance de Windows, en 1985. Le PC a alors intégré ce qui le distinguait du Mac jusque là; une interface graphique et une souris. Enfin, la fin des années 80 a laissé place à une domination notoire du PC, causée notamment par son prix plus concurrentiel. Celui-ci provient du fait que les PC sont manufacturés  par diverses entreprises comme Hp, Dell, Toshiba ou Sony, alors que le Mac est uniquement fabriqué par Apple.

Miroir, dis-moi qui est le plus beau?
Du côté technique, François Guimond, programmeur de jeux vidéo iPhone pour la compagnie Frima Studio explique que la différence s’arrête là. «Pour ce qui est des pièces internes, il n’y a pas de différence puisque tous les deux possèdent maintenant une architecture PC.» Par exemple, les Mac ont désormais des processeurs Intel, comme la plupart des PC. Il précise néanmoins que du côté des pièces externes, Mac l’emporte sur la plupart des PC. «Les Mac ont généralement des meilleurs design de boîtier, à la fois pour les tours et pour les portables. Certaines marques de pièces de PC peuvent rivaliser, mais seulement si on est prêt à payer pour les modèles haut de gamme.» S’il était étudiant à l’heure actuelle, monsieur Guimond opterait sans hésiter pour un MacBook puisqu’il est généralement plus léger et que sa batterie a une plus longue durée de vie que les portables de son principal concurrent. L’apparence des Mac n’est, quant à elle, plus un facteur aussi important qu’auparavant, puisque les PC ont grandement évolué dans le domaine. Certains sont même très semblables au Mac. Ce dernier demeure cependant unique, l’achat de celui-ci étant souvent plus lié au fait qu’il est un accessoire de mode et qu’il permet l’expression d’un rang social qu’à ses caractéristiques techniques.

Casser sa tirelire
Pour un ordinateur avec la même configuration interne (mémoire vive, processeur, disque dur etc.), le Mac est toujours plus cher. Même en offrant des rabais aux étudiants, les détaillants Mac n’offrent jamais les même prix que ceux qui vendent des PC. C’est d’ailleurs ce que souligne Gina Lai, une graphiste dont l’outil de travail est un Mac. «J’en suis arrivée à la conclusion que le Mac n’a rien de bien différent au niveau matériel (mis à part l’interface); non seulement cela, on peut avoir la même chose dans un Mac que dans un PC pour beaucoup moins cher! Pourquoi payer 1800 dollars pour un Mac quand on peut en payer 800 pour un PC? D’où viennent les 1000 dollars restant? De l’aluminium utilisé pour le portable? Du clavier lumineux?», demande-t-elle avec dépit. Quand aux choix offerts par Apple,  la variété d’ordinateurs est plutôt restreinte. Certains y voient un plus; cela rend le magasinage beaucoup moins long et compliqué. Certains y voient un moins; beaucoup moins de possibilités et pas de sur-mesure. Pour ce qui est d’un PC, il faut effectivement se préparer à des heures de magasinage intensives, les prix variant énormément d’un fournisseur à l’autre et les choix étant infinis.

Alice Destombe
Mac ou PC : le meilleur ou le pire?
Outre les fabriquants, il y a bien des facteurs qui peuvent expliquer la différence de prix entre Mac et PC. En effet, lorsqu’un consommateur achète un Mac, il obtient une machine qui est prête à être utilisée. Pas de frais supplémentaires pour l’achat de logiciels essentiels ou pour des mises à jour. Pour les néophytes, le Mac permet à l’utilisateur d’effectuer diverses tâches qui auraient été beaucoup plus compliquées sur un PC. «Les logiciels sur le Mac sont d’une simplicité surprenante. Par exemple, n’importe qui peut faire du montage audio, vidéo ou photo sans avoir de connaissances dans le domaine. En plus, les logiciels sont déjà installés et prêts à être utilisés!» explique Gabriel Dupuis, technicien en informatique et formateur pour Belron Canada.

La navigation est, quant à elle, une expérience hors pair. «J’ai dû travailler sur Mac à cause de mes études et j’étais très sceptique au début, mais j’ai découvert des choses que je n’ai pas pu vivre avec un PC. Par exemple, j’adore la façon d’organiser les choses sur Mac (Exposé, Spaces, le Dock, la fonction des piles de fichiers)», souligne madame Lai. Ces derniers étant des applications permettant de gérer ses fenêtres pour que la navigation se fasse plus rapidement et plus agréablement. Pour un étudiant qui jongle souvent entre le navigateur Internet, le traitement de texte et de multiples PDF, l’organisation du Mac est donc un grand plus. De son côté, le PC reste l’option la plus simple pour la plupart des gens, ceux-ci ayant appris à se servir d’un ordinateur à l’aide d’un PC. Cela explique d’ailleurs pourquoi les entreprises favorisent l’utilisation du PC. Windows permet également une plus grande personnalisation de l’interface, ce qui est un point important à considérer pour les utilisateurs plus expérimentés.

Un autre facteur à considérer est que, puisque le PC domine le marché, il est le grand gagnant de la compatibilité des logiciels. Malgré tout, Gina Lai soutient qu’il y a toujours moyen de parer ces inconvénients avec un peu de persévérance. «J’ai réussi à trouver des logiciels gratuits qui font l’équivalent de ce dont j’avais besoin» précise-t-elle. Le fait qu’il soit désormais possible d’installer Windows sur un Mac et que le contraire ne soit pas possible sur Windows change aussi grandement la donne. «Les nouveaux Mac sont capables d’opérer Windows côte-à-côte avec Mac OS X, ce qui veut dire que les Mac peuvent ainsi utiliser les meilleurs logiciels des deux mondes», nuance monsieur Guimond.

C’est lorsque vient le temps de parler de stabilité de système que Mac excelle, surpassant ainsi  Windows. Gina Lai confirme d’ailleurs que cela constitue une faille du PC. «Ce que je n’aime pas, c’est toutes ces fois où les applications gèlent sans raison et où l’on doit forcer la fermeture de l’appareil» déplore-t-elle. Le Mac, quant à lui, a rarement besoin de redémarrage. Cette différence entre Mac et PC est expliquée par la composition interne de ceux-ci, indique monsieur Guimond. «Les Mac sont faits avec un moins grand choix de pièces, donc généralement ont été assemblés avec des pièces qui interagissent beaucoup mieux ensemble. Le danger avec les PC ordinaires est qu’ils sont souvent faits d’un mélange pêle-mêle de pièces qui peuvent produire des problèmes obscurs de compatibilité.» La compagnie Apple assure une meilleure synthèse des éléments de ses ordinateurs puisqu’elle crée à la fois la machine elle-même et les logiciels qui y sont utilisés.

Pour ce qui est de la sécurité, l’écart n’est plus aussi grand de nos jours qu’à une certaine époque, témoigne le programmeur de Frima Studio. «De nos jours, Windows XP et Windows 7 peuvent rivaliser avec la sécurité et la stabilité de Mac OS X pour un usage courant». Il nuance cependant ses propos en précisant que Windows ne peut être aussi bien entretenu par un utilisateur inexpérimenté. «Windows est un bon choix si les applications sont installées et maintenues par un professionnel ou une personne techniquement compétente. MacOS X est beaucoup plus sécuritaire et stable pour le commun des mortels qui se protège mal contre les virus, installe à peu près n’importe quoi sans réfléchir et répond « oui » à toutes les questions qu’un logiciel lui demande sans savoir ce que cela fait.» Il doit également être concédé à Windows que le grand nombre de PC sur le marché fait de ceux-ci des proies faciles pour les pirates. Les problèmes de sécurité sont donc en partie créés par le fait que la plupart des virus sont destinés au PC.

Par contre, quand les problèmes surviennent, les coûts sont généralement plus élevés pour les utilisateurs du Mac. Ce dernier peut être réparé uniquement par le Apple Store ou par une boutique spécialisée dans le domaine. Du côté du PC, il est souvent possible de se procurer les pièces et de le faire soi-même ou d’aller voir un informaticien. Cela est plus risqué pour un Mac, car la plupart des informaticiens sont formés pour réparer des PC.

La durée de vie ainsi que l’évolutivité d’un Mac sont supérieurs à celle du PC. Chaque version de Windows demande le double de la puissance de la version précédente, ce qui oblige le consommateur à constamment changer ou modifier son ordinateur. Ce qui n’est pas le cas pour Apple qui choisit plutôt d’optimiser ses systèmes d’exploitation, de sorte qu’ils aient une excellente réactivité et ce même sur une vieille machine. Microsoft a d’ailleurs corrigé le tir avec Windows 7, optimisant le système d’exploitation au lieu du contraire. Du côté de l’évolutivité, Apple remporte la palme. Mac OS X possédait les nouvelles caractéristiques de Vista 2 ans avant sa sortie.

Les étudiants qui aiment passer des nuits à procrastiner en jouant en ligne seront probablement déçus par le Mac. À moins dy installer Windows côte-à-côte avec Mac OS X, beaucoup de jeux ne sont pas compatibles. Mac peut concurrencer le PC en matière de jeu, mais pour un prix beaucoup plus important. La différence est d’ailleurs flagrante en comparant des portables qui ont des spécifications techniques semblables. «J’ai déjà vu la différence entre mon Mac et le PC de mon copain en jouant à un jeu multi-joueurs (chacun sur notre portable) et de ce côté, mon portable avait des lacunes comparativement au sien», consent Gina. Apple n’a également pas d’ordinateur destiné spécialement aux joueurs. Les PC offrent un plus grand choix de pièces haut de gamme, qui sont souvent «overclockés pour atteindre des performances qui sont beaucoup plus difficile à obtenir avec un Mac», soutient François. Celui-ci dénote toutefois un bémol dans le monde du jeu vidéo sur ordinateur. «De plus en plus, le monde du PC gaming est en train de mourir. Les consoles de jeux sont beaucoup plus abordables et souffrent beaucoup moins de piratage, ce qui les rend plus attirantes pour les joueurs sérieux et pour les compagnies produisant les jeux.»

Pour ce qui est des artistes, que ce soit pour le montage vidéo, le graphisme, l’audio ou le montage photo, le Mac est de mise pour la plupart des professionnels de l’industrie. Par exemple, Gina Lai s’est procuré un Mac lorsqu’elle a débuté ses études en graphisme. Le PC possède désormais des logiciels permettant d’accomplir ces tâches, mais le rendement des couleurs, la stabilité et l’ergonomie du Mac en font encore une sommité dans le domaine. Tout ceci à l’exception du 3D qui est beaucoup mieux rendu par les PC.

Mac ou PC est, en fait, une question incomplète. Celle-ci devrait plutôt être : Mac, PC ou un système d’exploitation libre de droit comme Linux? Ce dernier est un système d’exploitation gratuit dont le code est accessible à tous; les utilisateurs peuvent donc le modifier à leur guise. C’est d’ailleurs pourquoi il est idéal pour les étudiants en informatique, l’utilisateur expérimenté pouvant adapter le logiciel à son utilisation. « Avec Gentoo Linux, je peux facilement modifier le code source d’un logiciel si je veux lui ajouter un bouton pour rendre une tâche plus facile », s’enthousiasme le programmeur de Frima Studio. Selon Gabriel Dupuis, le monde des logiciels libres a grandement évolué depuis quelques années. « Il est désormais possible pour un utilisateur expérimenté, mais qui n’est pas pour autant un crack de l’informatique de pouvoir travailler avec Ubuntu, par exemple. Installé côte-à-côte avec un système d’exploitation ordinaire comme Windows, il peut être utile pour ceux qui naviguent beaucoup sur le net puisque la probabilité d’attraper un virus sur celui-ci est infime ».

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De la terre pour reconstruire Haiti https://www.delitfrancais.com/2011/03/29/de-la-terre-pour-reconstruire-haiti/ Tue, 29 Mar 2011 12:55:26 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=7529 Conférences sur la construction durable dans les pays en voie de développement les 23 et 24 mars à l’Université McGill.

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Le conférencier Kevin Rowell, propriétaire de l’entreprise de construction californienne The Natural Builders et directeur de programmes pour Kleiwerks International, a notamment abordé la question de la reconstruction d’Haïti. Son équipe coopère avec la communauté haïtienne afin de rebâtir des logements durables, à partir de matériaux locaux et en respectant l’architecture traditionnelle et l’environnement.

Le travail de reconstruction de Kevin Rowell en Haïti se déploie en de multiples facettes. Celui-ci collabore tout d’abord avec le Fonds mondial pour les monuments dans le but de préserver l’architecture traditionnelle haïtienne. Ils font également partie d’un programme mis en place par les Nations Unies visant à utiliser des matériaux traditionnels. Des programmes éducatifs en collaboration avec les communautés et professionnels haïtiens seront bientôt mis en place afin d’améliorer les technologies utilisées en construction.

Par des Haïtiens, pour des Haïtiens

Des matériaux durables créés à partir des ressources haïtiennes et par des compagnies haïtiennes, voilà un des objectifs du travail de Kevin Rowell. «Cela crée un système interne plus durable» affirme-t-il. Il souhaite voir les fruits du travail de reconstruction profiter aux Haïtiens. «Le ciment, un des ingrédients les plus utilisés dans la construction moderne en Haïti est entièrement importé» déplore-t-il. Des matériaux haïtiens permettraient d’injecter de l’argent dans la communauté et de créer des emplois.

De plus, l’utilisation du béton, malgré ses avantages, est néfaste pour l’environnement. «Dans le contexte environnemental actuel, un matériau devrait certes résister à de multiples intempéries, mais devrait également protéger l’environnement» soutient le directeur de programmes de Kleirwerks international.

Dans cette optique, le bambou est un bon exemple d’un matériau de construction durable, écologique, qui empêche l’érosion du sol et qui est produit par les Haïtiens. «Il y a plusieurs types de bambous, le pays a un climat très propice à la culture de celui-ci» souligne Kevin Rowell. La culture du bambou fait d’ailleurs partie des possibilités envisagées par le Ministère haïtien de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du développement Rural pour la reforestation du pays.

Aussi solide que du béton

Le conférencier certifie que les briques faites à partir de terre ou de tout autre matériel traditionnel sont tout aussi en mesure de résister aux tremblements de terre que celles fabriquées en ciment. «Les méthodes traditionnelles de construction au Japon étaient considérablement résistantes au tremblement de terre, même il y a des centaines d’années», s’enthousiasme-t-il en faisant référence aux récents tremblements de terre qui ont ravagé la région. Il témoigne d’ailleurs que les bâtiments là-bas, incluant ceux plus traditionnels, ont largement résisté aux tremblements de terre; il avance qu’«un plus grand pourcentage des décès sera probablement associé à l’inondation plutôt qu’à l’effondrement de bâtiments».

L’Occident, loin d’être exemplaire

Plus proche de nous, en Occident, Kevin Rowell considère que les progrès en matière de construction écologique se sont faits davantage au niveau de la sensibilisation que dans le concret. «Je suis inquiet qu’une fausse impression ait été créée.» Nous sommes encore loin de ce que pourraient être de vrais bâtiments verts. «La dégradation de l’environnement ne fera qu’empirer avec l’augmentation de la population planétaire. Nous ne pouvons pas nous arrêter ici, nous devons continuer à dépasser les limites», rappelait enfin le conférencier et propriétaire de The Natural Builders.

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Des bâtiments verts, mais pas mûrs https://www.delitfrancais.com/2011/03/08/des-batiments-verts-mais-pas-murs/ Tue, 08 Mar 2011 13:16:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=6915 Les bâtiments écoénergétiques ont de nouveaux apparus dans le paysage urbain. En Amérique du Nord, ils ne constituent que 2% des édifices. Ils impressionnent par leur architecture moderne et leurs méthodes novatrices. Ces bâtiments permettent une économie d’énergie, mais également de toutes les ressources naturelles qui sont utilisées lors de leur construction. Affirmer que cette… Lire la suite »Des bâtiments verts, mais pas mûrs

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Les bâtiments écoénergétiques ont de nouveaux apparus dans le paysage urbain. En Amérique du Nord, ils ne constituent que 2% des édifices. Ils impressionnent par leur architecture moderne et leurs méthodes novatrices. Ces bâtiments permettent une économie d’énergie, mais également de toutes les ressources naturelles qui sont utilisées lors de leur construction. Affirmer que cette nouvelle tendance n’a aucun effet positif sur l’environnement serait donc médire. Toutefois, les bienfaits de ces constructions sur l’environnement sont en mesure d’être surestimés et pris pour acquis.

Le rapport de la Commission de Coopération Environnementale de l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain) affirme que la construction de bâtiments au Canada est responsable de 50% de la consommation de ressources naturelles ainsi que de 35% des émissions de gaz à effet de serre. Au chapitre des bienfaits, le rapport démontre que les bâtiments écoénergétiques permettent une réduction significative des gaz à effet de serre, de la consommation d’eau et d’énergie ainsi que des coûts liés à la gestion des déchets. L’écoconstruction pourrait, entre autres, permettre une réduction de CO2 en Amérique du Nord équivalente à celle produite par l’industrie du transport en l’an 2000 chez nos voisins du Sud.

Afin d’être considérés écoénergétiques, les bâtiments doivent répondre aux normes de la certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED). Cette certification est valide partout en Amérique du Nord. En examinant ce protocole de cotation, il est possible de déceler certains bémols au sujet des bâtiments écoénergétiques. Tout d’abord, la certification est accordée lorsque la construction d’un bâtiment est achevée. Le cycle de vie du bâtiment n’est donc pas surveillé. Peu importe l’utilisation qui en est faite, le bâtiment certifié LEED restera certifié. Cette situation peut être problématique dans la mesure où les technologies vertes sont très souvent expérimentales. Comme toute chose, elles peuvent être géniales en théorie et médiocres en pratique.

L’entretien et le cycle de vie du bâtiment sont donc des aspects négligés. Un appareil mal utilisé, mal entretenu ou un plus grand nombre de personnes que prévu dans le bâtiment sont de nombreux facteurs qui peuvent nuire à celui-ci. La maison Éco Terra, en Estrie, en est d’ailleurs un exemple criant. Cette dernière est l’une des résidences les plus écoénergétiques au Québec. Toutefois, ses occupants dépensent quand même plus d’énergie que prévu. Pourquoi? Le coût de l’énergie étant moindre, les occupants se préoccupent moins de leur consommation et dépensent plus qu’auparavant.

La volonté des occupants de garder leur bâtiment vert est donc aussi et sinon plus importante que d’avoir une construction entièrement verte et certifiée au départ. Un projet écoénergique doit être réalisé dans une optique environnementale, pas dans une optique d’économie d’argent, ou encore, dans une optique d’écoblanchiment. L’écoblanchiment est une méthode de marketing visant à mettre les initiatives vertes des entreprises de l’avant afin de plaire à l’opinion publique. Ainsi, lorsqu’une entreprise investit dans un bâtiment écoénergétique, celle-ci ne témoigne pas nécessairement d’un engagement clair envers l’environnement. Les bâtiments écoénergétiques n’auront un réel impact sur l’environnement que lorsqu’ils représenteront un engagement permanent envers notre planète.

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Osisko: une diabolisation systématique https://www.delitfrancais.com/2011/02/15/osiko-une-diabolisation-systematique/ Tue, 15 Feb 2011 20:21:02 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=6390 Dans l’édition du 1er février, Le Délit se penchait sur les conséquences sociales du développement de la ville de Fort McMurray en Alberta. Existe-t-il un pendant québécois? Commentaire.

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J’ai remarqué à quel point les Albertains n’étaient pas critiques envers les entreprises extrayant les sables bitumineux après les entrevues et les recherches que j’ai effectuées pour la rédaction de l’article sur la communauté de Fort McMurray. Ce fait troublant m’a toutefois fait réfléchir à l’attitude des Québécois. Qu’il s’agisse de partager notre opinion par rapport à des entreprises ou des politiciens, notre réponse est automatique: le jugement critique, éventuellement constructif et réfléchi. Par exemple, les entreprises et les politiciens, malgré de bonnes intentions, sont régulièrement condamnés, et ce sans enquête préliminaire. Cette situation est notamment observable dans le cas de la compagnie minière Osisko établie à Malartic.

Osisko a déplacé l’ensemble d’un quartier de Malartic pour établir ses installations. Les médias se sont emparés de cette nouvelle qui a suscité beaucoup de mécontentement auprès des habitants. Un reportage d’Enquête sur cette situation laissait peu de temps d’antenne à la compagnie minière pour défendre son point de vue. L’argumentaire de ceux qui s’opposaient à la compagnie minière était privilégié; André Vezeau, le maire de Malartic, le souligne également: «Beaucoup trop de critiques, et toujours les mêmes, par des gens qui ne voient que le côté noir des choses».

Osisko contribue à remettre la municipalité sur la carte. Elle accorde une viabilité économique à une ville qui était autrefois dans une situation précaire. «Elle le fait par des dépenses dans les infrastructures, en fournissant des emplois bien rémunérés, en investissant grandement dans les institutions présentes et futures tel qu’un parc industriel moderne, et en recrutant intensivement du personnel dans la population disponible de Malartic» soutient Monsieur Vezeau. Les répercussions positives observables dans l’immédiat sont très nombreuses, même surprenantes par rapport à la couverture médiatique. «Un quartier complet a été refait, de même que six institutions: un centre de la petite enfance, des écoles, un centre d’hébergement et de soins de longue durée, des habitations à loyer modique, une salle communautaire et de spectacle et une piste cyclable» énumère le maire. «Un mur écologique en pente avec arbre, gazon, clôtures, alcôves, etc. pour la protection du bruit, de la poussière et de la pollution visuelle a également été érigé» ajoute-t-il.

André Vezeau reste cependant réaliste, car il y a des retombées négatives: «Plus de circulation dans la ville, plus de bruit à l’occasion, contrainte des déménagements, désagrément de la construction de ce gigantesque site minier et critiques en tous genres et pour toutes sortes de raisons sont arrivés en ville» admet-il.

L’idée n’est donc pas d’abandonner l’esprit critique, mais plutôt de le raffiner. Dans chaque situation il y a des inconvénients, mais également des avantages. Cela s’applique également dans le cas des médias; ceux-ci ont le devoir de garder un oeil sur le gouvernement et les entreprises, mais aussi celui d’être objectif. Tout est dans la nuance, car le monde n’est pas uniquement constitué de loups et d’agneaux.

Pensez-vous que la neutralité médiatique existe? Exprimez-vous sur delitfrancais.com.

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Mirage dans le bitume https://www.delitfrancais.com/2011/02/01/mirage-dans-le-bitume/ Tue, 01 Feb 2011 19:03:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=5566 Fort Mac: c’est ainsi que les habitants de Fort McMurray surnomment leur petite communauté du nord de l’Alberta. Contrairement à la pensée populaire, Fort McMurray n’est pas une ville, mais plutôt un hameau rattaché à la municipalité de Wood Buffalo, dont le taux de croissance est le plus rapide au Canada. Comme le hameau est… Lire la suite »Mirage dans le bitume

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Fort Mac: c’est ainsi que les habitants de Fort McMurray surnomment leur petite communauté du nord de l’Alberta. Contrairement à la pensée populaire, Fort McMurray n’est pas une ville, mais plutôt un hameau rattaché à la municipalité de Wood Buffalo, dont le taux de croissance est le plus rapide au Canada. Comme le hameau est éloigné des grands centres, la prospérité économique de Fort McMurray est entièrement attribuable à sa proximité avec la plus grande réserve de sables bitumineux de la planète. Cette communauté attire d’ailleurs une grande attention médiatique, l’impact environnemental de l’exploitation des sables bitumineux étant régulièrement questionné et étudié. Aux problèmes environnementaux, s’ajoutent les problèmes sociaux des travailleurs du pétrole.

Anabel Cossette Civitella | Le Délit

Wood Buffalo était originellement un poste de traite. Sa réorientation économique s’est produite en 1964. La Great Canadian Oil Sands (aujourd’hui Suncor Energy) avait alors reçu la permission d’extraire du pétrole des sables bitumineux. À l’époque, la ville comptait à peine 1200 habitants. Abritant aujourd’hui plus de 64000 personnes (une hausse d’un peu moins de 5300%), il est difficile d’imaginer comment Fort McMurray a pu s’adapter à ce changement aussi rapidement.

Dans les années 1990, le royaume du pétrole se fond avec la ville de Wood Buffalo. De plus grand revenus fiscaux sont alors nécessaires pour que la communauté puisse se développer au même rythme que l’industrie. La situation actuelle est néanmoins préoccupante. Un article tiré de The Economist rapporte que Fort McMurray est aux prises avec un grave problème d’infrastructures. La construction d’immeubles dans le centre-ville est désormais impossible, le système d’aqueduc étant déjà surexploité. La seule route reliant cette petite communauté au reste de la province est également dans un piètre état. La seule solution possible à ces problèmes serait l’augmentation des impôts fonciers, à laquelle la population s’oppose fortement: le coût de la vie y est déjà exorbitant. Les habitants de Fort McMurray veulent que les compagnies de pétrole payent la facture. Le gouvernement albertain, quant à lui, laisse Fort McMurray accumuler les dettes. Même avec un déficit nul, la province la plus riche du Canada ne semble pas être redevable à la communauté qui lui vaut sa prospérité économique.

Le coût de la vie suscite bien d’autres problèmes. Par exemple, la communauté peine à attirer des professionnels de la santé. Les médecins se plaignent de la trop grande charge de travail, et les infirmières restent une denrée rare. Selon un article publié par la CBC en 2005, il n’y avait seulement que deux médecins et trois psychologues pour soigner les habitants de la région. Les services sociaux et l’éducation subissent le même sort que les services de santé.

Qu’ont en commun toutes ces professions? Leur employeur, soit le gouvernement albertain, qui ne peut certainement pas rivaliser avec les salaires offerts par l’industrie pétrolière. Selon un reportage de l’émission Enquête, le seuil de pauvreté de Fort McMurray était établi à 61000 dollars par an en 2006! Rémunérés comme partout ailleurs en province, les enseignants, par exemple, se retrouvent ainsi sous le seuil de pauvreté. Ce qui est encore plus alarmant, c’est que la ville nécessite grandement ces services publics.

Plusieurs travailleurs de l’industrie pétrolière développent des problèmes de consommation de drogue. La cocaïne, le crack et les methamphetamines font des ravages. De plus, environ 40% des travailleurs testés lors de dépistages des employeurs s’avèrent être séropositifs, explique Harold Hoffman, spécialiste en médecine du travail à Edmonton. Les sources du problème sont indéterminées, mais de nombreuses hypothèses sont possibles: des jeunes qui gagnent des salaires exorbitants et les dépensent en drogues, des travailleurs loin de leur femme qui cherchent un moyen de satisfaire leur libido, des quarts de travail exigeants et intensifs qui entrainent la prise de «drogues de travail» ou des relations amoureuses courtes, car difficiles à entretenir.

Anabel Cossette Civitella | Le Délit

Tout n’est pas que mirage
Malgré tout, Fort McMurray projette une image de vie meilleure. De partout en Alberta, de tout le Canada et même des quatre coins du monde, des travailleurs partent pour Fort McMurray avec l’espoir d’y trouver un travail bien rémunéré. Plusieurs fausses croyances sont cependant véhiculées au sujet de cette industrie pétrolière.

Tout d’abord, pour avoir accès aux emplois qui offrent des salaires de rêve (jusqu’à cinquante dollars de l’heure), les compagnies pétrolières exigent une formation et l’obtention d’un certificat appelé «le sceau rouge». Afin d’acquérir cette attestation, un travailleur doit compléter une formation professionnelle, puis un examen spécial. Son diplôme devient alors valide partout au Canada. Au Québec, un soudeur voulant obtenir sa certification ne doit payer que 102 dollars pour passer son examen. Cela permet de conclure que les exigences sont là, mais qu’elles sont aussi raisonnables. Dans ce cas, aller à Fort McMurray est plus que payant.

Selon un rapport de l’association Construction Labour Relations, un soudeur avec plus de trois ans d’expérience bénéficiera d’un taux horaire d’environ cinquante dollars. Le revers de la médaille apparaît toutefois dans le style de vie. Une journée type commence très tôt le matin et finit seulement en début de soirée. Les journées de travail s’enchaînent sans arrêt. Une dame interrogée par l’équipe d’Enquête affirmait ainsi avoir travaillé quarante jours de suite. Bien que payante, cette situation peut vite devenir exténuante.

Quant aux travailleurs qui n’ont pas les compétences requises, l’aventure albertaine peut être encore plus pénible. Gagner un salaire qui semblerait au-delà de la norme au Québec n’est pas suffisant à Fort McMurray. Les salaires dans le secteur tertiaire sont impressionnants. Les restaurants et magasins affichent même leur taux horaires sur leurs panneaux publicitaires: ils tentent désespérément de trouver des employés. La raison pour laquelle le commun des mortels boude ce type d’emploi se trouve dans le coût des logements. Selon le site web de la ville de Wood Buffalo, un 1½ coûte en moyenne 1500 dollars par mois. Une maison unifamiliale coûte, quant à elle, plus de 700000 dollars par mois. Pour ce qui est de l’option roulotte, le prix des terrains de camping en fait déchanter plusieurs. Toujours selon un reportage d’Enquête, un terrain de camping coûtait à l’époque 950 dollars par mois. Le fait que le loyer d’une maison unifamiliale ait augmenté, en moyenne, de 64000 dollars entre 2009 et 2010 laisse présager que le terrain de camping à 950 dollars de l’époque était une aubaine.

Ce qu’on oublie cependant régulièrement, c’est que, pour des Albertains et pour des travailleurs des provinces maritimes, du Québec ou du Labrador, Fort McMurray est un endroit où les chômeurs et les gens sans emploi peuvent facilement trouver du travail et décemment gagner leur vie. C’est le cas pour le jeune Tyler Kahmahkoostayo qui travaille depuis peu dans les cuisines d’un camp de travailleurs. «J’étais sans logement, je n’avais nulle part où aller, j’habitais chez la mère d’un de mes amis. Je n’avais pas de travail et je faisais tout pour en trouver un» raconte-t-il. À défaut de trouver un emploi à Edmonton, Tyler s’est tourné vers Fort McMurray. Les quarts de travail de Tyler sont représentatifs de ceux des travailleurs de la région. «Je travaille durant vingt-et-un jours sans arrêt et j’ai ensuite sept jours de congé. Je travaille de dix à treize heures par jour», explique-t-il. Il utilise ses jours de congé, comme bien des habitants de la communauté, pour retourner dans sa famille, à Edmonton. Il ne semble pas être préoccupé par les longues heures de travail ininterrompues qui l’attendent. Même sans formation et sans espoir de faire des économies, Tyler gagne raisonnablement sa vie. Son salaire horaire de quatorze dollars prend tout son sens lorsqu’il explique qu’il est nourri et logé par la compagnie pour laquelle il travaille. Arrivé depuis peu, Tyler est optimiste. Il affirme s’être fait une bonne impression de Fort McMurray.

Anabel Cossette Civitella | Le Délit

La part des entreprises
Les deux plus grands employeurs de la région sont Suncor et Syncrude. Elles sont en grande partie responsables de l’accroissement de la population à Fort McMurray. De nombreuses personnes accusent les travailleurs de prendre tout ce qu’ils peuvent de la communauté et de partir, sans se sentir redevable de rien. Cependant, qu’en est-il des entreprises? Après tout, ce sont elles qui profitent le plus de cette ruée vers l’or noir. Même le gouvernement albertain affirme qu’elles ont un rôle important à jouer. «Les compagnies sont encouragées à investir dans leur communauté», affirme-t-il. Il explique également de quelle façon la coopération se produit lorsque le problème des infrastructures est soulevé. «Le gouvernement albertain organise régulièrement des rencontres entre l’industrie, les gouvernements municipaux et les groupes de support communautaire lorsque vient le temps d’aborder le développement des infrastructures dans les communautés», explique-t-il.

Le souci, dans ce discours, c’est toutefois l’utilisation du terme «encourager». Exploitant un sous-sol qui appartient aux Canadiens, les compagnies ne doivent rien aux citoyens ou encore à la ville responsable de leur richesse. L’investissement dans la communauté est plutôt considéré comme un don. L’onglet menant aux services communautaires des sites web de Suncor et Syncrude témoigne d’ailleurs de cet état d’esprit.

Le site web de Suncor est peu éloquent. Les images idylliques y prennent une place démesurée alors que les textes y sont souvent très courts et complètement dépourvus de contenu. Il n’y a pas de chiffres, pas d’actions concrètes expliquées. Lorsqu’il y a un peu plus de détails, on parle surtout des autochtones, de l’éducation et de l’environnement. Bref, des domaines abordés de façon peu significative, simplement pour faire bonne figure face aux critiques. La compagnie Syncrude, quant à elle, fait meilleure figure, mais sans plus. Elle affirme avoir investi 12,5 millions dans la communauté depuis 2006 et explique également de manière plus précise où l’argent a été investi. Bien que le fait d’investir dans un collège, un institut de technologie et une banque alimentaire ne puisse pas nuire, ces dons visent davantage une visibilité positive qu’une véritable préoccupation pour la population.

On n’aborde également jamais la redevance des entreprises vis-à-vis de la ville, de ses habitants et des problèmes qui leur sont propres. Pourquoi investir de l’argent dans un institut de technologie alors qu’une infrastructure aussi essentielle qu’un aqueduc est en train de flancher?

Enfin, il faut questionner la façon dont les habitants de Fort McMurray (et plus généralement de l’Alberta) assument leurs responsabilités. Pour résoudre le problème de la ville de Fort McMurray, la communauté devra forcément exiger des comptes de la part des compagnies et du gouvernement albertain.

Plus près de nous, au Québec, la compagnie minière Osisko, établie à Malartic, se met à la disposition des citoyens afin de répondre à des questions que ce type de compagnies évite souvent. Pourtant, l’exploitation du sous-sol de Malartic a été très controversée: déplacement d’une partie d’un village, soucis environnementaux, inquiétude par rapport à «l’après» Osisko, et plus encore. Le fait est que, malgré l’opportunité que représentait Osisko pour le village de Malartic, la population a fait comprendre à la compagnie qu’elle avait un devoir envers elle. Pour faire ainsi, la population de Fort McMurray et de l’Alberta devra regarder la situation d’un œil critique et arrêter de se plonger la tête dans le sable… bitumineux.

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Le phénomène du chiffre 23… https://www.delitfrancais.com/2011/01/18/le-phenomene-du-chiffre-23/ Tue, 18 Jan 2011 17:45:13 +0000 http://delitfrancais.com/?p=5375 ... ou comment remédier à une couverture médiatique médiocre.

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Mass Animal Deaths: voilà le nom d’une nouvelle carte publiée tout récemment sur Google. Celle-ci situe précisément tous les endroits sur le globe où on a pu assister à des morts massives d’animaux. Cette carte est visiblement le résultat d’une tendance que je surnomme «le phénomène du chiffre 23». Cette expression provient de l’ouvrage cinématographique du même nom dans lequel le protagoniste principal associe soudainement tout ce qui croise son chemin au chiffre 23. Très loin de vouloir dénigrer cette initiative, bien qu’elle soit un tantinet cocasse, je tenterai plutôt d’expliquer sa raison d’être.

Lorsque des oiseaux tombaient par milliers dans le ciel de Beepee, un petit village des États-Unis situé en Arkansas, les médias se sont précipités pour nous communiquer la nouvelle. «Communiquer» puisque les médias n’en ont fait rien de plus. Tous alimentés par la même source, ils ont suivi la danse en offrant tout d’abord une hypothèse complètement ridicule: les feux d’artifices du nouvel an à Beepee auraient causé l’hécatombe. La seule stratégie en mesure de convaincre des milliers de personnes de cette hypothèse était que tous les médias la clament en choeur.

Cette mascarade prouve que la diversité des sources est primordiale. Ceci, en plus de la vitesse incroyable à laquelle les informations se propagent, démontre que le journalisme d’investigation n’est plus. Comment peut-on se dire journaliste et tenir pour responsables des événements pyrotechniques de la mort de ces milliers d’animaux? La seule réponse plausible est celle-ci: les médias se contentent de répéter!
Une investigation plus développée ne s’est faite qu’à la suite du renouvellement du phénomène en question, comme si la mort de milliers doiseaux ne valait pas la peine de se creuser les méninges en premier lieu. En regardant simplement les reportages d’un oeil critique, sans faire de recherches, plusieurs faits sont d’évidentes incohérences. Ainsi, si les feux d’artifices tuaient les oiseaux, nous aurions beaucoup plus de carnages à notre actif! De plus, il faut noter cette fameuse photo d’un homme, digne d’un remake d’E.T, vêtu d’un vêtement de protection blanc et d’un masque à gaz, cueillant des oiseaux morts. Du véritable sensationnalisme. Trop de précautions pour des oiseaux tués par des feux d’artifices.

Faute d’informations, des gens d’un peu partout dans le monde ont décidé de creuser le phénomène, d’où la fameuse carte de Google. Il est plutôt difficile de blâmer ces individus qui soutiennent des thèses comme celles de complots du gouvernement américain, de l’approche de la fin du monde, d’un lien étroit entre toutes les morts massives d’espèce animales à travers le monde. Ces thèses ont, au moins, le mérite d’être plus développées que celles qui sont présentées dans les médias, aussi inusitées puissent-t-elles être.

Offrez-nous de l’information juste et réaliste, ou admettez votre ignorance!

Je pense que la mort massive d’animaux n’est pas forcément un phénomène anormal. De tels événements ont déjà eu lieu à maintes reprises dans des régions au Nord peu habitées, mais puisque c’est arrivé à Beepee, les médias se sont sentis pressés de trouver des explications. L’hécatombe doit cependant susciter une interrogation sur la viabilité de l’environnement dans lequel les espèces évoluent.

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L’art d’en vouloir plus… https://www.delitfrancais.com/2010/11/23/l%e2%80%99art-d%e2%80%99en-vouloir-plus%e2%80%a6/ Wed, 24 Nov 2010 04:23:09 +0000 http://delitfrancais.com/?p=4722 Le 5 octobre dernier, une marée d’étudiants s’était donné rendez-vous devant les bureaux du premier ministre Jean Charest à Montréal pour manifester contre la hausse des frais de scolarité. Un étudiant expliquait alors pourquoi il distribuait des grilled cheese lors de la manifestation: «Le symbole des grilled cheese, c’est pour illustrer que l’aide financière aux… Lire la suite »L’art d’en vouloir plus…

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Le 5 octobre dernier, une marée d’étudiants s’était donné rendez-vous devant les bureaux du premier ministre Jean Charest à Montréal pour manifester contre la hausse des frais de scolarité. Un étudiant expliquait alors pourquoi il distribuait des grilled cheese lors de la manifestation: «Le symbole des grilled cheese, c’est pour illustrer que l’aide financière aux études donne seulement sept dollars par jour pour manger», affirmait avec ferveur celui-ci.

Bon, arrêtons-nous ici pour faire un court calcul. En multipliant sept dollars par le nombre de jours dans une semaine, nous arrivons à une somme totale de quarante-neuf dollars. En tant qu’étudiante qui fait son épicerie à chaque semaine, une telle somme me semble très raisonnable. Pensez à ce que coûtent une miche de pain blanc et un paquet de tranches de fromage Kraft et venez me répéter ensuite que c’est la seule chose que vous puissiez vous payer avec quarante-neuf dollars par semaine. Il y a bien des chances que vous vous trouviez dans un certain embarras. C’est quand même frappant de voir que tous ces étudiants soient venus manifester sur la base d’un argument qu’ils n’ont pas questionné. Où je veux en venir? Le niveau de vie que maintient la plupart des étudiants est plus conséquent de leur surendettement que de leur frais de scolarité.

Maurice Dykmans
Je ne me lancerai pas dans le débat concernant les frais de scolarité, à savoir si les hausses sont justifiées et de quelle manière l’argent est dépensé. Mon argument est que le niveau d’endettement étudiant risque de rester élevé même si les frais de scolarité n’augmentent pas. S’endetter lorsque nous étudions, c’est un fait de la vie. Avoir 30 000 dollars de dette à la fin d’un bac de trois ans, c’est discutable. Ce qui est à lorigine du surendettement des étudiants (et non de leur endettement), ce n’est pas nécessairement la surconsommation, mais leurs mauvaises priorités de consommation. Le fait est que sept dollars par jour, ce n’est effectivement pas assez si on mange toujours à la cafétéria, si on va au restaurant où si on passe ses journées dans les cafés. Faire son épicerie en fonction des rabais, emmener des lunchs, ou faire son café soi-même ne sont pas des actions si souffrantes. Elles demandent seulement un peu de temps et d’effort.

Les études sont une période de la vie où nous devons accepter de faire des sacrifices. C’est une expérience de vie qui en a long à nous apprendre. Il suffit de laver sa vaisselle à la main pour avoir une petite leçon d’humilité. Je connais des gens qui se paient des voyages en Europe pendant l’été et qui boivent une quantité d’alcool impressionnante par semaine. Après, ils sortent dans la rue en clamant haut et fort qu’ils sont surendettés. Où est la logique? Quelqu’un qui se plaint de l’augmentation des frais de scolarité, qui ne fait pas attention à ses dépenses et qui ne travaille pas, c’est comme quelqu’un qui se plaint de la hausse du prix de l’essence alors qu’il roule en Hummer.

Voulons-nous seulement avoir accès à un système d’éducation supérieure, ou bien avoir accès à un bon système d’éducation supérieure? Si on refuse le changement nécessaire, on stagnera, et ce n’est pas sortir dans la rue qui y changera quelque chose. Ce n’est pas une question de devenir un État capitaliste, c’est une question de savoir faire des compromis. Hausser les frais de scolarité ne détruira pas notre social-démocratie: nous payons déjà un montant significatif pour étudier. Ce qui dérange, c’est de payer plus, c’est d’en avoir moins dans ses poches. Ce qui dérange, c’est que les étudiants auront le choix entre revoir leurs priorités ou s’endetter encore plus.

Pour ceux qui ont envie de répliquer que même s’ils font attention, leur dette d’étude augmentera forcément, je vais répliquer que de commencer sa vie professionnelle avec une dette étudiante, ce n’est pas faire voeu de pauvreté. Si tu n’as fait aucun excès notoire durant tes études, cela signifiera seulement qu’il faudra attendre quelques années avant d’acheter une maison, une auto et un cinéma maison.

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Le e‑book: un livre ouvert? https://www.delitfrancais.com/2010/11/18/le-e-book-un-livre-ouvert/ Thu, 18 Nov 2010 06:07:30 +0000 http://delitfrancais.com/?p=4491 Comme toute nouvelle technologie, le livre électronique suscite craintes et interrogations, surtout en ce qui concerne la diffusion non autorisée des livres. Il est d’autant plus voué à remplacer un objet auquel les gens sont attachés: le livre papier.

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À la suite du lancement du iPad en mai dernier, le site web TorrentFreak a lancé sa petite enquête sur le téléchargement des livres électroniques: les téléchargements ont augmenté en moyenne de 78%. Cette hausse a été observée auprès des livres qui faisaient partie du palmarès des dix livres les plus vendus aux États-Unis (les trois premiers étant respectivement The Blind Side, The Tipping Point et Freakonomics). Les ventes de livres électroniques comptent désormais pour 10% du marché aux États-Unis, alors que la proportion s’élevait à 1% il y a à peine deux ans. Comment évoluera le livre électronique au Québec? L’adoption  de la gestion des droits numériques (GDN) et la dominance marquée de certaines entreprises suscitent la discussion.

Anatomie d’un livre électronique

La lecture d’un livre électronique peut se faire sur des appareils dédiés exclusivement à la lecture de ceux-ci comme le Kindle d’Amazon, mais aussi sur des appareils à usages variés comme les baladeurs numériques, les téléphones intelligents, les tablettes électroniques et les ordinateurs personnels. Les livres électroniques sont disponibles dans plusieurs formats; certains sont universels et d’autres ne permettent la lecture qu’à partir d’appareils particuliers, parfois protégés par des droits numériques.

Une des premières considérations des consommateurs par rapport au livre électronique est son prix. Moins onéreux que le livre traditionnel, la différence entre le prix du livre numérique et du livre papier n’est toutefois pas la même partout. En effet, elle est beaucoup plus marquée sur le marché anglophone. «Amazon.ca vend des livres électroniques à perte depuis quelques années», explique Marie-Hélène Vaugeois, présidente de l’Association des librairies du Québec (ALQ). Cela force ses compétiteurs à diminuer leurs prix afin de pouvoir se tailler une place sur le marché. Néanmoins, pour ce qui est des éditeurs québécois, c’est une toute autre histoire. La différence de prix est beaucoup moins grande. Il y a toutefois des coût supplémentaires telle la ePub mentionne Marie-Hélène Vaugeois.  La ePub est le format électronique dans lequel certains livres électroniques sont publiés. Tel que pour les livres papiers, il doit y avoir un travail de correction de texte et une somme versée à l’auteur, mais il y a également une nouvelle mise en page. Madame Vaugeois explique qu’il faudra encore attendre avant de rentabiliser un livre électronique pour une maison d’édition québécoise.

Raphael Theze

À l’opposé, André Racette, adjoint à la direction générale de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, rétorque que les livres électroniques sont beaucoup moins coûteux à produire que les livres papiers. Ils sont l’occasion pour les auteurs de réviser leur pourcentage de redevance à la hausse. «Les éditeurs qui vendent des livres numériques ont souvent moins d’intermédiaires dans la chaîne de distribution, explique-t-il, ils distribuent souvent les livres numériques directement sur leur site Internet. Ils n’ont pas de frais d’entreposage et, bien entendu, d’impression.» Monsieur Racette se méfie d’ailleurs des compagnies comme Amazon qui contrôlent aujourd’hui le marché américain. «C’est présentement un couteau à double tranchant: on voudrait que les pourcentages soient plus importants, mais, en même temps, les prix de vente qu’on constate aux États-Unis sont souvent beaucoup plus bas que le livre papier. Il faut se méfier de ce phénomène parce que ça ne se traduira pas par des plus grands revenus pour les auteurs» déplore-t-il.

Dans une autre perspective, le livre électronique permet de regrouper l’intégralité d’une bibliothèque dans un seul appareil. Cela trouve son pesant d’or auprès des étudiants et des professeurs, mais ceux pour qui la lecture est un loisir,  le livre électronique paraît moins utile. Transporter un objet tel qu’une tablette électronique peut être plus encombrant et plus lourd qu’un livre en format de poche. En outre, la caractéristique la plus importante du livre électronique reste son interactivité. Il permet de faire des recherches et de retrouver des citations en un clin d’œil, de copier et coller des extraits, de prendre des notes, de marquer des pages faciles d’accès avec une table des matières. La police, la couleur et la taille des caractères peuvent être modifiées au goût du lecteur. Les images et les textes en couleurs et tout contenu audio et vidéo ne sont pas des frais supplémentaires pour les éditeurs. L’instantanéité caractérise bien notre ère, car les livres électroniques peuvent être achetés de n’importe quel endroit ayant accès à Internet et à n’importe quelle heure.

L’idée que le livre électronique est meilleur pour l’environnement est contesté. D’un côté, il permet une économie notable de papier. De l’autre, les matériaux servant à la production de ces appareils sont nuisibles pour l’environnement. De plus, ceux-ci nécessitent une source supplémentaire de dépense d’énergie.

Marie-Hélène Vaugeois soulève un autre problème qu’est cette omniprésence de la technologie dans nos vies: «Lire, c’est un peu le moment où on peut éviter la technologie.» La première fonction d’un livre de littérature est celle de l’évasion, mais l’écran rend difficile cette distanciation avec notre monde actuel. Certains dispositifs de lecture à l’encre tentent de reproduire l’effet du livre, car le toucher du livre apporterait un sentiment de détente. Madame Vaugeois affirme cependant que ceux-ci ne sont pas encore au point.

Droits au but

Pour faire le tour de la question du livre électronique, il est essentiel d’aborder la question de la gestion des droits numériques (GDN). Ceux-ci sont des protocoles limitant le partage des livres électroniques afin qu’ils ne soient pas distribués illégalement. Cette mesure a, entre autre, été utilisée par Sony dans le domaine de la musique.

La GDN apporte son lot de problèmes. Certes, ils permettent la protection des livres, mais ils rendent compliqué le transfert d’un livre électronique d’un appareil à un autre et nécessitent que les éditeurs fournissent le support informatique nécessaire à leur utilisation. En outre, les droits numériques sont gérés par des compagnies extérieures aux maisons d’éditions. Si ces premières font faillite, les lecteurs ne peuvent plus avoir accès aux livres électroniques qu’ils ont achetés. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Fictionwise, un détaillant de livres électroniques. Bien que l’entreprise ait garanti aux utilisateurs qu’ils retrouveraient leurs livres, toutes les annotations et les modifications faites sur ceux-ci ont été perdues. Un consommateur possède-t-il alors vraiment un livre électronique lorsque celui-ci est protégé par la GDN?

Les livres électroniques protégés par des droits numériques ne peuvent pas, ou de façon très limitée, être prêtés. Cette caractéristique semble pratique pour une bibliothèque. Lorsqu’un livre électronique est emprunté, il n’est automatiquement plus disponible pour les autres utilisateurs. Après un nombre de jours donné, il disparait automatiquement de l’appareil sur lequel il était utilisé et est, de nouveau, disponible à tous. L’avantage de cette pratique, c’est qu’elle tend à reproduire le mécanisme typique lié à l’emprunt d’un livre papier. «La beauté de la technologie, c’est les autres possibilités. La liberté et la flexibilité», avance Ernesto, créateur du site web TorrentFreak. Il exprime son point de vue en comparant le cas du livre électronique avec celui d’une caméra numérique. Le but de la technologie est l’amélioration, et non la reproduction de ce qui existe déjà. De plus, empêcher une bibliothèque de prêter plusieurs exemplaires d’un même livre prouve que la GDN n’est pas, tout d’abord, une mesure pour empêcher le piratage. Ils sont plutôt destinés à assurer un profit monétaire.

Les supporteurs de la GDN expliquent que lorsque les livres sont protégés de manière efficace, l’option la plus simple pour se procurer un livre devient l’achat et non le téléchargement. D’ailleurs, beaucoup de livres électroniques en vente sur Internet ne sont pas disponibles sur les sites de téléchargement. L’étude mentionnée au tout début de l’article en est une preuve: le palmarès des dix livres les plus vendus, toutes catégories confondues, n’a pas été utilisé puisque les livres n’étaient pas tous disponibles sur les sites de téléchargement. Ernesto s’oppose toutefois à cette perception de la GDN. «Ils n’empêchent pas le partage illégal des livres, les droits numériques peuvent être facilement piratés» explique le webmestre. Qu’il y ait des droits numériques ou non, les copies d’un livre électronique seront, un jour ou l’autre, disponibles sur la toile. «La GDN ne fait que punir les consommateurs honnêtes» s’indigne-t-il. Ceux-ci ne peuvent pas disposer de leur bien comme bon leur semble. «Je pense que la GDN n’est pas la solution», partage Madame Vaugeois, appuyant l’opinion d’Ernesto. «Je pense que pour que la vente des livres électroniques augmente, il faut que ce soit simple. Et les droits numériques ne sont pas simples» ajoute-t-elle. En débloquant des options comme le partage du livre et l’utilisation sur plusieurs appareils, le livre électronique deviendrait plus pratique que le livre papier et plus simple d’utilisation pour les utilisateurs qui ne sont pas des mordus d’informatique. En ce sens, c’est peut-être l’industrie québécoise qui est en mesure de donner une leçon à ses confrères sur la protection du livre électronique. Comme l’a indiqué Marie-Hélène Vaugeois, la plupart des livres électroniques québécois ne sont pas protégés par la GDN, mais sont marqués d’un filigrane incluant le nom de l’acheteur et le droit d’auteur. Cette pratique n’empêche pas le consommateur d’utiliser son livre sur plusieurs appareils, ni de le prêter à son entourage, mais l’empêche de le diffuser à grande échelle au risque d’être contacté par l’éditeur.

Technologie en voie de développement

Les auteurs, bien qu’étant enthousiasmés par ce nouveau marché, craignent la diffusion illégale et gratuite de leurs livres sur la toile. André Racette, de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, ne prône pas de solution particulière pour apaiser cette crainte. «On ne veut pas que le public soit emprisonné par des mesures qui soient contre-productives pour la libre circulation des œuvres, mais on veut que les auteurs soient compensés pour l’utilisation de leurs œuvres, qu’elles soient protégées ou non» nuance-t-il. Le livre numérique au Québec en est encore à ses balbutiements; les mesures à adopter n’ont pas encore été décidées. C’est donc l’occasion de garder l’esprit ouvert et d’observer les autres marchés qui sont déjà en branle pour en tirer des leçons.

Le marché du livre électronique évoluera-t-il dans le même sens que celui de la musique en ligne? Tous les individus interviewés s’entendent pour dire que non. Monsieur Racette relate l’histoire de l’industrie musicale pour expliquer la différence: «La demande des gens a vraiment devancé l’industrie, les gens se sont mis à vouloir avoir facilement accès à la musique en format numérique et l’industrie de la musique a été très lente à réagir», élabore-t-il. Aucun site ne permettait l’achat de musique en ligne, le téléchargement illégal devenant la plus simple alternative. Dans l’industrie du livre québécois, c’est le contraire qui se produit: l’offre est présente alors que la demande ne l’est pas encore.

Pour le moment, le milieu semble témoigner d’une pointe de progrès et de compromis dont leurs confrères américains et français ne font pas preuve. L’impact que le livre électronique aura sur le marché québécois est, pour sa part, contesté. «Le e‑book ira chercher un nouveau lectorat, des gens qui n’aiment pas lire ou qui n’avaient pas le temps de lire. Il y a dès lors une nouvelle manière de lire» s’enthousiasme Madame Vaugeois. Monsieur Racette exprime toutefois un point de vue contraire. «Il faut voir quels sont les principaux facteurs qui incitent les gens à lire. C’est le niveau d’éducation qui est un des principaux facteurs. Je ne pense pas que parce que les Kindle et les livres électroniques de ce monde apparaissent que le niveau d’éducation et les motivations de lecture changeront pour le mieux.» En somme, un enthousiasme pour le livre numérique est très certainement présent au Québec. La manière dont l’industrie se développera est, néanmoins, encore à déterminer.

Encadré :

Si vous êtes plutôt du type livre en papier, le Salon du Livre de Montréal est un rendez-vous à ne pas manquer.

Où: Place Bonaventure

Quand: Du 17 au 22 novembre 2010

Combien: 8$ (6$ pour étudiants)

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