Guillaume Dumas-Galdeano - Le Délit Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 06 Apr 2011 16:43:13 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Le parcours d’un grand homme https://www.delitfrancais.com/2011/04/06/le-parcours-d%e2%80%99un-grand-homme/ Wed, 06 Apr 2011 16:43:13 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=7687 Conférence de l’écrivain et ancien diplomate mexicain Carlos Fuentes.

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Mercredi dernier, sur invitation de la Revue de Droit de McGill, Carlos Fuentes a donné une conférence bilingue sur la relation entre le droit et la création littéraire organisée au pavillon Chancellor-Day. Tenu en soirée et d’une durée d’une heure, l’événement a néanmoins fait salle comble réunissant dans l’assistance autant élèves que professeurs. Il faut mentionner que son essai, Le Miroir enterré (1994) est utilisé à McGill comme matériel pédagogique pour deux cours de civilisation hispanique.

wikipedia.org

À quatre-vingt-deux ans, le conférencier a profité de l’occasion pour revenir sur un riche parcours de vie qui l’a mené de l’Amérique latine vers l’Europe en passant par Washington. Avouant avoir étudié le droit à Genève à contrecœur, sous pression d’un père qui l’a prévenu qu’il «mourrait de faim» s’il devenait écrivain, l’auteur a pourtant tiré un bilan positif de son expérience dans ce domaine d’études. Carlos Fuentes estime que malgré le caractère plus rigide du droit civil et donc d’apparence contraire au désordre de la création artistique, l’étude du droit l’a beaucoup aidé plus tard dans sa carrière d’écrivain. Le droit, selon ses propres mots, lui a surtout appris à «avoir un esprit de synthèse dans [l’expression de] ses idées».

Au-delà du sujet principal de la conférence, l’ancien diplomate a par ailleurs partagé avec l’assistance ses plus grandes sources d’inspiration. Du cinéaste espagnol Luis Buñuel aux peintres mexicains Jose Clemente Orozco et Diego Rivera, l’intention a toujours été de s’inspirer d’artistes originaires tant d’Espagne que d’Amérique latine afin de souligner l’existence d’un espace hispanique commun. Lors du temps alloué aux questions de l’assistance, l’écrivain est même allé jusqu’à dire qu’une union politique entre l’Espagne et l’Amérique latine existait déjà. Il a toutefois encouragé, malgré les différences politiques, que les liens transatlantiques soient davantage renforcés, profitant d’une  politique américaine sous l’administration Obama selon lui moins interventionniste vis-à-vis des voisins du sud.

La conférence s’est terminée sur une veine politique avec une appréciation de Carlos Fuentes des problèmes actuels de son pays d’origine, le Mexique, ainsi que de l’actuel réveil des peuples du monde arabo-musulman. «Les choses sont en train de changer», dans quelle direction et avec quel futur rôle pour les puissances de l’Europe de l’Ouest,  les États-Unis et les Nations Unies, rien n’en n’est moins certain.

Ce qui est certain en revanche, c’est l’image d’intellectuel perspicace et chaleureux qu’a laissé l’auteur dans notre communauté universitaire, une image cruciale pour l’Amérique Latine, souvent oubliée de tous, aux côtés de l’Afrique, sur la scène internationale.

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L’«homosexualisme», nouvelle tyrannie du XXIe siècle https://www.delitfrancais.com/2011/03/29/lhomosexualisme-nouvelle-tyrannie-du-xxie-siecle/ Tue, 29 Mar 2011 12:51:09 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=7533 La famille d’accueil Johns exclue pour ses opinions discriminatoires envers les homosexuels.

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L’Histoire regorge d’idéologies et d’activismes qui, par un processus de radicalisation, finissent par reproduire stérilement les mêmes agissements que les anciens despotismes qu’ils étaient censés combattre. La Terreur de Robespierre qui suivit la Révolution française, le nationalisme antirusse de l’Estonie post-soviétique; la liste est longue et risque de voir ses rangs dangereusement s’élargir à l’aile extrême du mouvement de lutte pour les droits des homosexuels. Les conséquences pour la fin de la discrimination homosexuelle pourraient s’avérer désastreuses.

Matthieu Santerre | Le Délit

Le tout récent cas d’Owen et Eunice Johns au Royaume-Uni en est un indicateur pour le moins éloquent. Le 28 février, le couple de convaincus pentecôtistes, bien que fort d’une grande expérience en tant que parents d’accueil, a en effet été débouté devant la Haute Cour de Nottingham dans leur action contre la mairie de Derby, au centre de l’Angleterre. Cette dernière leur avait refusé le renouvellement de leur agrément de famille d’accueil, pointant du doigt une visite antérieure des services sociaux durant laquelle les Johns ont exprimé leur refus, en raison de leur foi, de transmettre à des enfants d’accueil la conviction que l’homosexualité est acceptable.

Les méthodes des gouvernements estoniens des années 1990 vis-à-vis des Russes installés du temps de la despotique URSS sont ainsi puérilement recyclées: «Vous nous avez privé de droits égaux de par le passé –socio-économiques et culturels pour les estoniens, à l’adoption pour les homosexuels– maintenant, eh bien à notre tour de vous privez de ces “mêmes” droits-là –à la citoyenneté pour les Russes d’Estonie, à la garde d’enfants pour les hétérosexuels pieux!» Sans doute le plus révoltant dans cette histoire est que, non seulement les Johns n’ont aucunement commis d’actes de violence ni émis d’incitations à la haine explicites envers les homosexuels, mais aussi et surtout qu’un tribunal, dans un pays démocratique, avec des lois à l’appui (Equality Act (Sexual Orientation) Regulations) entérine une telle mesure. Autrement dit, l’État, censé être garant des droits égaux de l’ensemble des citoyens, quelles que soient leurs convictions, tant que celles-ci restent dans la limite de l’acceptable dans une «société libre et démocratique», se soumet au diktat d’un radicalisme homovirulent. Comme dans une sorte de zero-sum game, l’égalité n’avance pas, puisque l’on retire des droits à une catégorie d’individus pour les transmettre à une autre catégorie historiquement malmenée.

Mesures de «discrimination positive» nécessaires au redressement d’une situation d’injustice, vous diront certains… On peut en douter au regard des fruits «pourris» qu’ont porté les politiques de refus de la citoyenneté estonienne aux Russes de l’état balte en question –émeutes à répétition, menaces accrues d’interventionnisme du Kremlin, etc. Aux côtés de cette foire aux éphèbes que peut être la Marche des Fiertés, ce type de «mesures» dont a été victime le couple Johns et qui sont encouragées par un mouvement LGBT radicalisé et lui-même intolérant –Ben Summerskill, de l’association Stonewall, a estimé face au cas des Johns que les intérêts de l’enfant devraient passer avant les «préjugés d’un parent»– ne servent en réalité qu’à alimenter l’homophobie. Bien souvent, discours de l’extrême-droite française, le Front National à l’appui, on constate en effet que les actions soutenues par le radicalisme LGBT sont largement utilisées pour justifier un discours au ton intolérant vis-à-vis des homosexuels.

Assisterions-nous donc bel et bien aujourd’hui à une transition d’un mouvement de lutte légitime pour les droits des homosexuels vers un «homosexualisme» destructeur?

Les opinions exprimées dans ce billet n’engagent que leur auteur; elles ne reflètent que les idées de l’auteur et en aucun cas celles du conseil de rédaction.

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5 jours pour les sans-abris https://www.delitfrancais.com/2011/03/22/5-jours-pour-les-sans-abris/ Tue, 22 Mar 2011 14:10:08 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=7347 L’opération caritative 5 days for the homeless: une solidarité mcgilloise mise à mal?

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Des étudiants dormant cinq nuits à même l’asphalte devant la bibliothèque McLennan-Redpath: l’image est pour le moins frappante et inattendue sur le campus d’une université de l’envergure de McGill. C’est pourtant bien l’effet choc qu’ont voulu dix étudiants dans le cadre de l’événement 5 days for the homeless du 13 au 18 mars. Lancé en 2005 par l’Université de l’Alberta, cette action collective est organisée simultanément cette année sur une vingtaine de campus à travers le pays, et espère récolter 200 000 dollars tout en sensibilisant au problème grandissant de la précarité chez les jeunes. Le bilan de l’événement est encourageant, mais nous pousse encore à nous interroger sur notre réel sens de la solidarité.

Matthieu Santerre | Le Délit

Malgré les réactions positives, et un encouragement important des étudiants que n’a pas manqué de souligner Nadav Slovin, l’un des participants à l’événement à McGill, l’objectif de collecte de 10 000 dollars sur notre campus n’a pourtant été atteint qu’à 72%. L’hypothèse de l’effet de réaction ou de sensibilisation évidemment plus important lorsqu’il s’agit d’un visage familier; Nadav Slovin s’interroge sur les raisons qui rendent impossible un aussi haut niveau de soutien pour la cause à Montréal vis-à-vis d’inconnus. «Les citoyens sont très forts pour se voiler face aux problèmes qui ne les touchent pas directement», ajoute Erin Lord en faisant référence au cas de sa propre province (elle est chargée en communication de l’Université de la Saskatchewan et participait à une nuit de l’événement sur son campus). Souvent lié à des situations familiales délicates, le problème est en fait alarmant puisqu’il affecte certains jeunes auxquels on n’aurait pas pensé. En effet, à en croire les statistiques fournies par les pages en ligne de l’événement, 6 à 12% des jeunes hommes et jeunes femmes sans abris fréquentaient l’université ou suivaient une formation de type postsecondaire.

Ne noircissons toutefois pas trop le tableau de l’opération. Au-delà de l’ampleur pan-universitaire, nationale, qu’a pris l’événement, seulement six ans après son lancement, on peut tout de même souligner que l’Université de l’Alberta a dépassé son objectif de collecte de 20 000 dollars cette année. Même constat chez nos voisins de l’Université Concordia où une impressionnante somme de pas moins de 35 000 dollars a été collectée. Autrement dit, tout laisse à penser qu’aucune communauté n’est à court de générosité et que notamment avec une plus grande longévité dans l’organisation de l’événement, McGill et d’autres ne devraient plus rester à la traîne dans leur participation à l’opération durant les années à venir.
Comme le suggère Cédric Moore, chargé de l’organisation à l’Université Carleton, il faudrait «commencer la période de recrutement [de participants] plus tôt» pour gagner en efficacité. Quoiqu’il en soit, chaque Mcgillois ou Montréalais peut d’ores et déjà contribuer à la lutte contre ce fléau tout au long de l’année par le biais de dons sur le site danslarue.com, organisation locale à laquelle les fonds réunis pour 5 days for the homeless à McGill ont été remis.

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Nouveauté musicale sur le Vieux Continent https://www.delitfrancais.com/2011/03/22/nouveaute-musicale-sur-le-vieux-continent/ Tue, 22 Mar 2011 14:04:24 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=7373 Mardi 8 mars. Alors que les cloches de minuit n’avaient pas encore retenti sur Rishon LeZion, banlieue de Tel Aviv, le morceau Ding Dong de l’artiste Dana International s’y est vu décerner l’honneur de représenter à nouveau Israël au Concours Eurovision.

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Cette année, la finale se déroulera cette année le 14 mai à Düsseldorf, en Allemagne. En 1998, la chanteuse avait défrayé la chronique en devenant la première transsexuelle à remporter le grand prix du rendez-vous européen de la chanson, où sont passés des gros calibres tels que Céline Dion et ABBA. Les téléspectateurs de la Terre promise ont donc décidé, aux côtés d’un jury et d’un éventail d’aficionados, de lui faire de nouveau confiance, plutôt qu’à neuf autres artistes locaux.

IBA/Ido Lavi
Composée par l’artiste, elle-même érigée depuis une quinzaine d’années en véritable icône de la pop israélienne, la chanson Ding Dong a recours aux ficelles déjà connues de la musique «europop» –cousine du traditionnel Schlager germanique qui fait encore quelques percées au-delà du Vieux Continent, comme en atteste le récent succès de Cascada et de Kate Ryan au Canada.  «Et si tu portes un rêve propre en toi, ne crains pas de suivre ton cœur, ferme tes yeux et écoute les cloches de ton âme» énonce la chanteuse sur fond de synthétiseurs propres aux genres musicaux hébreu et anglais. La formule est adolescente: le rythme accroche instantanément, et la minute finale offre au public le changement de clé tant attendu. La sonorité de l’hébreu et les cinq choristes –vêtus de couleurs différentes dont la combinaison est manifestement un clin d’œil a la communauté LGBT– joignant les mains avant de les lever vers le ciel, rappellent les hymnes à la paix et à la tolérance que certains compatriotes de l’artiste, comme Noah et Mira Awad, ont pu interpréter dans le passé.

Dana International aurait-elle un tube de l’été entre les mains susceptible de faire choux gras dans les lieux de prédilection gays et les clubs branchés de Tel Aviv et du Vieux Continent? Très certainement, si l’on en croit les rumeurs sur les forums de discussions du concours, qui pensent que l’interprète songerait même à présenter à l’Eurovision une version finale de son morceau incluant davantage d’éléments électroniques. Sa victoire face aux autres nations qui se présentent cette année au concours reste néanmoins plus incertaine. Même si, dans l’Histoire du concours, le genre europop et les ballades ont davantage réussi à séduire le public européen, la victoire internationalement médiatisée en 2006 du groupe hard-rock finlandais Lordi, dont les membres s’étaient déguisés en monstres, et l’échec cuisant de la belge Kate Ryan la même année avec un morceau semblable au Ding Dong de Dana ont de quoi donner des frissons à la diva israélienne. La musique europop saura-t-elle de nouveau séduire les Européens? Réponse dans un peu plus de deux mois depuis Düsseldorf.

Suivez la 56e édition du Concours Eurovision de la Chanson: www.eurovision.tv
Demi-finales les 10 et 12 mai et la finale le 14 mai

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Palais Royal: à gauche toute https://www.delitfrancais.com/2011/03/01/palais-royal-a-gauche-toute/ Tue, 01 Mar 2011 20:06:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=6663 L’écrivain mexicain Carlos Fuentes l’avait déjà suggéré dans Le Miroir enterré au sujet de l’Amérique latine, et la gauche française actuelle est en passe de le confirmer d’ici l’élection présidentielle en 2012. Le discours nationaliste-populiste relève avant tout du domaine d’expertise et de réussite de la droite. Les autres pions de l’échiquier politique feraient mieux… Lire la suite »Palais Royal: à gauche toute

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L’écrivain mexicain Carlos Fuentes l’avait déjà suggéré dans Le Miroir enterré au sujet de l’Amérique latine, et la gauche française actuelle est en passe de le confirmer d’ici l’élection présidentielle en 2012. Le discours nationaliste-populiste relève avant tout du domaine d’expertise et de réussite de la droite. Les autres pions de l’échiquier politique feraient mieux de ne pas trop s’y aventurer s’ils veulent en sortir gagnants.

Contraints de répondre à la montée fulgurante de la nouvelle héritière de la dynastie du Front National, Marine Le Pen, la gauche contre-attaque ces dernières semaines sans avoir retenu la leçon. Elle répond au populisme de l’extrême droite par le populisme ou la démagogie, donnant une touche «monarchique» ou «royale» à leur stratégie électorale. Après tout, dans un monde où la plupart des monarques ne conservent qu’un rôle représentatif, on peut en effet se demander si les discours du nouvel an d’Elizabeth II au Royaume-Uni ne font pas plus qu’un avec les communications sans substance du Parti socialiste (PS).

Matthieu Santerre | Le Délit

«Opération Séduction» 2 en Afrique
Première en lice à cet exercice, nul autre que le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, lors de son passage au forum social de Dakar du 6 au 11 février. Certes, les Français, Sénégalais et les autres n’ont pas eu droit à un remake de Ségolène Royal portant un boubou, comme lors de la visite de cette dernière en 2009. En échange, cependant, la fin de semaine suivante, les téléspectateurs d’un célèbre rendez-vous politique français ont tout de même dû faire les frais de longues minutes à observer Madame Aubry contempler devant les caméras les peintures d’artisans pêcheurs locaux. Quid de l’annonce de propositions concrètes pour le Tiers-monde, et de la redéfinition des relations France-Afrique qui auraient montré un réel souci, au-delà de l’image, pour la misère des populations en question? Néant. Même au micro des journalistes l’interrogeant sur les raisons de ce soudain manque de réticence à être filmée dans un contexte plus «intime», la chef des troupes socialistes s’agace, avouant ainsi à demi-mot la supercherie électoraliste de sa visite.

Copycat sauce gauche ouvrière
Ne soyons cependant pas trop durs avec Martine Aubry; la gauche de la gauche s’en donne elle aussi à cœur joie au jeu de la démagogie du FN. Pis encore, à travers l’ex-ministre socialiste et actuel co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, les ficelles usées du parti d’extrême droite sont purement et simplement copiées. Traitant la gauche et la droite traditionnelle au pouvoir depuis plusieurs décennies de «véritables oligarchies» et louant les français «d’être un grand peuple» lors d’un face-à-face télévisé le 14 février avec la nouvelle présidente du FN, on ne s’éloigne guère des slogans «Contre le pacte UMPS!» ou «les français sont un grand peuple d’un grand pays» du Front nouvelle génération. Encore une fois, les propositions politiques réelles de la gauche en sont réduites à peau de chagrin: la vague idée de créer un «SMIC (salaire minimum) européen» et d’étendre la loi sur la laïcité aux anciens territoires allemands d’Alsace et de Moselle…

Une stratégie gagnante?
Alors oui, ne nous y trompons pas, la gauche française semble avoir fait le choix du populisme dans la perspective de 2012. Malheureusement, au regard de l’échec de Ségolène Royal en 2007, qui avait occasionnellement pris la ligne dure du FN dans sa campagne sur la sécurité, allant jusqu’à proposer la création de camps militaires de redressement pour jeunes délinquants, on peut douter qu’elle parvienne à transformer l’essai. En effet, comment vraiment convaincre avec de la pure rhétorique très sécuritaire, nationaliste et antisystème lorsque l’on a participé pendant des années aux politiques de Mitterrand et d’autres en partie responsables du bilan actuel de la France? À ce petit jeu, le Front National, n’ayant jamais participé à l’exercice du pouvoir, ne peut que convaincre davantage avec un discours populiste, réactionnaire. Les sondages actuels, exprimant des niveaux d’intentions de vote pour Marine Le Pen jamais atteints par son père à un peu plus d’un an d’une élection présidentielle, rendent plus que crédible le scénario de la présence du FN, comme en 2002 au second tour, cette fois-ci peut-être même en tête. Si cette hypothèse se fait réalité, le propos de Carlos Fuentes sur le populisme étant avant tout le territoire de la droite pourrait aller s’appliquer bien au-delà des terres au sud du Rio Grande.

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