Louis Baudoin-Laarman - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/louis-baudoin/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Sat, 12 Aug 2017 15:54:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 Incorrigibles Parisiens https://www.delitfrancais.com/2015/11/16/incorrigibles-parisiens/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/16/incorrigibles-parisiens/#respond Tue, 17 Nov 2015 04:12:03 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24052 Choc, deuil et défiance se mêlent au lendemain d’attaques d’une ampleur inédite.

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Place de la République, ce dimanche 15 novembre, une tiédeur insolite enveloppe les centaines de personnes qui se pressent contre la statue de Marianne. Malgré l’interdiction des rassemblements en commémoration des victimes du 13 novembre, les bougies et les fleurs s’amoncellent à la base du monument central de la place, dégageant une chaleur certaine. Lorsqu’on s’approche, qu’on se baisse pour lire les messages de paix qui se mêlent aux pancartes encore trop récentes des attaques de Charlie Hebdo, l’odeur de la cire se détache, conférant ainsi à cette marée humaine, formée spontanément, une ambiance intime. Chacun se sent impuissant, mais tous sont réunis en solidarité aux morts d’une communauté.

Une soirée festive…

Deux jours plus tôt, un vendredi soir, soir de liberté et de loisirs, plusieurs attaques simultanées frappent Paris de plein fouet, alors que la ville se prépare à sortir jusqu’au petit matin. Dans l’heure qui suit, les Parisiens découvrent dans une horreur incrédule les événements toujours en cours dans leur ville. Dans le métro, les gens scrutent anxieusement leur téléphone intelligent, dans l’espoir de mieux comprendre une situation dont personne ne connaît alors l’ampleur; mais chacun sait déjà, comme guidé par un sixième sens, que le bilan de la nuit sera élevé, que ce qui se passe est inédit.

Au fur et à mesure que l’information circule, les gens dans la rame se jettent des regards, furtifs d’abords, puis appuyés et compatissants. La nouvelle est sur toutes les lèvres, mais les conventions sociales tiennent encore, on ne parle pas aux inconnus. Quelques arrêts de plus et les langues se délient, quelques mots banals qui sur le moment permettent de partager ce qui touche tout le monde dans la rame. Passé 22h45, seuls les touristes semblent ne pas être au courant de la situation, ils n’ont probablement pas la 3G à Paris. 

«À République, c’est la solidarité et la défiance face à la barbarie qui dominent.»

Puis le couvre-feu est déclaré, alors que l’on arrive justement au point de rendez-vous donné pour passer un moment de liberté insouciante entre amis. Avant d’entrer, on sait déjà quel sujet monopolisera la soirée. Deux camps se forment alors, ceux du «buvons pour ne pas y penser», faisant preuve d’une insouciance réelle ou feinte; et ceux qui passeront la soirée à regarder en direct les développements des événements. Passé trois heures, certains rentrent chez eux malgré l’interdiction, non sans promettre, plusieurs fois avant d’atteindre la porte, qu’ils seront prudents. Même si chacun sait que les événements sont finis, le nombre et l’emplacement de cibles réelles et supposées alimentent l’incertitude de tous.

Louis Baudoin-Laarman

48 heures pour se souvenir

Les deux jours qui suivront seront relativement calmes à Paris. Un calme artificiel diront certains, puisque la plupart des endroits publics étaient fermés. Outre le fait que les activités à Paris étaient limitées, il était surtout important pour les gens de parler des événements en famille ou entre amis. «Le lendemain, j’ai dîné avec toute ma famille, on en a parlé forcément. Dans ces moments-là on a besoin de se retrouver, d’être ensemble pour partager ce que l’on ressent.», raconte Mahauld, étudiante à Sciences Po Paris, qui se trouvait au Stade de France la veille.

Le dimanche en revanche, c’est la foule plus que la peur qui domine la rue entre la place de la République, le boulevard Voltaire et le boulevard Richard-Lenoir. Comme si les gens ne pouvaient s’en empêcher, tous ont investi le quartier, mus par un besoin de rendre hommage aux victimes.

À République, c’est la solidarité et la défiance face à la barbarie qui dominent. D’un côté, une chorale s’improvise, suivie par les battements de mains de la foule, pour prouver qu’après tout, «Paris est battu par les flots mais ne sombre pas»; la devise de la ville (Fluctuat nec mergitur, ndlr) est d’ailleurs inscrite en grandes lettres sur plusieurs murs. «On sent qu’on a tous été affecté par ce qui s’est passé. C’est dans ces moments-là qu’on ressent notre appartenance à une communauté», commente Isabelle, une institutrice à la retraite.

Rue de la Fontaine au Roi, l’ambiance est au recueillement. Ici, les trous des balles disséminés sur les vitres ne sont des témoins que trop fiables de ce qu’il s’est passé. Ces preuves des atrocités commises forcent le respect aux victimes. L’ambiance n’est pas la même qu’à République, le silence règne. Ère des réseaux sociaux oblige, nombreux sont ceux qui veulent leur photo des impacts de balles, frisant parfois l’indécence. «Sont-ce les trous de balles qui sont pris en photo, ou l’inverse?»

Même ambiance sur le boulevard Voltaire, fermé au niveau du Bataclan, ainsi que rue Alibert, devant le bar le Carillon. Partout les fleurs et les bougies s’empilent, et la densité de la foule rapproche ceux qui se recueillent en silence, épaule contre épaule. C’est un véritable parcours de la mémoire qui se crée dans tout le quartier, alors que les gens décident d’aller rendre hommage aux différents lieux affectés. Impatients, bravant les recommandations de la préfecture, incapables d’attendre la minute de silence nationale prévue pour le lendemain, les Parisiens se seront tout de même rassemblés pour leurs morts, preuve qu’ils ne lâcheront rien de leur mode de vie face aux intimidations d’une idéologie liberticide et totalitaire.

Louis Baudoin-Laarman

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Année 2014–15: les grands sujets au Délit https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/annee-2014-15-les-grands-sujets-au-delit/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/annee-2014-15-les-grands-sujets-au-delit/#respond Tue, 31 Mar 2015 18:08:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22803 Bilan 2014-2015.

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L’austérité en résumé

Les mesures d’austérité libérales auront fortement été présentes au Délit cette année, de la première édition à la dernière. À la rentrée, on se souviendra des policiers et des pompiers avec leurs véhicules couverts d’autocollants (ils le sont toujours d’ailleurs). Alliés avec tous les autres employés municipaux, leur lutte concernait le projet de loi 3 visant les pensions de retraite. C’est par la suite l’idée du mouvement Printemps 2015 qui a vu le jour le 9 octobre 2014 lors d’une réunion de syndicats et d’étudiants luttant contre l’austérité et pour les droits syndicaux. Le comité Printemps 2015 s’inscrivait donc dans une mentalité parascolaire, c’est-à-dire en solidarité avec les services de santé, les services sociaux, les droits syndicaux et les hydrocarbures. Déjà, une grève étudiante était envisagée comme moyen de pression. Le 27 octobre 2014, le vice-principal exécutif de McGill, Anthony Masi, conviait une réunion pour exposer les effets concrets des coupures dans le budget de l’Université. La conférence pourrait être résumée par cette brève affirmation: «Ceci n’est pas une crise financière, c’est une situation difficile mais nous nous en sortirons.» Évidemment, ce constat n’aura pas été partagé par toute la population québécoise. Le 31 octobre a eu lieu une énorme manifestation en soutien à la classe moyenne qui est la plus durement touchée par les mesures d’austérité. Àl’inverse de McGill, les cégeps du Québec se sont largement indignés des coupures à leur endroit. Le 22 février, la semaine dérangeante contre l’austérité débutait avec notamment un Craie-in contre l’austérité et l’occupation des bureaux de l’Association des Banquiers Canadiens, suivis d’une quarantaine d’actions à travers le Québec. Les grandes manifestations anti-austérité ont officiellement débuté avec le début du printemps, le 21 mars, dans la première grande manifestation organisée par l’ASSÉ, conférant ainsi au mouvement un caractère foncièrement étudiant. Depuis, les manifestations de jour et de nuit se multiplient, les itinéraires sont rarement fournis, et les arrestations et les altercations policières se multiplient. Enfin, lundi 30 mars, l’AGELF, l’Association générale des étudiants de langue et littérature françaises, première association mcgilloise à s’engager officiellement contre l’austérité, a officiellement amorcé une grève d’une semaine.

Désinvestir McGill

Cette année aura été très productive pour le mouvement de désinvestissement qui a fait l’actualité à plus d’une reprise, la plupart du temps à travers l’association mcgilloise Divest McGill. L’objectif du mouvement est de convaincre les dirigeants des administrations des institutions d’enseignement supérieur en Amérique du Nord et plus particulièrement de McGill – dans le cas de Divest McGill – de cesser d’investir dans l’industrie des combustibles fossiles. Après avoir organisé le transport des activistes mcgillois vers la marche pour le climat à New York en septembre dernier, l’association a fait ses preuves le 2 février 2015 en présentant une seconde pétition et un résumé de recherche pour Comité de conseil en matière de responsabilité sociale (CAMSR) [Committee to Advise on Matters of Social Responsability, ndlr] afin de convaincre ses membres qu’investir dans les hydrocarbures n’est pas éthique. Cette fois-ci, leur démarche était appuyée par plusieurs professeurs de McGill. Les professeurs Shaun Lovejoy, Darin Barney et Christopher Barrington-Leigh ont d’ailleurs publié le 10 février une lettre ouverte dans The Montreal Gazette pour donner leur appui au mouvement et réclamer que l’Université retire ses investissements dans le domaine des hydrocarbures. Divest McGill a continué sa croisade le 13 février lors de la journée internationale d’actions pour le désinvestissement. L’organisation a profité de l’occasion pour hisser des bannières dans le local 132 du bâtiment Leacock et dans l’amphithéâtre Dawson Adams. À Montréal, l’Université Concordia a entamé des procédures de désinvestissement au mois de décembre.

L’AÉUM à l’ombre de Tariq Khan

En avril 2014, la commission juridique de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) invalidait l’élection de Tariq Khan au poste de président, pour cause d’infraction au règlement des élections. Au mois de mai, le candidat destitué attaquait l’AÉUM en justice, à la Cour supérieure du Québec. L’affaire s’est poursuivie jusqu’en octobre dernier, quand M. Khan a retiré sa plainte. Pourtant, au premier jour de la période de vote pour les élections du conseil exécutif de cette année, Tariq Khan a fait une réapparition surprise sur la page de campagne Facebook du candidat au poste de président, maintenant élu, Kareem Ibrahim, l’accusant de s’être introduit par infraction sur son compte à la suite des affaires de l’an dernier afin de prouver sa culpabilité. À l’appui des accusations de Tariq Khan, des captures d’écran de conversations entre Kareem Ibrahim et Lola Baraldi, alors candidate au poste de v.-p. aux affaires internes, publiées sur Reddit le matin même. M. Khan a déclaré son intention de mettre à jour la plainte déposée à la police, afin qu’elle contienne l’accusation de M. Ibrahim. Le caractère inédit des élections de l’an dernier a manifestement établi un précédent de contestation des résultats à l’AÉUM. Lola Baraldi a vu son élection contestée auprès de la commission, à la suite d’une plainte de son adversaire Johanna Nikoletos. Les élections du conseil exécutif de cette année ont compté 25,9% de participation, une baisse de 5% par rapport à l’année dernière. 16,7% du total des électeurs ont choisi de s’abstenir sur le vote présidentiel. Les affaires qui s’enchainent semblent entraver la confiance des étudiants envers leur association étudiante. Un vent de contestation souffle sur l’AÉUM, thème particulièrement abordé dans la campagne présidentielle d’Alexei Simakov. Le candidat sortant a déposé jeudi une plainte auprès de la commission juridique pointant les dysfonctionnements du comité des élections de l’AÉUM. En attendant la résolution des affaires en cours de la commission, on peut se demander si les précédents chroniques des élections de l’AÉUM se poursuivront dans les années à venir.

Des AG mouvementées

L’année 2014–2015 a vu une participation étudiante aux assemblées générales de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) sans précédent, rassemblant près de 750 étudiants au semestre d’automne, et plus de 400 au semestre d’hiver. Cependant, l’intérêt porté pour la politique étudiante cette année était dû plus aux propositions de motions controversées aux AG qu’à un réel désir de participation à la politique étudiante. La motion proposée à l’automne sur la solidarité avec les peuples des territoires palestiniens occupés et pour la condamnation des actes de violence de l’État israélien l’été précédent a été reportée indéfiniment, après plusieurs heures de débat sur la controverse que suscite le sujet. Au semestre d’hiver, c’est une motion proposant le désinvestissement des compagnies profitant de l’occupation illégale des territoires palestiniens qui a été rejetée. Depuis 2009, c’était la quatrième fois que des motions liées au conflit israélo-palestinien étaient rejetées. Au semestre d’automne, toutes les motions sont passées avec quorum, la motion sur les territoires palestiniens ayant été une des dernières débattues. Au semestre d’hiver cependant, le quorum n’avait pas été atteint pour la dernière motion, sur l’éducation accessible, après que la grande majorité des étudiants aient quitté la salle une fois terminé le vote sur la motion pro-Palestine, débattue en premier. L’espoir que les étudiants mcgillois seraient subitement devenus plus avides de politique étudiante n’est donc qu’un mirage. Dans la foulée de l’effervescence participative, des motions sur la lutte contre le réchauffement climatique, contre la recherche militaire, et contre les stages non-rémunérés à McGill auront tout de même été approuvées cette année.

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Continuez sans nous https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/continuez-sans-nous/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/continuez-sans-nous/#respond Tue, 31 Mar 2015 16:01:41 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22771 Les associations de la FAÉCUM votent la désafilliation de la FEUQ.

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Les associations étudiantes de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) ont officiellement voté, à l’unanimité, pour la désaffiliation de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) lors de leur congrès annuel le samedi 28 mars dernier. La Fédération s’apprête donc à perdre sa plus grande association membre, qui représente 40 000 étudiants, soit environ 40% des membres affiliés à la FEUQ. La FAÉCUM était par ailleurs l’une des associations fondatrices de la FEUQ en 1989. La FEUQ a refusé de commenter les résultats du vote.

Les résultats du vote des 83 associations membres ont été accueillis sans surprise, près d’un mois après la publication d’un rapport de l’exécutif de la FAÉCUM le 28 février dernier sur l’état actuel de la FEUQ qui proposait «que la FAÉCUM ne soit plus membre de la Fédération étudiante universitaire du Québec et qu’elle participe à la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante». Le même rapport citait comme raison de départ la baisse de l’efficacité politique de la FEUQ lors de négociations avec le gouvernement. Sur la scène de la politique étudiante québécoise, ce départ représente un tremblement de terre, car il pourrait bien mener à la fin de la FEUQ, si d’autres associations membres décident de suivre la FAÉCUM dans son appel à une nouvelle organisation étudiante au Québec.

Dans un communiqué de presse de l’exécutif de la FAÉCUM, le président Vincent Fournier Gosselin a commenté que les étudiant(e)s de l’Université de Montréal «[…] envoient un message très clair qu’ils souhaitent une nouvelle organisation pour mieux défendre leurs droits et intérêts». 

Vers une nouvelle organisation?

La nouvelle organisation étudiante voulue par l’exécutif de la FAÉCUM en est encore au stade théorique, mais certaines associations étudiantes de région telles celles des Universités du Québec à Rimouski, à Chicoutimi et à Trois-Rivières ont démontré un certain intérêt pour une nouvelle organisation dans un communiqué le 26 février. Certains craignent cependant une régénération de la grande influence que la FAÉCUM possédait déjà au sein de la FEUQ due à sa taille supérieure aux autres associations étudiantes. C’est le cas entre autres de Jean-Michel Duguay, représentant de l’Association des étudiants en mathématiques et statistique de l’UdeM, qui a affirmé au journal Quartier Libre que  «le peu de représentativité qu’on [la FAÉCUM] accordait aux associations de régions a fait en sorte que ces derniers se sont dernièrement désaffiliés [de la FEUQ]». À McGill aussi, Julien Ouellet, v.-p. externe de l’Association étudiantes des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM), également membre de la FEUQ, confie craindre cette trop grande influence si les associations étudiantes devaient se rallier sous l’égide de la FAÉCUM. En réponse à ces craintes, Vincent Fournier Gosselin a affirmé dans son communiqué de presse que la nouvelle organisation serait mise sur pied démocratiquement et en tenant compte de tous les représentants associatifs, ajoutant que les représentants des associations étudiantes de l’UdeM «[…] devront jeter les bases d’une organisation démocratique, solidaire et articulée.»  Reste à savoir si une fois créée, l’ancienne influence de la FAÉCUM ne reprendra pas le dessus.

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Lutte d’idées ou de personnalités? https://www.delitfrancais.com/2015/03/24/lutte-didees-ou-de-personnalites/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/24/lutte-didees-ou-de-personnalites/#respond Tue, 24 Mar 2015 17:25:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22708 Brève.

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C’est devant un peu moins d’une centaine d’intéressés dans la salle de bal du bâtiment de l’AÉUM qu’ont eu lieu les SSMUbates le mercredi 18 mars. Devenus une tradition de la campagne des élections de l’AÉUM, ces débats opposent chaque année les aspirants exécutifs de l’association étudiante.

Le format pour les trois candidats sans adversaires était une simple série de questions des anciens occupants aux postes et du public. Les candidats en compétition pour les postes de v.-p. aux affaires internes et président de l’AÉUM devaient répondre à tour de rôle aux questions tout en s’interpellant mutuellement sur leurs campagnes. Malgré le risque de répétition des questions que représentait ce débat une semaine après les débats devant la presse, la plupart des enjeux abordés cette fois-ci n’avaient pas été discutés la semaine d’avant. Le sujet du Farnan-Gate à propos duquel l’aspirant président Alexei Simakov avait interpelé son opposant Kareem Ibrahim lors de la première série de débats a été remplacé par la liberté d’expression sur le campus, par exemple.

En revanche, on a pu  déplorer des débats plutôt mous entre les deux candidates au poste de v.-p. aux affaires internes Lola Baraldi et Johanna Nikoletos, qui se sont principalement concentrées sur les points sur lesquels elles s’entendaient plutôt que sur les différences de leurs plates-formes respectives. Du côté d’Alexei Simakov et de Kareem Ibrahim, le débat était un peu plus incisif, et touchait parfois au personnel. Ainsi, M. Ibrahim a reproché à M. Simakov son départ prématuré de l’Assemblée Générale de l’AÉUM du 15 mars dernier, ce à quoi l’intéressé a répondu que cela concernait sa vie privée et non les élections. Lors d’une question posée en français sur la francophonie sur le campus, M. Ibrahim a prêché en français une plus grande inclusion des groupes francophones sur le campus, tandis ce que M Simakov, sans se laisser démonter par une question dans une langue qu’il ne maîtrise pas, a quant à lui rappelé l’importance des interactions entre la communauté mcgilloise avec les autres universités montréalaises, majoritairement francophones.

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La grève est déclarée https://www.delitfrancais.com/2015/03/24/la-greve-est-declaree-2/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/24/la-greve-est-declaree-2/#respond Tue, 24 Mar 2015 17:14:49 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22701 McGill débute sa mobilisation.

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Une semaine complète de grève a été votée par L’Association générale des étudiantes et étudiants de langue et littérature françaises (AGELF) de McGill le jeudi 19 mars à l’occasion de l’Assemblée générale de l’association. Ce vote marque la volonté de l’AGELF de se joindre au mouvement du printemps 2015. La grève s’étendra donc du 30 mars au 3 avril, en réponse aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement Couillard.

Le référendum du 19 mars était formulé sous la forme de deux motions. La première prévoyait un jour de grève symbolique le 2 avril, dans le cadre de la manifestation nationale organisée le même jour par l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ).

Une majorité écrasante (79,07%) des étudiants de premier cycle du département de langue et littératures françaises qui ont exercé leur droit de vote s’est prononcé en faveur de cette première motion.

La deuxième motion proposait quant à elle qu’«advenant que le vote ci-haut soit voté favorablement et à majorité, que l’AGELF soit en grève du 30 mars au 3 avril.» Soumise à un vote par bulletin secret, celle-ci est passée avec 53,5% des voix.

À l’Université McGill, nombre d’étudiants n’ignorent pas «la nécessité de se créer un espace de grève, un espace de temps, de perturbation et de mobilisation pour lutter contre l’austérité», comme l’indique l’AGELF sur sa page Facebook. Si L’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) n’a, elle, pas présenté une motion pour la grève lors de la dernière Assemblée Générale, les départements ne sont pas à court de moyens pour faire entendre leurs voix.

Les médecins déjà en grève

Dans la même optique d’opposition aux politiques du gouvernement libéral, sans toutefois s’opposer à l’austérité en général, l’association des étudiants en médecine de McGill (MSS) a décidé lors de son Assemblé générale du 17 mars dernier d’affirmer son mécontentement vis-à-vis du projet de loi 20 lors d’une journée de grève symbolique. Celle-ci aura lieu le 30 mars prochain. La motion proposant la journée de grève est passée sans trop de difficulté avec 89 votes pour la motion et 19 contre. Le projet de loi 20 est une initiative du Ministre de la Santé et des Services Sociaux du Québec, M. Gaétan Barrette, pour imposer un quota de patients aux médecins omnipraticiens. Ainsi, chaque omnipraticien serait tenu de suivre au moins 1000 patients sous peine de recevoir des pénalités allant jusqu’à 30% de leur salaire. Selon David Benrimoh, sénateur de la Faculté de médecine de McGill, «[cette loi] ne nous donne pas les ressources nécessaires pour faire notre travail.» À titre personnel, il ajoute qu’il trouve que «les deux enjeux [l’austérité et le projet de loi 20] se chevauchent, car c’est une manifestation de l’austérité que de demander aux médecins de faire plus avec moins de moyens, ce qui contribuera à une baisse dans la qualité des soins donnés.» Il précise cependant que les médecins veulent que leurs causes soient perçues comme séparées et plus spécifiques que le mouvement plus général contre l’austérité.

MSS n’est pas la seule faculté de médecine à manifester fermement son opposition au projet de loi 20. Les étudiants de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal ont aussi choisi de poser un geste symbolique le 30 mars. En plus des étudiants, les doyens des facultés de médecine du Québec se sont unis dans un mémoire déposé en commission parlementaire pour dénoncer les répercussions du projet de loi. Le Dr. David Eidelman, doyen de la Faculté de médecine de l’Université McGill a contribué au mémoire et y a affirmé que le projet de loi risquait d’entraîner une dévalorisation de la médecine familiale. M. Benrimoh a d’ailleurs confirmé que la Faculté et les étudiants partageant la même opposition au projet de loi, la MSS s’est entendu avec la Faculté pour que les grévistes ne soient pas pénalisés pour leur absence le 30 mars.

Les votes à venir

L’austérité sera également à l’ordre du jour de l’Assemblée générale prévue le 26 mars par l’Association des étudiantes et étudiants en langue et littérature françaises inscrits aux études supérieurs (ADELFIES). Jolianne Gaudreault Bourgeois, présidente de l’ADELFIES, relativise: «Pour l’instant, ce n’est pas vraiment un vote de grève, mais plus l’occasion d’une plénière où les membres auront l’occasion de s’exprimer.» Elle précise cependant qu’au besoin, une Assemblée générale de grève pourrait être organisée avant le 2 avril.

Du côté de l’Association des étudiants en droit de McGill (AÉD), un référendum de grève par scrutin électronique aura lieu du 30 mars au soir au 1er avril en fin d’après-midi. Le référendum est divisé en deux questions, la première sur la tenue d’une journée de grève le 2 avril, et la deuxième pour une grève générale reconductible suivant l’annonce des résultats du référendum. Enfin, l’association des étudiants en études des femmes et de la diversité sexuelle de McGill (WSSA), qui représente 500 étudiants, tiendra un vote de grève le 31 mars.

Avec près de 50 000 étudiants déjà en grève contre l’austérité à travers le Québec, sans compter les étudiants en médecine opposés à des politiques plus spécifique du gouvernement libéral, le mouvement Printemps 2015 se précise au fil des semaines, mais atteindra-t-il des proportions comparables aux mobilisations de 2012?

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Des résultats très serrés, la participation en baisse https://www.delitfrancais.com/2015/03/20/22675/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/20/22675/#respond Fri, 20 Mar 2015 20:58:56 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22675 Kareem Ibrahim et Lola Baraldi ont été élus, 25.9% de participation.

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Les résultats des élections pour l’équipe exécutive 2015–16 de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), ont été dévoilés le vendredi 20 mars 2015 au bar étudiant Gert’s à 17h, soit deux heures après la clôture du vote par internet. Au vu des chiffres communiqués par Simply Voting, la compagnie en charge du comptage des votes, ce qui saute aux yeux est le minuscule écart de voix entre chaque candidat, en particulier pour le poste de vice-président interne.

Kareem Ibrahim a été élu président de l’AÉUM à 2389 voix contre 2164 pour son rival Alexei Simakov, soit 52,5% contre 47,5%, avec un écart de 225 voix. 912 personnes ont quant à elles décidé de s’abstenir sur ce vote, soit 16,7% du total des électeurs. L’écart est encore moins grand pour le poste de v.-p. interne. Lola Baraldi a été élue avec 1992 voix, tandis ce que Johanna Nikoletos la talonne de très près avec 1979 voix, soit 50,2% contre 49,8%, avec 13 voix d’écarts. 1494 personnes ont choisi de s’abstenir pour ce vote, représentant 27,3% des électeurs.

La déception de ces élections aura été la participation électorale, en baisse de 5% par rapport à l’année dernière. S’il est vrai que les 31,4% de participation étaient un record dans les années récentes de l’AÉUM et un des plus hauts taux de participation du Canada, les 25,9% de cette année paraissent peu en comparaison, une tendance que l’AÉUM devra surveiller. Au total, ce sont 5465 étudiants qui ont participé aux élections, sur les 21 105 membres de l’association étudiante.

Chloe Rourke, candidate au poste de v.-p. aux affaires universitaires, Kimber Bialik, candidate au poste de v.-p. clubs et services, ainsi que Zacheriah Houston, candidat au poste de v.-p. finances et opérations, ont été approuvés à 89,4%, 89,4% et 86,2% respectivement. N’ayant pas de rivaux lors de ces élections, les électeurs devaient simplement répondre «oui» ou «non» dans le bulletin de vote.

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Trois petits tours et puis s’en vont https://www.delitfrancais.com/2015/03/17/trois-petits-tours-et-puis-sen-vont/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/17/trois-petits-tours-et-puis-sen-vont/#respond Tue, 17 Mar 2015 14:38:07 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22602 La motion sur le désinvestissement rejetée, pas de quorum pour l’éducation accessible.

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Près de 500 personnes se sont déplacées dimanche 15 mars pour participer à l’Assemblée Générale du semestre d’hiver de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM). Contrairement à l’usage habituel, les débats, qui ont démarré vers midi, se sont déroulés dans l’amphithéâtre Leacock 132 et non pas dans la salle de bal du bâtiment Shatner. Ce semestre, les motions à l’ordre du jour concernaient le désinvestissement des compagnies profitant de l’occupation illégale des territoires palestiniens, les stages non-rémunérés et une politique étudiante pour l’accessibilité de l’éducation. La motion sur la solidarité envers les étudiants et les protestataires demandant des gouvernements démocratiques, qui avait été annoncée et devait être proposée lors de l’Assemblée, ne l’a finalement pas été.

Avant d’entamer les débats sur les motions mentionnées ci-dessus, une motion a été présentée par la v.-p. aux finances de l’AÉFA Kathleen Bradley au sujet du renouvellement du contrat entre l’AÉUM et RSM Richter, qui s’occupe des contrôles financiers de l’AÉUM. Le contrat doit être renouvelé tous les 3 ans par un vote étudiant, et la motion est passée avec 259 voix pour, 6 contre, et 4 absentions.

Motion sur le désinvestissement

La motion pour le désinvestissement des compagnies profitant de l’occupation illégale des territoires palestiniens, pour laquelle la plupart des étudiants s’étaient déplacés, avait été présentée à l’Assemblée par pétition. C’est l’organisation étudiante mcgilloise Solidarity for Palestinian Human Rights [solidarité envers les droits de l’homme en Palestine, ndrl.] qui était à l’origine de la recherche et de la rédaction du texte lui-même. La motion visait à ce que l’AÉUM, à travers son exécutif, s’engage à faire pression sur l’administration de l’Université pour que celle-ci désinvestisse de cinq «compagnies qui profitent de l’occupation illégale des territoires palestiniens», les compagnies incluent entre autres Volvo et Mitsubishi. Avant d’être présentée à l’Assemblée Générale, la motion avait reçu l’appui officiel de 22 associations étudiantes, dont le Groupe de Recherche d’Intérêt Public (GRIP-McGill) et Midnight Kitchen.

À la présentation de la motion a succédé un long débat, tant les avis de la communauté étudiante étaient divisés. Simon Parentski, étudiant en droit, a affirmé au Délit qu’il était venu pour voter contre la motion car : «[…] par le passé, je sais que des étudiants se sont sentis menacés par des motions comme celles-ci  qui imposent un côté du débat [sur le conflit Israélo-Palestinien] plutôt que l’autre, et je ne pense pas que cela peut être accepté sur un campus comme McGill où la diversité des opinions est valorisée». Mackenzie Kibbler, étudiant en Arts, a quant à lui ajouté que la motion était «une insulte à l’intelligence des étudiants.»

Du côté du oui, on regrettait surtout un débat qui s’est plus concentré sur des théories générales liées au conflit Israélo-Palestinien que sur le contenu de la motion elle-même. En entretien avec Le Délit, Dina el-Baradie, étudiante en gestion, a déploré que «La majorité des arguments contre la motion étaient sans rapport avec les investissements économiques de McGill dans ces compagnies, aucune desquelles n’est israélienne.» «Je suis venue parce que je me sens complice du fait que mon université investit dans ces cinq compagnies qui aident activement l’occupation illégale [des territoires palestiniens] et l’expansion des colonies.», a‑t-elle ajouté.

Après environ 45 minutes de débat, une motion pour passer au vote a été approuvée, ainsi qu’une mention proposée par Zain Ali Syed, étudiant en sciences, de procéder au vote par bulletin secret, ce qui a considérablement allongé la procédure. À 212 voix pour, 276 contre, et 9 absentions, la motion a été rejetée, annonce après laquelle la majorité des participants ont quitté les lieux.

Plus ou moins d’état

Présentée par le Nouveau Parti Démocrate de McGill (NPD-McGill), cette motion suggérait que l’AÉUM ne soutienne plus et ne promeuve plus «tout stage qui aille à l’encontre des lois du travail applicables.» et que l’AÉUM incite l’administration mcgilloise à faire de même. La majorité du débat autour de la question concernait l’application de cette motion aux clubs et services de plus petit calibre, certains craignant que la dernière clause de la motion en particulier limiterait ces derniers dans leur marge de manœuvre. Scott Conrad, étudiant en génie, a fait valoir que: «Limiter les clubs n’est pas une bonne idée, ils détestent ça, et ce n’est pas une bonne relation pour l’AÉUM et les clubs.». Duncan Walt-Kier trouvait quant à lui que «notre syndicat étudiant doit parler d’une seule voix pour dire que nous n’accepterons pas que des clubs au sein de l’AÉUM promeuvent des stages non-rémunérés.» Après qu’une modification à la dernière clause concernant l’application de la motion aux clubs ait été rejetée, la motion a été divisée en deux sections: une plus générale et une concernant seulement les clubs, les deux ayant été approuvées.

Motion sur l’éducation accessible

La dernière motion débattue, concernant l’accessibilité de l’éducation, a été présentée par l’une des auteurs de la motion, la v.-p. aux affaires externes Amina Moustaqim-Barrette. La motion, qui répond au contexte provincial actuel de mesures d’austérité, vise à ce que l’AÉUM «s’oppose spécifiquement à tout mécanisme visant à augmenter les frais de scolarité» et «mobilise ses membres contre les mesures d’austérité». Comme pour la première motion, le débat s’est rapidement éloigné du contenu lui-même alors que certains étudiants craignaient qu’elle ne serve de base à un vote de grève, dont Joshua Chin, représentant de la faculté de médecine à l’AÉUM. Plusieurs étudiants ont fait remarquer que les étudiants Français pourraient payer de plus hauts frais de scolarité si l’Université avait besoin de plus d’argent, avant que Mme Moustaqim-Barrette ne leur réponde que ces frais venaient d’avoir été augmentés. M. Chin a par la suite proposé que, comme la motion précédente, la motion sur l’accessibilité de l’éducation soit divisée en deux, sans succès. La motion a été approuvée par l’Assemblée Générale, mais seuls 97 étudiants étaient présents lors du vote, soit 3 de moins que le quorum requit pour qu’elle ait une valeur quelconque. La motion sera donc présentée au conseil législatif de l’AÉUM pour être approuvée plus tard.

Après les rapports des exécutifs de l’AÉUM, devant une vingtaine de personnes, l’Assemblée Générale s’est conclue vers 17h00. De près de 500 personnes à un peu plus d’une vingtaine, la longueur de l’Assemblée Générale aura fait fuir les plus militants, les auteurs des premières motions passées inclus.

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Obsolète, la FEUQ? https://www.delitfrancais.com/2015/03/10/obsolete-la-feuq/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/10/obsolete-la-feuq/#respond Tue, 10 Mar 2015 17:34:33 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22564 La FAÉCUM va voter sur sa sortie de la FEUQ.

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La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) a présenté un rapport suggérant la sortie de la FAÉCUM de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), à l’occasion de son conseil central du 25 février dernier. Le rapport, signé par l’ensemble du comité exécutif de la Fédération, propose que les diverses associations étudiantes décident de la potentielle sortie de la FAÉCUM, ainsi qu’un débat soit tenu quant à la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante lors du congrès annuel qui aura lieu à la fin mars.

Outre le vide énorme que causerait le départ de la FAÉCUM au sein de la FEUQ, l’idée de la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante représenterait un véritable tremblement de terre pour la sphère politique étudiante québécoise. En effet, la FAÉCUM, un des membres fondateurs de la FEUQ en 1989, représente avec ses 40 000 étudiants la plus grande association membre de la FEUQ, et exerce à ce titre une influence assez importante en son sein.

L’équipe du comité exécutif de la FAÉCUM a expliqué dans un rapport très critique les raisons de sa désillusion vis-à-vis du travail de la FEUQ: «La FEUQ n’est plus en mesure de répondre aux aspirations de ses membres et n’est plus efficace d’un point de vue politique», peut-on lire dans le document. Le mandat de la FEUQ, qui est de réunir diverses associations étudiantes pour mieux défendre leurs intérêts lors de négociations avec le gouvernement provincial, est, selon le document, compromis entre autres par des problèmes de structure et de gestion. Ceux-ci se sont reflétés, toujours selon le rapport, par les reculs en matière des droits des étudiants. On compte entre autres les nombreuses compressions budgétaires en matière d’éducation au Québec, l’augmentation de l’endettement étudiant et des frais de scolarité, ou encore le sous-financement des fonds de soutien à la recherche.

Ce que redoute la FAÉCUM à court et moyen terme, c’est surtout une communauté étudiante québécoise dénuée d’une organisation forte pouvant la protéger et la défendre de certaines politiques gouvernementales qui pourraient lui être nuisibles. «Il importe que notre association étudiante nationale soit en mesure de faire face à ces défis majeurs qui se poseront inévitablement», prédit le rapport. La perte de crédibilité récente de la FEUQ ne fait selon eux qu’empirer cette situation. La sortie de la FAÉCUM de la FEUQ verrait néanmoins cette dernière encore plus affaiblie, ce que craignent certains membres des comités exécutifs d’autres associations étudiantes. La FEUQ a quant à elle refusé de commenter le rapport de la FAÉCUM.

En guise de solution de rechange à la FEUQ, le rapport propose la création d’une nouvelle organisation nationale québécoise et invite d’autres associations à se joindre au mouvement. La décision reste toutefois entre les mains des associations étudiantes de l’Université de Montréal. Vincent Fournier-Gosselin, le secrétaire général de la FAÉCUM, a affirmé au Délit que la décision sera prise de manière démocratique et que la création d’une nouvelle fédération dépendra des diverses associations étudiantes, à l’Université de Montréal et ailleurs: «Il sera important d’assoir tout le monde autour d’une table une fois que la décision aura été prise. L’important c’est de réunir le plus grand nombre d’associations étudiantes.» Les associations étudiantes de l’Université du Québec à Rimouski, Chicoutimi et à Trois-Rivières ont fait part le 26 février de leur appui à l’idée d’une nouvelle «structure nationale à leur image [des associations]», dans un communiqué de presse. Victor Bilodeau, vice-président aux affaires politiques et externes du Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS), a quant à lui affirmé qu’il ne souhaitait «ni la TaCEq, ni la FEUQ, mais une association pour les membres et par les membres».

D’autres craignent qu’une nouvelle fédération fondée par la FAÉCUM implique une trop grande influence de celle-ci, forte de ses 40 000 membres. Une source officielle d’une autre association étudiante membre de la FEUQ a de son côté affirmé souhaiter «un débat honnête, transparent, et d’égal à égal». Dans les circonstances actuelles, où nombreux sont ceux qui voient la FEUQ comme obsolète, l’avenir de cette dernière dépendra donc peut-être de la décision des associations de la FAÉCUM à la fin du mois de mars.

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Les candidats aux postes exécutifs de l’AÉUM 2015–16 https://www.delitfrancais.com/2015/03/10/les-candidats-aux-postes-executifs-de-laeum-2015-16/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/10/les-candidats-aux-postes-executifs-de-laeum-2015-16/#respond Tue, 10 Mar 2015 17:30:36 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22544 Petite présentation des candidats.

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La période de campagne électorale de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) a officiellement démarré le lundi 9 mars à 9h, et se poursuivra jusqu’au 20 mars prochain à 17h, quand les résultats seront annoncés au bar étudiant Gerts. D’ici là, les sept candidats officiellement en lice pour les postes exécutifs de l’AÉUM présenteront à diverses occasions leurs programmes, comme à la conférence de presse le 12 mars ou au débat des candidats le 17 mars, afin de convaincre les étudiants de leurs aptitudes pour les postes qu’ils briguent. Les étudiants membres de l’AÉUM, c’est-à-dire l’ensemble du corps étudiant de premier cycle à McGill, seront appelés à voter du 18 au 20 mars pour choisir leurs représentants pour l’année 2015–2016.

Cette année, seuls les postes de président et de vice-président aux affaires internes de l’AÉUM offriront la perspective d’un réel débat entre les différents candidats, car les postes de v.-p. aux finances, v.-p. aux affaires universitaires et v.-p. clubs et services n’ont qu’un seul candidat chacun. Aucun candidat ne se présente au poste de v.-p. aux affaires externes pour le moment, un poste pourtant très chargé politiquement et très important pour les liens entre le campus et le reste de la communauté étudiante québécoise. Le Délit a rencontré pour vous les candidats de cette année afin de vous présenter leurs objectifs et projets de campagne.

PRÉSIDENCE DE L’AÉUM

Kareem Ibrahim

Présent sur tous les fronts à la fois, Kareem Ibrahim combine sa casquette de Floor Fellow à celles de sénateur des Arts à l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA) et de représentant du sénat à l’AÉUM, auxquelles s’ajoutent divers postes qu’il a occupés par le passé qui lui confèrent une certaine expérience en politique étudiante.

Sa campagne à la présidence de l’AÉUM s’articule sur trois axes: la communication, l’accessibilité et la représentation. Du côté des communications, il souhaite promouvoir la consultation de la communauté étudiante à travers divers forums en ligne et de manière plus générale mieux informer les étudiants sur les diverses manières dont l’AÉUM peut leur être utile. Pour ce qui est de l’accessibilité, M. Ibrahim aimerait voir plus de débats autour de l’accessibilité et de l’inclusion se dérouler au sein de la communauté mcgilloise, et assurer que les groupes marginalisés puissent se sentir plus inclus à l’AÉUM. Enfin, M. Ibrahim compte user de son expérience en matière de plaidoyer étudiant pour garantir une meilleure représentation des étudiants lors des discussions avec l’administration, et prioriser la planification financière à long terme en anticipant les coupes budgétaires à venir du gouvernement provincial. De tous ces objectifs, M. Ibrahim priorisera en premier lieu la communication, qui selon lui sera primordiale pour mieux accomplir ses autres projets.

Alexei Simakov

Alexei Simakov veut du changement à l’AÉUM, et il le crie haut et fort. Il a participé à la mobilisation étudiante en 2011 pour s’opposer à l’occupation du bâtiment d’administration et se décrit lui-même comme une figure d’opposition en politique étudiante depuis. Il s’est opposé à la grève lors du Printemps étudiant et a travaillé pour le comité du non au sujet de la motion sur la Palestine cet automne. Il ne s’inquiète pas de ne jamais avoir été impliqué directement dans l’AÉUM. Selon lui, l’AÉUM a besoin de quelqu’un qui peut œuvrer pour les intérêts concrets des étudiants, pas de technocrates.

Une chose est certaine, on ne peut pas accuser Simakov d’être vague dans ses promesses. Ses objectifs sont clairs: ouvrir les portes de la bibliothèque Redpath, améliorer l’accès aux espaces d’étude ouverts jour et nuit, ramener les sandwichs à Snax et surtout, faire de l’AÉUM une organisation apolitique. Ce dernier point revêt une importance toute particulière pour Simakov: selon lui, l’AÉUM devrait œuvrer à unir la communauté étudiante plutôt qu’à prendre position sur des questions politiques. Par ailleurs, il ne croit pas du tout en l’efficacité des grèves étudiantes pour contrer les politiques gouvernementales. Il s’oppose férocement à l’arrêt des cours lors d’une grève. Selon lui, les étudiants qui ne souhaitent pas y prendre part ne devraient pas en subir les conséquences. Simakov veut recentrer les activités de l’AÉUM sur les problèmes du campus comme la température de McLennan en été, trop basse selon lui.

Aux yeux du Délit, Kareem Ibrahim est sans hésitation le plus compétent des deux candidats. Son parcours dans le monde de la politique étudiante a été, jusqu’à ce jour sans faute. Si nous l’attendons de pied ferme sur ce qu’il entend par «planification budgétaire à long terme», nous croyons en ses capacités pour peser concrètement dans le débat avec l’administration. En plus de désirer l’inclusion de toutes les voix au chapitre de la vie étudiante, Monsieur Ibrahim parle français, ce qui en fait un interlocuteur privilégié. Mais que demande le peuple? L’ouverture des portes de la bibliothèque Redpath ou un président compétent et respectueux?


VP AUX AFFAIRES UNIVERSITAIRES

Chloe Rourke

Chloe Rourke est l’unique candidate au poste de v.-p. aux affaires universitaires. Son expérience en tant que sénatrice des Arts et Sciences auprès de l’AÉUM a pu la familiariser avec le fonctionnement des échanges entre les associations étudiantes et l’administration de l’Université.

Mme Rourke estime qu’il est important qu’elle couvre tous les axes de son portefeuille. La thématique de la santé mentale est selon elle fondamentale et doit être abordée avec sensibilité, mais rapidement. La candidate a souligné sa volonté de poursuivre et approfondir les campagnes de sensibilisation aux maladies mentales, trop souvent stigmatisées. La santé mentale comme la politique concernant le traitement des agressions sexuelles doivent être défendues et comprises par tous les partis concernés, de l’administration aux étudiants, mais doivent rester contrôlées et construites par les étudiants. De plus, la candidate compte conserver une position ferme pour protéger les droits et les besoins des étudiants face aux coupes budgétaires endurées à McGill: il s’agira de faire entendre la voix de la communauté étudiante dans des débats majoritairement réservés aux professeurs et administrateurs. Enfin, Mme Rourke se dit investie par le devoir de familiariser les étudiants avec les actions de leurs représentants auprès des différentes associations au sein de l’Université, sur un campus très diversifié.


VP AUX AFFAIRES INTERNES

Johanna Nikoletos

A-Johanna

C’est dans l’Association Étudiante de la Faculté des Arts que Johanna Nikoletos a fait ses classes. Avec assurance, elle affirme que son présent poste de v.-p. social (qu’elle occupe en remplacement de Kyle Rouhani depuis décembre) ainsi que son expérience professionnelle en communications lui fourniront tous les outils nécessaires pour remplir le poste de v.-p. aux affaires internes à l’AÉUM.

Mme Nikoletos base sa campagne sur quatre piliers: la communication entre l’AÉUM et les étudiants, l’amélioration de la semaine d’orientation, la recentralisation de l’image de l’AÉUM et la poursuite de l’engagement de l’AÉUM dans la communauté. Une fois élue, Nikoletos veut concentrer ses énergies sur l’amélioration des communications entre l’AÉUM et les étudiants en diversifiant les voies de communication, même si elle ne parle pas de projets concrets pour atteindre cet objectif. Son but: prouver à la communauté mcgilloise que l’AÉUM est une association fiable qui joue un rôle essentiel. Au sujet des affaires francophones, Nikoletos prévoit d’augmenter la visibilité de la Commission des Affaires Francophones (CAF) lors de la semaine d’orientation et lui donner une voix lors de l’organisation de l’événement.

Lola Baraldi

Étudiante en histoire, science politique et communications, Lola Baraldi a l’intention d’utiliser les réseaux et l’expérience en évènementielle qu’elle a acquise en politique étudiante par le passé pour mieux servir ses objectifs si elle devait devenir v.-p. interne de l’AÉUM. Elle est présentement v.-p. aux affaires externes de l’AÉFA, ainsi que représentante de la Faculté des arts au conseil de l’AÉUM.

Communication, évènementiel et francophonie sont les trois sphère autours desquelles elle se concentre sa campagne. Vis-à-vis de la communication, Mme Baraldi souhaite institutionnaliser le Comité Ad Hoc pour l’Engagement Étudiant, créé par l’AÉUM il y a quelques mois mais inactif jusqu’à présent, et qui permettra de consulter les étudiants et compiler leurs plaintes concernant l’AÉUM. Elle compte aussi écrire des rapports mensuels sur les activités du conseil exécutif de l’AÉUM, qui seront partagés par écrit et par vidéo. Côté évènementiel, Mme Baraldi veut créer un deuxième comité chargé de l’organisation d’évènements dédié à des évènements plus petits en collaborant plus avec les divers clubs du campus, ainsi qu’un calendrier des évènements en ligne qui permettrait d’alléger le listserv de l’AÉUM. Quant à la francophonie, c’est une priorité pour Mme Baraldi, qui affirme vouloir augmenter la visibilité de la Commission des Affaires Francophones (CAF) en établissant des liens entre celle-ci et d’autres groupes. De plus, si elle est élue, Lola Baraldi promet faire de son mieux pour trouver un local pour la CAF et la compagnie de théâtre francophone Franc-Jeu dans le bâtiment Shatner.

Lola Baraldi a le soutien du Délit. Sa connaissance des réalités francophones, bien qu’elle nous semble améliorable à plusieurs égards, la qualifie sans difficultés devant sa concurrente. Quoique nous l’ayons peu vue sur le terrain politique à proprement parler, Lola Baraldi est forte d’une solide expérience en communication et planification d’événements, nécessaire pour ce poste. De plus, si ses promesses sont tenues, nous pensons qu’elle pourrait devenir une personne clé pour la francophonie sur le campus. C’est donc vers elle, avec espoir, que notre regard se tourne.


VP AUX FINANCES

Zacheriah Houston

Entre les événements déficitaires comme la soirée 4 floors et le manque de transparence dans le budget, les défis sont nombreux pour le potentiel prochain v.-p. aux finances Zacheriah Houston. Unique candidat au poste, il promet de s’attaquer à ces problèmes afin de redorer le blason de l’AÉUM auprès des étudiants. M. Houston occupe présentement le poste de représentant de la Faculté des sciences au conseil législatif de l’AÉUM.

Il fait de l’amélioration de la transparence des opérations financières de l’AÉUM sa priorité. L’étudiant compte réviser les règlements autour des finances et surtout, continuer à rendre le budget plus accessible à la communauté étudiante. Son expérience dans plusieurs autres initiatives de l’AÉUM est une source d’inspiration aussi pour les changements qu’il souhaite apporter. M. Houston travaille au café étudiant Le Nid depuis son ouverture et compte profiter de ses connaissances pour rentabiliser l’établissement et même planifier son expansion dans l’avenir. De plus, M. Houston attache une importance particulière à l’amélioration du système de vérification financière des clubs. Son objectif est de créer un comité spécial dédié à cette tâche afin d’améliorer les communications entre les clubs et les vérificateurs. Il souhaite aussi faciliter l’application à l’aide financière de l’AÉUM pour les différents groupes sur le campus. Là encore, son expérience lui sera précieuse comme il a siégé au comité de financement durant deux ans.


VP CLUBS ET SERVICES

Kimber Bialik

Depuis l’abandon de son adversaire Max Drabkin, Kimber Bialik est la seule candidate au poste de v.-p. clubs et services. Cette année, Mme Bialik était Coordonnatrice du Groupe d’intérêts de l’AÉUM et a participé au Comité de revue des services et au Comité Club ad hoc. La candidate est en outre forte d’autres expériences au sein des clubs mêmes: elle est actuellement la présidente ou co-présidente de quatre clubs au sein de l’AÉUM dont deux visent à aider les enfants ayant des incapacités d’ordre physique ou mental, et deux représentent des intérêts des étudiants mcgillois.

Si elle est élue, la représentation des clubs représentera l’aspect le plus important du mandat de Mme Bialik, dans le sens où les nombreux clubs de l’Université sont souvent exclus des négociations majeures. La candidate compte aussi en profiter pour étudier et aborder l’amélioration de l’infrastructure à disposition des clubs et services sur le court terme comme sur le long terme. Un autre objectif fondamental à son programme est de regagner, dans le cadre des négociations sur le  renouvèlement de la convention collective avec l’administration, le droit pour les clubs d’utiliser le nom de McGill pour faciliter leurs initiatives de publicité. 

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Alliance exécutive https://www.delitfrancais.com/2015/02/24/alliance-executive/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/24/alliance-executive/#respond Tue, 24 Feb 2015 07:46:42 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22443 Les conseils de l’AÉUM et de l’AÉCSUM se rencontrent pour un sommet contre l’austérité.

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Les conseillers et membres exécutifs de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) et de l’Association des Étudiants en Cycles Supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) ont débattu ensemble pour la première fois dans l’histoire récente de l’université lors d’un sommet le lundi 23 février dans la Maison Thompson, où se situent les locaux de l’AÉCSUM. Ce conseil conjoint a été organisé par les membres exécutifs des deux associations étudiantes afin d’entamer une concertation commune sur les mesures d’austérité provinciales. «Il est logique que ce soit l’austérité qui nous ait rassemblés car c’est un enjeu qui nous touche tous d’une manière ou d’une autre, pas seulement l’AÉUM ou l’AÉCSUM», a commenté Courtney Ayukawa, présidente de l’AÉUM. «Cela devrait être fait chaque année car l’AÉUM et l’AÉCSUM ont des intérêts qui convergent souvent», a ajouté Julien Ouellet, v.-p. aux affaires externes de l’AÉCSUM.

Le sommet s’étant déroulé dans la salle de bal de la Maison Thompson, ce sont les règles de l’AÉCSUM qui ont modéré le débat, durant lequel les membres de l’AÉUM et de l’AÉCSUM étaient assis séparément des deux côtés de la salle. Le quorum, qui avait été établi selon les règlements des deux associations, soit 51% du conseil de l’AÉUM et les deux tiers du conseil de l’AÉCSUM, a été atteint dès le début du sommet à 18h dû à la présence obligatoire des conseillers. Les trois motions à l’ordre du jour portaient sur l’adoption d’une déclaration commune de leur opposition aux mesures d’austérité, la création d’un groupe de travail conjoint anti-austérité, et sur la continuation de l’allocation des budgets aux diverses institutions mcgilloises menacées par les coupes. Si de nombreux débats ont eu lieu à propos de certains amendements à apporter aux motions, ces dernières, en tant que telles, semblaient adoptées d’avance tant les votes en faveur de leur adoption étaient nombreux.

Motion pour la déclaration commune

La première motion débattue, et adoptée avec seulement deux voix contre, visait à l’affirmation de l’«opposition complète et définitive [aux] mesures d’austérité dans leur forme actuelle» par l’AÉUM et l’AÉCSUM, ainsi qu’au soutien des autres associations étudiantes québécoises contre ces mesures. La motion fait également état de l’importance de la sauvegarde des fonds académiques et des services à la vie étudiante pour la communauté universitaire. Cette motion, comme celles qui l’ont suivie, était destinée autant au gouvernement provincial qu’à l’administration de McGill.

Motion sur la création du comité anti-austérité

La deuxième motion portait sur la création du groupe de travail conjoint pour la mobilisation contre l’austérité, en parallèle à la déclaration de la motion précédente, afin de joindre les actes aux paroles. La motion, bien qu’adoptée, n’aura cependant qu’une valeur consultative car elle avait été reportée à la fin du sommet faute d’accord sur certains de ses amendements, et le quorum nécessaire avait alors été perdu. Le groupe de travail aurait eu comme mission d’informer les étudiants de l’impact des coupes budgétaires et d’aider à organiser les manifestations et campagnes contre lesdites coupes. Le désaccord portait entre autres sur la clause stipulant que seules les stratégies «non-violentes et non-diffamatoires» devraient être utilisées par le groupe de travail. «Je pense qu’en général la mobilisation requiert certaines stratégies diffamatoires, comme l’usage de blocus ou d’action directe», a déclaré Amina Mustaqim-Barrette, v.-p. aux affaires externes de l’AÉUM. Morgan Grobin, sénatrice de la faculté de génie au conseil de l’AÉUM, a quant à elle plaidé que «nous ne voulons pas nous faire des ennemis, si nous voulons le changement, nous devons faire des choses que le gouvernement respecte». La clause a finalement été supprimée en faveur d’une autre condamnant les tactiques dont l’objectif est expressément de causer le préjudice direct ou physique, suggérée par David Benrimoh, sénateur de l’AÉUM.

Motion sur les budgets menacés

La dernière motion, intitulée «Motion sur les priorités des étudiants au sujet des futurs plans budgétaires», a également été adoptée sans opposition majeure. Divisée en sept clauses différentes, la motion couvre divers secteurs de l’Université menacés de coupes budgétaires, et prévoit l’affirmation de la volonté commune des deux associations pour la préservation des allocations à ces secteurs. Ces clauses plaident d’abord pour le maintien des bourses et stages prévus par la Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), le maintien du nombre de cours offerts à l’Université et le rétablissement des bourses du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). Au niveau du campus, la motion prévoie le lobbying de l’AÉUM et de l’AÉCSUM pour l’allocation d’espace aux associations étudiantes en cas de reprise de l’hôpital Royal Victoria par l’université, le maintien des 27,6 millions de dollars en bourses octroyés aux étudiants dans le besoin par McGill, le maintien du budget des 32,2 millions de dollars pour les bibliothèques, ainsi que la préservation des postes de soutien aux étudiants.

Du côté de l’AÉUM, on a déploré la tenue d’un tel conseil conjoint si tard dans l’année, ce qui limitera l’application des différentes motions adoptées. «Ce sommet aurait dû arriver plus tôt, idéalement au semestre dernier», a déploré Mme Ayukawa. Selon elle, la logistique et la préparation étaient la cause de ce retard. Claire Stewart-Kannigan, v.-p. aux affaires internes de l’AÉUM, a regretté quant à elle que les conseillers des deux associations n’aient pas pu s’engager plus pleinement dans le débat, en partie dû au fait qu’un problème technique les a empêchés d’avoir accès aux motions à l’ordre du jour avant la tenue du sommet. «Plus d’engagement de la part des conseillers aurait permis plus de discussions entre eux plutôt qu’entre les exécutifs», a‑t-elle dit. À l’AÉUM comme à l’AÉCSUM cependant, on espère la tenue d’autres sommets du même genre à l’avenir.

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RVC s’enflamme https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/22388/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/22388/#respond Tue, 17 Feb 2015 16:29:07 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22388 Le toit du RVC est endommagé par un incendie accidentel.

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La toiture de la résidence mcgilloise Royal Victoria College (RVC) a été sérieusement endommagée le mardi 10 février par un incendie déclenché au cours de la matinée. L’incendie a été rapidement maitrisé par le Service de sécurité incendie de Montréal, mais les dégâts causés sur le toit de l’aile ouest du bâtiment ont entrainé le déménagement forcé des étudiants qui y vivaient.

Selon le Service de sécurité incendie de Montréal, un appel concernant l’incendie dans la résidence, située au centre-ville, a été reçu à 10h46. Les 20 véhicules et 50 pompiers dépêchés sur place se sont rendus maîtres de la situation et tous les dangers étaient  écartés à 13h45. Le chef du Service de sécurité incendie de Montréal a affirmé au McGill Tribune que les pompiers «[…] ont pu éteindre le feu dès qu’ils l’ont localisé, cela n’a pris que quelques minutes dès qu’ils l’ont aspergé d’eau». Le feu a démarré dans un espace vide situé sous le grenier de la résidence, d’où il a endommagé la charpente de la toiture. Si les dégâts des flammes sur le toit étaient importants, c’est l’intervention des pompiers et l’usage des lances à eau qui a causé les plus gros dégâts. L’infiltration de l’eau dans l’étage inférieur au grenier a occasionné des dégâts qui coûteront cher à réparer.

Matthieu Laperle, directeur principal du logement étudiant à McGill, s’est félicité de l’efficacité de l’intervention des pompiers et de l’évacuation des étudiants présents. «C’est une valeur ajoutée dans l’expérience qu’on a et aussi dans la garantie que nous avons de l’efficacité de la sécurité qu’il y a sur le campus. Il y a un encadrement professionnel et on l’a prouvé hier» a‑t-il commenté. Selon lui, l’incendie du RVC était le premier de cette ampleur dans un bâtiment de McGill, même si des incidents similaires mineurs s’étaient déjà produits par le passé.

L’administration a quant à elle salué la solidarité démontrée par la communauté mcgilloise et montréalaise vis-à-vis des 81 étudiants évacués. Ils sont temporairement logés à la résidence étudiante Evo, très proche du RVC. Selon Janice Johnson, la directrice gérante des résidences, des floor fellows de toutes les résidences sont venus aider les étudiants, le département de sport a fait don de vêtements, et plusieurs anciens étudiants ainsi que l’Université de Montréal et Concordia ont appelé pour proposer des logements aux étudiants déplacés. «Je n’arrivais pas à croire à quel point toute la communauté a été généreuse en soutenant ses membres ainsi» a‑t-elle ajouté au McGill Reporter.

Une enquête a été ouverte immédiatement après le début de l’incendie pour en découvrir les causes, même s’il était certain dès le départ que l’incendie n’avait pas été démarré par un quelconque pyromane. «Je ne peux pas vous dire ce qui a fait flamber mais il n’y vraiment rien de criminel, c’est d’origine naturelle» a commenté au Délit Éric Labad, agent relationniste du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), qui avait également dépêché une escouade sur le site. Selon le Service de sécurité incendie de Montréal, le feu était d’origine accidentelle, et aurait été causé par un problème en lien avec le système de climatisation. Selon eux, les détails de l’enquête dont l’administration devrait posséder une copie sont de nature confidentielle et ne peuvent être partagés avec le public. L’administration dit ne pas avoir encore reçu ces détails.

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S’investir pour le désinvestissement https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/sinvestir-pour-le-desinvestissement-2/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/sinvestir-pour-le-desinvestissement-2/#respond Tue, 17 Feb 2015 16:08:33 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22383 Actualité campus.

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À l’occasion de la première journée internationale d’action pour le désinvestissement [des industries fossiles] les 13 et 14 février, des sympathisants de Divest McGill, une association qui prône le retrait financier de l’Université de ses fonds dans les énergies polluantes, ont mené plusieurs interventions vendredi 13 février visant à sensibiliser la communauté étudiante sur l’importance de leur participation pour mieux faire réagir l’administration universitaire.

Tôt dans la matinée, les sympathisants ont hissé des bannières à l’aide de ballons gonflés à l’hélium dans les deux plus grands amphithéâtres du campus, Leacock 232 et l’amphithéâtre Dawson Adams. Une des bannières, placée au vu de tous les étudiants dans Leacock 232, incitait ces derniers à exiger collectivement que l’Université se désinvestisse des industries fossiles à travers l’usage de tweets. Sur l’autre, on pouvait lire: Votre dotation, votre futur. Désinvestissez McGill des énergies fossiles. Les bannières sont restées suspendues au plafond des amphithéâtres le temps de plusieurs cours, interpelant ainsi plusieurs centaines d’étudiants.

Plus tard, vers 13h30, les mêmes sympathisants ont également suspendu une troisième bannière au toit du bâtiment Leacock sur laquelle était écrit: Ne misez pas sur les sables bitumineux, désinvestissez McGill. Ces actions font écho à une douzaine d’autres organisées sur plusieurs campus canadiens, notamment à l’Université de Toronto ou encore à l’Université de la Colombie-Britannique.

Dans un communiqué de presse publié vendredi, des membres de Divest McGill ont approuvé les opérations menées plus tôt le même jour. «Nous soutenons complètement le message sur ces bannières», a affirmé Kristen Perry, une membre de l’association. «Les scientifiques et les économistes nous avertissent que le monde doit arrêter de bruler les combustibles fossiles dangereux comme les sables bitumineux, il est temps que McGill écoute», a‑t-elle ajouté. «McGill verdit déjà son campus, verdir notre portefeuille est l’étape suivante évidente», complète David Summerhays, un autre membre de Divest McGill.

Le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles, bien que relativement récent, regroupe déjà plusieurs centaines d’associations communautaires et universitaires à travers l’Amérique du Nord. Cette première journée d’action collective sera surement suivie d’autres à l’avenir, car le mouvement grandit vite et a déjà abouti au désinvestissement de 50 milliards de dollars, selon le communiqué de presse.

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Conseil Inc. https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/conseil-inc/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/17/conseil-inc/#respond Tue, 17 Feb 2015 15:53:56 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22378 Demilitarize McGill dénonce les sociétés de façade.

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Des militants du collectif Demilitarize McGill ont rendu publics, par voie de communiqué de presse dans la journée du 11 février, des documents démontrant l’usage courant de sociétés de façade par des professeurs mcgillois du Département de génie mécanique. Ces sociétés seraient utilisées afin de faciliter l’obtention de contrats avec l’agence gouvernementale Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC). Cependant, ce que les membres de Demilitarize McGill voient comme une tentative de dissimulation de recherches aux fins moralement répréhensibles et «loin de tout regard indiscret» selon le communiqué, représente  une pratique commune pour les professeurs du département concerné et permet de gagner du temps en évitant certains tracas administratifs. Les arguments contradictoires des deux côtés rendent donc ardu de savoir si ces recherches et leur mise en pratique sont éthiques ou non.  

Société de conseil ou société de façade?

La société ZND Inc., celle dont le nom figure sur le contrat avec RDDC rendu public par Demilitarize McGill, a été déclarée sous le nom et à l’adresse personnelle du professeur David Frost du Département de génie mécanique de McGill. En entrevue avec Le Délit, celui-ci ajoute que la société a été enregistrée en 1995. M. Frost affirme qu’une telle démarche est très courante au sein du département, car elle permet aux professeurs de faire du conseil en dehors de McGill. «Presque tous les professeurs en génie mécanique ont leur propre société. On nous encourage à avoir des sociétés afin de faire du conseil hors campus», assure M. Frost. «Quand nous faisons des tests hors campus, c’est plus simple pour éviter des problèmes de propriété intellectuelle, c’est plus rapide en général» ajoute-t-il. Luc Monceau, professeur en charge du Département de génie mécanique, avance quant à lui le chiffre de huit professeurs du Département ayant leurs propres sociétés, ce qui, sur un total de 30 professeurs reste assez loin de la majorité dont parle M Frost. M. Monceau ajoute que la consultation à l’externe par les professeurs mcgillois se réduit généralement à quelques jours par année, car ces derniers sont tenus d’enseigner, et souvent de superviser des étudiants en cycles supérieurs.
Kevin Paul, membre de Demilitarize McGill et étudiant en droit, pense quant à lui que «le problème est que tout indique que des ressources de l’Université sont utilisées pour cette recherche, donc l’affirmation que cette recherche se fait en dehors de McGill n’est pas très crédible». Certaines batteries de tests pour le RDDC se font au laboratoire canadien de recherche en explosif à Ottawa, ce qui explique le fait que 20 000 dollars aient été alloués dans le contrat pour les frais de déplacement du professeur et de ses assistants. Seulement, ce contrat ne fait mention que de quatre heures de location par ZND Inc. du complexe d’explosion contrôlé à Ottawa, ce qui semble peu aux yeux de Demilitarize McGill. Certains tests doivent être effectués à McGill selon M. Paul, mais M. Frost assure louer des installations hors du campus.

En plus de ZND Inc., le communiqué du collectif dénonçait la société Reactive Energetics Inc., gérée par les professeurs Andrew Higgins et Samuel Goroshin, et enregistrée au nom de ce dernier. Reactive Energetics Inc. a signé des contrats avec le Département de la défense. Comme David Frost, Andrew Higgins et Samuel Goroshin font partie du groupe de physique d’ondes de choc (SWPG) de McGill, mainte fois dénoncé par Demilitarize McGill pour ses sujets et pratiques de recherche.

Outre le problème de savoir si les sociétés come ZND Inc. utilisent les ressources de l’Université, la nature des recherches qu’effectue la société pour le RDDC est source de contradictions dépendamment de qui en parle. On peut lire dans le contrat que ZND Inc. cherche à «comprendre et améliorer la performance de mélanges explosifs hétérogènes […] qui contiennent des particules métalliques réactives», ce qui selon Demilitarize McGill se réfère aux explosifs thermobariques. «Le langage [dans le contrat] est explicite, et dit que l’objectif de ces recherches est d’améliorer ces explosifs.» M. Frost, de son côté, affirme que sa recherche se concentre principalement sur les phénomènes physiques comme la combustion du métal pour faire brûler des particules de métal dans certains supports, et affirme que la combustion du métal possède beaucoup d’applications commerciales aujourd’hui.

Quels que soit les réels objectifs et les conditions dans lesquelles les recherches de sociétés comme ZND Inc. et Reactive Energetics Inc.  sont menées, elles sont dans le viseur de Demilitarize McGill. Kevin Paul affirme que «Demilitarize McGill est prêt à agir pour faire pression sur l’Université pour perturber les recherches jusqu’à ce qu’elles ne se passent plus. »

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S’investir pour le désinvestissement https://www.delitfrancais.com/2015/02/13/sinvestir-pour-le-desinvestissement/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/13/sinvestir-pour-le-desinvestissement/#respond Fri, 13 Feb 2015 21:18:24 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22339 Brève.

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À l’occasion de la première journée internationale d’action pour le désinvestissement [des industries fossiles] le 13 et 14 février, des sympathisants de Divest McGill, une association qui prône le retrait financier de l’Université de ses fonds dans les énergies polluantes, ont mené plusieurs interventions vendredi 13 février visant à sensibiliser la communauté étudiante sur l’importance de leur participation pour mieux faire réagir l’administration universitaire.
Tôt dans la matinée, les sympathisants ont hissé des bannières à l’aide de ballons gonflés à l’hélium dans les deux plus grands amphithéâtres du campus, Leacock 232 et l’amphithéâtre Dawson Adams. Une des bannières, placée au vu de tous les étudiants dans Leacock 232, incitait ces derniers à exiger collectivement que l’Université se désinvestisse des industries fossiles à travers l’usage de tweets. Sur l’autre, on pouvait lire «Votre dotation, votre futur. Désinvestissez McGill des énergies fossiles». Les bannières sont restées suspendues au plafond des amphithéâtres le temps de plusieurs cours, interpelant ainsi plusieurs centaines d’étudiants.
Plus tard, vers 13h30, les mêmes sympathisants ont également suspendu une troisième bannière au toit du bâtiment Leacock sur laquelle était écrit: «Ne misez pas sur les sables bitumineux, désinvestissez McGill.» Ces actions font écho à une douzaine d’autres organisées sur plusieurs campus canadiens, notamment à l’Université de Toronto ou encore à l’Université de la Colombie-Britannique.
Dans un communiqué de presse publié vendredi, des membres de Divest McGill ont approuvé les opérations menées plus tôt le même jour. «Nous soutenons complètement le message sur ces bannières», a affirmé Kristen Perry, une membre de l’association. «Les scientifiques et les économistes nous avertissent que le monde doit arrêter de bruler les combustibles fossiles dangereux comme les sables bitumineux, il est temps que McGill écoute», a‑t-elle ajouté. «McGill verdit déjà son campus, verdir notre portefeuille est l’étape suivante évidente», complète David Summerhays, un autre membre de Divest McGill.
Le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles, bien que relativement récent, regroupe déjà plusieurs centaines d’associations communautaires et universitaires à travers l’Amérique du Nord. Cette première journée d’action collective sera surement suivie d’autres à l’avenir, car le mouvement grandit vite et a déjà abouti au désinvestissement de 50 milliards de dollars, selon le communiqué de presse.

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Couillard persiste et signe https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/couillard-persiste-et-signe/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/couillard-persiste-et-signe/#respond Tue, 10 Feb 2015 17:00:22 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22288 Brève.

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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre les politiques d’austérité du gouvernement libéral le mardi 3 février devant le Palais des congrès de Montréal. Bravant le froid à 11h30, les manifestants se sont rassemblés suite à l’appel de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Le choix de l’emplacement était dû à la présence du premier ministre québécois Philippe Couillard au Palais des congrès pour une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain intitulée «Ensemble, on fait avancer le Québec sur la voie de la prospérité».

Parmi les manifestants, de nombreux cols bleus de divers secteurs et employés de la fonction publique étaient présents, la plupart regroupés sous la bannière du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Étaient également présents divers groupes sociaux et étudiants venus afficher leur opposition aux restrictions budgétaires. Une douzaine de manifestants ont momentanément réussi à s’infiltrer dans la salle de conférence pour interrompre le discours du premier ministre, avant d’être escortés à l’extérieur. Imperturbable, M.Couillard a continué son discours sous les huées, défendant son plan de rigueur budgétaire et ses réformes de l’État québécois. Vers la fin de la manifestation, qui s’est terminée à 13h, des altercations ont eu lieu entre les policiers et certains manifestants, qui ont été dispersés à l’aide de poivre de Cayenne. Les syndicats et associations étudiantes promettent de nombreux autres mouvements de contestation contre l’austérité dans les mois à venir.

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Colère chez les enseignants https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/colere-chez-les-enseignants/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/colere-chez-les-enseignants/#respond Tue, 10 Feb 2015 16:59:15 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22286 Brève.

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La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a organisé le lundi 9 février une manifestation devant le bureau du premier ministre québécois Philippe Couillard au croisement des rues Sherbrooke et McGill College, afin d’exprimer le mécontentement des enseignants face aux politiques d’austérité du gouvernement libéral. La FAE, qui regroupe 8 syndicats et 32 000 enseignants de divers secteurs de l’éducation, avait choisi la date afin d’envoyer un message fort au premier ministre à la veille de la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale le 10 février.

Quelque 1200 personnes, selon les organisateurs, étaient présentes devant le bureau de M. Couillard au point fort du rassemblement, dans une ambiance tonitruante générée par les sifflets et vuvuzelas distribués par la fédération aux manifestants afin de mieux se faire entendre depuis le bureau du premier ministre, quelques étages plus haut. Afin d’inciter les enseignants à rester plus longtemps malgré le froid, les organisateurs avaient prévu des haut-parleurs diffusant de la musique afin que l’on danse pour se réchauffer.

Malgré l’ambiance festive, la FAE prend très au sérieux les coupes budgétaires qui affectent le milieu de l’éducation. Concrètement, la FAE craint une baisse de la qualité de l’éducation et de la qualité de vie des enseignants que causeront certaines mesures des coupes budgétaires. Le plan prévoit entre autres des coupes dans certains programmes éducatifs, un gel des augmentations et un départ à la retraite repoussé de 60 à 62 ans. «D’autres options existent et nous sommes ici aujourd’hui pour rappeler au gouvernement que nous faisons partie de la solution et que nous ne sommes pas que des exécutants!» a affirmé Sylvain Mallette, président de la FAE, lors d’un discours devant les manifestants.

Les manifestants se sont dispersés vers 18h15 après la tribune des politiques de la FAE, soit un peu plus d’une heure après le début de la manifestation à 17h.

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L’AÉCSUM en quête d’espace https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/laecsum-en-quete-despace/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/10/laecsum-en-quete-despace/#respond Tue, 10 Feb 2015 16:57:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22283 Le vice-principal présente le plan de reprise du Royal Victoria au conseil de l’AÉCSUM.

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Le conseil de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) a reçu la visite du vice-principal Olivier Marcil le 4 février, venu exposer la potentielle transformation de l’hôpital Royal Victoria en extension du campus mcgillois et répondre aux questions des conseillers à ce sujet. Les motions débattues lors du reste du conseil portaient sur la démission du secrétaire général de l’association Juan Pinto et sur l’élection d’un secrétaire général en intérim. À l’ordre du jour figuraient également une motion de suspension de certaines règles entourant les frais de scolarité des étudiants en cycles supérieurs, ainsi qu’une motion sur la sensibilisation au drame des étudiants mexicains disparus en 2014.

Reconversion du Royal Vic

McGill manque d’espace pour ses salles de cours et ses laboratoires de recherche. C’est pourquoi depuis l’annonce du déménagement de l’hôpital Royal Victoria au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), prévu pour avril prochain, l’administration a les yeux tournés vers l’hôpital, qu’elle espère convertir en une extension du campus. Le vice-principal a depuis annoncé aux différentes associations étudiantes qu’il pourrait répondre à toutes leurs questions. L’AÉCSUM, qui place ses pions en espérant acquérir ainsi de nouveaux locaux pour la recherche de ses membres, était la première à inviter M. Marcil à son conseil bimensuel. «Nous avons officiellement dit au gouvernement [québécois] que nous sommes intéressés par cet espace et prêts à le développer» a annoncé le vice-principal, pour qui la reprise du Royal Vic par McGill est une évolution « naturelle, due à la connexion historique entre le Royal Vic et McGill», et logique par sa proximité avec le campus. Le vice-principal a affirmé que le gouvernement est intéressé par le projet de reprise, apparemment le seul ayant été soumis à temps, à l’exception des projets de démolition des bâtiments pour développer l’espace en condominiums. La v.-p. aux finances de l’AÉCSUM, Nikki Meadows, a fait part de ses réserves quant aux coûts énormes qu’une telle transformation engendrerait, ce à quoi M. Marcil a répondu que l’Université n’achètera l’hôpital que si le gouvernement fait à l’Université une offre financièrement raisonnable. De plus, de par sa reprise des espaces, l’Université espère économiser l’argent qu’elle doit actuellement dépenser en louant des espaces de cours au centre-ville.

Les motions du jour

La motion sur le départ du secrétaire général de l’AÉCSUM Juan Pinto, qui en a brièvement exposé les raisons devant le conseil, a été débattue dans une ambiance de tension palpable, certains conseillers ayant interpelé directement le secrétaire général, ce qui explique les rappels à l’ordre du modérateur lors du passage de la motion. En effet, un conseiller a critiqué le secrétaire général pour son absence aux conseils de l’association précédant l’annonce de sa démission. La motion de démission du secrétaire général, dont l’approbation par le conseil est nécessaire pour que celle-ci soit activée, a été approuvée. Une autre motion décrétant une période de vote du 18 au 24 février pour l’élection d’un secrétaire général par intérim a également été approuvée.

Le conseil a également débattu  la motion soumise par Jason Jensen, étudiant en sociologie, au sujet de la suspension des règles actuelles sur le paiement de frais de scolarité pour des services non fournis par l’Université. En effet, selon les règles actuelles, les étudiants qui dépassent la limite de temps maximale pour l’obtention de leur diplôme se voient automatiquement déchus de leur statut d’étudiants et ne peuvent plus bénéficier des services de l’Université. Or, les étudiants en cycles supérieurs qui présentent leur thèse jusqu’à deux ans après leur perte de statut se voient quand même obligés de payer leurs frais d’études, bien que n’ayant pas bénéficié des services de l’Université. La motion de mercredi prévoyait donc que l’AÉCSUM présente une motion de suspension de ces règles au Sénat, et entame des négociations avec l’administration pour son abrogation. La motion est passée avec une grande majorité des voix.

Enfin, le conseil a approuvé une motion pour que l’AÉCSUM prenne part aux initiatives de sensibilisation de la population au drame des 43 étudiants mexicains disparus en septembre 2014, et dans le but d’amener les coupables devant la justice.

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Association cherche secrétaire général https://www.delitfrancais.com/2015/02/03/association-cherche-secretaire-general/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/03/association-cherche-secretaire-general/#respond Tue, 03 Feb 2015 16:42:53 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22215 Brève.

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Le secrétaire général de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) Juan Camilo Pinto, a annoncé sa démission officielle lors du dernier comité exécutif de l’association le 28 janvier dernier. Sa démission devra d’abord être approuvée au conseil de l’AÉCSUM le 4 février prochain, auquel cas elle prendra effet dès lors.

Dans sa lettre de démission, M. Pinto a cité des raisons personnelles comme la cause principale de son départ, et affirmait apprécier le soutien qu’il a reçu de certains membres du conseil exécutif après l’annonce de son départ.
L’AÉCSUM recherche donc actuellement un secrétaire général en intérim, qui se chargera du portefeuille de M. Pinto jusqu’à la fin prévue de son mandat. Les candidats intéressés ont jusqu’au 9 février pour se manifester, et en interne à l’AÉCSUM on affirme que deux personnes seraient déjà intéressées par le poste. Selon Julien Ouellet, v.-p. aux affaires externes de l’association, le changement de secrétaire général ne sera pas forcément synonyme d’une perte d’efficacité dans le champ d’action de l’AÉCSUM. «Je pense qu’un renouveau sera utile parce qu’il y avait une situation [à l’AÉCSUM] qui faisait en sorte qu’il [Juan Pinto] recevait énormément de critiques, donc cette évolution va probablement alléger la situation.»

En effet, le comité des directeurs de l’AÉCSUM a émis une motion de censure le 13 novembre 2014, retirant à M. Pinto ses responsabilités en ressources humaines à l’association, motion suivie le 10 décembre par un non de l’équipe exécutive de l’AÉCSUM lors d’un vote de confiance au sujet de ses compétences de secrétaire général.

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Qu’ils mangent de la brioche! https://www.delitfrancais.com/2015/02/03/quils-mangent-de-la-brioche/ https://www.delitfrancais.com/2015/02/03/quils-mangent-de-la-brioche/#respond Tue, 03 Feb 2015 16:41:42 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22213 L’AÉFA et l’administration négocient sur la nouvelle entente collective.

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Alors que le protocole d’entente qui régit les relations entre l’Université et l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA) s’apprête à expirer, l’association et l’administration ont entamé le mercredi 28 janvier les discussions vis-à-vis de l’ébauche d’un nouveau document sur la vente de nourriture. Le principal obstacle à l’ébauche d’un nouveau protocole cette année est la question de la marge de manœuvre de la cafétéria SNAX du bâtiment Leacock, à laquelle l’administration refuse le droit de vendre des sandwichs.

Techniquement prévue dans le protocole d’entente présent, l’interdiction de la vente de sandwichs était demeurée jusqu’au semestre dernier une règle à laquelle l’AÉFA s’était soustraite jusqu’alors mais dont l’administration a imposé l’application en rappelant l’association à l’ordre au semestre dernier. «Je pense que l’Université a démontré beaucoup de flexibilité en n’imposant pas cette règle immédiatement aux étudiants», avait affirmé le vice-principal exécutif adjoint au conseil législatif de l’AÉFA en début janvier. Celui-ci était cependant absent de la table des négociations le 28 janvier, laissant Vilma Di Renz-Campbell, directrice et conseillère principale du bureau du vice-principal, représenter l’administration pour le moment.

L’Université avait présenté à l’AÉFA un nouveau protocole d’entente en décembre, dont les principaux changements se réduisent à une augmentation des taxes administratives pour la couverture des frais de ses membres par l’AÉFA et l’augmentation des restrictions sur l’usage du nom de McGill par les associations étudiantes. Le protocole proposé par l’administration prévoit également la continuation de l’interdiction de la vente de sandwichs par SNAX, sur lequel l’administration se montre intransigeante. En cause: la protection des intérêts financiers de l’Université en ce qui concerne ses ventes de nourriture sur le campus, car SNAX étant contrôlé par l’AÉFA et donc les étudiants, ses ventes représentent un manque à gagner pour McGill.

Quant à la teneur du débat entre les deux institutions, selon Erin Sobat, v.-p. aux affaires académiques de l’AÉFA, qui représente l’AÉFA lors des négociations, «l’administration approche toujours ces négociations d’une position de pouvoir», parce que les sessions de discussion ont lieu dans le pavillon James de l’administration, et que le protocole d’entente est imposé par l’administration dû au fait que l’AÉFA utilise un espace qui n’est pas le sien. M. Sobat présentera en détails les aboutissements de la rencontre du 28 janvier ainsi que la stratégie de l’AÉFA pour les futures séries de négociations au conseil législatif de l’AÉFA le 4 février.

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Richard n’est pas celui qu’on croit https://www.delitfrancais.com/2015/01/27/richard-nest-pas-celui-quon-croit/ https://www.delitfrancais.com/2015/01/27/richard-nest-pas-celui-quon-croit/#respond Tue, 27 Jan 2015 16:49:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22188 Introspection sur les rouages de la création théâtrale.

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C’est dans le décor épuré d’une salle de répétitions que le Théâtre des Quat’ Sous a accueilli la dernière pièce d’Angela Konrad, Auditions ou Me, Myself and I. Ce format inhabituel, ne pouvant accueillir que cinquante personnes, était cependant parfaitement adapté à une pièce dont l’intrigue elle-même illustre les coulisses du monde du théâtre à travers une audition fictive de Richard III du vieux William Shakespeare. La petite salle crée une intimité singulière entre comédiens et spectateurs, ces derniers éprouvant autant d’émotions qu’il est possible d’en ressentir le temps d’une pièce d’une heure quarante-cinq.

En effet, on ne saurait caser Auditions ou Me, Myself and I dans des catégories aussi restreintes que la comédie ou la tragédie tant l’histoire bascule rapidement du désopilant au tragique, occasionnant tantôt la gêne, tantôt l’hilarité du public. Ce va-et-vient émotionnel est orchestré autour du personnage principal féminin Ricki, une metteure en scène tyrannique alternant entre la manipulation de ses acteurs, sa relation comique avec sa mère et la perte totale d’inhibition entre les auditions.

Ambitieuse, Ricki, dont le rôle est magistralement joué par Dominique Quesnel, souhaite créer une nouvelle adaptation de Richard III. Elle est déterminée à ne laisser personne, et surtout pas ses comédiens, corrompre son projet par une interprétation différente. L’intrigue est construite autour de l’intransigeance de Ricki, que la mère de cette dernière (jouée par Lise Roy) qualifie de mépris. «Les grands acteurs font rarement de grands humains», dit-elle en référence à Micky (Philippe Cousineau), venu pour l’audition du rôle de Richard III. Elle pousse ses acteurs jusqu’au bout, afin d’extraire d’eux leurs émotions les plus profondes et primitives, voire bestiales.

Demandant le maximum à ses comédiens, Ricki s’impose petit à petit comme le véritable tyran de la pièce, à l’instar du tristement célèbre duc de Gloucester, plutôt que l’inculte Micky, le fils prodigue du théâtre revenu après une carrière à la télé. Si des passants s’étaient attardés près du Théâtre des Quat’ Sous ce soir-là, ils auraient sûrement entendu sans les comprendre les cris des acteurs déchainés, désinhibés, sous les ordres dictés par Ricki, dont le besoin de manipulation frise la psychopathie tant elle semble incapable de sympathie.

Puis, tout à coup, le rêve s’effondre: la pièce ne recevra pas de subventions, le nerf de la guerre pour cette création artistique. Alors, après avoir congédié – où fait fuir – les comédiens et son assistante, c’est la déchéance de la metteure en scène jusqu’alors survoltée, bouillonnante d’énergie et de passion.

Le thème de la toute puissance de l’argent donne à la pièce un autre aspect, plus critique, qui évoque les difficultés financières chroniques auxquelles les metteurs en scène doivent faire face dans une industrie culturelle trop souvent éclipsée par le cinéma. Les personnages extravagants imaginés par Angela Konrad donnent cependant une certaine légèreté au ton général de la pièce, même si le monologue de fin de Dominique Quesnel laisse le spectateur repartir non sans une pensée affligée pour cette metteure en scène stoppée net dans son élan créatif, élan que la passion avait poussé à des tactiques de guerre psychologique. 

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