Leyla Prezelin - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/leylaprezelin/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 26 Sep 2017 14:40:27 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 La crise des Rohingya: un nettoyage ethnique https://www.delitfrancais.com/2017/09/26/la-crise-des-rohingya-un-nettoyage-ethnique/ Tue, 26 Sep 2017 11:51:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=29267 Des professeurs de McGill et un doctorant de l’Université de Toronto animent une table ronde sur la crise des Rohingya.

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Le 25 août dernier, des militants du groupe Arakan Rohingya Salvation Army se sont attaqués à un poste de police, menant à la mort de 12 officiers Bouddhistes Birmans. La réponse violente de l’armée birmane a amené plus de 400 000 Rohingya, parmi lesquels plus de 210 000 enfants selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance,  à fuir la région de Rakhine en moins d’un mois, pour trouver refuge au Bangladesh. 30% des villages Rohingya ont été désertés, dont plus de 200 brulés par l’armée qui pose des mines près de la frontière pour s’assurer que les refugiés ne reviendront pas.

Une marginalisation de longue-date 

En 1962, l’officier nationaliste-bouddhiste Gen Ne Win pris le pouvoir lors d’un coup d’état. Depuis, le régime militaire paranoïaque et répressif marginalise les Rohingya à travers des politiques telles que l’interdiction de votée pour les Musulmans, des procédures de mariage compliquées et une politique de deux enfants. Les vagues de violence et la discrimination entre les deux camps ont empiré en 2012 après le viol et le meurtre d’une femme Bouddhiste par un gang de quatre Rohingya. Des milliers de Rohingya avaient ainsi déjà fuit le pays pour se réfugier au Bangladesh, mais depuis, sont en majorité retournés depuis dans la région. La faculté de droit de  l’Université Yale a publié un rapport en 2012 affirmant qu’il s’agissait là d’un génocide, étant donné que les autorités s’acharnaient à réprimer cette minorité qui compte parmi l’une des plus persécutées du monde.

Qui sont les Rohingya?

Les Rohingya sont une minorité ethnique musulmane installée dans la région de Rakhine depuis le VIIIe siècle, puis rattachée au Myanmar depuis 1785 lors de l’acquisition de la région par l’armée Birmane. Les Rohingya ne sont pas reconnus par l’État Birman parmi les 135 minorités ethniques présentes sur le territoire. Nombreux sont illettrés, pauvres, n’ont pas pu bénéficier de la transition économique et n’ont pas de relations commerciales avec les Birmans bouddhistes. Officiellement qualifiés de Bengalis par les autorités, les Rohingya sont apatrides, ce qui pose problème pour obtenir les droits de réfugiés. Ainsi, l’Organisation internationale pour les migrations (ou OIM, ndlr) les mentionne via une étrange terminologie : «ressortissants sans-papiers du Myanmar» .

La réponse internationale

Malgré le manque de ressources, le Bangladesh est forcé d’accueillir temporairement des centaines de milliers de réfugiés. Bien que la côte de Bazar soit déjà saturée, le premier ministre demande aux autorités Birmane de créer une zone sur leur territoire. Megan Bradley, professeure en science politique à l’Université McGill affirme que le terme de «crise» s’applique à la situation et que les déplacés internes doivent être dans une terrible situation. La politique de «nettoyage ethnique» étant effectuée par le gouvernement Birman, la situation de Rohingya est très incertaine. Les organisations internationales et des organisations non-gouvernementales s’affairent à monter des camps et  à accueillir les Rohingya au Bangladesh.

La position compliquée d’Aung San Suu Kyi

Bien que la réponse de la scène internationale soit mixte, de nombreux chefs d’État appellent la dirigeante Birmane et prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi à réagir face à cette situation.

Cette dernière a annulé sa présence à l’assemblée générale des Nations Unies la semaine passée et a brisé le silence le 19 septembre dernier, sans jamais prononcer le mot «Rohingya», en affirmant qu’il n’y avait pas eu d’affrontement armé depuis le 5 septembre, ni d’opération de nettoyage.

Toutefois, le professeur mcgillois Eric Kuhonta s’est prononcé sur cette position compliquée, car si la dirigeante Birmane exprime son soutien à la minorité musulmane, elle risque de perdre le soutien de la majorité bouddhiste et perdre sa place aux prochaines élections.

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L’agriculture urbaine: une révolution? https://www.delitfrancais.com/2017/01/31/lagriculture-urbaine-une-revolution/ Tue, 31 Jan 2017 14:29:13 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27429 Les fermes Lufa cultivent des fruits et des légumes sur les toits .

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Alors que la population mondiale continue de croître, la superficie des terres arables disponible diminue. La consommation éthique, écologique et respectueuse de l’environnement devient une nouvelle tendance rendue possible grâce aux innovations permettant de réduire la quantité d’énergie et de pesticides consommés par  l’agriculture dans les pays développés.

L’innovation devient donc la clé d’un développement durable. Les fermes Lufa, créées par Mohamed Hage en 2009 répondent tout à fait au défi que posent la croissance démographique et la production agricole. Ces fermes urbaines, mises en place sur des toits d’immeubles, prouvent qu’il est possible de produire en quantité suffisante tout en réduisant la consommation d’énergie nécessaire à la production agricole. 

Un fonctionnement ingénieux

Les fermes Lufa utilisent des procédés technologiques qui réduisent l’impact environnemental des cultures, comme la récupération d’eau de pluie et le compostage de déchets organiques. La première ferme construite à Montréal en 2010, d’une surface de 312 000 pieds carrés, utilise une méthode appelée hydroponie et un système qui recycle la totalité des eaux d’irrigation. Le système hydroponique accélère le processus de maturation des fruits et permet ainsi plusieurs récoltes par an. Le bémol est que cette technologie empêche les produits d’être certifiés biologiques. Toutefois, le fondateur justifie ce choix plutôt qu’un autre par le fait qu’il minimise l’impact environnemental. Les fermes Lufa utilisent deux fois moins d’énergie qu’une serre standard au sol. En cultivant sur les toits, elles utilisent des terres perdues pour en faire des surfaces productives. De plus, les contrôles biologiques utilisés sont des insectes «bénéfiques» telles les coccinelles, pour lutter contre les nuisibles.

Pour leurs prochaines serres, l’équipe pense adopter un chauffage de biomasse plutôt que du gaz naturel, lors des nuits hivernales. Une décision encore plus écologique…

Leurs produits ont une fraicheur inégalée

Une éthique respectée

«Nous cultivons là où les gens vivent et le faisons durablement.» Les fermes Lufa produisent des aliments frais, locaux et responsables pour une population urbaine en employant des techniques les moins polluantes et les plus naturelles possibles. Ces serres permettent de nourrir près de 2000 personnes à Montréal, et ont des partenariats avec des artisans locaux, pour permettre aux consommateurs d’accéder à des produits variés comme du miel, du pain frais etc. La proximité des fermes permet de réduire les transports et donc les émissions. Ces sèves urbaines écologiques émettent et polluent moins, comparées aux autres fermes urbaines à Montréal. De plus, leurs produits ont une fraicheur inégalée.

Respect de l’environnement 

Le concept séduit et devrait s’étendre. Le consommateur sait d’où viennent ses légumes, qui sont cueillis au jour le jour, puis livrés dans un point de collecte sélectionné lors de l’inscription. Les points de collectes quadrillent une bonne partie de Montréal, et sont aussi divers que le café voisin ou votre studio de yoga. Il suffit d’apporter des sacs réutilisables pour récupérer ses produits.

L’abonnement est hebdomadaire, toutefois il est possible de suspendre sa commande ponctuellement si vous n’êtes pas en mesure de la récupérer. Il faut un minimum de 15$ par commande chaque semaine et trouver des recettes adaptées aux produits de saison.

Il existe actuellement deux fermes à Montréal, une à Boston et trois autres devraient voir le jour sur les toits montréalais. 

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