Sofia El Mouderrib - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/sofia-el-mouderrib/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 19 Feb 2013 04:20:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Être ou ne pas être végétarien? https://www.delitfrancais.com/2013/02/18/etre-ou-ne-pas-etre-vegetarien/ Tue, 19 Feb 2013 04:20:55 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=17208 Science ça!

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Entre les études, le

travail, la famille et les amis, on a peu de temps libre pour se préoccuper de notre santé et encore moins de notre planète! Le mouvement altermondialiste souhaiterait le contraire, mais les faits sont là: on n’a pas le temps de magasiner des vêtements de fabrication responsable, d’acheter uniquement des produits équitables, de composter nos aliments et d’acheter local. Toutefois, il existe, selon les altermondialistes, une façon simple et saine de bien s’alimenter tout en protégeant la nature: le végétarisme. Ce mode de vie pose cependant des problèmes éthiques majeurs. Alors, être ou ne pas être végétarien?

 

Pour l’environnement

Pour la production d’une calorie de bœuf, il en faut dix-sept d’origine végétale. Pour le poulet, le porc et les œufs, seulement quatre calories végétales sont nécessaires. Cela signifie qu’au lieu de consommer 17 calories de céréale, nous en gaspillons seize pour avoir une seule calorie qui goûte le bon steak! La terre ayant une étendue de terrains agricoles limitée, consommer de la viande comme nous le faisons mènera à un épuisement irréversible des sols. Plus la population mondiale croît (et rien n’indique un prochain renversement de cette tendance), plus cet épuisement approche.  Avec une augmentation de la demande de viande vient la déforestation. En Amérique du Sud, des pans entiers de forêts sont brûlés pour faire place à des monocultures céréalières pour nourrir les animaux d’élevage.

Plus localement, les déchets fécaux du bétail se retrouvent souvent dans les cours d’eau avoisinants. Les éléments chimiques contenus dans ces fèces déstabilisent les écosystèmes des lacs et rivières. Plus d’algues, plus de bactéries, moins de poissons, moins d’amphibiens; les conséquences sont multiples.

Le végétarisme, avec son exclusion de toute viande animale, semblent donc être LA solution alimentaire à ces problèmes environnementaux. Pourtant, la mondialisation a ses effets pervers et met parfois les «végés» dans l’embarras. L’exemple du quinoa en est un qui fait en sorte qu’on ne sait plus à quel saint écolo se vouer! La popularité du quinoa, un produit agricole péruvien et bolivien, a fait grimper son prix à un point tel que les populations rurales de ces deux pays ne peuvent plus s’en payer. Désormais, le poulet leur coûte moins cher que cette simili céréale. De plus, l’engouement occidental pour ces grains a remplacé les cultures variées et riches traditionnelles par de vastes monocultures de quinoa. Ajoutons à cela qu’il y a des pénuries d’eau dans les villages dues à l’irrigation de ces cultures! Cette situation nous montre qu’il faut à la fois manger moins de viande et manger local, mais des bananes et raisins du Québec l’hiver, c’est rare! L’importation devient inévitable, tout comme l’empreinte CO2 qui accompagne le transport.

 

Pour la santé

Le gras animal est généralement saturé; s’il n’est pas entreposé dans des cellules adipeuses, il est métabolisé dans notre corps en cholestérol, une molécule qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires. La viande rouge augmente le risque d’avoir un cancer colorectal, un cancer du sein, du foie ou de l’œsophage. Pour éviter ces risques, il faudrait réduire notre consommation de viande rouge à 500g, c’est-à-dire l’équivalent de deux steaks, par semaine. Les consommateurs exclusifs de viande blanche (volaille et poisson) voient ces risques pour la santé diminuer significativement.

Pour avoir un apport complet en protéines tout en étant végétarien, il faut s’assurer d’aller chercher tous les acides aminés essentiels que l’on retrouve dans la viande. Il faut donc combiner les légumes, les céréales et les légumineuses pour obtenir la totalité de l’éventail de ces morceaux de protéines. Il est à noter que dans toutes les cuisines traditionnelles, ces combinaisons existent. On a qu’à penser au couscous, aux plats asiatiques à base de riz et de soja, aux plats latinos contenant des fèves et du maïs, pour ne citer qu’eux. Si un régime végétarien n’est pas complet, des carences peuvent mener à une anémie, un appauvrissement du sang en globules rouges, ce qui est dangereux pour la santé. Il faut donc bien s’informer avant de débuter un tel régime. Le préjugé selon lequel les végétariens sont faibles et dépourvus de muscles est mis à mal par deux athlètes de chez nous, soit Anthony Calvillo, le quart arrière des Alouettes de Montréal, et Georges Laraque, un ancien hockeyeur professionnel, qui ont vu leurs performances physiques s’améliorer après être devenus végétariens.

 

Pour les animaux

La souffrance animale est un des arguments les plus controversés de la cause végétarienne. On peut se demander s’il n’est pas tout naturel de tuer pour se nourrir puisqu’il en a toujours été ainsi pour la race humaine. Mais cet argument naturaliste a ses limites parce que, justement, toutes les maladies chroniques reliées à la consommation de viande révèlent les lacunes d’adaptations dans le corps humain. Environ huit gènes favorisant le métabolisme des gras issus de la viande ont été identifiés chez l’homme, ce qui s’explique tant par une adaptation historique que par la descendance de l’homme du singe. Étudier la physiologie actuelle de l’homme et son rapport à la viande sera éclairant. S’il est possible de s’en passer, pourquoi ne pas le faire ? Les antispécistes poussent l’argument de la souffrance animale un peu plus loin en refusant une distinction entre les espèces et surtout en rebutant l’hégémonie des Homo sapiens sur les animaux qui sont exploités pour la science, le plaisir sportif et la nourriture. Nombre de documentaires ont été réalisés afin de démontrer la souffrance animale dans nos industries, dont Food inc. et plus récemment, La face cachée de la viande. Certains animaux ne voient jamais la lumière du jour, d’autres sont attachés de façon à ne pas pouvoir faire un tour complet sur eux-mêmes. Des conditions épuisantes pour les poules pondeuses aux séparations des veaux de leur mère touchent quiconque les voit, mais au quotidien, l’impact de ces documentaires ne se fait pas sentir. Loin des yeux, loin du cœur.

 

Flexitarisme

En somme, il y a des raisons d’être végétarien et des raisons de ne pas l’être. Beaucoup de gens (et j’en suis) avoueront adhérer à la cause «végé», mais n’arriveront pas à modifier cette partie de leur vie. Il est si facile de se rapporter aux plats que nous connaissons et que nous aimons depuis notre enfance. Il existe désormais une tendance nommée «flexitarisme» qui enjoint ces gens à consommer moins de viande et lorsque l’envie nous en prend, de choisir des viandes d’éleveurs locaux dont les pratiques sont éthiquement responsables et d’acheter des poissons pêchés de façon responsable également. Si tout le monde ne faisait que réduire son apport hebdomadaire de viande, les conséquences environnementales se feraient moins sentir, la santé des gens ne ferait que s’améliorer et les industries agroalimentaires s’adapteraient à la demande des consommateurs. C’est peut-être ça la solution pour les paresseux du type grands-parleurs-petits-faiseurs comme moi qui veulent être et ne pas être végétariens à la fois!  ξ

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Réflexion sur le système de santé https://www.delitfrancais.com/2012/11/26/reflexion-sur-le-systeme-de-sante/ Mon, 26 Nov 2012 20:17:42 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=16086 Science ça!

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Le vestibule était superbe: du tapis, des aquariums, de hauts plafonds et… des sourires! Tous ces gens en uniformes blancs nous souriaient, nous rassuraient. Même la secrétaire était de bonne humeur! Je n’étais pas dans un hôtel cinq étoiles, mais bien dans un hôpital aux États-Unis, en Caroline du Nord. C’était il y a trois mois, après qu’un proche s’était cogné la tête en plongeant dans une vague au bord du Cap Hatteras. Après une arrivée en ambulance les infirmières s’en occupèrent immédiatement. Pendant que je remplissais les papiers dans la salle d’urgence, j’ai constaté que nous étions environ 10 personnes assises dans ce qui ressemblait davantage à un salon qu’à une salle d’attente. Quand le médecin est arrivé pour ausculter le blessé, j’ai voulu me pincer tant je n’en croyais pas mes yeux. Le docteur avait l’air calme et était parfaitement bronzé. Il s’est excusé de l’attente, paroxysme de ce moment surréaliste. Mais qu’est-ce que c’est que cet hôpital? L’auscultation, le scan, la lecture du scan par un radiologue et l’auscultation finale se firent en deux heures.
Court périple vers le nord… Le bâtiment était beige, les chaises grises, l’odeur désagréable. Aucun sourire, ni de beau tapis cette fois-ci. Une morosité régnait, c’était triste. Soirée dans un hôpital de la couronne nord de Montréal. C’était la semaine dernière alors qu’un proche souffrait d’un calcul reinal. Si son admission fut immédiate, la visite du médecin et les soins tardèrent. On ne s’adressait pas à la famille, seulement au malade qui pourtant ne pouvait que difficilement répondre aux questions. On ne nous rassurait pas, ne nous informait pas ni des soins prévus, ni des délais. J’étais invisible et impuissante. Dans le corridor, des gens dormaient sur des civières, les infirmières et infirmiers courraient dans tous les sens, et les médecins se faisaient rares. Vingt heures plus tard, sans même avoir pu compléter le diagnostic ni aucun conseils ou informations on quittait l’hôpital: «on vous rappellera si on voit quelque chose sur la radio».
Cette différence de traitement représente en fait une différence de plusieurs liasses de billets! Les soins effectués en Caroline du Nord auraient en effet coûté plus de 200 000 dollars.
Entre 1957 et 1961, le système de santé universel fut instauré dans tout le Canada. La volonté des citoyens de tout le pays à créer une gratuité d’accès aux soins dans le but de respecter des valeurs d’équité et de justice sociale était à la source de ce grand projet. Cette volonté est d’abord née en Saskatchewan, puis le gouvernement fédéral a mis en place les mécanismes légaux d’un océan à l’autre.
De nos jours, ce système universel est toujours en place, mais souffre d’attente chronique et de carence en médecins et en infirmières. La problématique est multiple.
Le Canada ne se classe que 10e dans la notation du Conference Board du Canada (un organisme à but non lucratif et non partisan). L’écart entre la première place et la nôtre peut s’expliquer par: l’accès à la médecine de première ligne, les soins accordés aux malades chroniques, l’attente en urgence, l’attente pour rencontrer un spécialiste et l’attente pour les chirurgies.
Au banc des accusés comparaissent le sous-financement et les agences de santé, mais aussi le coût des médicaments.
En 2008, le rapport Castonguay créait une polémique. Le but des travaux commandés par le gouvernement libéral était d’établir un maximum de possibilités afin d’ «en avoir pour notre argent». Le budget du ministère de la santé engloutissant environ 50% du budget total annuel et n’en voyant pas les répercussions positives attendues dans le réseau de santé, il était normal de réévaluer les aspects organisationnels et financiers du système. Par contre, les conclusions n’ont pas plu pas aux défenseurs de l’universalité, soit la Coalition Solidarité Santé et les Médecins Québécois Pour le Régime Public (MQRP). En général, la marchandisation des soins par un réseau privé, la privatisation de la gestion des hôpitaux, ou l’instauration d’une franchise annuelle selon les soins accordés et le revenu sont des mesures qui ne plaisent pas à la population non plus.
Effectivement, l’aspect idéolo-gique prend toute la place dans ce débat puisqu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Selon des exemples étrangers et des faits fiscaux établis, tout est possible: privé, gratuité, deux vitesses, un médecin de famille pour tous les Québécois, ou encore un Québécois par médecin de famille. Les sciences économiques et sociales sont loin d’être exactes. Il incombe donc à la population de décider, de prendre position avec les données présentées. A‑t-on soif de justice sociale ou de responsabilité individuelle? D’équité ou d’égalité? De solidarité ou d’efficacité?
Le bipartisme du Québec pourrait nous amener vers une alternance d’idéologies opposées ad vitam aeternam. C’est ce qui est arrivé avec la taxe santé. Instaurée dans une lignée de tarification des services à l’époque du gouvernement Libéral, son annulation faisait partie du programme de campagne du parti présentement au pouvoir. Ce va-et-vient constant crée la dette et la confusion. Un référendum pourrait être la solution, car cela permettrait d’engager les gouvernements des vingt prochaines années à prendre une direction spécifique. L’universalité, les deux vitesses ou la privatisation? Au moins, cela forcerait les partis à prendre des décisions dans le cadre d’une ligne directrice.
Alors que je croyais vivre dans un pays riche, ma désillusion a été grande quand je mis les pieds dans cet hôpital beige. Cette visite m’a fait réaliser que ce n’était de la faute de personne et de tout le monde à la fois. Elle m’a attristé puisque je suis certaine que nous avons les moyens de tout régler, d’arriver à de hauts standards dans le régime public comparables à ceux des pays scandinaves et du Japon. Ça m’a aussi fait aussi réaliser le sacrifice social que les Canadiens ont fait en 1957. Ils ont renoncé aux luxueux tapis, à un service clientéliste exemplaire, aux télés dans les salles d’attente et aux aquariums pour que plus de gens soient en santé. Bien plus en santé que nos voisins du Sud dont les choix furent différents.

Conference Board du Canada
Conference Board du Canada

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Une heure de plus! https://www.delitfrancais.com/2012/11/13/une-heure-de-plus/ Tue, 13 Nov 2012 21:03:13 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15948 Science ça!

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Il y a un peu plus d’une semaine, nous vivions un changement d’heure. C’était un gain d’une heure durant la nuit. Certaines personnes n’ont sentie aucune altération de leur quotidien et d’autres en ont même profité pour fêter une heure de plus dans les bars. D’autres, par contre, éprouvent toujours de la difficulté à s’en remettre. Pourtant il ne s’agit que d’une toute petite heure…
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une seule heure de décalage ne peut être compensée par le fait d’aller se coucher plus tôt ou plus tard tout simplement. Cette heure-là doit plutôt être vue comme le bloc de bois crucial que l’on retire de la tour, la faisant ainsi s’écrouler. La cause principale des inconforts générés par ce léger décalage se trouve à être un dérèglement hormonal. Les hormones sont les messagers de notre corps, transmettant des ordres que ce soit au niveau de notre cerveau ou à celui des autres organes. Sous l’effet de stimuli extérieurs, tels que la lumière, elles ordonnent l’endormissement ou l’excitation. Par exemple, elles ralentissent notre système rénal la nuit afin de nous éviter de mouiller notre lit. Notre rythme cardiaque aussi leur obéit. Outre les stimuli externes, la sécrétion de ces messagers est également influencée par notre cycle circadien, un phénomène physiologique complexe qui à première vue peut même sembler occulte.
Il s’agit en fait de l’horloge biologique dont le moteur se trouve dans notre hypothalamus et dont l’aiguille fait un tour en environ 24.1 heures. Drôle de manque de synchronisme n’est-ce pas? D’ailleurs les scientifiques se demandent toujours pourquoi, d’un point de vue évolutionniste, l’horloge biologique ne suit pas celle de la rotation de la terre. Mystère. Bref, ce cycle circadien est très revanchard. Il s’adapte très lentement aux changements d’horaire, surtout en regard au sommeil. C’est ce qui rend si difficile notre adaptation lors de nos voyages en pays lointains.
En plus de reculer l’heure, nous sommes en plein automne, saison de réduction de la photopériode, c’est-à-dire du temps d’exposition au soleil. Ajoutons à cela que nous finissons à peine nos midterms et commençons à étudier pour nos finaux! Le stresse s’empare alors de nous et influence à son tour nos hormones. Tous ces facteurs générant un déficit de sommeil hebdomadaire et cumulatif peuvent nous rendre la vie difficile. La fatigue chronique, la dépression, les pertes de mémoire, le manque de concentration sont des conséquences dommageables pour nos notes!
À l’inverse, certains étudiants en lisant ceci se demanderont de quoi je peux bien parler! Tous les facteurs d’insomnie sont propres à chacun et vécus différemment. Alors que l’existence du cycle circadien, commun à tous les humains, et même tous les animaux, est indéniable, ses mécanismes précis et ses facteurs de variabilité dans la population sont, jusqu’à ce jour, de vraies énigmes.

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Le septième continent https://www.delitfrancais.com/2012/11/06/le-septieme-continent/ Tue, 06 Nov 2012 05:50:03 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15629 Science ça!

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Au XXe s., le plastique devait sauver le monde. Cette matière issue du pétrole signait l’avènement de la modernité en offrant une alternative au bois et au papier. Plus besoin de s’enchainer aux arbres; le Tupperware venait à la rescousse! Finis les sacs en papier brun à l’épicerie: on fit un pari écologique.

Bien sûr, ce défi écologique était d’abord financier. Malgré tout, les entreprises pétrolières allaient bénéficier du courant écologique des trois R: «réduire, réutiliser et recycler». Les polymères s’y conformant davantage que le papier, pourtant une ressource renouvelable, gagnèrent en popularité. Par exemple, le sac en papier brun fut troqué pour la boîte à lunch. La durabilité et la maniabilité du plastique en firent un produit chéri du consommateur. Ajoutons à cela qu’il fut rapidement démocratisé, puisqu’il est à la fois moins cher que le bois et que le textile.

Mais, croissance économique oblige, le premier des trois R, «réduire», ne fut pas respecté. De plus, la biodégradation du matériau révolutionnaire allant de 100 ans à plus d’un millénaire, on se retrouve aujourd’hui avec le problème suivant: du plastique dans notre alimentation.

Les déchets de plastique se retrouvent en grande partie dans l’océan pacifique formant ainsi un «septième continent» comme l’expression populaire le décrit. Ces détritus sont réunis là où les grands courants-jets se rencontrent, s’étalant sur une superficie plus grande que celle de la France. En 2006, un bateau de Greenpeace entrait en collision avec cette masse évaluée à des millions de tonnes.

Sous l’effet des rayons du soleil et du sel marin, le plastique se fragmente (mais ne se biodégrade pas) en morceaux microscopiques. Le reste du puzzle devient alors évident: des animaux ingurgitent ces sous-produits, les incorporant ainsi à la chaîne alimentaire au sommet de laquelle nous nous trouvons.

On connait déjà les effets des perturbateurs hormonaux contenus dans les plastiques sur notre système endocrinien. En imitant l’œstrogène, ils se logent dans nos récepteurs cellulaires et modifient nos équilibres hormonaux. On soupçonne même que la baisse drastique de la fertilité chez les hommes en Amérique du Nord durant les dernières décennies soit due aux composants de plastiques, dont le célèbre bisphénol‑A, qui nuirait également au fœtus durant la grossesse. Alors, en plus du contact direct avec le plastique, nous l’incorporons désormais dans notre corps à travers notre alimentation.

Régler ce problème rapidement s’avère pratiquement impossible. Ce septième continent se trouve en eaux internationales, donc aucun pays ne se considère responsable. Nous ne pouvons donc pas compter sur la volonté politique individuelle de chaque pays. Trouver une substance chimique capable d’accélérer la biodégradation des plastiques? Qui financera les recherches? Attraper cette île à l’aide d’un filet géant, puis le lancer dans l’espace? Le bisphénol‑A fait vraiment délirer… vivement la pénurie de pétrole sur Terre!

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Avortement https://www.delitfrancais.com/2012/11/06/acortement/ Tue, 06 Nov 2012 05:50:01 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15653 Depuis 2007, le 26 septembre est la journée mondiale de la contraception. Cet évènement a pour but d’éduquer la population à propos des différentes méthodes de contraception et de briser les tabous. La transmission de ces connaissances entre les générations est difficile et l’école ne représente pas un lieu véritable de communication sur la sexualité. Ainsi,… Lire la suite »Avortement

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Depuis 2007, le 26 septembre est la journée mondiale de la contraception. Cet évènement a pour but d’éduquer la population à propos des différentes méthodes de contraception et de briser les tabous. La transmission de ces connaissances entre les générations est difficile et l’école ne représente pas un lieu véritable de communication sur la sexualité. Ainsi, un flou persiste autour des contraceptions d’urgence, soit la pilule du lendemain et l’avortement.

Cette journée fonctionne grâce à plusieurs partenaires comme des compagnies pharmaceutiques, des fédérations médicales et des organismes humanitaires non-gouvernementaux de partout.

Ce jour-là, au Canada, le député conservateur Stephen Woodworth soumettait au vote une motion sur les droits du fœtus. Cette requête demandait la création d’un comité parlementaire qui allait se pencher sur le moment dans le développement du fœtus qui en ferait un humain légal. Résultat: 203 votes contre, 91 pour. La motion ne passe donc pas et le comité ne sera pas créé. Il est à noter qu’aucun député québécois n’a voté en faveur de cette motion.

L’enjeu est bidisciplinaire: en premier lieu l’aspect éthique mettant en question le fait de donner la mort au fœtus, le fait de s’immiscer dans le cours «normal» de la Vie, ou encore les prétentions religieuses de chacun, et l’aspect scientifique médical mettant en cause la santé de la femme.

Les dangers reliés à l’avortement sont multiples. Le plus grave: le décès. Mondialement, il y a 4 décès sur 10 000 avortements  chaque année, que ce soit sur la table de chirurgie ou par le suicide. Cela semble énorme, mais si on exclut que des femmes se donnent la mort suite à des déboires psychologiques, le taux de mortalité rejoint celui de l’accouchement naturel.

Les conséquences physiques et physiologiques sont nombreuses: lacération du col de l’utérus, cancer des ovaires, stérilité, etc. L’avortement devrait ainsi être considéré par toutes comme une chirurgie majeure, un acte médical dangereux pouvant changer une vie.

L’aspect psychologique n’est pas négligeable. Outre le suicide, la dépression et la névrose peuvent frapper. Les relations amoureuses s’en trouvent affectées, tout comme le travail ou les études.

Ces constats en ce qui a trait à la santé devraient en convaincre plusieurs d’utiliser des méthodes de contraceptions plus mineures comme le préservatifet les anovulants. En éduquant la population dès un jeune âge, les femmes devraient ne plus arriver au point de s’en remettre à l’avortement, sauf dans des cas d’exceptions tels que les viols. C’est en fait le constat que font les communautés médicales: plus les femmes sont éduquées, moins elles ont recours à cette chirurgie.

Par contre, les conservateurs du Canada croient en la coercition. En légiférant sur certaines facettes de l’avortement (droits du fœtus, criminalisation de l’avortement tardif, droits du personnel médical de refuser d’effectuer un avortement, etc.), ils croient en venir à bout… pour des raisons idéologiques. Pour le bien des femmes? Non, pour des raisons idéologiques. Pour le bien des bébés? Non, si l’on considère les répercussions sur la vie d’un enfant s’il n’est pas voulu ou si la mère n’est pas en mesure de s’en occuper.

Alors que Stephen Harper a voté contre la motion de son propre député, la ministre fédérale de la condition féminine, Mme Ambrose, a voté pour. Est-ce un recul pour les femmes au Canada? Pourquoi a‑t-elle posé ce geste alors que son propre chef n’a pas donné son appui? Serait-ce une façon de faire avancer l’idéologie sans déclencher des manifestations monstres?

Chronologie de l’avortement:

1867–1969: depuis la confédération, l’avortement est un acte criminel.

1969: l’article 251 établit que l’avortement est criminel à moins d’être autorisé par un comité d’avortement thérapeutique.

1988: la Cour Suprême établit que l’article 251 est nul de par l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés. Le Dr. Morgentaler est exonéré 5 ans après avoir été inculpé d’avoir pratiqué des avortements illégaux.

1990: le gouvernement conservateur de Mulroney dépose un projet de loi de re-criminalisation de l’avortement. La loi passe en chambre des communes, mais entre en nullité au Sénat

2006–2012: des députés conservateurs présentent des projets de loi visant à criminaliser les avortements pratiqués après la 20e semaine de gestation, à faire du mauvais traitement d’une femme enceinte une circonstance aggravante dans la détermination de la peine et à protéger le droit du personnel médical à refuser de participer à un acte contraire à ses croyances.

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Réponses à mes lecteurs! https://www.delitfrancais.com/2012/10/23/reponses-a-mes-lecteurs/ Tue, 23 Oct 2012 08:22:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15188 Au sujet de vos commentaires à la chronique "Science ça!" sur l'Avortement...

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La science et l’éthique sont comme un vieux couple. Mariés depuis déjà longtemps, chaque épreuve rencontrée (clonage, cellules souches, conquête de l’espace, OGM, tests sur les animaux, etc.) implique des assiettes cassées, des insultes, des cris à s’en arracher les cheveux. Puis, c’est l’amour, l’harmonie, l’un ne pouvant se passer de l’autre. C’est la passion, celle qui se manifeste quand tout est à perdre ou à gagner, mais qui ne révèle jamais la ligne à ne pas transgresser. C’est un peu comme si la science demandait parfois à l’éthique: «Est-ce que tu me trouves grosse?». À chaque fois, c’est la catastrophe.

L’avortement soulève une querelle dans ce couple, c’est indéniable. Ici, j’élaborerai sur les réflexions posées par des lecteurs dont les réactions ont été publiées dans la section «Opinion» du Délit du 16 octobre. (volume 101, numéro 04)

D’abord, la réforme législative espagnole permettant désormais aux filles de 16 ans d’avorter sans le consentement des parents met en évidence le cœur du débat. Alors que l’on peut envisager, comme un lecteur le rapportait la semaine dernière, qu’ «…à 16 ans, l’État considère qu’on a l’âge de décider de la vie d’un être humain mais pas de décider de notre propre vie: on ne peut pas voter, acheter un paquet de cigarettes, boire une bière…», on peut aussi affirmer que l’État considère qu’une grossesse a des répercussions bien plus dramatiques que de sortir en boîte. Les privilèges venant avec la majorité n’ont quant à moi rien à voir avec la «condamnation» de vivre une grossesse non-désirée. Le mot est fort, je sais, mais tomber enceinte sans le vouloir est une véritable condamnation dans nos sociétés occidentales. D’un côté, on nous dit qu’il faut performer académiquement, aller à l’école longtemps, faire carrière, prendre soins de notre apparence, se divertir, consommer des biens, consommer des services, s’enrichir, trouver l’âme sœur, fonder une famille viable, et ce, dans une chronicité spécifiée. De l’autre côté, il ne faut pas surconsommer, polluer, acheter des cosmétiques cancérigènes, gaspiller son argent et, surtout, tomber enceinte avant un temps donné.

La convention sociale commande à la fois d’avoir des enfants et de les avoir au bon moment. La convention sociale perpétue l’hyper-sexualisation et la diabolisation de l’avortement (du moins en Amérique du Nord). Le meilleur exemple de ces paradoxes, c’est nous, les étudiantes universitaires.

Nous sommes en âge de procréer depuis presque 10 ans maintenant, mais, pour des considérations sociales, nous faisons le choix d’utiliser des moyens de contraception. Nous avons une sexualité (ce qui est sain et dans l’ordre des choses de la société moderne), mais ne voulons pas d’enfants. Et si un accident arrivait… devrions-nous vivre notre grossesse? Cesser d’étudier, s’appauvrir, mettre au monde un bébé sans père? Ce que je veux illustrer, c’est qu’il est facile de croire que l’avortement est un choix alors que c’est notre environnement social, familial et économique qui commande nos décisions et inflige les conséquences de ces choix. Criminaliser l’avortement serait alors comme forcer quelqu’un à se frapper avec sa propre main, puis le frapper pour l’en punir. Tous les coups durs que la société leur imposerait seraient encaissés par des femmes à mes yeux innocentes en bout de ligne.

Quand on s’expatrie de la réalité vers le pays de la philosophie, on peut passer à un autre aspect du débat. Le fœtus est-il un humain? À quel moment le droit du fœtus interfère-t-il avec celui de la femme? À trois mois peut-être? Jamais le trait ne pourra être définitivement tiré et la science n’est pas d’une très grande aide.

Un second lecteur se demande «Mais pourquoi interdire de vouloir se mettre dans la position de l’enfant? Pourquoi ne pas vouloir étudier sereinement et objectivement si ce fœtus n’est pas déjà un Homme, et donc pourrait accéder à un certain nombre de droits?». Il est vrai que tout peut se débattre intelligemment, mais, personnellement, je ne peux accepter que ce soit le Parti conservateur qui le fasse, ou même tout autre parti politique présentant des idéologies plutôt que des idées. J’aimerais qu’on débute le débat par des prémisses, comme «la société veut le bien physique et psychologique des femmes et des enfants» et «la société veut que les individus naissent avec des chances égales», mais nous savons que les prémisses des politiciens sont «nous voulons être élus dans 4 ans par les adhérents à notre idéologie». Stephen Harper en a d’ailleurs fait la démonstration en votant contre la motion de son député, l’avortement n’étant pas populaire dans la mince couche de son électorat lui permettant d’accéder à la majorité.

Alors de trois choses l’une: Soit nous attendons que la société s’assainisse et qu’elle ne requière pas des femmes d’avoir une vie prédéterminée où il ne faut pas avoir d’enfants avant 30 ans, soit on criminalise l’avortement pour combattre les femmes et ainsi engendrer une grande souffrance humaine, soit on prend une solution qui a fait ses preuves jusqu’à maintenant, qui est appuyée par le monde médical et le domaine social, qui est viable économiquement et qui ne fait pas de controverses au niveau moral: l’éducation!

Merci aux lecteurs du Délit pour ce dialogue et cette belle réflexion.

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La médecine alternative https://www.delitfrancais.com/2012/10/16/la-medecine-alternative/ Tue, 16 Oct 2012 16:32:38 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14956 Science ça!

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Les médecines alternatives dites «douces» sont tendances. On voit en général d’un bon œil tout ce qui est «naturel» et donc moins «chimique» que la thérapie par médicament. L’homéopathie, par exemple, génère annuellement environ 3 milliards de dollars aux États-Unis. Il ne s’agit donc pas de pratiques occultes, bobos ou païennes, mais de thérapies très répandues en occident. Je m’explique ce phénomène de trois façons:

 

La tradition

Les humains ont pris l’habitude de partager leurs connaissances et observations de la nature aux générations suivantes. Ainsi, avant l’avènement  des sciences, les observations de l’effet de certaines plantes sur la fièvre, les plaies, ou encore les cheveux, étaient partagées à tout le monde et particulièrement aux générations suivantes. Que ce soit de mères en filles ou de chaman en apprentis, la guérison empiriquement prouvée dans une population suffisait à convaincre. De nos jours, ce peut être notre ami ou un professionnel qui conseille des médecines alternatives. Que l’acuponcture aide des gens depuis des milliers d’année arrive même à convaincre les plus sceptiques comme moi. Que la science ne soit pas arrivée à démontrer son efficacité ne la proscrit pas forcément.

 

La détresse du malade

Face à la maladie, et particulièrement à la souffrance, un individu  cherche à optimiser ses chances de guérir. Je crois que cela tient de l’instinct de survie. S’il y a la moindre possibilité qu’une méthode arrive à soulager la douleur et ainsi à apaiser l’âme, chacun s’y laisserait tenter. Surtout si c’est sans risque.

 

Les dérapages de la médecine moderne

Le système de santé actuel doit être mis en cause dans la popularité des méthodes alternatives. En fait, c’est même la philosophie de la médecine moderne qui met l’accent sur le traitement plutôt que sur le patient. Les médecins n’impliquent pas suffisamment le patient dans le traitement. Combien de gens savent réellement la teneur et le but des médicaments qu’ils prennent? Connaissent-ils les risques encourus et les bénéfices engrangés? Un patient atteint de cholestérolémie, d’hypertension, de constipation chronique, d’insomnie ou de diabète sait-il qu’en faisant de l’exercice de façon hebdomadaire et qu’en changeant son alimentation il n’aurait plus à consommer des médicaments et à en subir les effets secondaires? Le patient voulant s’impliquer dans sa santé ira donc vers les produits de santé naturels pour se sentir maître de son corps.

 

L’accès restreint à un médecin de famille peut également être une des raisons. C’est avec ce professionnel qu’une fois par année, au moins, nous pouvons discuter longuement des choix de thérapies, des alternatives approuvées par la science (chiropractie, physiothérapie, diététique), des enjeux et de notre implication dans ces traitements. Nombreux sont ceux et celles qui voguent d’un médecin à l’autre, d’une clinique de sans rendez-vous à l’autre, sans suivi régulier.

Mais à trop dénigrer la médecine moderne, on tombe dans l’encensement des méthodes alternatives qui, elles aussi, comportent leur lot de problèmes. D’abord, les diverses substances qualifiées de «naturelles» sont des molécules actives dans le corps au même titre que les médicaments. Nos cellules ne font pas la distinction à savoir si la substance provient d’une plante ou d’un laboratoire. Les effets secondaires existent, les interactions avec d’autres médicaments aussi.

De plus, les charlatans profitent de la souffrance des malades. Dans ce cas-là, les connaissances ne sont plus familiales et dans un contexte de consumérisme et d’appât du gain, il est facile de flouer les gens.

 

Un mélange des genres

L’émission Une heure sur terre que l’on pouvait écouter vendredi dernier sur les ondes de la SRC proposait un excellent reportage sur le système de santé français. J’ai été étonnée d’apprendre, vers la 25e minute de l’épisode, qu’un médecin de famille prescrivait de l’homéopathie… Le reporter souligne aussi qu’ils sont 15 000 médecins à pratiquer à la fois la médecine moderne et une médecine alternative.

Je trouve qu’il s’agit là d’un mélange des genres présentant un problème éthique. D’un côté, le médecin bâtit sa réputation  sur le consensus social qu’est la science. On trouve une molécule, on la teste, on en expose les limites et les conséquences de façon chiffrée, puis on autorise les médecins à l’utiliser. De plus, l’acte médical est imputable. Si le docteur prescrit trop ou mal, il y a des chiffres, des références pour affirmer qu’il a mal fait.

D’un autre côté, le médecin se base sur des croyances, des similis de preuves scientifiques et des dosages infondés. Aucun consensus social n’appuie ces méthodes et on ne peut imputer le médecin puisque, sans données scientifiques, on ne peut affirmer qu’un tort causé à une personne est dû à la thérapie alternative.

 

Dans une société, il peut y avoir une cohabitation des médecines alternative et moderne. Le  choix existe et l’offre est là, mais  mêler références scientifiques et croyances, qu’elles soient fondées ou infondées, ne peut que nuire au patient et à la médecine en général.

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OGM: O Gros Maux, petits moyens https://www.delitfrancais.com/2012/09/25/ogm-o-gros-maux-petits-moyens/ Tue, 25 Sep 2012 12:25:47 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14400 Coup de tonnerre dans les médias cette semaine: une étude française menée par le fameux et controversé Dr. Séralini établirait clairement l’existence de propriétés cancérigènes dans un aliment génétiquement modifié: le maïs transgénique Monsanto NK603. Ce maïs est entré sur le marché canadien cet été, d’où la médiatisation à grande échelle de cette étude comprenant… Lire la suite »OGM: O Gros Maux, petits moyens

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Coup de tonnerre dans les médias cette semaine: une étude française menée par le fameux et controversé Dr. Séralini établirait clairement l’existence de propriétés cancérigènes dans un aliment génétiquement modifié: le maïs transgénique Monsanto NK603. Ce maïs est entré sur le marché canadien cet été, d’où la médiatisation à grande échelle de cette étude comprenant 100 rats nourris au maïs GM et exposés au pesticide RoudUp utilisé dans la culture de ce maïs et 100 rats témoins nourris au maïs de culture traditionnelle. Ces rats sont d’ailleurs une espèce ayant une prédominance héréditaire à développer des tumeurs et c’est pourquoi le groupe témoin a connu une incidence de 30% avec une alimentation dite naturelle. Chez le groupe test, c’est une incidence de 80% qui a été observée ce qui est tout de même considérable.

Le premier jour de la publication des conclusions de l’étude du Dr. Séralini, des scientifiques remettaient en question la fiabilité de l’expérimentation et de son protocole. Que ce soit le trop petit échantillonnage, le fait que l’on ait utilisé qu’une seule race de rat, le fait qu’on ait conjugué OGM et pesticides ou encore que l’on ait nourrit exclusivement les rats de ce produit, sont toutes des raisons pour dévaluer ses conclusions alarmistes.

Les pro-OGM ont de quoi se mettre sous la dent. De nos jours, démontrer que l’autre a tort nous donne trop souvent raison. Nombreux sont ceux qui, dans les médias traditionnels, mais aussi sur Internet, ont questionné la publication de la conclusion seulement, plutôt que de l’étude entière dont le financement est également obscur. Bientôt, dit-on sur la toile, un documentaire paraîtra, puis un livre sera publié. Serait-ce un coup de marketing pour d’abord propulser la cause des anti-OGM, ensuite pour des motifs monétaires?

La science se voulant une discipline d’exactitude, elle se retrouve entachée lorsque de telles études sont publiées. On perd l’aspect constructif, on ne sait plus qui croire. La science devient de la politique. Les médias s’en mêlent, nous montrant d’horribles petits rats couverts de tumeurs. D’ailleurs, Le Nouvel Observateur, un journal français, titrait «Oui, les OGM sont des poisons!». Titre fallacieux et sensationnaliste.

Ce sur quoi nous pouvons par contre nous indigner collectivement et ce, sans l’ombre d’un doute, c’est que les études exigées par Santé Canada avant de mettre le maïs Monsanto sur le marché étaient tout aussi ridicules. Ce ne sont que 90 jours de la vie d’un groupe de rats qui ont été observés. Petit échantillonnage, pas de variété dans la nourriture; c’est désolant. On se dit alors que la protection de la santé publique doit passer par le consommateur, mais saviez-vous que 75% des produits transformés que nous pouvons acheter à l’épicerie contiennent des OGM ? Bien sûr que non, l’étiquetage sur le génétiquement modifié est inexistant au Canada. On peut toujours demander au gouvernement Harper s’il veut bien se pencher là-dessus…

Ce qui nous reste à faire: regarder les étalages d’épis d’un regard suspicieux, des couteaux dans les yeux… puis de les faire bouillir, les beurrer et les saler avant de déguster!

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Vitamine D https://www.delitfrancais.com/2012/04/03/vitamine-d/ Tue, 03 Apr 2012 13:12:30 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=12517 À la sortie de l’hiver, l’air blafard, on se réjouit de la venue du soleil.

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Bientôt nous nous plaindrons de sa chaleur exagérée alors que ce mois-ci, nous prions les dieux pour qu’ils fassent arriver l’été plus rapidement. De la même façon, notre peau réclame ses rayons alors que ceux-ci l’affligeront tôt ou tard d’une brûlure. Le soleil s’avère à être à la fois un ami et un ennemi.

L’ami
Les rayons du soleil sont entre-autres composés de rayons ultra-violets B (UVB) qui sont essentiels à l’humain puisqu’ils nous permettent, au contact de notre peau, de synthétiser une hormone connue sous le nom de vitamine D. Celle-ci joue un rôle primordial dans la gestion du calcium dans le corps humain. Elle permet de l’absorber dans notre système digestif alors que son dérivé permet sa fixation sur les os.

Entre l’équinoxe d’automne et celui du printemps, l’inclinaison de la terre fait en sorte que les rayons de soleil au-delà du 42e degré de latitude ne sont plus suffisamment puissants pour nous permettre d’en synthétiser. Ajoutons à cela qu’à cause du froid nous n’exposons qu’une infime partie de notre peau. La solution est de consommer davantage de poissons gras et d’œufs qui contiennent la vitamine D assimilable par le corps, aussi disponible dans. des suppléments sous prescription ou en vente libre afin d’éviter une carence entraînant une douleur osseuse, de la fatigue musculaire, l’ostéoporose, différent type de cancers, la sclérose en plaque, l’hypertension, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et les maladies auto-immunes. En effet, la vitamine D est une super-vitamine. L’été, la carence en vitamine D n’est pas un problème, mais il y a un revers à la médaille…

L’ennemi
Tout le monde a déjà expérimenté un coup de soleil. Que ce soit un visage rouge tomate ou les épaules en feu, c’est tout aussi douloureux et ce, même chez les personnes à la peau foncée. Ces brûlures causent à court terme de la douleur et une sécheresse cutanée. À long terme, notre jeunesse passée à se bronzer sans crème solaire cause le vieillissement prématuré de la peau et le cancer sous la forme de mélanome.

Ce sont les UVA formant 99% des radiations solaires qui sont responsables des dégâts. Ils abîment le code génétique des cellules cutanées et engendrent ainsi des mutations dans celles-ci. Les cellules meurent un jour, mais se seront entre temps multipliées, transmettant ainsi les erreurs génétiques en en accumulant de nouvelles. Il peut apparaître alors un mélanome dont l’influence sur les taux de mortalité sont notables (25%). Cela devrait nous convaincre de ne pas aller au salon de bronzage, car les lampes qu’on y retrouve n’envoient que des UVA (donc pas de production de vitamine D) et sont cinq fois plus puissantes que les rayons du soleil en plein été, selon une inspection de Santé Canada. La crème solaire reste à ce jour la meilleure méthode de prévention contre les mélanomes.

En somme, une sous-exposition au soleil peut causer des problèmes, de même qu’une surexposition. Cela est tout-à-fait représentatif du fonctionnement du corps humain. Un mince équilibre existe entre l’excès et la carence que l’on parle d’exposition au soleil, de manger trop salé ou trop gras, ou encore de ne pas faire assez d’exercice. Alors cet été, on se badigeonne allégrement de crème solaire FPS 30 au minimum avant de s’exposer au soleil, on bouge, on se nourrit bien et on ne boit pas trop d’alcool (on essaie!), tout ça pour revenir en forme en septembre prochain afin de passer à nouveau à travers un dur hiver parsemé d’examens et de travaux… Bon été!

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Une cure pour le cancer https://www.delitfrancais.com/2012/03/20/une-cure-pour-le-cancer/ Tue, 20 Mar 2012 15:29:07 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=12019 Le lien entre le sport et la santé est indestructible dans nos esprits. Depuis notre plus jeune âge, on ne cesse de nous répéter que le sport, c’est la santé.

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Nous avons développé une perception très cardio-vasculaire de la chose et, en entendant ce mot, nous imaginons un gros cœur musclé pompant vigoureusement le sang dans nos artères. La prévention des maladies cardio-vasculaires grâce au sport a été prouvée il y a longtemps. Encore plus important, depuis les années 90, les scientifiques réussissent à démontrer le lien entre l’activité physique et la prévention de plusieurs autres types de maladies chroniques graves très présentes dans la société occidentale, comme le diabète de type 2, l’obésité et l’ostéoporose. Encore plus étonnant, l’influence positif du sport sur une maladie extrêmement invasive et meurtrière, le cancer, est démontrée.

Statistique Canada

Prévention
Plusieurs études épidémiologiques démontrent que le sport joue un rôle important dans la prévention de différents types de cancers. Le lien est surtout évident dans le cas des cancers du sein, de la prostate, de l’utérus et du cancer du colon, qui sont parmi les plus meurtriers au Canada. Les mécanismes entourant le phénomène ne sont toutefois pas élucidés complètement. Des hypothèses formulées, il ressort que le sport a des propriétés anti-inflammatoires et anti-stress sur le corps alors qu’il est démontré que le cancer a une composante inflammatoire et que le stress en serait un facteur notoire.

Intervention
Une fois atteint d’un cancer ou dans une période de rémission, le sport sous toutes ses formes est tout aussi important. Premièrement, il stimule l’appétit qui est atténué par les différents traitements en oncologie (chimio, radio, etc.). Or, il est établit qu’une alimentation suffisante et complète durant la maladie augmente les chances de guérison. Deuxièmement, il réduit certains effets secondaires majeurs tels que la constipation et la fatigue générale. Troisièmement, le sport assure une bonne santé mentale en améliorant le temps et la qualité du sommeil et en diminuant le niveau de stress. Ce sont trois enjeux qui pèsent lourd dans la balance de la rémission et c’est pourquoi, dans plusieurs hôpitaux du Québec, on offre désormais de l’activité physique et des sports variés aux malades atteints de cancer. Le tout est encadré par des kinésiologues qui s’assurent de la sécurité et de l’évolution physique et physiologique des patients.

Dans une vision plus globale de l’incidence du cancer au Canada, faire du sport est un élément crucial dans la diminution du nombre de cas et de la mortalité. La Société canadienne du cancer estime que si la population faisait de l’exercice régulièrement, se nourrissait bien et cessait de fumer, il y aurait une diminution de 30% des cas. Sachant qu’en ce moment deux personnes sur trois seront atteintes d’un cancer, un mode de vie sain épargnerait la vie de beaucoup de gens.

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Dehors le tabagisme https://www.delitfrancais.com/2012/03/06/dehors-le-tabagisme/ Tue, 06 Mar 2012 14:42:21 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=11599 En septembre dernier, l’enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada (ESUTC) révélait que 17% des Canadiens de plus de 15 ans étaient des fumeurs en 2010.

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Cette donnée est certainement positive si elle est comparée aux 25% de l’an 2000 et d’autant plus impressionnante à côté du 35% de 1985. Bonne nouvelle direz-vous? Il faut tout de même y mettre un bémol.

Alors qu’entre 2002 et 2006, une baisse constante de 1% par année avait lieu, les statistiques des cinq dernières années n’ont exposé qu’une baisse de 2%. Cette stagnation illustre un équilibre dynamique entre ceux qui arrêtent de fumer et ceux qui commencent à fumer. Or, n’importe qui aurait pu croire qu’un environnement sans cigarette mènerait au désintérêt généralisé des gens pour le tabagisme. D’autant plus qu’en 2006, la loi anti-tabac interdisait de fumer dans les restaurants, les bars, les commerces publics, les institutions gouvernementales, bref, les lieux publics fermés. La loi préconise aussi une distance réglementaire de neuf mètres pour fumer près des entrées des lieux publics.

Lindsay Cameron | Le Délit
Il y a un facteur principal à cette décélération: la diminution du nombre de fumeurs. En effet, les gens  connaissent de moins en moins de personnes ayant des maladies reliées au tabac et par ce fait même, voient la cigarette comme étant moins nocive qu’elle ne l’est vraiment. Les raisons menant à la cessation de la consommation du tabac sont nombreuses: fumer coûte cher, entraîne différents types de cancers et de maladies pulmonaires chroniques. Quant à la fumée secondaire, elle nuit à la santé d’autrui, l’odeur est désagréable et le regard social se fait de plus en plus lourd. Comment le fumeur social réagit-il à cette nouvelle tendance ?

Le fumeur social ne fume qu’un paquet par semaine, pas plus! Il le fait habituellement accompagné et boit de l’alcool en même temps. Son verre de vin à la main, il discute entre amis et fume sa clope ou son cigare. C’est la fin de semaine après tout, il peut se détendre un peu. Il fait donc rarement face aux publicités anti-tabac sur les paquets et au regard des autres. Il évite même celui de sa famille. Il pense qu’aussi peu de fumée dans ses poumons ne peut causer de dégâts et que de toute manière il n’est pas dépendant, qu’il peut arrêter à tout moment.

L’erreur est là. La ligne est mince entre un paquet par semaine et deux paquets par jour. D’ailleurs, une dose de cinq cigarettes par jour durant deux jours suffit à entraîner une dépendance. Ajoutons à cela que les substances chimiques inhalées ne sont pas métabolisées rapidement, qu’elles se déposent dans les poumons et y restent un certains temps.

Le fumeur social a donc une perception erronée de son comportement qui lui semble bien peu dommageable alors qu’il en est tout autrement. Vous connaissez un fumeur social? Présentez-lui le tableau ci-joint.

Nous sommes loin du temps où l’on fumait dans les hôpitaux, mais l’objectif étant d’éradiquer complètement la dépendance au tabac, 17% est un chiffre encore trop élevé pour Santé Canada. Dix-sept pourcent ce n’est pas que quelques millions de personnes à travers le pays. Il faut ajouter à ce chiffre tous ceux qui vivent avec les fumeurs et donc avec la fumée secondaire. Celle-ci affecte particulièrement les enfants et c’est pourquoi l’été dernier, la ville d’Ottawa adoptait un règlement interdisant de fumer dans les parcs municipaux. Certains diront qu’il s’agit d’une mesure radicale, qu’on brime la liberté individuelle des fumeurs. Il faut répondre à cela que lorsque quelqu’un prend un verre de trop, c’est son propre cerveau, son propre foie et ses propres reins qu’il détruit. Lorsque quelqu’un fume, c’est aussi à autrui qu’il nuit.

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Évolution, évolution… https://www.delitfrancais.com/2012/01/31/evolution-evolution/ Tue, 31 Jan 2012 13:34:53 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=10752 Mon petit frère est en 1re secondaire. Il est revenu à la maison après une journée d’école s’étant terminée par un cours de sciences.

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L’œil malin, il me demande: «Savais-tu qu’un jour les humains n’auront plus de petit orteil?». En fait, son professeur leur a raconté que le petit orteil est inutile à notre équilibre ou même à toute autre chose, donc qu’il est condamné à fusionner de façon à disparaître. Cette anecdote est la manière idéale d’introduire l’histoire de Darwin.

En 1801, le chevalier de Lamarck a publié un des premiers ouvrages sur l’évolution, proposant ainsi sa théorie de la transmission des caractères acquis. Il prétendait qu’en étirant son cou vers des petits fruits au sommet des arbres, la girafe a modifié son organisme pour le transmettre à sa progéniture et, au fur et à mesure, le cou de cette espèce s’est allongé. D’ailleurs, le concept selon lequel les humains perdront leurs petits orteils vient de Lamarck qui n’avait aucune conception de ce qu’est un gène. Alors que la science avance, le professeur de mon petit frère est vraisemblablement resté en 1801.

Huit ans plus tard naissait Charles Darwin. Ce dernier a profité du terreau fertile qu’avait préparé Lamarck au sujet de l’évolution. C’est en 1850 qu’est publiée L’Origine des espèces. Son concept est simple: plusieurs individus de chaque espèce naissent, mais tous ne survivront pas. La nature détermine la survie des espèces et régule ainsi la sélection des caractéristiques. Un animal qui meurt avant de transmettre ses caractéristiques (Darwin non plus n’avait guère connaissance des gènes) diminue la présence de celles-ci au sein de son espèce. À l’inverse, si un attribut permet de survivre jusqu’à la procréation, il est transmis à la progéniture. En bref, dans un contexte où la seule nourriture disponible pour les girafes était à la cime des arbres, les plus petites girafes sont mortes alors que les plus grandes ont survécu puis transmis leurs gènes régulant la taille à leurs enfants.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui a eu l’appendicite quand il était petit. C’est l’infection d’un organe inutile, vestige de l’évolution, situé dans notre intestin grêle. Grâce à la médecine moderne, il a survécu et nous a transmis le gène de l’appendice. Si la chirurgie n’existait pas, tous ceux ayant un appendice problématique (on soupçonne que plus il est profond, plus une infection est probable) mourraient avant de transmettre cet attribut et qu’il disparaitrait lentement chez l’Homo sapiens. Ainsi, personne ne meurt avant d’avoir des enfants pour cause de petit orteil inutile. Voilà pourquoi il ne disparaîtra jamais.

Le lendemain, la tête enflée, convaincue de tout savoir sur l’évolution et que celle-ci n’a plus rien à cacher à l’humanité, je me suis rendue à mon cours de génétique. Il se trouve que mon professeur, Ehab Abouheif, et son équipe ont récemment fait une découverte liée à l’évolution et qui confirme l’existence de gènes vestigiaux. Environ huit espèces de fourmis à grande tête donnent naissance à des super soldates dont les mandibules sont énormes.  À l’aide d’hormones injectées à des larves d’une espèce déchez qui ces supers soldates n’existent pas, l’équipe de chercheurs a fait naître ces minis monstres aux pinces protubérantes. La conclusion qu’en tire l’équipe s’ajoute à plusieurs études sur l’épigénétique: les espèces portent des gènes «éteints» (probablement à cause de circonstances environnementales) et transmissibles. Malgré tout, ils sont encore là, prêts à ressurgir sous des stress spécifiques. La théorie de l’évolution se complique alors que je pensais, à tort, qu’elle nous avait tout dévoilé.

Lamarck, Darwin et moi-même avons certainement constaté qu’à l’instar des espèces, nos connaissances évoluent…

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Rhume, grippe, gastro https://www.delitfrancais.com/2012/01/17/rhume-grippe-gastro/ Tue, 17 Jan 2012 14:00:25 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=10366 Les fêtes ne sont pas uniquement pour vous et moi. Les rencontres en famille et entre amis sont de véritables bars ouverts pour les organismes aérogènes contenus dans vos divers mucus des voies respiratoires.

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Moins appétissants qu’une tourtière, le rhume, la grippe et la gastro sont des infections communes et répandues en hiver qui, puisque souvent d’origine virale, ne se traitent pas.

Lindsay Cameron

Les présentations
Laissez-moi tout d’abord vous présenter le rhinovirus, un tout petit agent infectieux composé d’un minuscule bagage génétique. Son lieu de prédilection se trouve dans nos voies respiratoires supérieures, à une température idéale de 33 degrés Celsius. La sécrétion de mucus dans ces régions est un moyen de défense efficace puisqu’il permet de transporter le rhinovirus (grâce au reniflement et à la toux) vers l’estomac où il est détruit, ou vers l’extérieur, ce qui se traduit en un mode de propagation dans nos populations. Les symptômes inflammatoires consistent en une toux, des céphalées (maux de tête), ainsi qu’en congestion des voies nasales due à l’enflure des tissus. Un rhume est rarement accompagné de fièvre ou de fatigue majeure, mais nécessite tout de même du repos durant les 5 à 7 jours qu’il perdurera. Les éternuements et le mal de gorge sont des signes avant-coureurs des autres symptômes, un signe qu’il faut commencer à boire beaucoup d’eau! L’eau liquéfie les muqueuses les aidant ainsi à se décrocher des parois des voies respiratoires et aurait des propriétés démontrées bénéfiques au niveau du soutient du système immunitaire.

Le virus de l’influenza quant à lui implique une fièvre soudaine allant de 38 à 40 degrés Celcius, des douleurs musculaires sévères dans les jambes et le dos, une fatigue générale ainsi qu’une toux intense. Les modes de propagations sont les mêmes que ceux du rhume puisqu’il s’agit également d’une infection des voies respiratoires. Une grippe dure toutefois plus longtemps, il faut compter plus de 10 jours avant une guérison complète dans le cas ou il n’y a pas de complications telles qu’une pneumonie ou qu’une bronchite.

Le troisième groupe de virus, et non le moindre, est celui causant les deux tiers des infections gastro-entérites. Il s’agit de Rotavirus, Norovirus, Adenovirus et de quelques autres. Ils peuvent causer des diarrhées et des vomissements: selon la souche du virus, il peut y avoir prédominance d’un symptôme sur l’autre. La propagation s’effectue par voie orale-fécale ou respiratoire. La principale complication reliée aux symptômes de la gastro est la déshydratation.

La prévention
Pour prévenir la propagation de ces virus (et de bien d’autres d’ailleurs), l’Agence de Santé Publique du Canada propose un moyen à tout casser, efficace et tristement peu employé: se laver les mains! Un lavage de 20 secondes avec du savon élimine pratiquement la totalité des microorganismes logés sur nos mains. Dans le cas de la gastro, il est important qu’un lavage des mains soit fait après chaque visite à la toilette. Nos mamans nous l’ont appris, et pourtant des études en 2008 ayant examiné la population bactérienne et virale d’origine fécale sur les mains de participants choisis au hasard révèlent qu’en moyenne 80% des examinés portait au moins 2 types de ces indésirables. Puisque les mains sont souvent portées à notre visage, tousser dans notre coude plutôt que sur celles-ci résulte du gros bon sens.

Les médicaments
Chaque symptôme peut être contrôlé par un médicament en vente libre (MVL). Par contre, ce ne sont pas des médicaments qui combattent le virus, mais qui soulagent les conséquences physiologiques des infections. Voici un tableau qui résume les symptômes et les MVL qui les soulagent:

Un doute à savoir s’il vous est nécessaire de voir un médecin? Faites un détour par votre pharmacie, vous vous éviterez peut-être une trop grande inquiétude ou des heures d’attente en clinique ou à l’hôpital! L’important est de vous informer adéquatement. Que ce soit avec un professionnel de la santé ou par internet (par le site de Santé Canada par exemple), restez informé et surtout à l’écoute de vos symptômes.

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Au menu, cette année https://www.delitfrancais.com/2011/10/25/au-menu-cette-annee/ Tue, 25 Oct 2011 11:44:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=9156 Cette année, trois lauréats se sont partagé le prix Nobel de médecine pour leurs découvertes majeures dans le domaine de l’immunologie.

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L’Américain Bruce Butler et le Luxembourgeois Jules Hoffman menaient leurs recherches sur l’immunité innée et ses mécanismes de déclenchement alors que feu le professeur Ralph M. Steinman, décédé d’un cancer du pancréas 3 jours avant la remise du prix, a découvert l’existence ainsi que le rôle des cellules dendritiques dans l’immunité acquise.

L’homme
Ralph Marvin Steinman est né en 1943 à Montréal et a obtenu son baccalauréat en sciences ici même, à l’Université McGill. Par la suite, il a fait sa médecine à Harvard, puis son Ph.D en sciences à Rockefeller où il a poursuivi sa carrière en immunologie. Pour tous les étudiants en sciences, les grands chercheurs tels que le docteur Steinman sont de véritables inspirations. Ils nous permettent de réaliser qu’au sein de McGill, nous marchons sur les traces d’hommes qui auront grandement contribué à l’amélioration de la condition humaine et ce, dans bien des domaines.

La découverte
Les cellules dendritiques, dont il a découvert l’existence, ont un rôle déterminant dans l’immunité adaptative. Lorsqu’un organisme entre dans notre corps (l’infecte), un mécanisme primitif entre en jeu. Des cellules macrophages se localisent au niveau de la plaie et phagocytent (mangent) les microorganismes en les gobant, puis en les digérant à l’aide de plusieurs enzymes. Par ce processus, les macrophages s’oxydent et meurent, tels de dévoués kamikazes. Durant cette étape primaire, des signaux chimiques sont libérés dans le sang et appellent à l’aide. Le sauveur: la cellule dendritique (CD) qui, une fois sur place, constate si des envahisseurs sont encore présents. Si tel est le cas, la cellule dendritique phagocyte un des microbes, le digère, puis expose un morceau protéique de l’étranger à sa surface. En fait, les milliers de CD se taillent une part du gâteau et retournent au foyer, dans les ganglions, où elles présentent leur offrande aux lymphocytes qui, eux, joueront un rôle spécifique dans la production des anticorps et des cellules cytotoxiques. D’ailleurs, les cellules dendritiques s’appellent ainsi, car elles ont de nombreux bras (dendrites) qui leur permettent de se loger dans les ganglions de façon à atteindre plus facilement les lymphocytes.

Hommage à l’homme
Il est à noter que le docteur Phil Gold, imminent spécialiste en immunologie, récipiendaire d’un lauréat du Canadian Medical Hall of Fame, professeur à McGill et ami du docteur Steinman, a dédié ses cours de Physiologie du 3 au 12 octobre 2011 au regretté prix Nobel.

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Motive-moi l’AMPK https://www.delitfrancais.com/2011/09/27/motive-moi-l%e2%80%99ampk/ Tue, 27 Sep 2011 11:31:19 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=8680 La vie est dure. Il faut se lever chaque matin, prendre le bus, le métro, le train ou marcher pour se rendre à l’université.

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Une fois qu’on y est, il faut se rendre aux différents bâtiments entre chaque cours, se dépêcher pour trouver une bonne place, mais près du bord des escaliers pour pouvoir quitter le plus vite possible, puis se rendre au cours suivant. Les étudiants qui veulent s’asseoir au centre de l’amphithéâtre vous demandent de vous lever pour qu’ils puissent passer. Debout, assis, debout, assis… Le poids de votre sac à dos vous courbe l’échine, celui de votre café extra-large durci vos biceps et vous marchez encore. Une fois arrivé chez vous, il faut se nourrir, se laver, étudier et finalement dormir. Le lendemain, il faut se relever… Oui, la vie est dure!

Qu’est ce qui nous motive à accomplir toutes nos tâches et obligations jour après jour? Il y a une vingtaine d’années, quelque chose nous a poussés à entreprendre nos études (papa et maman probablement) et une autre nous a convaincus de les poursuivre. Notre destinée? La pression de la société? Papa et maman encore une fois? Ou bien un gène? Voilà une piste bien plus intéressante d’un point de vue scientifique!

La revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America publiait au début du mois de septembre un article à propos d’une recherche menée à l’université McMaster en Ontario qui révélait alors qu’un gène manquant, ou inactivé, serait à l’origine de la paresse. Ce gène est celui qui régule l’expression d’une protéine musculaire appelée AMPKinase qui est formée de deux sous-unités soit bêta‑1 et bêta‑2. AMPK induit une hausse de la production de mitochondries dans les cellules musculaires de la masse maigre (muscles de base ou squelettique) ce qui permet une accélération de la transformation du glucose en énergie. Si le gène n’est pas exprimé en totalité, une des sous-unités bêta n’est pas produite et s’ensuit une baisse de la capacité à faire de l’activité physique… chez les souris!

En effet l’étude était menée sur ces rongeurs qui ont la cote dans le monde scientifique puisque nous partageons bien des caractéristiques physiologiques et génétiques avec ceux-ci. AMPK fait partie de ces éléments communs, ce qui nous permet de faire le parallèle avec les êtres humains. Les souris auxquelles on inhibait le «gène de la paresse» avaient de médiocres performances au tapis roulant, devenaient généralement inactives et prenaient du poids. Alors comment exprimer ce gène chez l’humain? En faisant du sport! L’inactivité inhibe l’expression du gène alors que l’activité physique la stimule, ce qui explique qu’il est si difficile de commencer un programme au gym ou un nouveau sport alors qu’une fois les entrainements commencés, les difficultés s’envolent.

Par contre, il faut faire attention: dans cette étude, il est question de paresse physique. On peut faire des liens avec l’obésité par exemple ou les raisons qui nous poussent à ne pas avoir envie d’aller faire du jogging. Il faut mettre un bémol si l’on veut discuter de la motivation à l’école ou au travail. Si vous prétextez que vous êtes convaincu de ne pas avoir le gène de l’AMPK à votre professeur, même s’il est un imminent chercheur en biologie cellulaire, ça ne passera pas! La paresse mentale, ou démotivation, va plutôt chercher sa source dans la psychologie. Si votre motivation vous est intrinsèque, alors elle sera soutenue. Si vous êtes en médecine pour le salaire que vous ferez ou pour plaire à vos parents, vous comptez donc sur des raisons extrinsèques et aurez alors des difficultés à réussir. Si vous êtes en sciences politiques parce chaque matin vous vous levez en vous demandant si Charest a démissionné et si le PQ a implosé, alors votre motivation atteindra des sommets durant vos études puisque des motifs intrinsèques à votre personnalité sont à la source de vos projets. Plusieurs théories en psychologie ont été établies au XXe siècle impliquant même des calculs d’amplitude et des ratios de motivation. Le domaine de la psychologie décrit la motivation comme une force qui «propulse et dirige» le comportement, les sentiments, la cognition et les sensations qui indiquent à l’individu comment il doit se comporter.

Enfin, il s’agit d’un sujet complexe à approfondir. Il est possible de s’y attaquer d’un point de vue évolutionniste, par les neurosciences, la psychologie, la génétique et comme dans bien des sujets en science, toutes ces voies apporteraient des éléments indispensables à la compréhension du concept de cette motivation que nous cherchons tous, telle une oasis dans un désert de notes de cours et d’examens.

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Ritalin, quand tu nous tiens! https://www.delitfrancais.com/2011/09/13/ritalin-quand-tu-nous-tiens/ Tue, 13 Sep 2011 12:56:17 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=8330 Près de 100% des étudiants universitaires consomment des psychotropes. Étonnant? Pas du tout!

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Il n’y a qu’à voir le nombre d’élèves buvant du café à toute heure du jour. La caféine est en fait un stimulant classé dans la famille des molécules psychotropes puisqu’elle modifie l’activité mentale. Bien plus dangereux que la caféine, le méthylphénidate (Ritalin ou Concerta) et les autres stimulants du système nerveux central destinés aux patients souffrant de déficit d’attention ou de narcolepsie sont consommés par près du quart des étudiants universitaires en Amérique du nord, et ce, sans prescription. Cette consommation illégale vise à augmenter leur performance scolaire, soit pour étudier ou pour passer des examens.

Souvenez-vous qu’il y a un an, en novembre 2010, les médias révélaient une prise récurrente de Ritalin chez les étudiants en médecine de l’Université de Sherbrooke. L’amplification de ce phénomène découle visiblement de la banalisation de la prise de ce médicament: «Tout le monde en prend, alors c’est sans danger!». Certains élèves plaideront qu’ils n’ont pas le choix, que leurs études sont trop chargées et que le seul moyen d’être performant est de consommer ces stimulants.

Pourtant, s’ils ne sont pas atteints de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), les stimulants ne leur permettront pas de se concentrer d’avantage et agiront, tout au plus, comme de la caféine. Ainsi, ces étudiants perdent des sommes considérables d’argent, financent un marché noir grandissant et risquent leur santé puisque le méthylphénidate peut causer des trous de mémoire majeurs, de l’arythmie cardiaque, de la tension artérielle, des tics faciaux, des vomissements, des douleurs abdominales, des troubles de la vision, de l’insomnie, des maux de tête, etc. Qui voudrait confronter de tels symptômes en pleine session d’étude? D’ailleurs, débuter ou cesser abruptement l’utilisation de drogues peut causer des symptômes de sevrage puisque celle-ci entraine parfois une accoutumance. Si cette liste d’effets secondaires ne vous convainc pas, sachez également que des études sont menées présentement afin d’établir un lien entre la prise régulière de ce médicament et certains types de cancer.

En fin de compte, en mettant sur table les risques et les bénéfices de la consommation de stimulants, on se rend bien compte qu’il serait complètement contre-productif d’utiliser ces pilules comme outils d’études. Dormez bien, mangez bien, évitez de procrastiner et vous aurez de bons résultats. Et ce n’est pas ma maman qui me l’a dit! En 2008, une étude à l’Université de Californie à Los Angeles a révélé que les étudiants ayant une alimentation variée, faisant de l’exercice et ayant une bonne hygiène de sommeil ont une moyenne supérieure. Ce qui est malheureux, c’est que devant un stress très intense et un désir de réussir, il est difficile de dire non à une solution miracle, une toute petite pilule paraissant si inoffensive…

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